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    Le Caire Confidentiel
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    Chris58640
    Chris58640

    210 abonnés 757 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 juillet 2017
    Film égyptien, produit et financé par la Suède et le Danemark, « Le Caire Confidentiel » prend ses références, au-delà de son titre, au roman noir de James Ellroy « L.A. Confidential ». Le réalisateur, Tarik Saleh, semble avoir bien cerné et, bien assimilé les code du film noir, du polar « pur sucre » à l’américaine : un antihéros solitaire, qui trouve dans une enquête une sorte de rédemption de toutes ses turpitudes passées, qui cède aux jolies femmes vénéneuses, qui fouille dans les bas fonds de sa ville et qui finit par titiller les puissants de ladite ville, jusqu’à y risquer sa peau. On est donc là dans du film noir assumé, qui coche toutes les cases du genre mais avec un truc en plus : l’Histoire. Ici, l’enquête de Noredine se déroule quelques semaines voire quelques jours avant les évènements de la Place Tahir et la chute du régime. Lui, pas plus que ses collègues ne semblent voir venir le coup de tonnerre, trop occupé qu’ils sont à toucher des pots de vins et à faire le sale boulot du régime. Le film de Saleh est bien maîtrisé, la musique est discrète mais quand elle est présente, elle fait mouche. Saleh aime les plans rapprochés, la caméra à l’épaule, il aime suivre son héros marcher vers la vérité. C’est rythmé, c’est filmé et monté sans temps morts, sans scènes superflues, tout au plus quelques petites longueurs ça et la, sans conséquences sur le rythme du film. Dans le rôle titre Fares Fares (oui, c’est son nom) est très sobre, ombrageux comme il faut, un poil colérique quand il faut. Il rend son personnage assez vite attachant, en dépit de ce que l’on découvre de lui et de la façon dont il arrondit ses fins de mois. A ses côtés, une belle brochette de seconds rôles bien incarnés, par des comédiens hyper crédibles. Mention spéciale à Mari Malek, qui incarne une immigrée soudanaise, témoin oculaire et terrifiée du crime du Hilton, spoiler: et qui hésite entre se cacher ou monnayer son témoignage.
    L’intérêt de « le Caire Confidentiel » n’est pas l’intrigue policière à proprement parler. Ladite intrigue étant assez conventionnelle, à base de spoiler: jolies filles, de photographies compromettantes et de chantage.
    Ce genre d’intrigue peut fonctionner dans tous les cinémas du monde et sous toutes les latitudes, rien de très original, ni de très compliqué à comprendre. C’est le contexte qui donne tout son sens au film. La société égyptienne de la fin de l’ère Moubarak, d’abord, avec sa corruption généralisée, quasi institutionnalisée, avec ses violences policières et ses gardes à vues qui durent 15 jours (mais tu as de grandes chance de ne pas y survivre jusqu’au bout). Mais aussi un pays qui s’ouvre doucement, clandestinement à l’occident, où l’on commence à s’inscrire sur Facebook et à converser avec le reste du monde, un pays musulman ou l’on transige bien facilement avec les préceptes sur le sexe, l’alcool et l’argent, un pays cadenassé mais dont les chaines commencent à céder. C’est aussi un pays qui a ses propres immigrés, qu’elle traite peu ou prou comme nous traitons les nôtres, d’ailleurs. Les leurs sont soudanais et fuient la guerre civile toute proche, ils servent de main d’œuvre à bas cout à la société égyptienne. Toutes ces choses composent un écrin dans lequel l’intrigue policière vient se caler, et l’ensemble donne un polar à la fois très conventionnel et très « exotique ». On peut croire à tous les évènements et à tous les personnages du film, « le Caire Confidentiel » est très crédible, tant par les évènements que par l’attitude des uns et des autres. Ici, pas de héros au cœur pur, pas de victime innocente, uniquement des hommes et des femmes qui composent avec une réalité difficile, celle d’un pays encore très pauvre, dont le développement ne profite qu’aux dirigeants et qui est sur le point d’exploser comme une cocotte-minute. La Révolution en elle-même, qui est mise en scène dans les dix dernières minutes du film, n’occupe peut-être pas la place qu’elle mériterait dans le film. J’ai cru un moment qu’elle allait venir « régler » l’affaire policière, de manière expéditive, mais en fait pas vraiment. spoiler: Les portables qui sonnent, pile au bon moment, et qui semblent faire basculer le destin de tout le monde en une seconde, c’était un peu un leurre.
    spoiler: Dans un pays aussi corrompu que l’Egypte de Moubarak, il y a toujours le moyen de glisser une enveloppe à quelqu’un qui peut vous tirer d’affaire, même dans les pires moments d’incertitude politique.
    Il n’y pas de morale tout au long du film de Tarik Saleh, il n’y en a pas non plus à la fin, c’est peut-être frustrant sur le moment, mais c’est sans doute la meilleure fin possible pour un film noir qui entend coller à la réalité comme un sparadrap. La toute fin, assez cruelle d’ailleurs, nous laisse sur une impression mélangée, quant au sort de Noredine : la rédemption a un prix, et l’addition risque d’être un peu salée. La relation de Noredine avec son père (qui à l’air d’être plus intègre et droit que son fils) aurait pu être plus et mieux exploitée, elle aurait peut-être donné un sens plus pointu à son personnage. Le contexte politique aurait pu lui aussi être plus et mieux exploité, on ne sent pas vraiment l’ambiance de fin de règne qui devait imprégner l’Egypte de janvier 2011 (La Tunisie avait déjà basculé, la Lybie toute proche commençait à vaciller). Mais ces petits défauts mis à part « Le Caire Confidentiel » est un film noir réussi, qui nous immerge dans une Egypte très éloignée de l’idée que l’on s’en fait en Europe, et qui nous emmène avec lui dans les bas fonds du Caire pour 2 heures de polar, un polar qui sent à la fois le souffre et les épices !
    Requiemovies
    Requiemovies

    205 abonnés 1 153 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 juillet 2017
    Thriller très bien mené à la mise en scène âpre et soutenue qui mêle habilement la politique fiction et une certaine noirceur. Peu surprenant dans son déroulement pour les amateurs de polar, mais très efficace dans sa mise en scène afin de combler un classicisme convenu d’une histoire peu surprenante certes. Reste tout le décorum de la vie sociale et politique en Egypte dont le réalisateur tente de faire une critique habile.
    missfanfan
    missfanfan

    89 abonnés 849 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 juillet 2017
    Malgré son air de déjà vu et sans surprise ce film se laisse regarder , assez prenant , où l'on voit comment la corruption peu faire-faire beaucoup de chose dans les pays du moyens orient et comment l'Egypte se débrouillait au temps de Moubarak , et même si l'on se doute de l'issue finale voici un polar assez dur avec une découverte intéressante Farès Farès un acteur que l'on reverras certainement
    ferdinand75
    ferdinand75

    548 abonnés 3 868 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 juillet 2017
    Un beau film, puissant ,intense qui décrit magnifiquement la société Egyptienne à l'aube de son printemps arabe. Une enquête policière dans les milieux d'affaires. Des flics très corrompus. Un capitaine pas particulièrment héros mais qui n'accepte plus toute cette corruption. La réalisation est soignée , très esthétique. La description du milieu de la haute bourgeoisie et de la police est tout à fait juste. Le parallèlle entre le déroulé de l'enquête et la montée de la révolution est très astucieuse. Le metteur en scène aux doubles racines est très doué; Il sait garder ses racines du moyen Orient , tout en ayant été élevé en Suède, un résultat très créatif , emprunt d'une certaine poésie. Un beau moment de cinéma.
    jeff21
    jeff21

    64 abonnés 296 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 juillet 2017
    Au delà de l'intrigue policière, c'est davantage la mise en lumière de la corruption de la police du Caire et du système politique égyptien amenant à la révolution égyptienne du Printemps Arabe de 2011. Une version politique des événements finement menée avec ce film policier. Un bon résultat.
    this is my movies
    this is my movies

    700 abonnés 3 087 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 juillet 2017
    Alors bien sûr, ce petit polar a pour lui ce côté éxotique qui fascine tant, cette plongée au coeur d'un pays dont on connaît mal le quotidien, le tout mis en scène par un réal suédois au coeur d'un financement nord-européen. Ce gloubi-boulga donne tout de même un polar qui aurait pu (du ?) être hyper tendu, nous accrochant par les tripes au milieu d'un pays au bord du chaos sauf que voilà, c'est quand même bien pépère au final, avec des tunnels de dialogues et de situations convenues qui n'ont pas vraiment réussi à exploiter le formidable contexte de base. Même quand il s'énerve, le rythme du film ne décolle pas, ça reste assez sage au niveau de la mise en scène et seule la musique participe à ce crescendo. Alors parfois, c'est quand même bien foutu, les acteurs sont très bons, le scénario recycle trop de clichés et de trucs vus mille fois ailleurs et en mieux mais c'est une chouette petite découverte, qui peut vraiment fasciner un spectateur peu habitué au genre. Le dernier acte parvient enfin à décoller, un peu, mais en exploitant cette ambiance de chaos, K. Bigelow avait troussé un "Strange days" autrement plus chaotique, prenant, vibrant, intense et marquant. Là, c'est posé et parfois dérangeant mais pas plus. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com
    traversay1
    traversay1

    3 570 abonnés 4 860 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 juillet 2017
    Un flic solitaire, une hiérarchie policière corrompue, une femme fatale, un crime dans un grand hôtel : les ingrédients du film noir sont à la place qui leur revient dans Le Caire confidentiel. Tarik Saleh, réalisateur suédois, d'origine égyptienne, en joue avec maestria, les intégrant d'une manière nerveuse à une intrigue complexe et parfois confuse, là aussi c'est presque une loi obligée du genre. Malgré un certain manque de fluidité dans la mise en scène, il y a une vraie ambiance poisseuse dans le film qui est rehaussée par l'idée de placer l'action en janvier 2011, au début de la révolte qui finit par éliminer le régime autoritaire de Moubarak. Le Caire confidentiel joue de la proximité géographique et temporelle avec les événements sans pour autant que ceux-ci ne prennent le pas sur une histoire criminelle suffisamment riche et aux développements de plus en plus incontrôlables. S'y greffe un portrait vivant d'une ville grouillante et interlope, une véritable performance quand on apprend que le film a été tourné dans les rues de Casablanca. Avec son physique d'aigle fatigué, Farès Farès campe le personnage principal avec une présence indéniable. L'interprétation, dans son ensemble, est d'ailleurs irréprochable conférant au film un cachet très réaliste tout en se soumettant avec souplesse au romanesque de la fiction.
    Louv78
    Louv78

    2 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 juillet 2017
    Bien, dépaysant, bonne description de l'atmosphère et la société égyptienne. Manque quelque fois de rythme qui donne une impression de longueur.
    Tumtumtree
    Tumtumtree

    167 abonnés 532 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 juillet 2017
    Un acteur remarquable (mais bon sang quel nez !) pour une plongée dans la corruption de la police égyptienne. L'aspect documentaire est le plus intéressant puisqu'on découvre la réalité de cette société où le chaos semble dominer. Pourtant on sait que le film a en grande partie été tourné à Casablanca (sans doute pour les scènes ne nécessitant aucune contextualisation précise). Sur ce point , on ne peut que conseiller ce film. Cependant, il faut tout de même admettre que sans cet ancrage local, le scénario (agréable au demeurant) est digne d'un épisode de Nestor Burma.
    Caine78
    Caine78

    6 695 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 septembre 2017
    Il est peu dire que je ne suis pas un spécialiste du cinéma égyptien, dont j'ai dû voir en tout et pour tout entre cinq et dix films. Cependant, ce polar très apprécié (et quand on y pense pas franchement égyptien au vu de ceux qui le produisent!) sur fond de corruption politique avait des arguments qu'il sait en définitive bien mettre en valeur. Déjà (et ce alors que le tournage a eu lieu exclusivement à Casablanca!!), l'ambiance poisseuse et glauque du Caire est très bien rendue, cette plongée souvent nocturne dans une enquête complexe mais relativement aboutie donnant lieu à des scènes assez fortes, voire parfois une certaine grâce (la somptueuse Hania Amar n'y est certainement pas étrangère) éclairant la réelle mélancolie de l'œuvre. Le pessimisme a beau dominer, il y a une vraie dimension humaine, ce qui n'empêche pas Tarik Saleh de mettre en lumière la porosité entre police et pouvoir gouvernemental. On ne peut pas dire que cela soit d'une originalité folle, mais au moins est-ce crédible, construit avec rigueur, n'idéalisant pas ses protagonistes et offrant un cadre, un ton (logiquement) différent des polars occidentaux, la réalisation à la fois sèche et sensible de Saleh accentuant cette impression. Je ne peux pas dire que j'ai été captivé : le rythme est parfois un peu lent et l'intrigue en rappelle d'autres, sans doute traitées plus brillamment. Mais on ne peut contester à l'œuvre sa personnalité, son habile allusion au Printemps arabe et sa volonté de décrire un pays en pleine crise politique et morale : à voir.
    norman06
    norman06

    346 abonnés 1 664 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 juillet 2017
    Bon thriller, bien construit et palpitant, avec un arrière-fond politique courageux. Sans doute une date dans l'histoire du cinéma égyptien, même si le film est une production européenne pour des raisons que l'on devine aisément.
    Jean-luc G
    Jean-luc G

    63 abonnés 772 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 juillet 2017
    Un flic qui enquête seul, un peu trop seul, jusqu’à se demander s’il ne prend pas pour le Samouraï de Melville. Un flic qui fume plus qu’Humphrey Bogart, oui c’est possible. Un flic, corrompu, comme toute sa corporation, est cela qui a valu au metteur en scène de ne pas pouvoir tourner là-bas, et d’être interdit de rentrer y voir son père ? Un flic qui est protégé par un oncle, mais jusqu’à point ? Un flic avec une bagnole pourrie digne de Colombo. Un flic veuf et dépressif qui vit à côtés de la révolution du printemps arabe sans la voir.
    Saleh nous offre un film avec des scènes fortes, mais inégal, qui a failli me perdre en route d’un scénario touffu. On pense à Costa-Gavras, mais la dénonciation politique d’un système corrompu n’est qu’un décor pour ce film noir. Le souffle revient lors d’un final poignant, mais pendant un moment, il était dur d’adhérer au parcours de ce Noredin, perdu dans une histoire qui le dépasse. Les références filmiques sont nombreuses, mais il manque la sauce d’accompagnement pour lier le tout et en faire un long métrage exceptionnel. Reste un bon polar et une atmosphère inédite et prenante.
    Cinéma vo juillet 17
    Loïck G.
    Loïck G.

    336 abonnés 1 670 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 juillet 2017
    Le jeune cinéaste s’appuie sur l’œuvre de James Ellroy pour transcrire le Los Angeles des années cinquante dans la capitaine égyptienne, bringuebalée par les premiers assauts de la révolution arabe. Une veine sociale qui parcourt l’enquête d’un policier, corrompu comme tous ses collègues, mais qui cette fois retrouve un peu de vertu face à sa hiérarchie effrayée par son entêtement. Tarik Saleh conduit parfaitement sa mission en y prenant tant de plaisirs qu’il surcharge un scénario qui à l’origine ne demandait qu'à appliquer les fondamentaux du film policier sur fond d’agitation sociale. A l’image d’une pâtisserie qui n’en finit pas de crouler sous les friandises, la crème, et le caramel, il se complaît et se perd un peu dans des circonvolutions scéniques qui rendent indigestes le contenu. Fares Fares en tête d’affiche réussit néanmoins à contenir tous les assauts pour figurer un policier faussement familier des salles de torture et de la compromission, avec dans un rôle mineur le plaisir de retrouver l’immense Slimane Dazi.
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
    paopao2
    paopao2

    16 abonnés 90 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 juillet 2017
    Tres bon thriller, une atmosphère pesante. On pardonne quelques faiblesses du scénario tant on est fasciné par la ville, personnage central du film.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 2 juillet 2017
    J ai été agréablement surpris par ce film ! avec un excellent acteur Fares Fares on devrait entendre parler de cet acteur ... surprenant
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