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    velocio
    velocio

    1 300 abonnés 3 134 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 novembre 2016
    Plébiscité par les plus grands festivals, couvert de récompenses, oscarisé et césarisé pour "Une séparation", tournant en France (Le passé), prochainement en Espagne, et, bien sûr en Iran, Asghar Farhadi, seulement âgé de 44 ans, est le réalisateur iranien vivant le plus connu et le plus reconnu. Une notoriété et une reconnaissance qui sont facilitées par le fait que, contrairement à un Jafar Panahi, Farhadi ne semble pas être dans le collimateur du régime iranien. "Le client", nouveau film sur le couple de ce spécialiste qu’est Asghar Farhadi, était en compétion au Festival de Cannes 2016 et il est reparti avec deux prix, le Prix du scénario et le Prix d’interprétation masculine attribué à Shahab Hosseini. Comme dans la plupart des films iraniens, Le client présente plusieurs niveaux de lecture. Bien entendu, on peut le voir sans chercher à voir midi à 14 heures : "Le client" est alors un film sur la vengeance, un film qui montre jusqu’à quels excès un homme peut aller lorsque son orgueil de mâle prend le pas sur l’évaluation raisonnable d’une situation, un film totalement universel dont l’histoire pourrait se dérouler tout aussi bien à Paris qu’à Téhéran. Un autre niveau de lecture amène le spectateur au cœur de l’Iran contemporain, un pays partagé entre modernisme et obscurantisme, un pays en pleine mutation avec une capitale, Téhéran, qui se transforme à grande allure, sans qu’on sache très bien à quoi ressemblera le bout du voyage : des quartiers sont démolis, des buildings sont construits, des immeubles vacillent, celles et ceux qui n’arrivent pas à s’adapter à cette modernisation rapide se retrouvent sur la touche. A ce sujet, le choix de la pièce que répètent Emad et Rama est tout sauf anodin : Mort d’un commis voyageur, d’Arthur Miller, une pièce sur les conséquences des modifications rapides intervenant dans le cadre d’un métier, mais aussi d’une ville, New-York. Le New-York de la fin des années 40 auquel Asghar Farhadi compare le Téhéran d’aujourd’hui. On notera d’ailleurs que le titre original du film, "’employé de commerce" en persan, titre repris en anglais, "The Salesman", fait ouvertement référence à la pièce d’Arthur Miller. Par ailleurs, il n’est pas interdit d’aller chercher un troisième niveau de lecture en s’intéressant au comportement de Rama et en le comparant à celui de Emad : elle, beaucoup moins excessive, plus tolérante, refusant ce comportement sordide de vengeance. En fait, et ce n’est pas le premier film d’Asghar Farhadi qui laisse ce sentiment, c’est, pour le réalisateur, la femme iranienne qui représente l’espoir de son pays ! Film après film, Asghar Farhadi construit une œuvre qui marque son époque, d’une grande richesse quant au fond et magnifique quant à la forme. Entre un film tourné en France et un film tourné en Espagne, il nous propose dans "Le client", à sa façon, une photographie actualisée de son pays, l’Iran.
    alain-92
    alain-92

    318 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 novembre 2016
    Le scénario, justement récompensé au dernier Festival de Cannes est minutieux. Asghar Farhadi réalise son désir, celui "de faire un film qui se passe dans le milieu du théâtre." Une passion pour le réalisateur. Des passages de la pièce d'Arthur Miller, "Mort d'un commis voyageur", se mêlent, avec habileté à l'intrigue principale. La mise en scène est précise et délicate. Entre la vengeance ou le pardon, Asghar Farhadi donne le beau rôle à son héroïne, la talentueuse et convaincante Taraneh Alidoosti qui tourne pour la quatrième fois avec le réalisateur. Shahab Hosseini, quant à lui, est tout aussi éblouissant. Son prix d'interprétation, à Cannes, largement mérité, vient compléter un grand nombre de distinctions. Le Client est sa troisième collaboration avec Asghar Farhadi. Le réalisateur a déclaré : "Ce que je peux dire, c’est qu’une nouvelle fois, ce film traite de la complexité des relations humaines, surtout au sein d’une famille ou d’un couple." C'est exact, parfaitement démontré et magnifiquement mis en images.
    Jonathan M
    Jonathan M

    130 abonnés 1 528 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 janvier 2017
    L'humiliation au cinéma, çà donne quoi ? Sans avoir de propos diffamatoire, sans avoir de préjugés, sans être indigent. Asghar Farhadi, virtuose, nous décortique une situation d'un quotidien malheureux. On se dit présentement : "oh non, toujours la même chose..". Mais non ! Un regard aussi ciselé de la société contemporaine ne peut que nous intéresser. La lecture y est multiple : un couple qui vie ensemble sans se regarder, des sujets tabous dissimulés par des regards pris de volet. Ce n'est que pur fiction, une écriture subtile, d'une telle force. Le cinéaste iranien met en lumière un traquenard percutant. Impossible de rester insensible, il nous renverse avec une fin magistrale. Ma palme 2016. *TOP 3 FILM 2016*
    islander29
    islander29

    860 abonnés 2 354 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 novembre 2016
    Le film est presque un thriller, avec un drame qui va se résoudre dans le tumulte de Téhéran....Le jeu des acteurs et formidable, ils ne sont pas très nombreux, et contrairement à son film précédent, les dialogues sont plus vifs que sombres dans leur sens et leurs ressentiments....Cela donne un film presque construit comme une pièce de théâtre et brillamment mis en scène entre l'appartement , la répétition de la pièce "mort d'un commis voyageur " ? et la classe d'école où l'on enseigne entre autre la poésie (une des fiertés nationales en Iran)...Le film est alerte avec un scénario plutôt subtil et en rien manichéen......c'est filmé avec sobriété mais aussi avec un efficace esthétisme.....L'avantage de voir un film iranien qui nous parle de l'Iran (celui ci n'est guère politisé et pour cause) c'est de se voir ouvrir des portes sur d'autres cultures et d'autres mœurs.....On ne peut donc rien reprocher à ce film d'une clarté évidente et qui nous fait traverser des frontières.....Je conseille .....
    coraly
    coraly

    13 abonnés 78 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 novembre 2016
    Comme toujours Asghar Farhadi nous cueille et nous emporte dans une histoire passionnante et complexe.
    Le couple, frappé par un incident traumatisant, tente de se relever mais fait face à de nombreux obstacles qui relèvent à la fois de l'intime, de leur vie sociale, de la société elle-même.
    L'histoire semble limpide tout en étant composée de multiples sous-textes et non-dits, tout comme ce couple à la fois semblable à tous les autres et singulier. Ce qui fait tout le charme du film. A ne pas manquer.
    xando
    xando

    17 abonnés 62 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 novembre 2016
    Un thriller poignant qui tient le spectateur en haleine du début à la fin. Une tension qui monte crescendo jusqu'à un final saisissant. On se croirait dans un film de Hitchcock. Un prix du scénario et un prix d'interprétation à Cannes amplement mérités. A voir absolument.
    floramon
    floramon

    80 abonnés 1 423 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 novembre 2016
    Comme tous les films du réalisateur, celui là es très poignant, il nous brise le cœur même si j'ai trouvé que ce film était plus monotone que les autres, il reste très efficace
    Daniel C.
    Daniel C.

    145 abonnés 721 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 novembre 2016
    C'est avec la métaphore du toit qui s'effondre, que s'engage cette histoire. Que se passe-t-il quand son chez-soi disparait, quand on ne sait plus où l'on habite ? Eh bien, on n'arrive plus à penser, on perd ce qui fonde une part de notre humanité. Comment s'agencent la pudeur, la restauration de la dignité lorsqu'on est victime d'une agression ? Asghar Farhadi nous propose une immersion dans la culture iranienne chez un couple d'intellectuels, comédiens en scène chaque soir pour interpréter "Mort d’un commis voyageur" d'Arthur Miller. Rana, la femme a été agressée, elle est en état de choc traumatique, mais ce qui ronge peu à peu Emad, son mari, c'est que sa femme a été salie. J'ai repensé à Françoise Dolto, qui distinguait les réactions d'amour et celles d'amour propre. Emad est en proie à une réaction d'amour propre, peu à peu, il néglige l'état de sa femme pour n'être mû que par la vengeance. Ce qui est impressionnant, c'est combien la parole est puissante entre hommes, il n'est pas nécessaire d'en venir aux mains pour atteindre son adversaire. Le film accompagne la tension montante chez cet homme vis-à-vis de l'agresseur de sa femme.
    Anne M.
    Anne M.

    72 abonnés 641 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 novembre 2016
    Un couple d'intellectuels iraniens, Emad et Rana (un professeur/ metteur en scène et une actrice) se voit contraints de quitter leur logement en train de s'effondrer. Un ami leur trouve un appartement, mais Rana s'y fait agresser. Alors qu'ils jouent le soir une représentation de "mort d'un commis voyageur" d'Arthur Miller", Emad, en journée mène son enquête sur l'agresseur de sa femme. Des tensions s'installent dans le couple.

    Asghar Farhadi est le maître du non dit et de l'ellipse. Il ne dit rien par exemple sur la nature de l'agression de Rana et ne la montre pas, même si on devine de quoi il s'agit. Si on ne savait pas que l'auteur est iranien, on ne saurait rien du lieu de ce film. Seuls les voiles sur les têtes des femmes indiquent qu'on est en pays islamique. Le film est comme délocalisé, déterritorialisé, "dé circonstancié" : on n'apprend rien sur le pays ni sur ses coutumes, rien n'est dit ni montré.

    On se retrouve finalement au coeur du drame qui touche le couple, mis en scène comme un thriller.

    Metteur en scène Oulipien, Asghar Farhadi créé un exercice de style sujet à de multiples contraintes (ici censure et tabous de toutes sortes).

    Le résultat est un film tendu qui rappelle beaucoup certains films de Hitchcock, eux aussi centrés sur une intrigue complexe, avec une mise en scène épurée, simple, minimaliste comme déterritorialisée.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 9 novembre 2016
    Avec la même force et justesse que dans Une Séparation, le réalisateur nous entraîne dans la spirale infernale d'Emad, le personnage principal (Prix d'interprétation à Cannes pour l'acteur), qui sombre et se transforme sous les pressions sociales et culturelles qu'il subit. La tension reste palpable jusqu'au dénouement final, un film universel qui nous fait réfléchir sur l'importance bien trop grande que nous accordons à notre image et à la perception des autres sur nous, quelque soit sa culture ou son pays.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 10 novembre 2016
    Le nouveau film de Asghar Farhadi est vraiment captivant. Comme son film A Propos d'Elly, Le Client est rempli de mystères qui gardent le spectateur en haleine. Il faut souligner le fabuleux travail du directeur artistique car l'image est ouf. A voir absolument au cinéma !
    Le film d'Ariane
    Le film d'Ariane

    77 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 novembre 2016
    Après les triomphes de ses deux derniers films ( « Une Séparation » et « Le Passé »), Asghar Farhadi nous revient très en forme, fort des deux prix prestigieux reçus à Cannes (Prix du Scénario et Prix d’Interprétation masculine). C’est à nouveau une histoire de couple (et de vengeance) qu’il dissèque ici et même si le scénario n’a pas la même puissance émotionnelle que précédemment, il est d’une finesse et d’une rigueur implacables. Emad et Rana (Shahab Hossein et Taraneh Alidoosti, magnifiques), sont contraints de quitter brutalement l’appartement qu’ils occupaient à Téhéran, celui-ci menaçant de s’effondrer. Ils s’installent dans un nouveau logement où l’ancienne locataire a laissé des affaires que le couple stocke sur la terrasse. Un soir, seule chez elle, Rana est violemment agressée, sans qu’on comprenne tout de suite la nature du délit. Cet incident va bouleverser leur vie. La façon dont Farhadi construit son récit est une merveille de mécanique et de précision psychologique. Sans doute pour échapper à la censure plus que virulente en Iran, rien n’est montré, tout est suggéré. C’est à nous, spectateurs, d’imaginer ce qui a pu se passer derrière la porte de cette salle de bain. On se doute qu’il ne s’agit pas d’un banal croche-pattes et que les tabous que ce régime répressif a créés sont la cause du silence et du malaise de plus en plus pregnant de Rana. Mais le réalisateur induit si bien (et progressivement) les strates de la honte et de la souffrance qu’on comprend, dans toute leur complexité, que les enjeux de l’enquête dépassent sa simple résolution. La dernière demi-heure, qui voit le nœud se défaire dans une tension extrême, donne les mains moites. Du travail de pro.
    Ninideslaux
    Ninideslaux

    79 abonnés 245 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 novembre 2016
    Est ce qu'Asghar Farhadi ne serait pas un peu lost in translation? Il me semble qu'entre raconter des histoires à l'occidentale, ou montrer subtilement les délires de son pays, il n'arrive plus à choisir, et s'embrouille entre les deux.

    Emar (le bel et talentueux Shahab Hosseini) est professeur de lettres au lycée le jour, et, le soir, acteur de théâtre, avec son épouse Rana (Taraneh Alidoosti, peu expressive sauf dans les larmes et...enrobée, nous fait fort regretter la sublime Golshifteh!). Ils jouent..... Mort d'un commis voyageur, et on imagine les problèmes avec la censure. En tous cas, quand la fille légère sort de scène en disant qu'elle n'a pas eu le temps de s'habiller, alors qu'elle est vêtue d'un imperméable boutonné jusqu'au menton et porte un chapeau, on se dit: quelle farce ce régime!

    L'immeuble où vivaient Emar et Rana étant sur le point de s'effondrer, les voilà contraints de se reloger, sans grands moyens, et un de leur amis de la troupe, le jovial Babak (Babak Karimi), met à leur disposition un appartement qu'il possède, en oubliant de leur dire qu'auparavant il y logeait une prostituée, qui est partie en laissant une partie de ses affaires. Et, un jour où Rana prend sa douche en laissant la porte palière ouverte, elle croit en effet que c'est Emar qui rentre, elle est assaillie par un homme manifestement pas au courant du changement de locataire, se blesse à la tête, ce qui est bien commode, le pansement permettant de suppléer au foulard dans la maison.... l'homme s'est enfui, il "ne s'est rien passé" ouf, l'honneur perse est sauf!! mais la jeune femme est gravement traumatisée.

    A partir de là, on ne comprend plus où Fahradi veut en venir. Le couple ne veut pas porter plainte. Rana ne supporte pas de devoir raconter son histoire. Et Emar furieux veut se venger lui même. Ca devrait être assez facile puisque l'assaillant a laissé derrière lui ses clés de voiture, son portable et sa camionnette.... et que sur le répondeur téléphonique de l'appart, on peut retrouver la trace des anciens correspondants de l'accueillante dame. Il met quand même une quinzaine de jours avant de se décider... Est ce que Fahradi veut nous faire comprendre qu'en Iran, lorsqu'une femme porte plainte pour agression sexuelle, elle est systématiquement suspectée? interrogée? humiliée? passant du statut de victime à celui de coupable? N'oublions pas que la semaine précédente, une malheureuse violée vient d'être exécutée dans un pays limitrophe. Si c'est cela: ce n'est pas clair. Si ce n'est pas cela: on s'ennuie face à tous ces atermoiements.

    Dommage, car la fin est belle, une fois le coupable identifié (Farid Sajjadihosseini). On a -enfin! un peu d'émotion devant un vrai problème d'humanité où la justice s'oppose à la pitié, tandis que le couple n'arrive plus à dialoguer. Mais vingt minutes intelligentes après une heure de flou, c'est un peu juste...
    DarkAkuma02
    DarkAkuma02

    57 abonnés 506 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 mai 2016
    Après avoir quitté en urgence l'immeuble où il vivait suite à des risques d'effondrement, un couple emménage dans un nouveau logement. La locataire qui occupait précédemment les lieux tarde à récupérer des affaires entreposées dans l'une des chambres.
    Ce film traite de l'agression d'une personne et de ce que cela peut entraîner sur un couple. La thématique de la vengeance et de ses conséquences amères est aussi développée. L'histoire reste focalisée sur l'essentiel et j'estime que le sujet est justement abordé.
    Scorcm83
    Scorcm83

    101 abonnés 508 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 mai 2016
    Premier film du réalisateur iranien, autant dire dés le départ que c'est une bonne surprise. Une bonne surprise à l'image de ce magnifique plan séquence d'ouverture, simple mais efficace, qualifiant selon moi l'ensemble du film. En effet, de mon avis, les trois premiers quarts, malgré certaines lenteurs, permettent au final de trouver toute sa puissance et sa portée.

    Je pense ne pas avoir saisi tous les enjeux thématiques et politiques qui ressortaient du film, à l'image notamment du parallèle avec la pièce de théâtre, mais une chose est sûre c'est que Le Client n'est pas un revenge movie au sens commun. Pas d'effusions de sangs, de courses poursuites endiablées, d'espionnage, c'est un drame social hyper réaliste avant tout qui touche son public de par l'importance des choix moraux que doit effectuer son personnage principal en dernier quart.

    La mise en scène est donc simple mais la direction d'acteur et le scénario sont les éléments privilégiés, ce dont le prix d'interprétation masculine et du scénario sont venus affirmer.

    Le Client est donc un film très intéressant, parfois difficile à suivre malgré le décalage culturel mais passionnant en tous points lors du sprint final qui justifie selon moi la vision de celui ci.

    Bref, à voir !
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