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PLR
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3,5
Publiée le 27 février 2017
Ce type de thème est rarement traité sous cet angle familial en langue française. C'est plutôt le domaine de réalisateurs et scénaristes qui souhaitent mettre en scène les traditions de leur pays d'origine pour, autant que faire se peut, en bousculer le poids ou les interroger au regard du présent et faire prendre conscience afin d'accompagner si ce n'est favoriser les évolutions. Cette fois ci regard occidental avec ce film belge, en français donc, si ce n'est pour la cohérence et la crédibilité du propos quelques passages en "pakistanais" (langue ainsi dénommée dans les dialogues, ourdou plus vraisemblablement). La narration librement adaptée de ce fait divers sur fond social et culturel est particulièrement bien pesée et contrôlée. Sans excès, sans ostracisme, sans stigmatisation, sans jugement. La vraie vie. Les vrais dilemmes et tiraillements de la multiculturalité.
Le monde de l'adolescence a changé depuis "La Boum". Le cinéma belge s'intéresse enfin à toute une partie de la jeunesse européenne, celle issue de parents immigrés, et sans jamais la réduire à de vagues stéréotypes de banlieues. "Noces" c'est d'abord de l'histoire de cette magnifique Zahira. Elle a les cheveux et les yeux sombres, et derrière son adolescence, se cachent les tourments identitaires d'une génération perdue entre les référentiels de leurs parents, ici pakistanais, et ceux partagés par les garçons et les filles de leur âge et de leur école. Le réalisateur visite l'écartèlement culturel en ne lésinant pas sur les moyens narratifs. Non sans humour, il invite dans la dance interculturelle, la techno mélangée aux pas traditionnels, Skype, les grossesses non désirées, la religion, et même l'avortement que la famille encourage à pratiquer pour leur jeune fille. On pourra toutefois regretter un format un peu trop dense, et surtout une ambition cinématographique du réalisateur qui lui fait dire trop de choses. Il aurait pu garder pour un autre long-métrage la dernière partie du film, qui, non seulement n'est pas utile, mais fait pencher le récit dans la démonstration. Les acteurs sont tous justes. La mise en scène est sensible et donne corps à ces personnages complexes, hantés par leurs démons, permettant ainsi de ne jamais tomber dans la facilité et surtout la radicalité. "Noces" est un film qui rend la part belle à la jeunesse hétéroclite de notre grande Europe, venant à point nommé au milieu de la catastrophe électorale qui s'annonce.
Film qui nous fait traverser un dédale d'émotions. Cette jeune pakistanaise, Zahira, très bien intégrée dans le monde occidental, aimant rire, danser, sortir en boîte avec ses amis, tout en respectant les us et coutumes de sa famille, jongle en permanence dans deux mondes différents. Elle adore sa famille, mais est en décalage par rapport à son âge et inconsciemment à un style de vie qui diffère de celui que lui impose ses proches. Tout le long du film on la voit entre deux mondes et lorsqu'elle se marie virtuellement avec un pakistanais, on a l'impression que c'est réglé. C'est lorsque les préparatifs des noces au Pakistan émergent qu'elle s'enfuit, tout en rassurant sa famille qu'elle va bien. Lina El Arabi dans le rôle de Zahira est excellente. J'avoue que la fin m'a fait faire un bond dans mon fauteuil dans la mesure où l'on ne s'y attend pas du tout. D'où le talent du réalisateur qui laisse le spectateur seul juge de l'interprétation qu'il veut donner au film. Film intéressant.
En France, une jeune femme d'origine pakistanaise est contrainte de choisir un mari parmi trois hommes vivant au Pakistan après être tombée enceinte, malgré le fait qu'elle ait dit à sa famille qu'elle a avorté. Ce film raconte de manière efficace ce que peuvent vivre certaines familles étrangères, partagées entre l'obligation de respecter les traditions et l'envie de vivre une vie occidentale. Ainsi, l'histoire semble d'abord ne pas prendre de partis en décrivant la pression subie par la famille de la protagoniste et les conséquences s'ils n'arrivent pas à la marier ainsi que la volonté qu'elle a de décider de sa vie. Cela ne contredit d'ailleurs pas un réel amour familial partagé par chacun. La conclusion, spoiler: d'une brutalité surprenante lorsque la protagoniste est abattue par son frère, dénonce néanmoins un certain extrémisme provoqué par ces enjeux .
Si le crime d'honneur a inspiré nombre de films et pas des plus mauvais (L'étrangère), Noces raconte autre chose : le poids des traditions (dans la communauté pakistanaise de Belgique) face à un amour partagé et très fort des membres d'une famille. Le film cherche à ne pas juger, partant du principe cher à Renoir que "chacun a ses raisons." C'est sa plus grande qualité adossée à une grande fluidité dans sa narration. En revanche, on lui reprochera d'avoir privilégié les très gros plans, principalement de son héroïne, empêchant de prendre davantage de recul vis-a-vis du sujet, déjà très dramatique. Le réalisateur parle de tragédie grecque, non pas créée par des monstres mais par une situation inextricable. On ne peut mieux dire pour qualifier un film pas tout à fait parfait mais qui a le mérite et l'élégance de laisser au spectateur la plus grande liberté de fonder sa propre opinion.
NOCES est bon, globalement crédible et particulièrement puissant, non sans certains défauts (comme un découpage excessif des plans, une image instable sans raison, certains plans superflus; côté personnages, amie-s un peu trop parfaits, mère plus dépressive qu'autoritaire, frère d'apparence trop sage.. enfin un "tu peux pas comprendre" récurrent à l'excès). Malgré tout, Stephan Streker s'impose avec ce film comme un très bon metteur en scène. Zachary Chasseriaux, pour son petit rôle, y est splendide; Lina El Arabi, actrice sublime, fait ici figure de révélation. Inutile d'exposer l'histoire ni d'en dire plus qu'il n'en faut, comme le font tant de critiques... C'est un film qu'on ressent, qu'on partage et qui réussit un tour de force, nous permettre d'évoluer au plus près de cette Zahira, une insoumise à l'esprit trop hésitant. C'est un drame relativement réaliste sur une adolescente belge victime de sa famille traditionaliste d'origine pakistanaise, qui montre le caractère odieux des mariages arrangésspoiler: et illustre le mécanisme du crime d'honneur . À voir une fois.
Dès les premiers instants du film le dilemme proposé à l'héroïne saisi le spectateur... Les enjeux sont de taille, et cela ne se démentira pas par la suite, grâce à un scénario étoffé, crédible et qui évite intelligemment tout manichéisme. On notera également le grand talent des interprètes, et notamment celui de la jeune Lina El Arabi, une révélation. Seule la fin, extrême, m'a laissé un peu perplexe.
Tragédie ! Si il ne faut retenir qu'une seule scène c'est la discussion entre les 2 sœurs de cette fratrie de 4 enfants! La sœur aîné marié vivant à Barcelone vient en Belgique voir sa sœur pour la convaincre des bonnes intention de ses parents dans ces Noces qui s'annoncent! Dialogue ciselé , poids des mots et des regards 10 mn de conviction et d'évidence et de violence froide sur le monde et de la place des femmes!!! Aaaaaaaaaaah ! J'ai été scotché sur mon siège! Ébranlé par ces arguments et mon humanisme d'occidentaux certainement naïf sur la place des hommes et des femmes, leurs choix individuelles, la pression sociale.....! Pour moi ce dialogue entre ces 2 sœurs ces 2 femmes est à placer dans l'anthologie dès discussions clés dans un recit cinématographique, à comparer au plan fixe de Hunger entre le leader de l'Ira et un prêtre ou ce dialogue entre les 2 prêtres dans Silence! Noce demeure un film assez classique mais excellemment mis en scène avec une délicatesse et un respect des convictions de chacun. Aucun manichéisme n'apparaît et de prise de position.... Je me suis retrouvé au cœur d'un dilemme corneillien...auxquels le frère l'héroïne est aspiré.... La modernité est à la porte de cette famille, l'amour qui entoure cette fratrie est très forte....rien ne me sépare d'eux .....sauf.... Lina El Arabi jeune actrice est d'une grande beauté et incarne totalement cette jeunesse moderne pétrie de l'individualisme occidentale confronté à l'effacement de son soi pour sa famille!
L histoire d une famille pakistanaise ou le déshonneur arrive au drame Le fait que cette histoire est réelle nous touche plus profondément L actrice incarné parfaitement son rôle de jeune fille de nos jours moderne et qui a ses convictions malgré sa famille
"Il faut savoir vivre avec son temps". Cette phrase prononcée par la mère de Zahira pouvait avoir un effet libératoire seulement cela ne concernait que les nouvelles technologies et non pas ces vieilles traditions qui ont la dent dure et qui obligent Zahira à se marier avec un homme qu'elle ne connait pas ce qu'elle refuse de faire et ce qui va causer beaucoup de problèmes. Dans son film, Stephan Streker met surtout en avant ce contraste et ces contradictions avec une jeune femme tiraillée entre deux cultures et entre son mode de vie occidental et les croyances de ses parents. Le réalisateur aborde ce sujet délicat de façon juste puisqu'il dénonce sans jamais juger. Le sujet est fort donc le propos l'est également seulement le traitement reste très classique notamment dans la dernière partie qui mène à un final fort, mais totalement prévisible. Lina El Arabi est superbe dans ce rôle, elle incarne parfaitement cette fille moderne qui ne peut vivre sa vie comme elle l'entend. Le film est bien, mais dans le même style à savoir une famille qui veut imposer quelque chose à son enfant par rapport à une tradition, j'ai préféré le film indien "Sairat" qui est bien plus puissant.
"librement inspiré de faits réels", basé essentiellement sur l'affaire affaire Sadia Sheikh. Le seul vrai soucis du film c'est la volonté du réalisateur-scénariste à ne froisser personne et donc tenter d'imposer l'empathie pour tous et à ne pas juger. Des passages qui sentent bon le politiquement correct afin d'éviter toute polémique. C'est pourtant ce qu'il manque au film, une réelle vision, un réel engagement, un peu de poil à gratter... Malgré tout le film est prenant (évidemment serait-on censé dire !), magnifiquement interprété, touchant sans jamais tomber dans le pathos.
film dans l'ensemble bien fait, un peu didactique et insistant parfois mais intéressant car il nous montre une version modérée de l'islam (la famille est très bien intégrée acceptant même sans trop d'hostilité la grossesses non désirée de l'actrice et son avortement) ... modérée enfin c'est qu'on espérerait ... mais hélas ...
Noces est un film magnifique. Il aborde un sujet délicat et dramatique. L’histoire d’une jeune fille partagée entre sa culture européenne et ses origines paskistanaises. La famille pakistanaise vit en occident mais est toujours confrontée à ses obligations et ses traditions. Zahira est au centre de l’histoire familiale. Ses parents veulent la marier et cherchent un époux au Pakistan. La jeune fille va être alors confrontée à un problème. Elle est prise entre l’amour de ses proches qu’elle ne veut pas décevoir et ses envies de jeune fille de son âge de trouver l’amour et laisser parler son coeur. Elle n’a pas vraiment le choix, ses parents lui font du chantage pour qu’elle cède aux traditions.La vérité est là, les images sont dures. Le conflit intérieur que vit la jeune femme est dramatique. La pression est tellement énorme. Son frère, son allié, va avoir du mal à la défendre et sera obligé de céder lui aussi à la pression de ses parents.
Difficile de rester indifférent à cette histoire. Le réalisateur ne porte aucun jugement tout comme le spectateur. Il s’agit d’une constatation pas d’une critique. Le constat est là. Le poids des traditions est tellement lourd et la confrontation avec l’occident est difficile.
La jeune actrice Lina El Arabi est incroyable. Sincère, elle est parfaite.
Inspiré de faits réels, cette histoire fait froid dans le dos. Une jeune fille d’origine pakistanaise et vivant en Belgique est prise entre un mode de vie à l’occidentale dans lequel elle se sent bien et des valeurs traditionnelles dans lesquelles elles se reconnait aussi. Enceinte, sa famille conçoit qu’elle se fasse avorter pour ensuite enchainer avec un mariage avec un pakistanais de là-bas. Son grand frère Amir accompagne avec bienveillance sur cette petite sœur venant bouleverser l’équilibre familial. La quête de liberté de cette dernière se confronte sans cesse au carcan idéologique familial dont ce grand frère est le garant. Après, on aime ou pas, mais c’est un film à thèse, construit de manière mécanique et linéaire vers une fin terrible et inéluctable que l’on pressent très tôt dans le film. La dynamique du film est claire : la fatalité s’abattra sur la jeune Zahira, c’est un trajet sans retour. Malgré tout, Stephen Streker parvient à se garder de tout manichéisme. La psychologie de tous les personnages est simple, chacun dans son rôle (excepté l’hésitante Zahira), mais pas simpliste. Tous font des choix objectifs en fonction de ce qu’ils sont, jusqu’à un final glaçant, proche de celui de « L’étrangère ». Malheureusement, ce film ne sera vu que par les convaincus des méfaits de l’obscurantisme religieux. Les convaincus ne verront peut-être même pas certaines incohérences. Toute cette liberté laissée à cette jeune fille depuis son plus jeune âge ne colle pas avec la pression qu’on lui fait subir ensuite. Le personnage d’Olivier Gourmet fait office de sparadrap, un ajout pas pertinent, seulement démonstratif et maladroit. Lui, est très intégré dans une famille aux valeurs très communautaires, pourquoi pas ? Mais qu’il s’offusque du mariage forcé de Zahira dans une famille qu’il croit moderne ; a-t-il oublié que la fille aînée a aussi vécu un mariage forcé. Reste une scène forte qui prouve toute la pression psychologique et le chantage affectif que la jeune Zahira subit. Sa sœur aînée vient la voir et lui explique qu’elle ne peut pas refuser ce mariage pour l’honneur de ses parents malades, une douce intimidation ; la violence très contenue de cet échange fait peut être plus froid dans le dos que le final lui-même. Un des rares moments où le film sort de son plan-plan explicatif pour creuser un sillon plus profond sur l’ambiguïté des relations familiales. De subtilités il manque, mais le message passe bien. Et Lina El Arabi y est sacrément pour quelque chose. C’est la grande révélation de ce film, on s’identifie à ce personnage qui porte cette rébellion avec une douceur candide. Un prêche pour des convaincu porté par une actrice convaincante.
**Zahira vit en Belgique avec sa famille, son destin est scellé et elle n’a pas son mot à dire quand ses parents lui annoncent qu'elle doit se marier. Alors qu'elle vient de rompre et qu'elle se fait avorter, ses parents ont choisi pour elle trois prétendants. Zahira refuse, car elle entend se marier avec un homme dont elle tombera amoureuse.**
"Noces" est un drame Franco Belgo Luxembourgeois réalisé par Stephane Streker. Le film est un drame mais aussi un thriller romanesque. A travers le destin de cette jeune fille, c'est le poids des traditions et la condition de la femme dans la société musulmane pakistanaise qui est abordée avec beaucoup de justesse. Le film est à la fois d'une cruauté ordinaire touchante, grâce au jeu des acteurs et prévisible dans son issue tant les antagonismes familiaux et sociétaux sont forts. Le casting est très bon notamment Lina El Arabi (Zahira), Babak Karimi (Mansoor Kazim son père) et Olivier Gourmet (André un ami de la famille). Toute la dramaturgie tourne autour de l'immersion de cette famille traditionaliste dans la société belge, où les droits de la femme sont tellemment différents. L'antagonisme s'illustre très bien lors de la discussion entre Mansoor et son ami André que tout sépare alors que Zahira a fugué. J'ai été personnellement touché par cette histoire tragique mise en image de façon réaliste et talentueuse. Le film fait réfléchir et interpelle car, les années passent et rien ne change, l'honneur passe toujours avant la vie et l'épanouissement des femmes.
"Noces" n'est pas sans rappeler le film allemand "l'étrangère" de Feo Aladag, excellent film dans la même veine du poids des traditions et du crime d'honneur.