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    Le Client
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    velocio
    velocio

    1 305 abonnés 3 135 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 novembre 2016
    Plébiscité par les plus grands festivals, couvert de récompenses, oscarisé et césarisé pour "Une séparation", tournant en France (Le passé), prochainement en Espagne, et, bien sûr en Iran, Asghar Farhadi, seulement âgé de 44 ans, est le réalisateur iranien vivant le plus connu et le plus reconnu. Une notoriété et une reconnaissance qui sont facilitées par le fait que, contrairement à un Jafar Panahi, Farhadi ne semble pas être dans le collimateur du régime iranien. "Le client", nouveau film sur le couple de ce spécialiste qu’est Asghar Farhadi, était en compétion au Festival de Cannes 2016 et il est reparti avec deux prix, le Prix du scénario et le Prix d’interprétation masculine attribué à Shahab Hosseini. Comme dans la plupart des films iraniens, Le client présente plusieurs niveaux de lecture. Bien entendu, on peut le voir sans chercher à voir midi à 14 heures : "Le client" est alors un film sur la vengeance, un film qui montre jusqu’à quels excès un homme peut aller lorsque son orgueil de mâle prend le pas sur l’évaluation raisonnable d’une situation, un film totalement universel dont l’histoire pourrait se dérouler tout aussi bien à Paris qu’à Téhéran. Un autre niveau de lecture amène le spectateur au cœur de l’Iran contemporain, un pays partagé entre modernisme et obscurantisme, un pays en pleine mutation avec une capitale, Téhéran, qui se transforme à grande allure, sans qu’on sache très bien à quoi ressemblera le bout du voyage : des quartiers sont démolis, des buildings sont construits, des immeubles vacillent, celles et ceux qui n’arrivent pas à s’adapter à cette modernisation rapide se retrouvent sur la touche. A ce sujet, le choix de la pièce que répètent Emad et Rama est tout sauf anodin : Mort d’un commis voyageur, d’Arthur Miller, une pièce sur les conséquences des modifications rapides intervenant dans le cadre d’un métier, mais aussi d’une ville, New-York. Le New-York de la fin des années 40 auquel Asghar Farhadi compare le Téhéran d’aujourd’hui. On notera d’ailleurs que le titre original du film, "’employé de commerce" en persan, titre repris en anglais, "The Salesman", fait ouvertement référence à la pièce d’Arthur Miller. Par ailleurs, il n’est pas interdit d’aller chercher un troisième niveau de lecture en s’intéressant au comportement de Rama et en le comparant à celui de Emad : elle, beaucoup moins excessive, plus tolérante, refusant ce comportement sordide de vengeance. En fait, et ce n’est pas le premier film d’Asghar Farhadi qui laisse ce sentiment, c’est, pour le réalisateur, la femme iranienne qui représente l’espoir de son pays ! Film après film, Asghar Farhadi construit une œuvre qui marque son époque, d’une grande richesse quant au fond et magnifique quant à la forme. Entre un film tourné en France et un film tourné en Espagne, il nous propose dans "Le client", à sa façon, une photographie actualisée de son pays, l’Iran.
    alain-92
    alain-92

    318 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 novembre 2016
    Le scénario, justement récompensé au dernier Festival de Cannes est minutieux. Asghar Farhadi réalise son désir, celui "de faire un film qui se passe dans le milieu du théâtre." Une passion pour le réalisateur. Des passages de la pièce d'Arthur Miller, "Mort d'un commis voyageur", se mêlent, avec habileté à l'intrigue principale. La mise en scène est précise et délicate. Entre la vengeance ou le pardon, Asghar Farhadi donne le beau rôle à son héroïne, la talentueuse et convaincante Taraneh Alidoosti qui tourne pour la quatrième fois avec le réalisateur. Shahab Hosseini, quant à lui, est tout aussi éblouissant. Son prix d'interprétation, à Cannes, largement mérité, vient compléter un grand nombre de distinctions. Le Client est sa troisième collaboration avec Asghar Farhadi. Le réalisateur a déclaré : "Ce que je peux dire, c’est qu’une nouvelle fois, ce film traite de la complexité des relations humaines, surtout au sein d’une famille ou d’un couple." C'est exact, parfaitement démontré et magnifiquement mis en images.
    Jonathan M
    Jonathan M

    132 abonnés 1 528 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 janvier 2017
    L'humiliation au cinéma, çà donne quoi ? Sans avoir de propos diffamatoire, sans avoir de préjugés, sans être indigent. Asghar Farhadi, virtuose, nous décortique une situation d'un quotidien malheureux. On se dit présentement : "oh non, toujours la même chose..". Mais non ! Un regard aussi ciselé de la société contemporaine ne peut que nous intéresser. La lecture y est multiple : un couple qui vie ensemble sans se regarder, des sujets tabous dissimulés par des regards pris de volet. Ce n'est que pur fiction, une écriture subtile, d'une telle force. Le cinéaste iranien met en lumière un traquenard percutant. Impossible de rester insensible, il nous renverse avec une fin magistrale. Ma palme 2016. *TOP 3 FILM 2016*
    islander29
    islander29

    864 abonnés 2 354 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 novembre 2016
    Le film est presque un thriller, avec un drame qui va se résoudre dans le tumulte de Téhéran....Le jeu des acteurs et formidable, ils ne sont pas très nombreux, et contrairement à son film précédent, les dialogues sont plus vifs que sombres dans leur sens et leurs ressentiments....Cela donne un film presque construit comme une pièce de théâtre et brillamment mis en scène entre l'appartement , la répétition de la pièce "mort d'un commis voyageur " ? et la classe d'école où l'on enseigne entre autre la poésie (une des fiertés nationales en Iran)...Le film est alerte avec un scénario plutôt subtil et en rien manichéen......c'est filmé avec sobriété mais aussi avec un efficace esthétisme.....L'avantage de voir un film iranien qui nous parle de l'Iran (celui ci n'est guère politisé et pour cause) c'est de se voir ouvrir des portes sur d'autres cultures et d'autres mœurs.....On ne peut donc rien reprocher à ce film d'une clarté évidente et qui nous fait traverser des frontières.....Je conseille .....
    coraly
    coraly

    13 abonnés 80 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 novembre 2016
    Comme toujours Asghar Farhadi nous cueille et nous emporte dans une histoire passionnante et complexe.
    Le couple, frappé par un incident traumatisant, tente de se relever mais fait face à de nombreux obstacles qui relèvent à la fois de l'intime, de leur vie sociale, de la société elle-même.
    L'histoire semble limpide tout en étant composée de multiples sous-textes et non-dits, tout comme ce couple à la fois semblable à tous les autres et singulier. Ce qui fait tout le charme du film. A ne pas manquer.
    floramon
    floramon

    81 abonnés 1 423 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 novembre 2016
    Comme tous les films du réalisateur, celui là es très poignant, il nous brise le cœur même si j'ai trouvé que ce film était plus monotone que les autres, il reste très efficace
    Daniel C.
    Daniel C.

    145 abonnés 721 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 novembre 2016
    C'est avec la métaphore du toit qui s'effondre, que s'engage cette histoire. Que se passe-t-il quand son chez-soi disparait, quand on ne sait plus où l'on habite ? Eh bien, on n'arrive plus à penser, on perd ce qui fonde une part de notre humanité. Comment s'agencent la pudeur, la restauration de la dignité lorsqu'on est victime d'une agression ? Asghar Farhadi nous propose une immersion dans la culture iranienne chez un couple d'intellectuels, comédiens en scène chaque soir pour interpréter "Mort d’un commis voyageur" d'Arthur Miller. Rana, la femme a été agressée, elle est en état de choc traumatique, mais ce qui ronge peu à peu Emad, son mari, c'est que sa femme a été salie. J'ai repensé à Françoise Dolto, qui distinguait les réactions d'amour et celles d'amour propre. Emad est en proie à une réaction d'amour propre, peu à peu, il néglige l'état de sa femme pour n'être mû que par la vengeance. Ce qui est impressionnant, c'est combien la parole est puissante entre hommes, il n'est pas nécessaire d'en venir aux mains pour atteindre son adversaire. Le film accompagne la tension montante chez cet homme vis-à-vis de l'agresseur de sa femme.
    Anne M.
    Anne M.

    72 abonnés 642 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 novembre 2016
    Un couple d'intellectuels iraniens, Emad et Rana (un professeur/ metteur en scène et une actrice) se voit contraints de quitter leur logement en train de s'effondrer. Un ami leur trouve un appartement, mais Rana s'y fait agresser. Alors qu'ils jouent le soir une représentation de "mort d'un commis voyageur" d'Arthur Miller", Emad, en journée mène son enquête sur l'agresseur de sa femme. Des tensions s'installent dans le couple.

    Asghar Farhadi est le maître du non dit et de l'ellipse. Il ne dit rien par exemple sur la nature de l'agression de Rana et ne la montre pas, même si on devine de quoi il s'agit. Si on ne savait pas que l'auteur est iranien, on ne saurait rien du lieu de ce film. Seuls les voiles sur les têtes des femmes indiquent qu'on est en pays islamique. Le film est comme délocalisé, déterritorialisé, "dé circonstancié" : on n'apprend rien sur le pays ni sur ses coutumes, rien n'est dit ni montré.

    On se retrouve finalement au coeur du drame qui touche le couple, mis en scène comme un thriller.

    Metteur en scène Oulipien, Asghar Farhadi créé un exercice de style sujet à de multiples contraintes (ici censure et tabous de toutes sortes).

    Le résultat est un film tendu qui rappelle beaucoup certains films de Hitchcock, eux aussi centrés sur une intrigue complexe, avec une mise en scène épurée, simple, minimaliste comme déterritorialisée.
    Pauline_R
    Pauline_R

    176 abonnés 398 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 novembre 2016
    Un film impressionnant de maîtrise à tous les points de vue : scénario, mise en scène, direction d'acteur... Même si Le Client n'a pas la même puissance émotionnelle que les précédents films d'Asghar Farhadi, il n'en reste pas moins passionnant de bout en bout, interroge le spectateur à force de scènes d'une ambiguïté folle, navigue entre thriller psychologique et vrai film social montrant la complexité des rapports humains, du couple, dans la société iranienne. C'est franchement déstabilisant mais d'une grande force.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 14 novembre 2016
    Il s’agit d’un malentendu. Le couple, la femme, l’homme. Un malentendu qui s’étire. Peut-être à l’image de l’Iran, ce malentendu entre un peuple et son pays. Le client n’est à aucun moment un film sur l’Iran. L’Iran est en toile de fond, comme le décor de cette pièce de théâtre que l’on joue malgré tout, malgré la censure qui donne à sa mise en scène un air surréaliste, où l’on joue la nudité tout habillé et on finit par en rire.

    L’Iran est un immense malentendu, et l’intimité y est paradoxale. Parce que la distance que l’on impose entre les hommes et les femmes a fait oublier comment dire les plus beaux poèmes d’amour persans, alors les mots d’amour ne s’entendent plus que dans les chansons que l’on écoute en souriant dans l’intimité de sa maison...

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    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 24 août 2016
    Rarement une filmographie de cinéaste n’aura été aussi homogène et complémentaire que celle d’Asghar Farhadi, scénariste et réalisateur iranien. La fête du feu (2006) laissait présager Une Séparation (succès de l’année 2010), qui lui-même a engendré Le Client (dans les salles le 9 novembre 2016) dans la plus logique continuité. Ses films se répondent, tissent des liens entre eux et on y retrouvent les thématiques chères au réalisateur : vengeance, humanité, mensonges, moralité. Dans son dernier drame moral, Le Client donc, un couple issu d’une classe moyenne cultivée, va devoir faire face à l’agression de l’héroïne dans leur nouvel appartement. Son compagnon n’aura de cesse de chercher un coupable. Farhadi s’essaie au mélange des genres, insufflant du suspense dans un drame intime et psychologique. En filigrane le cinéaste montre la difficulté pour un jeune couple de vivre à Téhéran. L’immeuble fissuré qui menace de s’effondrer au début du film, c’est une métaphore de cette ville en chantier, entre destruction et reconstruction, tiraillée entre ses habitants perdus, qui cherchent leur place dans ce nouveau Téhéran.

    En parallèle, on assiste aux répétitions de la pièce de théâtre dans lequel Emad et Rana jouent en soirée : Mort d’un commis voyageur de Arthur Miller. Grâce au scénario habile et bien écrit de Farhadi, l’histoire de ce couple trouve de nombreuses ressemblances avec la pièce de Miller, telle une mise en abyme. Le Client est peut-être son oeuvre la plus aboutie, la plus maitrisée tant au niveau de l’écriture que de la mise en scène. Une maitrise qui se révèle un peu handicapante, car rendant le film hermétique à l’émotion. Et ce n’est pas la faute des acteurs principaux, tous deux excellents : Shahab Hosseini et Taraneh Alidoosti, déjà vus dans la filmographie de Farhadi. Ils sont au centre du film, tout en finesse et en grâce. Deux acteurs brillants pour un beau film, qui s’il ne s’élève pas au niveau d’Une Séparation, rappelle qu’Asghar Farhadi est le meilleur pour filmer et raconter la nature humaine.
    L'Info Tout Court
    L'Info Tout Court

    413 abonnés 1 025 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 novembre 2016
    Asghar Farhadi est un maître des questions morales. Le bien, le mal et la limite très fine entre les deux sont les moteurs thématiques de ses films. Comment un homme bon peut-il faire du mal ? Peut-on juger la vie des autres sans rien savoir de celle-ci ? Dans Le Client, c’est la vengeance qui est au centre du récit et comme à son habitude, le cinéaste iranien signe une œuvre intelligente et juste.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 15 novembre 2016
    Un sujet fort, un traitement passionnant, un casting impeccable et une mise en scène qui fait la part belle aux interrogations, "Le Client" est le nouveau film coup de poing du réalisateur iranien Asghar Farhadi. Une oeuvre singulière profondément humaine.
    Acidus
    Acidus

    721 abonnés 3 709 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 décembre 2016
    Après une incursion en France avec "Le passé", Asghar Farhadi signe son retour dans son pays natal. Et c'est un retour gagnant pour le cinéaste iranien puisque "Le client" est une de ses meilleures oeuvres.
    On reconnaît sans problème sa touche personnelle que cela soit dans la mise en scène ou dans les thèmes abordés. Une nouvelle fois, Farhadi traite du couple et des difficultés qu'il peut rencontrer notamment après une épreuve compliquée. Le scénario fait preuve d'intelligence et d'une grande subtilité avec, par exemple, ce viol qui n'est jamais explicitement cité. La censure peut-être un handicap pour certains mais le réalisateur sait habilement la contourner et en faire une force pour ses films. A travers ce drame, on peut percevoir également une critique sous-jacente de la place de la femme dans la société iranienne, surtout vis-à-vis de l'homme. Ainsi, l'honneur du mari passe avant la douleur de sa femme.
    Farhadi inssuffle ce qu'il faut d'émotions à ce long métrage qui reste un des oeuvres les plus percutantes du réalisateur.
    SebLefr3nch
    SebLefr3nch

    188 abonnés 687 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 décembre 2016
    Asghar Farhadi frappe fort encore une fois avec son dernier film. Les deux prix à Cannes sont largement mérités. Tout d'abord, l'histoire nous raconte le point de vue d'un homme suite à l'agression et le viol de sa femme, comment il le vit, ses sentiments de culpabilité, de vengeance, de connaissance et le respect qu'il éprouve auprès de son épouse. Interviennent les points de vue des voisins qui ont eu connaissance de l'agression et leurs manières très personnelles d'y répondre donnant l'état d'esprit de la société iranienne. C'est très bien ficelé et on ne s'ennuie pas une seule minute. La réalisation correspond au style du cinéaste : caméra à l'épaule, collée au personnages, lumière naturelle. Shahab Hosseini mérite son prix d'interprétation. Il est extrêmement touchant mais aussi grâce à sa partenaire Taraneh Alidoosti qui est fabuleuse. Un très bon film qui nous met face à la sensibilité des hommes suite aux viols de leurs épouses.
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