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tixou0
709 abonnés
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1,5
Publiée le 22 décembre 2016
C'est lent, c'est long.... si lent, si long.... Fonctionnant sur le non-dit, une arme d'évidence contre la censure. On est en effet dans une société verrouillée, par l'islam (version ayatollahs), l'Iran chiite, république théocratique et dictature étouffante. Donc Fahradi use (et abuse) dudit - le supplémentant (comme seul autre procédé narratif) par la théâtralité, "audacieusement" (car la pièce-référence, dès le générique de début, est d'un auteur appartenant au "Grand Satan" - américain, juif qui plus est, Arthur Miller), avec la mise en place et les représentations de "La Mort d'un commis-voyageur", revisitées par le couple Emad/Rana, selon leur propre dramaturgie, intime et évolutive. On notera le contre-sens du titre français ("Le Client"), déplaçant le centre de gravité du propos (en attirant l'attention sur spoiler: Naser, une des pratiques de l'Arlésienne du film, la prostituée, clandestine évidemment, qui occupait avant eux le nouvel appartement des héros - le cinéaste ayant intitulé à dessein son film "Le Vendeur", se calant sur le "Salesman" de Miller). On ne peut que s'interroger sur les deux Prix cannois de ce monument d'ennui ("Scénario" et "Meilleur Acteur") - sauf à y voir une nouvelle preuve de l'engouement systématique pour le cinéma "divers", des jurys récents...
Ashgar Farhadi ne fait pas que des bons films, contrairement aux a priori du jury de Cannes. La Séparation était un chef d'œuvre, Le Client est un mauvais film, racoleur avec cette métahore théâtrale, aux propos douteux : il ne faut pas dénoncer les violeurs parce que ça fait trop de peine à leur famille ? J'avoue que cette morale me laisse perplexe. Tout comme le prix du scénario à cette histoire poussive, brouillonne, qui ne sait pas où elle va.
L’auteur iranien signe un film écrit mécaniquement, interprété sans grande conviction et le parallèle entre théâtre et réalité souligne lourdement l’ensemble. On se demande bien ce qui a tant séduit le jury cannois qui l’a doublement récompensé.
L'histoire est intéressante: le film a remporté le Prix du Scénario à Cannes. Les acteurs sont épatants: Shahab Hosseini a reçu le Grand Prix d'Interprétation masculine à ce même festival. Et pourtant, on ressort de la projection du Client assez déçu. On n'arrive pas à s'attacher à des personnages trop désincarnés pour nous émouvoir. Les symboles sont démonstratifs: l'immeuble métaphorique qui manque de s'écrouler et les fissures comme autant de failles souffrent de lourdeur. A moins d'être un lecteur de Miller, la mise en abyme du théâtre dans le cinéma ne paraît guère pertinente. Que veut dire exactement le film? Que tout le monde traîne sa culpabilité et que personne n'a le droit de s'ériger en juge? Le personnage principal qui se sent humilié par ce qui est arrivé à sa femme (que s'est-il passé précisément dans la salle de bain?) humilie en retour un de ses élèves et un vieil homme pitoyable. Le fait que le film se passe en Iran n'a pas une grande importance et on est loin de Taxi Téhéran. Un film presque aussitôt vu qu'oublié.
Très décevant. Le sujet du film est traité en surface. Les choses sont évoquées puis abandonnées. Finalement aucune émotion ne naît, et nous n'avons pas compris l'enthousiasme autour de ce film. Dommage.