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    Capharnaüm
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    325 critiques spectateurs

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    Olivier Barlet
    Olivier Barlet

    293 abonnés 393 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 septembre 2021
    Capharnaüm suit avec dextérité Zain, un jeune de 12 ans et sa révolte contre ses parents dépassés qui marient sa jeune sœur au plus offrant. Son périple est une plongée dans la misère des bas-quartiers et dans la détresse des réfugiés syriens. Doté d'une bonne bouille et d'une sacrée envie de vivre, Zain est attachant et les spectateurs versent des larmes malgré le happy end final. Que percevons-nous de la réalité, socle de ce film très documentarisé, lorsque la fiction prend le dessus pour construire un discours ? Connaissance du terrain, pertinence du sujet, sincérité de l'approche : le film a ces atouts, en plus d'une mise en scène efficace. Il cherche clairement à avertir sur une réalité implacable.
    PLR
    PLR

    465 abonnés 1 557 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 octobre 2018
    Il y a un dicton arabe (issu des textes religieux) qui dit à-peu-près ceci : "la misère a failli être un crime". Manière de souligner que la pauvreté qui maintient en marge de la société n'est pas en soi fautive mais conduit souvent à un jugement hostile de ladite société. Et finalement, c'est l'histoire de ce Zain devenu enfant des rues, en marge des lois, jusqu'à se retrouver à la barre d'un tribunal non pas cette fois comme accusé (à 12 ans, il a déjà été condamné à 5 ans de prison pour violence au couteau) mais comme accusateur de ses parents, incapables de lui avoir donné une destinée autre que sordide et donc coupables à ses yeux de l'avoir mis au monde. Situation juridiquement improbable prétexte à l'introduction du récit. Il y a de l'allégorie là-dedans. Mais c'est long, trop long (123 minutes) et donc un peu lourd. Peut-être un peu aussi parce que ça finit par être malaisant ? Le spectateur retiendra quand même l'émotion qui se dégage de ce récit et qui, peut-être pour se donner un peu bonne conscience comme cela a pu traverser l'esprit de la réalisatrice, l'amènera à distribuer quelques étoiles, voire même à applaudir à la fin comme Cannes avait ovationné. On pense aux Misérables de Victor Hugo : "A l'heure si sombre de la civilisation où nous sommes sommes, le misérable s'appelle l'Homme ; il agonise sous tous les climats et il gémit dans toutes les langues". C'était au 19ème siècle. Nous sommes au 21ème siècle. Au Liban a priori, un pays de haute civilisation (même s'il entasse les enfants derrière les barreaux). Mais qu'est ce qu'on se donne toujours bonne conscience !
    SebLefr3nch
    SebLefr3nch

    187 abonnés 687 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 octobre 2018
    "Capharnaüm" traite de la maltraitance envers les enfants au Liban en suivant un petit garçon de 12 ans qui est adulte bien avant l'âge mais aussi des immigrés clandestins qui essaient d'avoir une nouvelle vie en aidant à distance leur famille. Nadine Labaki, réalisatrice de "Caramel" et "Et maintenant on va où" aborde ces sujets de front, c'est dur et triste, tout en ajoutant des passages un peu humoristique grâce à des personnages haut en couleurs ou avec des dialogues décalés par rapport aux personnages. On ressent énormément d'empathie pour le petit Zain qui essaie de s'en sortir par lui-même malgré son jeune âge. Tout comme pour Rahil, venue au Liban pour aider sa famille en Ethiopie, maman d'un petit garçon qui lui est souhaite le meilleur. La réalisation est très maitrisée. Elle colle aux personnages comme elle sait prendre de la distance pour montrer dans quel univers évolue les personnages. Les acteurs sont fantastiques. Le petit garçon est incroyable, il a une assurance digne d'un grand acteur. "Capharnaüm" est un bon film sur des sujets d'actualités difficiles.
    ANDRÉ T.
    ANDRÉ T.

    79 abonnés 484 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 octobre 2018
    Irrité par l’idée de scénario: « Zaïn, attaque ses parents en justice pour lui avoir donné la vie »
    Plus racoleur….tu meurs!!!
    Et pourtant, j’ai trouvé aussi des qualités: beaucoup de chaleur humaine; des gros plan sur Zaïn et Yonas qui font fondre même les sans-coeur.La maman éthiopienne Rahil, est un beau personnage.
    J’ai peine à imaginer que Beyrouth ressemble à celui de Nadine Labaki?
    Quand je vois les européens refuser les bateaux avec leur centaine de migrants…
    L'Info Tout Court
    L'Info Tout Court

    411 abonnés 1 025 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 octobre 2018
    Nadine Labaki a un vrai savoir-faire, sachant parfaitement capter un environnement (celui des quartiers pauvres), ainsi qu’une capacité à filmer l’humain. Bien entendu, il y a une musique omniprésente et un peu cliché par moment, ainsi que des instants vus et revus dans les mélodrames, mais cela reste des problèmes assez mineurs par rapport à toutes les qualités de Capharnaüm.
    Jmartine
    Jmartine

    167 abonnés 672 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 octobre 2018
    On n’oubliera pas de sitôt le regard de Zain, ni celui de sa sœur Sahar, ni même celui du petit Yonas…quand on sait que tous les acteurs sont des gens dont la vie réelle ressemble à celle du film, je suis toujours surpris ce qu’un réalisateur est capable de tirer d’un enfant….Zain, Sahar, Yonas représentent une communauté invisible dont les membres survivent, enfants perdus, négligés, malmenés par les conflits, les guerres ou l’extrême misère…des enfants qui ne vont pas à l’école, qui perdent l’insouciance de la jeunesse et n’ont ni tendresse, ni le lait ou le pain…
    Zain, douze ans, vit de rien, des petites choses, de ce qu'il réussit à mendier ou de ce qu'il récupère en vendant des babioles ou des boissons rafraîchissantes aux touristes en quête de typicité culturelle. Cet argent dont il ne profite jamais, lui permet uniquement de nourrir sa famille et notamment sa petite sœur de 11 ans, Sahar, qu'il s'est juré de toujours protéger… Mais le jour où le pire arrive à Sahar et que ses parents en sont les principaux responsables, pour l’avoir « mariés » au fils de leur propriétaire, Zain décide de les poursuivre devant la justice, et à la question du juge « Pourquoi attaquez-vous vos parents en justice , » il répond « Pour m’avoir donner la vie »… C'est ainsi que s'ouvre Capharnaüm, au tribunal, à l'aube de la confrontation judiciaire de Zain avec ses géniteurs…mais nous abandonnons vite le tribunal pour entrer dans un long flash-back pour nous faire comprendre les raisons qui ont amené Zaim à poursuivre ses parents…Quand ses parents sacrifient Sahar pour des raisons pécuniaire, Zaim fugue… et l’on suit ses multiples pérégrinations dans les rues grouillantes de Beyrouth, de ses nuits difficiles esseulé dans un parc d'attraction jusqu’à sa rencontre avec une jeune immigrée clandestine éthiopienne vivant dans un bidonville et dont il deviendra le baby sitter attentif de son jeune fils Yonas. Zaim est de tous les plans, filmé par une caméra portée à l’épaule, plongées, contre-plongées, ralentis…. Nadine Labaki, la réalisatrice et scénariste, dans un style brut et un naturalisme percutant (décors naturels, acteurs amateurs), essaye par tous les moyens de capter au plus près la misère ambiante.
    Mais n’en fait-elle pas un peu trop ? Si elle offre une vision très réaliste du Liban d'aujourd'hui, celle d’un petit pays dont 30% de la population sont des réfugiés syriens et palestiniens et propose une réflexion intéressante sur la société et le monde arabe (notamment sur les femmes), le film pâtit d’un misérabilisme agaçant…trop long, trop complaisant , trop larmoyant…parfois trop confus et fourre-tout…les enfants maltraités, les mariages forcés, l’immigration bien sûr, les sans-papiers, la corruption et la misère…Le sujet du film est suffisamment fort sans avoir besoin de ces artifices et fioritures….jusqu’à la fin à l’optimiste forcé , où la réalisatrice semble chercher les larmes de ses spectateurs… trop d’emphase tue l’empathie…dommage !!
    traversay1
    traversay1

    3 560 abonnés 4 859 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 octobre 2018
    C'est sûr que Capharnaüm n'a rien à voir avec Caramel, la brillante entrée de Nadine Labaki dans la mise en scène, dont le deuxième long-métrage : Et maintenant, on va où ? était légèrement en retrait. Dans Capharnaüm, la réalisatrice se dresse en avocat, sincère et pour la bonne cause, mais un peu moins en cinéaste, en faisant excès de démonstration alors que son sujet méritait d'être traité avec un peu plus de subtilité. Jusqu'à preuve du contraire, il ne s'agit pas d'un documentaire et le style néoréaliste du film semble parfois, notamment sur la fin, bien pataud. La structure même de Capharnaüm est maladroite avec ce début de procès qui finalement ne sert que de leurre, censé amener une mise en condition et un suspense qui ne se concrétisent pas vraiment. Le montage a pourtant été resserré depuis Cannes et les afféteries esthétiques qui étaient dénoncées alors n'y sont plus. En revanche, le côté Misérables avec la famille du petit héros (des "moins que rien" selon le père du gamin) demeurent et l'on cherchera vainement une distance ou un commencement de vision nuancée et argumentée. On comprend bien que le film de la réalisatrice libanaise se veut un cri pour dénoncer le sort des enfants maltraités et aussi le statut des émigrés et des sans papiers, qu'ils viennent de Syrie ou d'Ethiopie, mais la manière est franchement rugueuse et ne fait que desservir le propos. Et ce, malgré des interprètes plus vrais que nature et véritablement investis. Ce qui, au passage, rappelle que la qualité première de Nadine Labaki est sans nul doute la direction d'acteurs.
    Jorik V
    Jorik V

    1 267 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 octobre 2018
    Nadine Labaki n’a pas peur de viser trop haut et de se prendre les pieds dans le tapis avec son nouveau film « Capharnaüm ». En effet, la réalisatrice de « Caramel » brasse énormément de thèmes allant des immigrés clandestins aux mariages forcés en passant par la misère ambiante et l’enfance maltraitée. Il est évident qu’elle ne parvient pas à tout traiter correctement sur les deux heures que dure le film. En suivant les pas du jeune Zain durant tout le film, elle choisit de se focaliser sur les conditions d’un enfant mal aimé, utilisé, maltraité et livré à lui-même. Dommage donc qu’elle amorce d’autres pistes sans les creuser davantage. Mais, surtout, le film pose une question éminemment intéressante lors d’un procès que le jeune Zaïn intente à ses parents : ceux-ci peuvent-ils donner la vie s’ils ne sont pas capables d’élever leur progéniture ?

    Si cette problématique est plus que passionnante, elle permet seulement au film de se lancer et de dérouler de longs flash-backs sur l’histoire de ce jeune garçon. Mais aussi sur ce qui l’a amené dans ce tribunal pour poursuivre ses parents parce qu’ils lui ont donné la vie. C’est donc une nouvelle fois dommage car le débat ne sera pas vraiment développé dans « Capharnaüm », le film se passant du jugement et la réalisatrice de donner un véritable avis tranché. Ensuite, des gamins élevés par des parents ingrats voire mauvais et errant dans les quartiers pauvres de grandes villes rongées par la misère, on connaît un peu la sérénade, de « Oliver Twist » au très récent et beau « Lion ». Si Labaki n’innove en rien, elle le fait avec sincérité, même si son film lorgne beaucoup sur celui de Garth Davis avec Nicole Kidman en ce qui concerne la représentation de la pauvreté. En revanche, on a beaucoup reproché à la cinéaste libanaise son penchant pour l’émotion facile et la prise en otage du spectateur. Pourtant, à la vue du film, cela n’est pas vraiment justifié, en tout cas pas plus que la moyenne du genre. La misère de Beyrouth est montrée sans fard mais sans exagération et il n’y a aucun abus de séquences tire-larmes. Le sujet est triste, le film est du même acabit sans tomber dans l’excès, tout comme il évite le piège de sombrer dans le misérabilisme facile.

    Mais « Capharnaüm » tient principalement sur la prestation complètement incroyable de son jeune acteur principal incarné par un non professionnel, Zain Alrafeea. Animé d’un bagout et d’un charisme hors normes ce jeune comédien trouvé lors d’un casting sauvage aurait mérité le prix d’interprétation à Cannes tant il est bluffant. Enragé ou triste, dégourdi ou perdu, il joue certes son propre rôle mais aimante la caméra grâce à une prestance incroyable et une justesse incroyable dans chaque émotion retranscrite, en tout cas pour un enfant de son âge. On sait les enfants acteurs de plus en plus doués (par exemple et récemment Jakob Tremblay dans « Room ») mais celui-là pousse le curseur encore plus haut. En partie grâce à lui, on suit donc cette errance dans les rues de Beyrouth avec un intérêt soutenu, le film ne souffrant pas non plus de baisses de rythme. Le réalisme trop crapoteux est évité et l’émotion est au rendez-vous, ajoutée à une mise en scène élégante. On aurait cependant préféré que ce film aille au bout de ses sujets et sorte un peu plus des sentiers battus de ce type de cinéma. Mais les intentions, louables, sont là pour un résultat loin d’être déshonorant.

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    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 19 octobre 2018
    Le sud et le moyen orient Magnifique dans da realité, ses peines, et ses joies. Avec une derniere image sublime d espoir grace au sourire de Zain.
    Et ce malgré les crotiques injustes de certains journaux tres (trop) salons.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    133 abonnés 1 622 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 novembre 2018
    Caméra sur l’épaule du jeune Zain dont nous et lui-même ne connaissons pas l’âge (environ 12 ans) ; à travers ses yeux, c’est un film à charge sur le sort fait aux enfants réfugiés ou pauvres locaux dans le Liban d’aujourd’hui. Le film s’ouvre sur le procès que le jeune garçon intente à ses parents souhaitant obtenir l’interdiction par le tribunal à ses parents d’enfanter à nouveau ; afin de prévenir de potentiels futures vies massacrées par des gens inaptes à s’occuper d’enfants. Puis le flash-back débute afin de comprendre comment on en est arrivé là. Déjà, çà laisse songeur lorsque le gouvernement français fait blocus pour accueillir 100 migrants plantés en pleine mer à bord de l’Aquarius. Le Liban, c’est un million de réfugiés vivant dans des conditions indignes pour une population de 6 millions d’habitants. Et c’est le premier message fort délivré par ce film quand on voie le piètre sort réservé à ses populations que l’on laisse croupir aux portes de l’Europe. Et c’est cette émotion palpable tout au long du film qui lui valut le Prix du Jury à Cannes, les larmes de Cate Blanchett en fin de projection en atteste. Et avec moi çà marche aussi, dès lors que l’on traite de l’enfance sacrifiée ; mais ne soyons pas dupes, les intentions sont très appuyées. Le mélo je m’en accommode, mais c’est trop insistant et cela vient aussi du fait que plutôt que de se concentrer sur un sujet ou deux, Nadine Labaki accumule les sujets misérabilistes : immigration, pauvreté, injustice sociale, enfance maltraitée, enfants abandonnés, migrants exploités, condition de la femme et des filles,… Le tableau finit par être chargé ; pour au final clore son film par un optimisme limite béat dans lequel toutes les pièces du puzzle finissent par se ré imbriquer à merveille. La réalisatrice du très fin « Caramel » utilise un peu trop la truelle ici. Heureusement elle parvient à faire vivre ses personnages dont le génial Zain jouant comme les autres son propre rôle. Magnifique enfant qui aurait pu prétendre au prix d’interprétation à Cannes. Ce petit garçon et tout ceux qui l’entourent sauvent ce film d’un pathos larmoyant par leur interprétation.
    Et pour faire synthèse, dans Ecran Large : « "Capharnaüm" jouit d'une véritable énergie grâce à sa mise en scène brute et son jeune comédien déterminé. Dommage qu'il tombe au fur et à mesure dans un misérabilisme larmoyant qui balaie toutes ses bonnes intentions humanistes voire les remet en question. »
    tout-un-cinema.blogspot.fr
    cinéman
    cinéman

    40 abonnés 805 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 mai 2020
    Capharnaüm met en scène la misère de façon poignante et atypique : les pérégrinations d'un enfant en guenilles dans les rues sales et surpeuplées de Beyrouth. L'interprétation du gamin est touchante et incite à la révolte : l'égalité des chances ou de conditions semble alors une chimère ou une utopie, et on se donne envie de gerber dans notre confort occidental à toujours se plaindre pour n'importe quoi. Cependant ici l'histoire est peut-être un peu maigre et répétitive, alors qu'il aurait sans doute fallu un discours plus large sur le travail des enfants, le mariage forcé, les migrations illégales et les escrocs qui les organisent… Dommage.
    ffred
    ffred

    1 692 abonnés 4 014 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 octobre 2018
    J'avais bien aimé les deux premiers films réalisés par Nadine Labaki (Caramel, Et maintenant on va où ?). Malgré son prix du jury à Cannes cette année, ce nouvel opus ne me disait rien du tout (bande-annonce racoleuse, bouche à oreille très moyen). Mais j'ai voulu me rendre compte par moi-même. Le tout est plutôt bien fait. Une mise en scène soignée et des images magnifiques donnent vie à un scénario assez incroyable (qui brasse plusieurs thèmes, migrants, racisme, enfants exploités et maltraités...), dur, touchant et émouvant. Je m’attendais à un pathos dégoulinant mais au final cela passe sans encombre. Même si on est parfois à la limite de la lourdeur et du misérabilisme. L'ensemble est plus glaçant qu'autre chose, une belle émotion traverse tout de même le récit. Il faut dire que le jeune garçon (migrant syrien trouvé dans la rue à Beyrouth) est absolument incroyable, parfaitement crédible. Tous les autres rôles sont tenus par des acteurs non-professionnels qui jouent pratiquement leurs propres rôles (sauf la réalisatrice qui interprète l'avocate). Le tout devient vite prenant et haletant. Si on en sort pas complètement bouleversé, ce Capharnaüm ne peut laisser de glace. Plus qu'un portrait du Liban d'aujourd'hui, un certain état du monde et de l'humanité. Finalement, une petite surprise. Je m'attendais tellement à pire...
    Fabien D
    Fabien D

    178 abonnés 1 136 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 novembre 2018
    Si certains critiques ont pu qualifier capharnaüm de misérabiliste, le film est loin d'être aussi larmoyant et putassier que prévu. En choisissant la structure de la fable, la réalisatrice livre un récit plein de drôlerie et de sensibilité qui n'occulte pas pour autant l'horreur de la situation. Jamais sordide, capharnaüm doit beaucoup à ses interprètes, notamment les enfants, toujours très justes. On regerettera néanmoins les vingt dernières minutes plutôt ratés qui réutilisent les codes les plus éculés du mélo le tout sur une musique larmoyante du pire effet. Cette dernière partie trop démonstrative et un peu facile gâche un peu un ensemble de très bonne tenu et assez touchant pour nous faire oublier ces quelques défauts.
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    103 abonnés 1 825 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 mai 2021
    Troisième long-métrage de la réalisatrice libanaise Nadine Labaki, Capharnaüm est une vertigineuse plongée dans les quartiers les plus pauvres du Beyrouth contemporain. Convoquant Les Misérables de Victor Hugo et Oliver Twist de Charles Dickens, ce film nous nous embarque dans la vie de Zain, garçon d’une dizaine d’années se battant pour échapper à son quotidien rythmé par la mendicité, les petits boulots ingrats et la revente de médicaments volés. Il nous rappelle avec force que l’enfance miséreuse n’est pas propre au XIXème siècle. Profondément pessimiste, Capharnaüm dresse le portrait de femmes et d’hommes exploitant plus pauvres et plus fragiles qu’eux, coupables et victimes d’un système entretenu par les conflits internationaux, l’administration défaillante et l’extrême vulnérabilité des exilés de tous horizons. Si la cinéaste est hélas parfois dépassée par un sujet trop ambitieux pour elle, dans un film lui-même trop long d’au moins 20 minutes, Capharnaüm constitue néanmoins un témoignage précieux, documenté et sans concession sur l’envers d’un décor trop rarement vu au cinéma, et qui en dit long sur l’état du monde actuel.
    VOSTTL
    VOSTTL

    94 abonnés 1 932 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 février 2020
    Moi qui suis assez sensible, j’ai été surpris de n’avoir pas été profondément touché par ce film. Un sentiment mitigé, un sentiment coupable ! Et pourtant, il y a de quoi pleurer. Sensible, je l’ai été par l’interprétation de Zain Al Rafeea dans la peau de ce petit garçon Zain ; sensible par cette misère des quartiers misérables de Beyrouth ; sensible par la mort de sa petite soeur Sahar, âgée de onze ans, suite à une grossesse compliquée après avoir été « mariée-vendue » à un homme plus âgé ; sensible par l’énergie de ce petit Zain, travailleur, fugueur et protecteur d’un bébé Younas ; sensible par sa détermination de survivre dans ce Beyrouth au milieu de l’indifférence totale des habitants qu’ils croisent ; sensible par son courage d’intenter un procès à ses parents à qui ils reprochent leur incapacité à élever leurs enfants ; sensible à cette mère émigrée sans papier jouée par une sans-papier et qui a été arrêtée pendant le tournage du film. Toute cette misère ne peut que me révolter. Et elle me révolte ou m’indigne bien avant la projection de ce film. Zain est un enfant parmi tant d’autres enfants dans le monde, contraint de survivre dans des conditions inhumaines. D’aucuns parlent de manipulations artistiques tant cette misère parmi des misères multiples prend le spectateur en otage. On peut le considérer ainsi. Ne pas être insensible à ce « Capharnaüm » paraît légitime mais je peux aussi comprendre que Nadine Labaki ait chargé la barque. Mais l’a-t-telle vraiment chargée ? N’est-ce pas le témoignage de ce qu’elle a vu, rencontré ? Elle nous décrit avec sincérité une chronique de la misère dans Beyrouth. Que connaît-on vraiment de la misère pour la grande majorité des allocinautes ? Celle que l’on devine en croisant des SDF ? Celle que l’on évoque dans les faits d’actualité ? Celle qui participe au décor des pays exotiques ? De cette misère décrite par Nadine Labaki, je crois que nous n’en saisissons pas toute la mesure. Son discours est sincère, je ne doute pas de son investissement pour restituer une réalité. On est tous d’accord pour dire qu’il n’y a rien de nouveau. La misère est moche, pas belle à voir, à écouter. Oscar Wilde : « Ce dont on ne parle pas n’est jamais arrivé ». Trop facile. Je me doute bien que la misère est partout et qu’elle est inadmissible ! Quelle que soit la misère. Il n’y a pas de curseur à placer. Je n’imaginais pas la vie de ce petit Zain et de « son monde ». Mais jusqu’à présent, « ça n’existait pas » dans la mesure où on n’en parlait pas, dans la mesure où on ne me la montrait pas ! Nadine Labaki ne me prouve pas du contraire, elle me (nous) le rappelle. Alors que faut-il faire ? Se jurer qu’on ne regardera plus un film traitant de de toutes les misères, comme ces personnes qui se sont jurées de ne plus voir de films de guerre 39-45 ! Parce que pas envie de déprimer, pas envie de me flinguer l'esprit. On sait, point barre et on passe à autre chose ! Oui, je ne me fais aucune illusion, après l’indignation, la vie continue. « Capharnaüm » a une approche documentaire. Une caméra souvent à hauteur de Zain, écrasée par l’environnement bruyant et frénétique de la capitale libanaise. Charles Chaplin avait aussi le talent de nous parler de la misère, une misère qui avait le don de nous faire sourire et pleurer à la fois. Pourquoi donner de la légèreté à la misère ? Ce n’était pas l’intention de Nadine Labaky, seulement, si je n’ai ni souri ni pleuré à son film, c’est parce que son approche documentaire m’a poussé à rester à distance de ce pauvre petit Zain. Peut-être qu’un film purement documentaire m’aurait plus impressionné. Non pas que je doute de la fiction, mais cette fiction un brin « autobiographique » pour Zain (Zain Al Rafeea) et Yordanos Shiféra (Rahil) donne la mauvaise impression de charger la barque au point d’étouffer le spectateur. Comme je l'ai lu dans une critique presse : "N'en jetez plus !". Voilà pourquoi je peux comprendre que ce film qui a tous les atouts pour toucher les coeurs, l’humanité, provoque aussi du mécontentement ou de la déception. Franchement, tout ce parcours de Zain avec le petit Younas pour justifier un procès contre ses parents alourdi le propos, bien que percutant. Le thème d’un enfant de 12 ans qui intente un procès contre ses parents parce qu’ils sont incapables d’élever leurs enfants et dont la mère est enceinte, était à lui seul percutant. A voir en V.O si possible pour l’interprétation criante de vérité de Zain Al Rafeea.
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