Avis : Barbara - Page 9

Un film vraiment déroutant. On s'attend à un biopic, ce n'est pas le cas, ça surprend. Et on essaye d'entrer dans l'histoire tout de même. Mais, le film nous perd dans une oeuvre pauvre en dynamisme et avec peu d'intérêt.

Par où commencer ? Oui, Mathieu Amalric s'éloigne des travers du biopic académique et interchangeable. Oui, il met en valeur son actrice. Oui, la personnalité de Barbara est sans doute mieux montrée à l'écran.
Mais: les non-aficionados, comme moi, de cette chanteuse, ceux qui ne connaissent ni sa vie et à peine son œuvre sont plus que déroutés par la narration. Un scénario incompréhensible tout simplement. Impossible d'essayer de le raconter. Je n'ai rien compris du tout à ce que l'on essayait de me dire. Des aller-retours incessants, des performances d'acteurs indéniables mais qui n'ont aucun sens à mes yeux puisque je ne saisissais rien du tout de chacune des scènes.
Une expérience pénible, très hermétique au point où l'on se demande vraiment s'il fallait avoir écouté et lu l'intégrale Barbara pour voir apprécier/comprendre/découvrir ce film.

Qu’Amalric ait cherché à filmer autre chose qu’un biopic classique pour évoquer Barbara est plutôt louable. Mais trouver le résultat réussi à 100% est plus discutable.
D’abord, pourquoi ce besoin de se filmer systématiquement. Déjà dans « Tournée », le personnage du producteur minable qu’il incarnait l’emportait sur la troupe des filles qui aurait pourtant du être le vrai sujet du film.
Ici, c’est pareil, finalement on détourne le biopic pour filmer la genèse du film et on peut donc se filmer en réalisateur fasciné par son sujet et son personnage, mais Amalric fatigue plutôt dans un rôle vraiment inintéressant où il passe son temps à surjouer en ouvrant grand ses yeux.
Quel dommage de ne pas avoir fait ce qu’il fait si bien, filmer les errances de son personnage sur les routes, si possible de nuit. Ces séquences sont vraiment très belles, comme la fuite de l’actrice avec le jeune accessoiriste.
Mais, pour de nombreuses séquences réussies, on a surtout droit à une construction hasardeuse du récit et un scénario bien faiblard. On aurait aimé avoir des scènes plus fouillées sur les relations de Barbara et de son entourage, de Romanelli à Mariani et même de Monsieur Victor, personnes si importantes dans la vie de la chanteuse et tout juste évoquées furtivement par le cinéaste.
Et surtout, quel gâchis de ne pas avoir su être la hauteur de son actrice, Jeanne Balibar, impressionnante et troublante pendant tout le film, c’est d’ailleurs pour elle qu’on regarde le film jusqu’au bout.
Il y a aussi le plaisir de réentendre les chansons de Barbara même interprété par Jeanne Balibar qui trouve la aussi le ton juste.
Mais il y a aussi la frustration de voir qu'Amalric n’a pas su mettre un gramme d’émotion dans son évocation de Barbara, quid de l’engagement de la femme face au Sida, quid du retour triomphal à Pantin. Evoquer plutôt que raconter, pourquoi pas, mais ici, tout n’est que survolé et au final, le film est sans âme.

Amalric souhaitait entretenir la confusion au maximum: de ce point de vue, le film est une réussite, entre confusion des archives et des prises de vues, confusion du film dans le film, confusion des personnages et de leur modèle. Reste qu'au-delà de la performance de Jeanne Balibar, le ton adopté est terriblement lénifiant et monocorde, la réalisation hélas très plate et l'on a peu de moments de grâce, en dépit de quelques belles tentatives avec les chansons (pas très connues d'ailleurs). Le film donne le sentiment au spectateur de flotter et de passer un peu à côté. Dommage.

Souhaitant éviter l’écueil du film biographique, Mathieu Amalric réalisait en 2017 cette rêverie qui évoque la personnalité de la mythique Barbara, qu’il confond progressivement avec l’actrice incarnée par Jeanne Balibar, puis avec Jeanne Balibar elle-même. Malgré quelques séquences qui sortent du lot, ce film flottant et confus tient davantage de l’ego-trip d’un acteur-réalisateur intello et prétentieux que de l’hommage original à l’une des plus grandes chanteuses françaises de tous les temps. Ainsi, si l’on croit comprendre l’ambition originale du projet d’Amalric, difficile de ne pas être circonspect devant un résultat final franchement agaçant.

Ce film, bien qu'à réserver aux fans de Barbara ou au moins aux personnes très curieuses cinématographiquement parlant, est un petit bijou d'enchevêtrements. Mathieu Amalric nous perd complétement au point de ne plus savoir si c'est Barbara qui parle/chante ou Brigitte (Jeanne Balibar).

Jeanne Balibar est forcément déjà aidée par sa silhouette longiligne et par son visage ciselé mais il n'en demeure pas moins qu'il y a un énorme travail d'interprétation de la part de l'actrice. Il est d'ailleurs émouvant de voir Mathieu Amalric commencer à croire qu'il s'agit réellement de Barbara qui se trouve face à lui.

Un film dans le film, sans débauche d'action mais plutôt une logorrhée incessante émanant de l'actrice principale, totalement habitée.

J'ai énormément aimé et je recommande vivement.

C'est en traînant les pieds que je suis allé voir le nouveau film de Mathieu Amalric. Je l'avoue , je n'ai jamais trop aimé ses précédents longs métrages ( en tant que réalisateur).

Mais, si je ne suis pas un fan absolu de Barbara, Jeanne Balibar par contre m'a toujours impressionné par sa gestuelle, sa diction, son côté un poil baroque ou barré. Malgré tout, je m'attendais a m'ennuyer .. surtout que la bande annonce vue et revue depuis un mois, donnait au film une image nettement intello. Résultat j'ai beaucoup aimé, malgré toutes les critiques négatives des spectateurs.
Il faut être franc, si vous prenez un billet pour qu'on vous raconte la vie de Barbara à la manière d'un téléfilm bien planplan, vous serez déçu ". Cette comédienne qui joue la grande dame brune, et qui est parfaite c'est Jeanne Balibar. Le metteur en scène, c'est Mathieu Amalric, son ex compagnon à la ville. Le film, c'est une déclaration d'amour à Jeanne Balibar qu'il masque dans une évocation de Barbara.......cedt certain que ceux qui s'attendent à un biopic classique seront déçu et certainement les Fans de Barbara.

Jeanne Balibar est l'actrice idéale pour incarner Barbara au cinéma tant par sa fine silhouette brune que par son timbre de voix et parce qu'elle lui ressemble un peu. L'identification entre l'actrice et la chanteuse est troublante au point de parfois provoquer la confusion entre les deux femmes comme dans un jeu de miroir. Certains moments de la vie de Barbara sont évoqués comme son implication auprès du mouvement Actup les concerts qu'elle donne dans les prisons pour femmes ou sa relation avec Jacques Brel. Cependant le tout à mon goût reste trop abstrait. A force de filmer le film qui se joue dans le film de passer de vrais décors à faux semblants le réalisateur semble en rester là sans fil conducteur ni thématique, ni logique, ni chronologique et présente une histoire hermétique et peu compréhensible au public. Ce film ne m'a pas vraiment donné envie d'écouter un disque de la grande artiste du moins dans l'immédiat...

On dit souvent que les cinéastes qui réalisent des biopics manquent d'audace. Un reproche que l'on ne pourra pas faire à Matthieu Almaric. En effet, au lieu de choisir l'angle d'attaque habituel, le cinéaste nous montre une actrice en pleine préparation du rôle qu'elle devra tenir dans un film consacré à Barbara. Original donc. Mais c'est bien tout ce que l'on pourra retenir. Car au final, tout ceci ne présente que bien peu d'intérêt. Déjà, on ne peut pas dire que le film mette particulièrement l'oeuvre laissée par Barbara. Bien sûr, les chansons phares sont présentes, heureusement d'ailleurs. Mais Almaric ne fait rien pour promouvoir ce qu'a laissé la dame en noir. Et Jeanne Balibar n'est clairement pas à la hauteur. Dommage. Barbara méritait bien mieux que ça.

Être un biopic ou ne pas être un biopic ...Tout biopic véritable est inaccessible. Le biopic porte dans sa nature même le factice et l’illusoire. Spectateur de La Môme j’aurais voulu côtoyer Piaf, mais inévitablement je voyais Marion Cotillard, qui pourtant l’imitait si bien. C’était presque Cloclo que je voyais vivre en Jérémie Renier, mais ce n’était pas lui, forcément ! On ne peut ressusciter un ou une morte, fut-ce par les traits d’un acteur ressemblant, et quelque soit son talent. Ainsi, puisque tout biopic est un leurre, autant le notifier, autant ne pas s’y frotter. C’est cet argument qui justifie pleinement le contournement du genre que Mathieu Amalric opère dans Barbara.
Le contournement consiste à dédoubler le film, à mettre un film dans le film. Ce ne sera pas un biopic, mais un film dont le sujet est le tournage d’un biopic. Almaric est le réalisateur des deux films gigognes. Celui qui est aux manettes de « Barbara », que l’on sent caché derrière l’écran, et celui que l’on voit apparaître sur l’écran à intervalle régulier, décoiffé, un peu hagard, aux anges de se montrer. Le vrai et le faux. Au lieu d’essayer vainement de faire passer son actrice pour la chanteuse, les films nous montrent alors cet impossible déguisement : de séquence en séquence, sans jamais être dupe, au second degré en quelque sorte, Jeanne Balibar joue à se prendre pour Barbara. Tout le film montre le regard sagace et amusé d’un Amalric n’essayant surtout pas de trop bien contrefaire sa Jeanne en Barbara. Conséquence : nous spectateurs voyons surtout Balibar dévorée des yeux par Amalric. Une Balibar qui, outrepassant la ressemblance, se délecte de se montrer elle. Barbara apparaît alors comme un simple prétexte d’exhibition.
La mise en abîme, même justifiée dans le principe, est néanmoins plutôt agaçante parce que trop centrée sur cette conspiration perverse entre le réalisateur ( les réalisateurs…) et son égérie vénérée. L’ego de ces deux-là déborde trop sur les images, il les tache. Et la relation certainement compliquée d’Amalric envers son ex n’a d’intérêt que pour eux (ah, ses regards langoureux…). Au mieux, il s’agirait donc d’un film portant davantage sur une relation idolâtre entre un metteur en scène et son actrice. Mais finalement, c’est Barbara qui se trouve évincée de l’affaire au profit de la prétention du couple. Quelques reconstitutions plutôt bien filmées de la vie de la chanteuse n’y font rien : notre Barbara est quasiment absente. La bande-son le prouve, les chansons sont quasiment toujours interprétées par Balibar : certes pas vraiment assassinées, mais tellement moins bien vocalisées que par Barbara : cela en devient pénible.
Alors, c’est dommage, parce que le titre nous avait promis la présence de Barbara, parce que la bande-annonce, elle, nous offre sa véritable voix. Il y a donc un peu de tromperie dans cette affaire, et on comprend les réactions très négatives de nombreux spectateurs, frustrés à juste titre, particulièrement ceux qui aiment Barbara.
Au final, l’anti-biopic reste un biopic ! Voulant éviter une tricherie de nature, on tombe dans pire : une tricherie d’artifices. Une petite expérience en effet : imaginons un instant de couper les plans montrant notre Amalric derrière sa caméra ou dirigeant la mise en scène. Que reste-t-il alors ? Rien qu’un classique biopic. Et malheureusement un biopic dénué de fil narratif, plutôt fumeux et hors sujet. Un abîme, c’est dangereux, on peut vite y dégringoler.
Il n’en reste pas moins que le film garde de nombreux intérêts : d’abord cette volonté artistique de sortir de la forme biopic classique. Et puis, pour ne pas céder à l’ennui aux aguets (j’ai regardé l’heure deux fois pendant la séance), sans être dupes des supercheries et des grosses prétentions du couple Balibar-Amalric, on peut se laisser séduire par les jeux de miroir de la mise en scène, par ses permanents brouillages de pistes, par de beaux décors et de superbes images, par un certain charme secret de cette drôle de Barbalibar...
Tout de même, à la sortie de la salle, j’ai ressenti une urgence : écouter un disque de Barbara.
Illustré sur mon blog : alpha-pixel.blogspot

Film remarquable et unique en son genre… et surtout pas un biopic, genre abusivement très tendance ! Un scénario d’une intelligence extrême que survole une Jeanne Balibar fantastique. En outre un montage, des cadrages, des sons, des couleurs recherchés et… honte à moi… j’ai éprouvé un ennui profond et seulement de l’émotion à l’écoute des fabuleuses chansons de “la Dame en noir”. Mais je ne pourrai que le recommander car quel que soit l’écho qu’il renvoie, c’est un grand film.

Vu et avis le 20170926

Trop de mélange entre Brigitte, Brigitte en temps que Barbara, Barbara. Donne un effet abstrus qui tient le spectateur éloigné.

Peut être qu on apprécie mieux ce film si on connaît bien Barbara. A trop mêler les 3 histoires (Barbara, Brigitte jouant Barbara, et Brigitte) on est souvent perdu, et à force c est lassant, poussif et occulte ce qu'il peut y avoir d autre. Du coup il vient un moment où l on ne cherche plus à comprendre, on se contente de profiter de l instant. La trame du film n a plus d'importance, mais à mon avis, au détriment du film.

L un des plaisirs des bioniques est de découvrir la personne objet du biopic. Avec ce film, je n ai pas eu l impression de ressentir Barbara. D ailleurs, quasiment rien n'est daté, très peu circonstancié. C est intriguant, une tentative narrative originale, mais le film ne m a que peu parlé.

Pas convaincu non plus par le Barbara c est moi, un film sur l un ou l autre c est pareil. Je ne pense pas que le film nous l explique, nous y mène.

L un des rares moments intéressant, qui fonctionne, c est le concert avec le réalisateur qui remplace un figurant. Elle chante pour lui, il redevient l enfant qui l a croisée.

La meilleure réussite du film, sont les enregistrements de Jeanne balibar des chansons de Barbara.

scénario singulier, réalisation virtuose, interpretation de haut vol un film original sur un artiste de premier plan. c'est un tourbillon , le mélange de la vraie vie et de la construction d'un film est tout simplement une réussite incontestée . on rentre comme dans un rêve . et on en sort tout ému, du vrai grand cinéma d'auteur.

Mathieu Amalric ne fait jamais les choses à moitié. Quand il aime, c'est avec furie. On sait du reste qu'il affectionne les rôles extrêmes et survoltés. Rien d'étonnant à ce qu'il aime passionnément Barbara, l'énigmatique dame au piano noir. Comment parler de Barbara au cinéma ? Un biopic ? Trop simpliste. Inventer alors une fiction qui croise une réalité à jamais enfouie dans un passé chargé de ronces. Il imagine ainsi de se mettre en scène en tant que réalisateur, lui et son équipe. Le procédé est classique : on appelle cela la mise en abyme. Oui, mais il ne saurait suffire. Alors Amalric décide de jongler avec une mise en scène - centrée sur une actrice et non des moindres, Jeanne Balibar, son ex-compagne - qui croisera des documents d'archives permettant de revoir la grande Barbara. Peut-on parler de narration ? Difficile, en tout cas rien à voir avec une narration linéaire. Il serait alors plus juste d'évoquer des fragments de narration, des séquences qui se lisent comme une réalité kaléidoscopique et qui donnent au spectateur une sorte de tournis pas toujours agréable à subir. Il n'empêche : le film offre à Jeanne Balibar une impressionnante prestation au cours de laquelle elle chante, joue, danse et vibre de tout son corps, se confondant étonnamment avec son modèle. Par ailleurs, certaines séquences sont indubitablement émouvantes, en particulier celles tournées à Précy-sur-Marne où la chanteuse habitait (la nostalgie plus que jamais...), mais aussi celles où l'on voit Mathieu Amalric s'entretenir avec Jacques Tournier, le grand admirateur et biographe de Barbara, curieusement interprété par le romancier aussi talentueux que discret Pierre Michon. Bref, malgré une tendance à vous faire tourner la tête par moments, le film de Mathieu Amalric est une indéniable réussite qui rend hommage à une chanteuse hors pair que beaucoup d'artistes aujourd'hui regardent comme un modèle.

Un presque chef-d'oeuvre selon moi. Une esthétique sophistiquée, un jeu de miroirs et d'ombres. Jeanne Balibar est fantastique dans ce double rôle, tout comme l'obsessionnel Amalric. Ce cri d'amour à plusieurs femmes, à travers une mise en scène brillante et une délicatesse amoureuse, est somptueux.