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    Hostiles
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    RedArrow
    RedArrow

    1 678 abonnés 1 538 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 mars 2018
    Si on devait établir un lien entre "Crazy Heart", "Les Brasiers de la Colère" et "Strictly Criminal" tous trois réalisés par Scott Cooper, la thématique de l'homme rattrapé par ses démons à un moment charnière de son existence se dégagerait sans peine et même, plus particulièrement, une question de violence à laquelle on ne peut échapper une fois la ligne rouge franchie en ce qui concerne les deux derniers. Alors, forcément, voir Cooper atteindre la quintessence de son discours récurrent avec "Hostiles" à travers le western, genre bloqué entre la sauvagerie et la civilisation d'une Amérique elle-même en proie à des démons d'une durée de vie encore insoupçonnée, n'a rien d'étonnant. Retrouvant Christian Bale (encore incroyable) et en lui dénichant LA partenaire parfaite à la hauteur de son talent, Rosamund Pike, plus une impressionnante galerie de seconds rôles (Jesse Plemons, Timothée Chalamet, Stephen Lang, Wes Studi, Rory Cochrane, Peter Mullan, Ben Foster, ...), Scott Cooper signe un western de tous les crépuscules aux sérieuses allures de petit chef-d'oeuvre du genre...

    Le crépuscule d'une Amérique, tout d'abord, devenue un pays rongé par le paradoxe entre la barbarie des guerres de la conquête de l'Ouest décimant les populations indiennes et les prémices de lois idéalistes visant à masquer la culpabilité indissociable cette colonisation cruelle. Avec cette mission qui voit un chef indien, ancien symbole de ces luttes sanguinaires et aujourd'hui malade, autorisé à aller finir ses jours sur ses anciennes terres, se dessine une volonté d'en finir avec cette violence incessante, comme si tirer un trait sur celle-ci allait en faire disparaître ses ravages en un claquement de doigt. Au cours de ce périple à la composition hétéroclite et aux allures de chemin de croix, "Hostiles" va nous démontrer toute cette contradiction en confrontant le convoi aux explosions inattendues de cette rage sauvage désormais à jamais ancrée dans le paysage américain et en mettant en avant cette espèce de micro-société formée par les membres de l'expédition comme symbole de naissance d'une nouvelle civilisation fondée sur des valeurs plus humaines face à l'adversité.

    Ensuite, vient le crépuscule d'existences touchées de plein fouet par ces résurgences perpétuelles de violence. Celle de cette femme, Rosalie Quaid, confrontée à une fureur inimaginable la brisant complètement dès l'ouverture du film qui impose une ambiance d'une noirceur absolue en quelques minutes. Son salut viendra de sa rencontre avec ce convoi mené par le capitaine Blocker, un militaire meurtri par des années de guerres et, pour qui, la mission d'escorter un de ses plus grands adversaires d'autrefois, représente d'abord une forme d'humiliation ultime face aux souffrances endurées à l'approche de sa retraite. Mais ce voyage initiatique tardif où il verra tomber des soldats le représentant à diverses étapes de sa carrière et de son avenir (une recrue adolescente maladroite, un jeune soldat tout juste sorti de l'académie et encore naïf face aux horreurs du terrain, son meilleur ami incapable de surmonter les atrocités de la guerre et, en cours de route, celui qu'il pourrait devenir s'il embrassait pleinement sa soif de sang) le verra raviver une forme d'humanité, jusqu'à alors enfouie (oubliée ?), devant la gratuité meurtrière qui habite l'Ouest américain et à laquelle s'oppose cette solidarité inattendue entre ses compagnons de route dont il est témoin avant d'en devenir l'acteur le plus actif.

    C'est sur ces crépuscules d'un monde et de conditions humaines empêtrés dans le sang que "Hostiles" construit l'aube d'espoirs vers un avenir moins sombre. La violence appellera bien entendu des réponses violentes mais celles-ci découleront de nouvelles prises de conscience et de choix capitaux ne pouvant que laisser entrevoir des éclaircies pour le futur. À l'image de la dernière séquence du film, merveille d'intelligence et d'émotion, réduisant l'échelle de son discours à une décision capable de bouleverser la vie d'un seul homme.
    Un très grand film qui fera date dans l'histoire des westerns contemporains, à ne pas en douter.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 15 mars 2018
    Juste sublime, il reste de l'espoir dans le cinéma, de la place pour autre chose que du pur commercial, de la place pour de l'emotion, de la beauté, des sentiments, du cinéma quoi, quelle claque !
    bolt
    bolt

    126 abonnés 809 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 mars 2018
    Attention chef-d'oeuvre. Hostile est une pure merveille. Un film grandiose. Christian Ball nous livre une performance brillante. Du très grand cinema. Le tout rehaussé par des décors naturels d'une beauté incroyable. Les westerns se font rares....mais quand ils sortent sur nos écrans , à l'image de ce film, alors, il ne faut les manquer sous aucun prétexte.
    dominique P.
    dominique P.

    844 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 mars 2018
    A la base les westerns ce n'est pas trop ma tasse de thé mais je vais les voir quand même car il y a des fois une très bonne histoire derrière.
    Celui-là est absolument remarquable à tous les niveaux : réalisation, interprétation, décors, psychologie, humanité, solidarité, entraide, survie.
    On suit la route avec les protagonistes et tout ce qui leur arrive au fur et à mesure avec un grand intérêt et les paysages sont d'une grande splendeur.
    Ce film mérite amplement la note maximale pour moi.
    colombe P.
    colombe P.

    134 abonnés 695 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 mars 2018
    Remarquable ! Remarquable !
    Moi qui ne suis pas très fan des westerns, celui-là sort du lot par sa psychologie, sa lenteur.
    On voit bien l'évolution psychologiques des personnages principaux tout au long de ce périple.
    Sans oublier les paysages somptueux.
    Alasky
    Alasky

    360 abonnés 3 470 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 mars 2018
    Dans la lignée des plus grands western, Hostiles est un film magnifique, très humain et très émouvant. On suit les protagonistes dans leur captivant périple à travers les sublimes paysages de l'Ouest américain. Les performances des acteurs à l'affiche sont transcendantes de justesse. Grand moment de Cinéma !
    Selingues G
    Selingues G

    77 abonnés 956 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 juin 2018
    On retrouve dans Hostiles toutes les éléments d'un très bon Westers avec son atmosphère intrigante et perturbante.
    Le thème abordé sur les préjugés humains s'intègrent parfaitement à l'actualité.

    On sent la volonté du réalisateur de scotcher le spectateur dès le début avec de nombreuses scènes qui choquent et l'histoire en elle-même est très bien réalisée.

    Christian Bale et Rosamund Pike sont parfaits dans leur rôle et font de ce film un vrai classique du septième. On a rarement vu un western aussi proche d'Impitoyable, digne successeur... Assurément!
    Travel S
    Travel S

    14 abonnés 54 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 avril 2018
    Scott Cooper est un cinéaste qui m'avait marqué avec son excellent "Le Brasier de la colère" qui était d'un réalisme et d'un esthétisme remarquable.

    Cette fois le réalisateur revient avec "Hostiles". Un western, où Christian Bale apparaît une nouvelle fois, avec le rôle principal.

    Et quelle oeuvre !
    C'est du grand cinéma. Ce qui saute au yeux très rapidement c'est la performance de l'acteur : Bale est incroyable dans ce rôle. Il y incarne un homme qui a passé sa vie à se battre contre différents peuples indiens, du sud des Etats-Unis. Un homme marqué (et marquant) par les atrocités qui l'a dû voir ou faire, dans sa carrière. Et arriver à retranscrire autant d'émotions en parlant si peu, c'est un véritable exploit je trouve. Car on comprend rapidement que c'est un personnage qui enfoui toutes ses émotions en lui et qui peut exploser à tout moment.
    Sa peine, sa haine et sa bonté, le rendent très respecté par les personnes qui travaillent avec lui. Et paradoxalement c'est aussi un homme redoutable pour les indiens, qu'il a tués par nombres, durant une grosse partie de sa vie.
    C'est ce qui rend son rôle complexe et à la fois intriguant. La difficulté d'incarner cet homme est donc évidente. Mais Christian Bale prouve là, qu'il est un véritable acteur, tellement il est transcendant.
    Son interprétation est saisissante. Sa justesse est poignante. Tout est dans ses expressions du visage. C'est très impressionnant. Sans doute son meilleur rôle, à mon sens.

    Rosamund Pike n'est pas une actrice que j'aime particulièrement malgré qu'elle est là très convaincante également.

    Le casting est vraiment intéressant et un acteur assez inattendu spoiler: (Ben Foster)
    apparaît au milieu du film. Ce qui ajoute une intrigue de plus au long métrage, qui est parfaitement maîtrisé en terme de tension.

    Les attaques mise en place par les indiens sont d'un réalisme et d'une cruauté effroyable ! Chaque seconde, on redoute leur retour. Personne n'est épargné, pas même les enfants ou les femmes. Le réalisme dans ce métrage est glaçant.

    Mais à travers ce voyage que vont entreprendre ces hommes et femmes, tout devient une menace. Pas seulement les peaux rouges ou les comanches, mais absolument tout.

    La photographie est magnifique. La bande originale de Max Richter est magnifique. Elle renforce l'émotion de l'oeuvre.
    Les dialogues sont bien écrits et sont à chaque fois très profonds. Les plans sont d'une beauté remarquable.

    Ce qui est également très admirable dans cette oeuvre, c'est la psychologie de chaque personnages. Ils ont tous une vraie profondeur et c'est impressionnant à voir car ils ont quasiment tous une évolution à travers cette longue route éprouvante où la mort plane au dessus de leurs têtes. C'est un vrai parcours initiatique et spirituel qui marquera à jamais ces Hommes.

    L'épreuve ne laissera personne indemne. Que ça soit les protagonistes de ce récit ou le spectateur, assis, devant son écran. Car oui, HOSTILES est une véritable épreuve qui va vous couper le souffle ! Sans doute LE meilleur western depuis des années.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    705 abonnés 3 072 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 janvier 2019
    Hostiles emporte tout. Fulgurance de l’humain en communion avec son dissemblable apparent, rugosité environnante voilant un cœur qui bat et une âme qui croit, agonie existentielle relevée d’horizons aux ciels de feu. Scott Cooper bâtit un monument cinématographique dont chaque pierre vient heurter le spectateur par sa justesse et sa magnificence ; car derrière les combats individuels finalement menés ensemble se tisse une brillante réflexion sur l’homme et sa propension à la guerre. Les pères portent sur eux La Guerre des Gaules, soit le savoir belliqueux hérité d’un passé qu’ils contribuent à entretenir, aveuglément ; les enfants-orphelins en héritent sur le quai d’une gare : à eux d’en faire ce que bon leur semble. Nous partageons le sort de personnages qui eux-mêmes se rencontrent, se croisent ou se perdent au rythme d’une vie sinueuse, âpre et violente. Jamais coups de pistolet n’avaient aussi violemment retenti, jamais peines ne furent aussi profondément ressenties. La puissance cathartique du film est immense, portée par la somptueuse musique néo-classique de Max Richter qui trouve avec la mise en scène une harmonie somme toute apaisante, poétique. Somptueuses prestations de la part d’acteurs possédés ; Christian Bale trouve certainement ici son plus beau rôle auquel il parvient, comme touché par la grâce, à insuffler une complexité bouleversante. Hostiles est un choc visuel et une élévation essentielle : l’élévation d’une âme humaine teintée de mille couleurs et de mille cultures qui, dans la communion avec ses semblables terrestres, a enfin trouvé son repos.
    tarmokeuf
    tarmokeuf

    9 abonnés 106 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 avril 2018
    Un grand western qui sait prendre son temps, avec un casting 5 étoiles dont un très grand Christian Bale, acteur caméléon s'il en est. Il est à noter la présence au générique de la trop rare Q'Orianka Kilcher, l'extraordinaire Pocahontas du Nouveau monde de Terrence Mallick. Des paysages grandioses, un rythme lent -- parfois contemplatif -- mais jamais ennuyeux, une lumière superbe, tout concoure à nous happer et y parvient sans peine. Et quand la salle se rallume, on a le sentiment de mieux comprendre cette mentalité typiquement américaine qui les fera mettre à feu et à sang la planète toute entière quand on s'attaque à l'un de ses buildings et qui, en même temps, pour conserver ses armes individuelles, tolère en deux ans sur son territoire autant de morts violentes que pendant toute la guerre du Viet-Nam. La colonisation du territoire nord-américain (avec son cortèges de tueries en tout genre), n'a pris fin, au fond, qu'il y a à peine un siècle... Les traumatismes d'une guerre n'épargnent personne, qu'ils soient vainqueurs ou vaincus. Peu de films l'ont aussi bien montré.
    eocen
    eocen

    6 abonnés 70 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 mars 2018
    Abouti, soigné, cohérent, ce film est une pure merveille.
    Chaque scène est utile et nous permets de comprendre la psychologie de ceux qui ont mené les guerres aux Etats-Unis du 19e siècle.
    Les acteurs sont éblouissants. Christian Bale nous offre une prestation hors du commun.
    Pour les aficionados de séries, je vous laisse découvrir des acteurs de Peaky Blinders, The Walking Dead ou Breaking Bad qui jouent dans cette oeuvre flamboyante.
    ATHMOS.ONER
    ATHMOS.ONER

    154 abonnés 259 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 mars 2018
    Il est dit que les paysages façonnent le caractère des hommes. Si l’on songe aux vastes étendues sauvages de ce qui est devenu l’Amérique, on pense aux déserts arides ainsi qu’aux forêts denses. Dans les deux cas, les hommes semblent tels fourmis face à l’immensité des espaces et deviennent, par la force des choses, « Hostiles ».
    Dès les premières images du film, la nature prend tout l’espace, l’homme et ses réalisations semblent bien minuscules, comme écrasés et pétrit par la force de dame Nature.
    Masanobu Takayanagi filme en lumière naturelle et délivre de superbes images qui oscillent entre la clarté âpre du soleil et les nuits sombres et pluvieuses. En lieu et place de la démonstration visuelle, il installe une apparente simplicité (aux cadrages très travaillés) qui sied à merveille pour porter l’intensité des paysages à l’écran. Cette emprunte visuelle, véritable ode à la nature, est secondée par la sublime musique de Max Richter qui sait se faire rare et tout autant pertinente.
    De la séquence d’introduction, jusqu’à la fin du périple, Scott Cooper impose une tension omniprésente qui n’est entrecoupée que par le rythme volontairement lent de cette excursion à cheval.
    Tout en retenue, ces hommes, qu’ils soient Améridiens ou « civilisés » sont, au final, tous sauvages, portés par la conquête ou la préservation de leurs terres et doivent suivre les ordres, souvent contestables de leurs chefs ou de leur président (rien n’a changé depuis !).
    Le mutisme des hommes de l’époque est superbement porté à l‘écran par des acteurs, tous excellent dans leur retenue, à l’image des 2 chefs de file, Christian Bale et Wes Studi.
    Les femmes, ne sont pas en reste et même si elles en prennent pour leur grade, elles parviennent, par petites touches, à apporter un peu de douceur fort bienvenue dans ce monde de brutes. Rosamund Pike nous livre de bien belles et touchantes performances (surtout dans le registre de la douleur).
    Les costumes sont absolument remarquables et travaillés dans les moindres détails, la reconstitution d’époque est minutieuse et mérite, elle aussi, bien des récompenses.
    Empreint d’une profonde humanité, ce voyage dans le temps totalement lyrique nous plonge dans les abysses du regret, de la rédemption et des conflits intérieurs. Ces destins croisés d’une autre époque résonnent fortement sur notre présent : traitement et considération des prisonniers ennemis, horreurs de la guerre et obligations des soldats de réaliser l’ignominie sans broncher puis vivre avec un immense poids sur la conscience… Sans oublier les politiques migratoires des exclus par des conflits.
    La scène de fin est totalement bouleversante, certaines scènes vous percent telle une balle de colt 45 tirée à bout portant, d’autres vous scalpent en plein vol et, fort heureusement, il subsiste çà et là des scènes d’une incroyable douceur (ne pas manquer celle sous la tente).
    Ce petit chef d’œuvre, qui évite bien des caricatures d’un genre tombé en désuétude, marque très lentement, au fer rouge et pourtant, on en redemande.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 24 mars 2018
    C'est un western, un vrai. Jusqu'aux couleurs merveilleusement vintages, tout.
    L'attaque du début purement westernienne. Terreur, comme dans la Prisonnière du Désert de John Ford.
    Pour ceux qui ne connaissent pas le western, ils pensent que c'est un film à thèse, une relecture "moderne" du western. Ils pensent que les westerns des années 50 étaient bébêtes. Avez-vous vu le Vent de la Plaine de John Huston ?
    Non, le réal s'est éclaté, il a fait un western, sur un thème ultra classique.
    Avez-vous vu Bronco Apache de Robert Aldrich avec Burt Lancaster ?
    Hostiles n'est pas tout seul, il se rattache à ses sublimes prédécesseurs dans l'histoire du Western. Peut-être, avec Danse avec les Loups est-il digne de faire partie de la mythique liste des 10 plus grands westerns de tous les temps aux côtés de La prisonnière du Désert, Rio Bravo, la Captive aux Yeux Clairs et bien d'autre chef d'oeuvres.
    Cette magistrale filiation est un plus grand hommage qu'une prétendue originalité.
    Non, ce film n'est pas original, il est d'un pur classicisme à vous couvrir de frissons dès la première image
    velocio
    velocio

    1 321 abonnés 3 154 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 avril 2018
    On croyait qu'on ne verrait plus jamais de bons et grands westerns, que le moule était définitivement cassé. Eh bien non, Scott Cooper a dû en trouver un sur "Le bon coin" et il nous a mitonné un film dans lequel on retrouve tous les ingrédients qui font les bons et grands westerns. Il faut dire qu'avec un comédien qui a commencé la réalisation avec un chef d'œuvre comme "Crazy heart", on va vers ses films avec, a priori, pas mal de confiance. Pourtant, les toutes premières minutes ne manquent pas d'inquiéter : des indiens (des comanches) qui se comportent comme de véritables sauvages en massacrant une famille de colons blancs, serions nous revenus au temps des westerns au racisme totalement assumé envers les indiens ? Sauf que, dans la scène suivante, ce sont des soldats de l'armée américaine qui se conduisent comme des sauvages avec des indiens : un but partout, la balle au centre. En fait, en montrant des antagonismes "musclés" entre indiens et colons, entre indiens, entre blancs, "Hostiles" montre que c'est l'ADN de la violence qui, d'une certaine façon, a construit les Etats-Unis. Mais il montre aussi, de façon très fine, que l'évolution de la mentalité des individus et qu'une ouverture vers l'"autre" sont toujours possibles, même chez des gens totalement obtus au départ, même chez des gens qui ont soufferts, dans leur chair ou dans leur âme, du comportement des "autres". Certain.e.s trouveront que c'est faire preuve d'angélisme de croire que de telles métamorphoses sont possibles, mais il n'est pas interdit de rêver !
    Pour réaliser "Hostiles", Scott Cooper a énormément travaillé : il a adapté à sa façon la version préliminaire d’un manuscrit écrit par le scénariste Donald E. Stewart, en cherchant à lui donner un caractère universel ; il s'est entouré de spécialistes reconnus des amérindiens de façon à ce que soient fidèlement respecté.e.s le langage, les rituels et la gestuelle des indiens ; il a tenu à ce qu'une partie des dialogues se fasse dans la langue des cheyennes et que les costumes soient le plus proche possible de ceux de l'époque (la fin du 19ème siècle). Pour trouver les grandioses grands espaces que le film traverse, il a suffi au réalisateur et au Directeur de la photographie de balader leur caméra dans le Nouveau-Mexique, l'Arizona et le Colorado, il y en a des "comme ça" à tous les coins de rue ! Concernant l'interprétation, il a repris Christian Bale qu'il avait déjà dirigé dans "Les brasiers de la colère" : grandiose ; il a fait le cadeau d'un rôle à "Oscar" à la comédienne britannique Rosamund Pike (En fait, elle n'a rien eu du tout et le film n'a même pas été sélectionné. Pourtant, si on compare à "3 Billboards", il n'y a pas photo !). On retrouve aussi Wes Studi (Geronimo dans ... "Geronimo"), Ben Foster, Timothée Chalamet dans le petit rôle du "frenchy", et même, dans un petit rôle, l'écossais Peter Mullan. Un casting XXL ! Et pour mettre tout cela en image, Scott Cooper a de nouveau fait appel à Masanobu Takayanagi.
    "Hostiles" est un western du 21ème siècle, autant dire que la violence n'est en rien édulcorée : le capitaine Joseph Blocker, le personnage principal du film, a tendance à se vanter du nombre d'indiens qu'il a eu l'occasion de tuer, quand bien même le déroulement du voyage va l'amener à se rapprocher de ses anciens ennemis, fusils et revolvers sont assez souvent à l'œuvre, et le "travail" peut se terminer au poignard. MAIS, contrairement à ce qui se passe chez d'autres réalisateurs, cette violence n'est jamais "gratuite" et elle n'est jamais exagérée. Quand un personnage est touché par une balle, il n'est pas projeté à 5 mètres par l'impact, le sang ne gicle pas par litres depuis la plaie. L'ouest des Etats-Unis était un monde de violence, le film se contente de le montrer, sans aucune ostentation. Tout cela donne un grand film humaniste, qui dégage énormément d'émotion et Scott Cooper apparait de plus en plus comme le fils spirituel de Clint Eastwood dans ce qu'il a de meilleur ("Crazy Heart" comparable à "Honkytonk Man", "Hostiles" au niveau de "Impitoyable").
    Lecter_H
    Lecter_H

    202 abonnés 872 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 avril 2018
    Un petit bijou très riche et intense en émotions. C'est un périple dans les états-Unis pour reconduire un chef indien et ses proches jusque dans leurs terres. Bien entendu, cela ne se passe pas comme prévu et ils vont devoir faire fasse à des rencontres imprévues. Vu l'époque (fin du 19è), chacun fait sa loi et cela se règle toujours par la violence des armes. Mais ici le film ne cherche pas vraiment l'action et le sensationnel mais se focalise sur les bons et les mauvais sentiments : la haine, la vengeance, la douleur, l'amour, l'amitié, la compassion et le pardon. Beaucoup de valeurs très bien transmises tout au fil du film avec un acteur central magistral joué par Christian Bale dans le rôle du capitaine J. Blocker.
    Un rythme plutôt lent qui convient parfaitement pour nous laisser le temps de nous imprégner des valeurs transmises par le film au travers des acteurs et des dialogues.
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