Après Mauvaise Fille, Patrick Mille souhaitait quitter le drame pour réaliser un film plus léger : "J’ai eu envie de légèreté, de comédie et d’action. Et comme j’aime aussi filmer les actrices, j’ai eu l’idée de raconter l’histoire d’une bande de filles qui se déroulerait loin de Paris, et que tout le monde reste en vase clos, dans l’humeur de ce pays sexy, festif et dangereux – qui allait bien avec l’histoire", s'amuse le réalisateur. Going To Brazil est son second long-métrage.
Patrick Mille a choisi de tourner son film au Brésil avant même d'en écrire l'intrigue. "Je voulais tourner à l’étranger, et je suis fou de Rio et du Brésil, qui me fascine depuis que je suis petit. J’aime les Brésiliens, leur musique, leur cinéma, leur Histoire, bien sûr leur football donc je suis allé trouver Dimitri Rassam, et je lui ai dit : c’est une comédie avec des filles, il leur arrive des bricoles , et c’est au Brésil. C’est comme ça que j’ai vendu mon film", se remémore-t-il.
Patrick Mille cite notamment comme inspiration Very Bad Things de Peter Berg, une autre histoire de meurtre accidentel avant un mariage, avec Cameron Diaz et Christian Slater, ainsi que l'oeuvre de Philippe de Broca ou de Quentin Tarantino.
Dans la première mouture de son scénario, Patrick Mille avait imaginé des personnages légèrement plus âgés, avant de se raviser. "Plus j’avançais, plus je comprenais que l’histoire gagnerait en force et complicité avec le spectateur si on rajeunissait les filles. En fait, quand j’écris, je me crée des portraits-robots de personnages en m’inspirant même d’actrices étrangères, comme Jennifer Lawrence par exemple. Cela me donne une base pour développer ensuite qui elles sont et d’où elles viennent", explique le réalisateur.
Patrick Mille souhaitait tirer le meilleur de ses comédiennes en prévenant tout confort : "On m’avait proposé de les faire venir au Brésil deux semaines avant le tournage. Mais j’ai préféré qu’elles débarquent au tout dernier moment – à l’exception de Vanessa qui devait travailler son accent – pour se plonger directement dans le tournage", se souvient-il. "Je cherchais cet effet de surprise pour éviter que mes comédiennes s’installent dans un certain confort. Et je suis allé au bout de cette logique en commençant le tournage par une scène particulièrement complexe: celle où les filles s’engueulent, le lendemain du meurtre. Ma propre expérience d’acteur m’a appris qu’il faut toujours commencer fort. On y trouve la note à tenir pour la suite. Et comme réalisateur, tu vois tout de suite les problèmes. Cela remplace trois semaines de répétition !".
La scène de fête a été tournée dans la favela de Morro dos Prazeres. "Pour y pénétrer, il a fallu obtenir l’aval du chef, qui nous a demandé ce qu’on voulait faire, notamment si on souhaitait organiser une vraie fête. Et j’ai senti qu’il fallait dire oui", raconte Patrick Mille. "La fête a commencé à 5 heures du matin avec enceintes, DJ et les vrais habitants de la favela. La police était évidemment au courant. Et tout le monde nous a laissé faire ! On a souhaité tourner ces scènes un peu à la manière d’un documentaire, en se faufilant caméra à l’épaule. D’ailleurs, à l’écran, on voit que les comédiennes ne sont pas très rassurées ; tout semblait possible".
Patrick Mille a collaboré avec le chef opérateur André Szankowski. Les deux hommes se sont inspirés de films radicalement différents pour la lumière de Going To Brazil : Man on fire, Revolver, Spring Breakers, Enter the void... "Pas vraiment des comédies, donc, mais des films où la lumière tient un rôle central. Car je voulais une photo qui frappe le regard, comme une signature. C’est aussi pour ça qu’on a décidé de tourner en Scope", explique le réalisateur.
Vanessa Guide a pris des cours de portugais brésilien pendant deux mois avec une coach. "Cela m’a permis une immersion dans la culture brésilienne. Je me suis notamment fait toute une playlist de musique brésilienne pour me familiariser avec leur accent", commente-t-elle. "Et ma coach (...) m’a donné de précieuses indications sur ce que pourrait être la vie de Katia sur place. Elle m’a expliqué le Brésil d’aujourd’hui, montré des telenovelas… Mais je suis aussi assez instinctive et j’aime en garder sous le pied pour le tournage".
Vanessa Guide avait auditionné à l'origine pour le rôle de Chloé, finalement tenu par Margot Bancilhon. Alison Wheeler avait quant à elle auditionné pour le rôle de Katia, avant de décrocher celui d'Agathe.