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poet75
275 abonnés
703 critiques
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1,5
Publiée le 17 octobre 2018
Dans ce film, tout comme dans « Cold War », le somptueux film de Pawel Pawlikowski, on a droit à une épanadiplose, c’est-à-dire à une scène similaire apparaissant au début et réapparaissant à la fin de l’oeuvre en complétant ou en renouvelant ce qui a été montré au commencement. La comparaison s’arrête là car, autant le film du Polonais préserve scrupuleusement la liberté du spectateur en lui accordant un espace de respiration et de participation, autant ce long-métrage prend le parti contraire, s’ingéniant à immerger le spectateur dans un océan d’émotions qui l’étouffe sans lui laisser d’autre choix que celui de l’acquiescement. Et la réalisatrice de « Capharnaüm » n’y va pas de main morte. Dès le début, le ton est donné à la manière d’un uppercut : le petit Zain, que la caméra ne va quasiment plus quitter, apparaît menotté face à un juge à qui il n’est pas même capable de donner son âge (on suppose qu’il a douze ans). Or, si ce gamin comparaît au tribunal, c’est pour avoir donné un coup de couteau à un homme (dont on apprend, plus tard, qui il est et pourquoi l’enfant l’a blessé). Mais aussitôt c’est lui, l’enfant, qui se change en accusateur, portant plainte contre ses propres parents à qui il reproche rien moins que de l’avoir mis au monde ! Comment un enfant de cet âge peut-il en arriver à cette extrémité ? Cela paraît impossible. Or la réalisatrice s’ingénie dès lors à prouver par a b que ce gamin ne pouvait pas ne pas en arriver à une telle résolution. Pour ce faire, comme je l’ai déjà laissé entendre, elle engloutit le spectateur sous un déluge de misérabilisme. Tant de misérabilisme qu’on en est anéanti et qu’on suffoque sans pouvoir trouver les moyens de la respiration. Tant de misérabilisme que, en fin de compte, il n’y a plus de place pour rien, même plus pour l’émotion. En fin de course,spoiler: quand on retrouve le petit Zain devant le juge et qu’il se met à maudire la vie qui lui a été donnée et toute vie que ses parents pourraient encore donner, que peut-on faire sinon acquiescer ? La réalisatrice a pris, en quelque sorte, le spectateur en otage, et elle l’a sonné ! Il ne lui reste plus qu’à quitter la salle, à respirer un bon coup et à retrouver vite fait le goût de vivre !
Il y a 11 ans, avec "Caramel", son premier long métrage, présenté à la "Quinzaine des Réalisateurs", la libanaise Nadine Labaki s'était fait une place de choix auprès des cinéphiles. Une position écornée 4 ans plus tard avec "Et maintenant on va où ?", film présenté dans la sélection "Un Certain regard" de Cannes 2011. Cette fois ci, en 2018, son troisième film, "Capharnaüm", était dans la Compétition officielle et il a obtenu le Prix du Jury. Une récompense qui parait aussi incompréhensible que le succès rencontré par ce film auprès du public. En effet, cette histoire d'un gamin qui porte plainte contre ses parents pour l'avoir mis au monde et qui est prêt à se battre pour que des couples qui ne peuvent pas s'occuper de leurs enfants n'aient pas le droit d'en avoir, la situation des différents protagonistes du film, leur misère absolue, tous ces éléments qui, malheureusement, sont, dans la vie réelle, ceux de milliers de personnes à Beyrouth et de millions dans le monde, n'avaient pas besoin, bien au contraire, du traitement qu'a choisi la réalisatrice, lourd, emphatique, baignant en permanence dans un pathos extrêmement maladroit et presque obscène par moment.
Chaque année, Le festival nous sort, parmi sa sélection officielle, son navet obligé, qui plus est, porteur du deuxième prix. Tout est galvaudé dans le cas présent. Capharnaum, hormis la scène forte et déchirante despoiler: l'expulsion de la soeur aînée, est d'une totale médiocrité. La mise en scène, absente, se résume à une caméra atteinte de la maladie de Parkinson, qui suit le gamin (au demeurant insupportable) à travers la crasse obligée et pétrie d'un naturalisme sans recul dans les rues de Beyrouth. On ne s'attache à rien, atteint d'ennui surtout lors de la scène si longue et bêtasse où le garçonnet joue le protecteur obligé d'un môme, le petit black, lui, joue bien. Pas de personnalité à force de chercher le réalisme à tout prix, un manque de liberté du cinéphile au vu de gros plans ans intérêt. Labaki ne donne aucune possibilité au spectateur de s'évader, on ne peut qu'être touché, c'est du manichéisme pur. Capharnaum est un film qui se contente de cataloguer les misères de la société libanaise : pauvreté, dealers, vente des enfants, justice incapable, parents irresponsables.... L'ennui gagne vite et le road movie, qui exacerbe les sentiments de culpabilité chez le spectateur, lasse et énerve vite. N'est pas Vittorio De Sica ou Roberto Rossellini qui veut.
Déception pour ce film : on a du mal à croire à ce procès. La musique est beaucoup trop présente et larmoyante. Le film joue beaucoup trop dans le pathos et on ne comprend pas bien quel est le but de celui-ci. Dommage.
Depuis quelques années j'entendais parler de ce film, l'excellente critique m'intriguait. J'ai profité du passage sur Netflix pour le regarder. Déception totale. Un film naïf ou les méchants sont moches et les gentils trop mignons. Des situations absurdes et ubuesques à la sauce pathos et miserabiliste. Du gros cinéma avec de grosses ficelles pour faire tirer des larmes.
Cette évocation quasi documentaire des laissés pour compte des bas fonds, ici des quartiers pauvres de Beyrouth, a valeur de témoignage et de dénonciation.Terrible de réalisme certes mais fallait-il tant d'effets misérabilistes (répétition de scènes d'errance, musique à violons...)? De plus, le sujet du procès n'est pas suffisamment exploité. L'intention de sa réalisatrice est là sans aller jusqu'au bout, dommage.
Difficile d’être sûr d’avoir vu le même film qu’un certain nombre de personne au vu des critiques… Et néanmoins, on parle bien de la même chose, d’un film qui a été primé mais qui pourtant a complètement raté son sujet, qui est lent, mou et qui, pour le coup c’est clair, ne fait que montrer la misère (peut être presque un peu trop). Il est évident qu’on est un peu mal à l’aise dans notre canapé à regarder cette misère, mais en même temps ce n’est pas nouveau non plus, l’intérêt n’est pas tant de montrer la misère que d’apporter des solutions ou une critique de son origine et c’est ça le grand regret de ce film qui n’apporte rien, qui est dénué de fond. Ce qu’on voulait s’était du dialogue et une délibération sur le procès -car attaquer ses parents pour avoir donner la vie c’est à première vue un peu fort, mais très vrai en voyant le film- et non… Est-ce que le gamin a eu gain de cause ? Est-ce que les parents ont été pénalisés ? Ospoiler: nt-ils perdu la garde des enfants ? La mère a t-elle été forcé d’avorter ? Peut-on forcer un avortement ? Toutes ces questions centrales du film qui ne sont même pas évoquées, tandis qu’à coté de ça, on nous montre un garçon marchant dans la rue et vivant tout seul dans une misère absolue pendant plus d’une heure et un sur un rythme lent. Quel ennui. Quel raté.
La misère est filmée pendant 2h et pour être bien sur que ça touche les sentiments au centre du « scénario » un enfant et un bébé. Quel est le but de ce film ? Rappeler au spectateur européen qu il est privilégié ? Ou lui rappeler que la misère est partout ? Au final bien que vous ayez le cafard en sortant ça reste creux et vous aurez oublié ce film des le lendemain. Regardez un documentaire plutôt.
Quel ennui ! Quelle longueur de film ! Franchement j'ai passé une partie de mon temps à regarder ma montre en me demandant quand cela se terminerait enfin. Cette logorrhée de pathos misérabiliste est tellement boursouflée qu'elle en perd toute crédibilité, et partant, tout intérêt.
Déception. Trop de thématiques qui en perdent leur ampleur. On assiste de loin à cette complexité qui défile sans avoir le temps d'y plonger et de le ressentir.