Se déroulant à Singapour, Crazy Rich Asians est le premier film hollywoodien contemporain entièrement joué par des comédiens asiatiques depuis 25 ans. Le casting est composé d'acteurs originaires aussi bien de Singapour, Malaisie, Chine, Taïwan, Japon, Hong Kong, Corée du Sud et des Philippines, que des États-Unis, du Royaume-Uni et d'Australie.
Crazy Rich Asians est tiré du best-seller Singapour Millionnaire de Kevin Kwan. Il s'agit du premier volet d'une trilogie composée également de China Rich Girlfriend et Rich People Problems.
Kevin Kwan est non seulement producteur exécutif du film mais également consultant : il a notamment donné accès à l'équipe à ses albums de famille pour que les départements Décors et Costumes puissent s'en inspirer. Il fait même une apparition dans la scène où la rumeur de la venue imminente de Nick et Rachel se propage sur les réseaux sociaux.
En revanche, il n'a pas participé à l'écriture du scénario qui a été confiée à Pete Chiarelli et Adele Lim, car il se sentait trop proche de l'histoire : "Je tenais à leur laisser une totale liberté pour qu'ils puisent dans le livre et en conservent ce qui leur semblait le plus judicieux pour le film".
Les producteurs Nina Jacobson et Brad Simpson de Color Force et John Penotti d'Ivanhoe Pictures ont souhaité adapter le roman de Kevin Kwan avant même sa publication. "Je l'ai lu d'une seule traite", raconte Jacobson. Elle ajoute : "J'ai été totalement projetée dans cet univers que je ne connaissais pas du tout, mais que j'ai trouvé très accessible. Tous ceux qui ont été rejetés par leur belle-famille – ou à qui on a bien fait comprendre qu'ils n'avaient pas choisi la 'bonne' personne, en raison de son sexe, de ses origines ethniques ou sociales – peuvent comprendre. [...] Je crois que la volonté d'aller vers les autres, de rester fidèle à son identité tout en souhaitant découvrir celui ou celle dont on est tombé amoureux est atemporelle et universelle".
D'origine taïwanaise, le réalisateur Jon M. Chu est un Américain de la première génération. Il raconte : "Comme j'ai grandi dans une famille d'immigrés, je reste un peu chinois dans l'âme. Mais, pour être honnête, je suis un vrai Californien ! Quand j'étais lycéen, je jouais au basket-ball et au tennis, et je pratiquais toutes ces activités typiquement américaines, et ce déchirement lié à mon identité culturelle a toujours été prégnant dans ma vie. On est obligé de choisir ce qu'on a envie de conserver de ses traditions culturelles et de sa philosophie de vie et, a contrario, ce qu'on souhaite laisser de côté".
Constance Wu, remarquée dans la série Bienvenue chez les Huang, incarne l'héroïne Rachel Chu. Elle était la première – et la seule – comédienne à laquelle la production ait songé. Le tournage a même été retardé pour s'adapter à son emploi du temps. Le producteur John Penotti précise : "On n'a contacté personne d'autre. Quand elle s'est montrée intéressée par le rôle, on s'est dit qu'on tenait enfin un film. Grâce à son énergie, son exubérance, son intelligence et sa volonté de porter un regard neuf sur le monde – et à l'exprimer à l'écran avec naturel –, elle incarnait Rachel à la perfection".
Si Constance Wu fut une évidence pour le rôle de Rachel Chu, trouver son partenaire à l'écran fut plus compliqué. Il fallait un acteur originaire de Singapour ayant grandi en Angleterre et avec un accent particulier. Des milliers de comédiens ont été auditionnés dans le monde entier et par Internet. C'est grâce à un employé de la production qu'est repéré Henry Golding, alors qu'il animait des émissions de voyage. Celui-ci n'avait jamais tourné dans un film, si bien qu'il a failli ne pas participer à l'aventure, persuadé de ne pas être assez bien pour le rôle, ni assez légitime.
Il était primordial pour l'équipe que le film se tourne en Asie du sud-est. La production s'est ainsi établie dans plusieurs sites singapouriens comme l'Esplanade Park, l'hôtel Marina Bay Sands, et le célèbre Gardens by the Bay – ainsi qu'en Malaisie, et notamment sur l'île de Langkawi, sur celle de Penang, et à Kuala Lumpur. La capitale malaisienne a même servi de décor pour le quartier du West Village de Manhattan que l'on voit au début du film et pour l'aéroport JFK. La production a aussi trouvé en Malaisie l'espace suffisant pour figurer Tyersall Park, gigantesque domaine fictif de la famille Young, et son parc environnant.
Pour le domaine familial de la famille Young appelé Tyersall Park, le chef-décorateur Nelson Coates s'est immergé dans la culture des Pernakan, qui est née dans le Détroit de Singapour, et qui n'est ni de style chinois, taïwanais ou hongkongais, mais un mélange des trois, mâtiné d'influences européennes. Son architecture présente des moulages en plâtre représentant souvent des motifs floraux ou animaliers, des persiennes et des carreaux de céramique colorés et vernissés.
Pour Tyersall Park, la production a utilisé deux domaines voisins des jardins botaniques de Perdana à Kuala Lumpur, connus sous le nom de Carcosa (pour les intérieurs) et Seri Negara (pour les extérieurs). Conçus pour servir de résidence au gouverneur britannique de la région de Singapour au début du XXème siècle, les deux bâtiments avaient été aménagés en hôtels avant d'être fermés récemment. L'équipe du film a entrepris des rénovations d'envergure au niveau de la toiture, des escaliers, des murs et des sols. Parmi les accessoires du décor, on trouve un tigre grandeur nature conçu par le chef décorateur Nelson Coates. Fabriqué en tissu et en mousse par des sculpteurs de Bankgok, le tigre était si criant de vérité qu'il a été retenu par des douaniers soupçonnant qu'il s'agissait d'un authentique animal empaillé, pratique totalement illégale.
L’un des plus grands défis relevés par la créatrice des costumes a été la robe de mariée d'Araminta Lee, jouée par Sonoya Mizuno. En effet, il fallait qu'elle soit étanche puisque l'allée qui mène la future mariée jusqu'à l'autel se transforme en ruisseau ! La costumière Mary E. Vogt se souvient : "Elle pesait une tonne, et ça doit être la seule robe de mariée étanche au monde ! Sonoya est une danseuse et une sportive, elle a de la force, et elle a donc pu porter cette robe comme si elle était aussi légère que l’air".
Netflix voulait produire le film et était prêt à accorder un budget plus important que Warner Bros mais Kevin Kwan, auteur du roman original, déclina la proposition, souhaitant prouver qu'un film de studio avec un casting asiatique pouvait être économiquement viable.