Fric-frac est l'adaptation d'une pièce de théâtre écrite par Edouard Bourdet en 1936. Jouée au théâtre de la Michodière par Victor Boucher, Arletty et Michel Simon, elle rencontra un grand succès. Au cinéma, Fernandel prit la place de Victor Boucher.
Le tournage de Fric-frac s'est déroulé en mars et avril 1939 dans les Laboratoires et Studios Eclair d'Epinay-sur-Seine, près de Paris.
Fric-frac réunit trois acteurs au jeu particulièrement démonstratif, et ce dans des rôles où ils font des merveilles. Arletty fait fi d'une répartie illimitée, combinant, le verbe haut, charme et gouaille. Fernandel, emprunt d'une naïveté sans commune mesure, fait figure de sentimental chevaleresque. Quant à Michel Simon, sorte de synthèse des deux autres, le comédien est un peu tout à la fois. Tout l'humour du film repose d'ailleurs sur le choc entre leurs personnages. En découlent de savoureux dialogues.
Même si cela ne se sent pas du tout à l'écran, Michel Simon et Fernandel ne se sont pas du tout entendus sur le tournage de Fric-frac. Les deux acteurs étaient en effet en rivalité, et le fait que Michel Simon s'adonne régulièrement à l'improvisation n'a pas arrangé les choses. Arletty a même dû régulièrement jouer les réconciliatrices pour apaiser les conflits. Après cette expérience, les deux hommes n'ont plus jamais travaillé ensemble.
Fric-frac possède de multiples références. A un moment donné dans le film, on assiste par exemple à une scène où Marcel (Fernandel), bien qu'ivre et naïf, prend conscience que Loulou (Arletty) et Jo (Michel Simon) sont sur le point de cambrioler la bijouterie Mercandieu. Alors que Jo part chercher une corde pour ligoter Marcel, ce dernier en profite alors pour prouver à Loulou qu'il aimerait la sortir de sa condition de voleuse. Il lui demande alors si elle a déjà vu le film Résurrection, dans lequel une jeune fille perdue est relevée par un prince. Le long métrage dont il parle n'est autre que l'adaptation du roman éponyme, Résurrection, écrit par Léon Tolstoï.