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De smet M.
10 abonnés
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2,5
Publiée le 12 janvier 2017
On pouvait s'attendre au pire. Un film « librement inspiré de faits réels » n'est jamais gage d’exaltation. Surtout qu'ici, on devine bien vite spoiler: qu'il s'agit de la tristement célèbre (en Belgique) affaire Sadia Sheikh : dans une famille pakistanaise, un frère tue sa sœur sous la pression parentale car elle s'apprête à déshonorer la famille en refusant son mariage forcé. Sadia se transforme en Zahira dans Noces mais c'est le seul élément qui justifie le « librement adapté » en exergue. Au contraire, la majorité du film est surprenante, puisque Steker y déploie une analyse tendant à la compréhension de toutes les parties. Presque bourdieusien, il expose et explore différents niveaux de déterminismes. Chaque personnage est dans un certain état de soumission, allant graduellement de Aurore, l'amie non-musulmane de Zahira, à la mère qui ne peut imaginer que sa fille ne se marie pas. C'est la tradition (très importante dans un pays islamique) qui est ici le vecteur de déterminisme comme ce pourrait être la fortune, la classe sociale ou le niveau de formation. Alors les positions muteraient. Chacun défend sa position et veut convaincre l'autre d'y adhérer. Ainsi quand la sœur de Zahira dit qu'il faut « accepter sa position quand on ne peut changer les choses », elle défend sa propre position de femme mariée de force. Stephan Streker a si peur d'assumer cette analyse anthropologique plus que louable, qu'il se sent obligé de mettre en place ce qui, rétrospectivement, s'apparente fort à un « petit programme ». Il assure même un minimum malsain de suspens (on connaît la fin Stephan !) en prenant le spectateur à la gorge. spoiler: Il tue donc Zahira froidement, comme dans la « réalité des choses » et assassine ainsi en même temps un film observateur et impartial. S'en suit le traditionnel « générique silencieux » (déjà trois en trois jours au FIFF) pour bien marquer que rien n'est possible.
Critique complète et en perspective sur Pours Cinéphilie
De nos jours, en Belgique, Zahira, 18 ans, est enceinte de son petit ami. Une situation inacceptable pour sa famille pakistanaise qui s'avère pourtant suffisamment compréhensive pour accepter la solution de l'avortement. Le film traite de la condition d'une jeune fille vivant en Europe dans une famille attachée à des traditions ancestrales qu'elle ne veut aucunement assouplir. Ce sujet passionnant, déjà souvent traité ces dernières années par le cinéma du monde entier, mérite d'être abordé avec un minimum de créativité ou tout au moins la volonté de faire avancer le débat. Stephan Strecker s'appuie uniquement sur son histoire et nous propose un récit tristement linéaire sans surprise dont les redondances n'apportent rien dans la compréhension de l'histoire ou de celle de ces personnages. Une scène appuyée en milieu de film nous révélant le destin des protagonistes confirme le manque de finesse du scénariste. La mise en scène paresseuse n'aide pas à élever le niveau d'ambition du film. Ainsi, si le sujet intéresse, son traitement sur la longueur déçoit. Pourtant, pour être tout à fait honnête, on est séduit imparablement par la grande qualité de l'ensemble du casting. Lina El Arabi, dans le rôle principale, nous laisse sans voix. Babak Karimi, Sébastien Houbai, Olivier Gourmet, Alice de Lencquesaing, Zacharie Chasseriaud l'entourent avec grâce. Ils ne suffisent malheureusement pas à faire de Noces un film remarquable.
Dans le monde qui est le nôtre aujourd'hui, le film fait dans la facilité et démontre une fois encore toute la bêtise humaine. Les acteurs sont parfaits, l'histoire est désespérante. Quand le réalisateur fait dire à la grande sœur que l'injustice est "normale", qu'il y a des gens riches et des gens pauvres, des beaux et des laids, des handicapés et des biens portants et aussi, des femmes (et des hommes) qui doivent porter le poids des traditions ! Je connais des handicapés, des pauvres et des laids qui seront révoltés de ce que les rites et traditions peuvent imposer aux humains. Ce n'est pas de l'injustice, c'est un CRIME. Parce que là où la nature est plus la forte, on ne peut que compatir , essayer de soulager la peine, crier sa révolte face à une réelle injustice. Par contre, la tradition inventée par l'homme qui va jusqu'à tuer pour le maintien de ladite tradition, c'est une aberration totale. Ce que l'homme a fait, l'homme peut le défaire....... Minable.
Extrait du dialogue "Une pakistanaise, ça épouse toujours un pakistanais. C'est comme ca !". Tiré d'un fait divers, le film ne fait qu'illustrer cette phrase de dialogue sans ne prendre jamais une once d'hauteur sur le sujet et de la manière la plus convenue possible. Le sujet est sensible, le traitement a oublié de l'être. Reste la révélation absolument étonnante de Lina El Arabi au jeu très nuancé et d'une beauté étonnante.
Film belge, pakistanais, luxembourgeois et français de Stephan Strecker…basé sur des faits réels, le film raconte les déchirements de Zahira, jeune lycéenne belge d’origine pakistanaise, coincée entre deux cultures, et qui refuse le mariage que la tradition veut lui imposer….le film s’inspire librement d’un fait divers qui s’est déroulé en 2007 dans la région de Charleroi, mais pourrait tout autant se situer dans le milieu de l’immigration turc…comme dans tous ces films , il en est sorti beaucoup en ce moment, on parle d’honneur, de honte, de tradition…les comédiens sont talentueux, mais le film donne l’impression d’être trop prévisible, chaque personnage est entièrement déterminé par ses racines et c’est intangible…comme ci cette classique histoire de mariage forcé ne suffisait, Zahira est enceinte d’un petit ami pakistanais et veut avorter, avec l’accord tacite de sa famille, pour échapper encore une fois à la honte…de même la dite famille est prête à envisager pour leur fille une reconstitution d’hymen toujours pour sauver les apparences…le film enfonce des portes ouvertes, le mariage forcé c’est mal, la liberté de choix c’est mieux, mais nous en sommes convaincus …l’inéluctable poids des traditions était mieux rendu dans Mustang, mais détail tragicomique, la tradition s’arrange avec la modernité puisque le mariage peut se faire par Skype !!…quant à la fin, elle est largement prévisible dès lors que le fils ouvre le tiroir caisse de son père…on retiendra quand même la présence lumineuse de Lina El Arabi et ses immenses yeux noirs…
Entre poids des traditions familiales et désir d'émancipation féminine, un drame puissant mais pas complètement captivant et traité de manière assez conventionnelle, porté l'interprétation sensible de Lina El Arabi.
Film correct mais qui a du mal à sortir du lot. Depuis le début de l'année, je crois que c'est le quatrième film que je vois sur le même thème, le mariage forcé. Les comédiens sont bons, mais le scénario un peu mince, on devine très rapidement l'issue du film. A voir si on n'a pas vu les films sortis précédemment.
Déception! Je ne comprends pas l'engouement pour ce film, certes qui a le mérite de dénoncer les mariages forcés mais il le fait de manière assez lourde, vue et revue. Dans le même genre, préférez l'Etrangère même, plus subtil. La réalisation apparaît trop froide pour créer une empathie avec ces personnages, pourtant tous pris dans un engrenage, sans être caricaturaux justement. Mais l'ensemble est froid. Même l'héroïne semble comme en-dehors de sa réalité ?? Lina El Arabi utilise le froncement de sourcil pour tout faire passer...agaçant. Quant au final, il est presque risible car il se veut surprenant alors qu'on le voit venir à des km ! Il démontre sans montrer en fait. C'est ne pas assumer alors son propos et là, j'ai trouvé la réalisation manquant de courage et utilisant les ficelles de l'émotion (ça a fonctionné dans la salle, prise de stupeur!). De plus, le film est trop long. Il tourne vite en rond, pris dans son thème car à force de ne rien créer entre les personnages et le spectateur, il n'a plus rien à montrer ni à dire. On assiste donc à une succession de scènes parfois assez lentes, sans grand intérêt parfois. Certaines compensent heureusement cela mais pas assez pour ne pas regarder sa montre. Et comme nous ne sommes pas en lien avec cette jeune fille, encore moins avec sa famille...on s'ennuie. Le casting est néanmoins très bon (Ahhh Olivier Gourmet!! Tjs génial!). J'ai apprécié que l'on ne juge pas cette famille, la culture, le poids des décisions, des poids. Il n'y a pas de bons, ni de méchants. Il y a des vies et des différences de vies surtout. Triste constat mais rien de neuf au final. Seulement des vies gâchées... next.