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    Hostiles
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    625 critiques spectateurs

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    Shephard69
    Shephard69

    335 abonnés 2 259 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 avril 2018
    Appartenant à une génération davantage bercée par la "Trilogie du dollar" de Sergio Leone que par les films avec John Wayne, je n'ai vu que peu de westerns mettant en scène des Amérindiens et la filmographie de John Ford, grand ponte du genre, me reste assez mystérieuse puisque je n'ai vu de lui que "La prisonnière du désert", "L'homme qui tua Liberty Valance" et "Je n'ai pas tué Lincoln". Mais contrairement à un western classique, Scott Cooper, pour sa quatrième réalisation, signe une belle fresque crépusculaire en forme de road-movie qui traite aussi bien du déracinement subi par les différentes tribus au profit de l'appropriation des terres par les colons américains que du besoin de retourner vivre ses dernières heures dans sa contrée natale ou encore.du respect mutuel entre deux guerriers ennemis. Un film sans parti pris, assez neutre dans son traitement des personnages qui écorne brillamment l'image traditionnelle du cow-boy en montrant à la fois une violence et une sagesse pleines d'ambiguïtés. Une mise en scène sobre, accessible mais impeccable, riche, une très belle photographie. Entre un Christian Bale toujours aussi magnifiquement monolithique, un Wes Studi toujours aussi charismatique, à la fierté altière et une Rosamund Pike de plus en plus convaincante dans ses rôles complexes, profonds et sans oublier une nouvelle prestation nerveuse, dérangeante de Ben Foster, un casting vraiment imposant et des acteurs superbement dirigés. A mi-chemin entre le lyrisme de "Danse avec les loups" et l'âpreté du film de Clint Eastwood "Impitoyable", un long-métrage à la fois très moderne dans son propos et chargé de références. Une belle sensation pour un récit puissant.
    benoitG80
    benoitG80

    3 416 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 mars 2018
    « Hostiles » n’est pas le western classique et galopant comme on l’entend, mais au contraire un film d’une profondeur assez peu courante dans ce genre, une véritable réflexion sur l’homme, sur le héros et ses paradoxes...
    Christian Bale est ici époustouflant par son jeu, par toute la palette de sentiments qu’il utilise pour traduire ses émotions, ses états d’âme qui seront le point d’orgue de ce western hors du commun !
    On suivra toute sa progression aussi bien physique, que psychologique à travers ce périple en compagnie d’Amérindiens, de soldats et de cette rescapée interprétée avec subtilité par Rosamund Pike, assez bouleversante elle aussi dans ce qu’elle transmet !
    Parmi des paysages impressionnants et somptueux, ces hommes et ces femmes passent par des moments de doute, de remise en question, de confrontation, voire de remords, sans cesse reconduits, accentués en fonction des événements, des rencontres que fera ce convoi.
    La modification de la perception d’autrui, le changement de regard et de considération de celui par qui la haine est apparue, devient en soi une étude franchement passionnante !
    Tout n’est qu’observation, ressenti, sensation en nous immergeant dans une approche des relations humaines qui valent bien des discours !
    Combien d’instants graves, douloureux parsèment ce périple en révélant ainsi des gestes et des yeux poignants, ce que chaque acteur met en œuvre à sa façon avec une grande retenue !
    Tout cela est de plus décrit avec une lenteur apparente, qui renforce encore un équilibre fragile sur lequel repose cette assemblée, composée d’êtres ravagés et traumatisés dans leurs actes et dans leur vécu.
    Un film presque métaphysique sur la nature humaine, passant du tout au rien, de la brute à l’ange protecteur, ce que l’on absorbe de notre côté avec beaucoup de fascination et d’intérêt !
    Une belle révélation de Scott Cooper que cette rédemption par le pardon, à la fois terrible et empreinte d’une grande humanité...
    Marc T.
    Marc T.

    267 abonnés 552 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 octobre 2018
    Un film lent et contemplatif (dans le bon sens), majestueux aussi, qui au lieu de montrer des fusillades à profusion, nous intéresse plutôt aux sentiments et aux rapports humains, et le pari est 100% réussi tant ça transperce l'écran. Christian Bale se surpasse une fois encore, épaulé par une Rosamund Pike poignante dans sa douleur. 2H14 où il ne se passe pas grand chose, et pourtant on en voudrait encore...
    L'Info Tout Court
    L'Info Tout Court

    413 abonnés 1 025 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 mars 2018
    Malgré sa durée, le long-métrage n’ennuie jamais et raconte beaucoup sans trop en dire. Les regards et les silences nous parlent de pardon, de rédemption, de respect. C’est dans ces étendues sauvages que se transforme le coeur des hommes et au-delà de la haine de l’autre, on y découvre finalement beaucoup d’amour
    elbandito
    elbandito

    344 abonnés 964 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 mars 2018
    Une épopée très classique dans sa forme, parfois très brutale, visuellement et techniquement parfaite, qui prend son temps pour faire évoluer ses personnages en profondeur. Très intérieur, voire minéral, Christian Bale porte littéralement ce western sur ses robustes épaules et lui redonne la force d’avancer pour accomplir son destin, sur le chemin de sa rédemption, lorsque le rythme tend à ralentir en milieu de parcours. De mémoire, jamais nous n'avons vu creuser autant de tombes à la pelle dans un western...
    Dunno The Movie
    Dunno The Movie

    65 abonnés 239 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 mars 2018
    Pour son nouveau film, Scott Cooper livre un western implacable qui explore avec gravité les recoins sombres de la nature humaine sur fond de guerre, de pertes et de remords. Malgré ses longueurs déstabilisantes, Hostiles est porté par une tension brute, violente et captivante, à travers des paysages sauvages magnifiques et des silences lourds de sens. Déroutant, sombre et entêtant.
    islander29
    islander29

    864 abonnés 2 354 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 mars 2018
    Si vous n'avez pas aimé "l'assassinat du lâche Jesse James par Robert Ford" je vous conseille peut être d'éviter ce film....C'est le même genre de fresque romanesque, avec lenteur du rythme et action très modérée.....Passé cet avertissement, on a sous les yeux à mon humble avis, un film magnifique, semi western, où les dialogues et leur gravité sont très forts, et où le rythme bien que lent permet de se concentrer sur l'histoire et l'action.....Deux atouts majeurs pour ce film sont indiscutables, les paysages du '"Montana" ? et la beauté de la musique, un passage à la fin allant jusqu'à paraphraser Terence Mallick....L'histoire sans être passionnante, monte crescendo, et la fin est tout simplement magique, avec des frissons d'humanité, et en quelque sorte une mise en exergue d'un sentiment très américain, la colère retenue dans le ventre....Le héros est très émouvant à la fois dans son jeu et sa personnalité , un peu à la pale rider. , justicier par la force du destin... Je n'ai pas senti les deux heures 20 passer, c'est en général très bon signe.....Je conseille
    L'AlsacienParisien
    L'AlsacienParisien

    633 abonnés 1 403 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 mars 2018
    Dieu sait que je ne suis pas un fan des histoires de Far-West, mais "Hostiles" a su me happer dès sa scène d'ouverture, d'une violence brute et poignante, d'une cruauté universelle dépassant le cadre du genre typiquement américain qu'est le western. Scott Cooper signe une réalisation maitrisée et soignée où les acteurs délivrent une performance étonnante et forte en émotions, à commencer par Rosamund Pike et Christian Bale, dont les interprétations toute en retenue finissent par nous bouleverser ! Sous des airs de road movie à cheval au travers de sublime paysages de déserts américains et ponctué par des scènes d'horreur imprévues allant à contretemps des scènes de dialogues plus posées, "Hostiles" surprend par l'écho de son propos dans notre société actuelle (les inégalités, les divisions dues à une couleur de peau) et par la véracité troublante de ses acteurs. Dans ce périple lent où les personnages sont complexes et où le danger et l'émotion sont omniprésents, le rythme global est toujours maintenu par un fil rouge intrinsèque, singulier, puissant et effrayant. La tragédie de la guerre entre les Amérindiens et les Blancs soude un groupe hétéroclite, aux cultures et aux passés différents, dans leur traversée du Nouveau-Mexique jusqu'au Montana. Les personnages, bien que régis par un paraitre, sont mis à nu grâce un casting d'une force insondable, créant des liens imprévus, impossibles, d'une profondeur rare. Rosamund Pike joue avec ses tripes, à l'image de sa performance glaçante dans "Gone Girl", et Christian Bale brise la carapace hiérarchique de son personnage pour en dévoiler son âme. En allant au-delà de l'apparence western, "Hostiles" est un film qui traite de l'existentiel, de l'humain, de sa folie égoïste et de ses peurs enfouies. Authentique, efficace, dépaysant, sensible, je ne peux que conseiller de foncer voir "Hostiles" !
    Nadine D.
    Nadine D.

    6 abonnés 12 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 mars 2018
    Un film grandiose, qui exalte le courage, la persévérance et la volonté de vivre malgré tout. Beaucoup d'émotion et une interprétation magistrale.
    GyzmoCA
    GyzmoCA

    178 abonnés 1 749 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 juillet 2020
    L’excellent Christian Bâle continue son périple dans le cinéma américain fait de nombreux films cultes (Batman à tout jamais ) . Et Hostiles ne déroge pas à la règle .
    Ce western mise en scène par Scoot Cooper (réalisateur des brasiers de la colère déjà avec Christian Bâle ou encore du biopic Stricly Criminal avec le méconnaissable Johnny Deep) est une réussite . La réalisation fait un rappel au film de John Ford ou de Clint Eastwood.

    A travers un roadmovie à cheval , le rythme avance lentement mais sûrement dans une histoire dure et conforme à une réalité de la fin du XIX siècle . Les morts s accumulent au fur à mesure du périple montrant la violence dès cette période et l’insécurité.

    Christian Bâle campe un capitaine qui a traqué les indiens pendant toute sa vie et qui va , malgré lui sur le chemin de là rédemption. Son jeu avec peu de dialogue est impressionnant .
    Avec lui, le reste du casting est exceptionnel. On retrouve des seconds rôles superbes : Rosamund Pike en veuve traumatisée et complexe , Ben Forster en prisonnier enragé , Wes Studi en chef indien malade .

    La bande son accompagne parfaitement le film et sa tension lancinante.

    Le réalisateur ne prend pas parti en montrant de manière neutre les deux côtés, indiens et confédérés.
    Entre danse avec les loups et impitoyable , hostiles se fait une place en or au royaume des westerns culte !
    CH1218
    CH1218

    201 abonnés 2 879 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 avril 2019
    La lenteur de « Hostiles » à ces détracteurs bien sur, il n’empêche que ce rythme équivaut au long chemin qu’empruntent ces ennemis d’un passé qui les a vu s’affronter vers celui de la réparation, de l’acceptation de l’autre et du pardon. Il y a donc beaucoup de psychologie dans ce beau western crépusculaire de Scott Cooper et ce tempo permet d’en accroître les ressentis. L’excellent Christian Bale nous livre l’âme et le cœur de ce capitaine de cavalerie qu’avec parcimonie alors que de la bouleversante Rosamund Pike libère ses émotions sans la moindre retenue. Fort, authentique et humain.
    LeFilCine
    LeFilCine

    178 abonnés 576 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 mars 2018
    Scott Cooper s’étonne que si peu de réalisateurs américains n’osent aller vers les westerns et le sujet des luttes amérindiennes. Et il a raison ! Parce que son film le prouve, il y a vraiment matière à raconter et à voir dans ces deux cents ans d’histoires de luttes acharnées pour le contrôle du territoire nord-américain. Dans le format CinemaScope qui sied si bien à l’immensité des paysages du Middle West, Scott Cooper nous embarque dans un périple hallucinant par la rudesse des relations humaines à cette époque (pas si lointaine au demeurant). Rancœurs et vengeances sont quelques-unes des valeurs omniprésentes de ce temps, que le réalisateur parvient à nous transmettre à la perfection. Aux paysages magnifiques, immensément calmes et apaisants, s’oppose la violence brute et décomplexée des hommes. En tant que spectateur on ressent en permanence cette menace qui rode partout. Et puis il y a Christian Bale. Tellement juste, tout en retenu et en intériorité, il parvient à transmettre à juste dose toute cette animalité, que garde au fond de lui ce personnage de capitaine qui a commis les pires exactions. C’est une prestation majeure, exceptionnelle, qui occulte largement les autres acteurs tellement il capte toute la lumière. Avec Hostiles, Scott Cooper dresse un tableau sans concession des traumatismes d’une époque, qui pèsent sur les épaules d’un homme incarné par ce génial Christian Bale. Avec la musique grandiose de Max Richter et quelques séquences iconiques, Hostiles est assurément un très grand film.
    L?c!s_H00d
    L?c!s_H00d

    185 abonnés 392 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 juillet 2018
    Hostiles de Scott Cooper est un film que j'attendais profondément, parce que c'est un western mais aussi parce que Scott Cooper est un metteur en scène que j'apprécie particulièrement. Les brasiers de la colère, Strictly Criminal et Crazy Heart sont des films forts à suivre et, pour les deux premiers, abordent la violence intelligemment par la haine qu'elle évoque. Hostiles avait l'air de s'ancrer de ce chemin où l'homme est piégé par son instinct primaire, et avait l'air de remettre le genre du western au goût du jour.

    Hostiles est plus qu'un grand western moderne, il est aussi un grand film. Scott Cooper dépeint une Amérique post-guerre de Sécession qui essaye de se pardonner de ses erreurs en montrant le peuple détruit par ses actions. Les tensions ethniques entre les indiens et les américains étaient en effet présentes jusque vers les années 1920. Scott Cooper aborde alors un sujet rarement traité au cinéma avec une brutalité moderne. Longue descente aux enfers et voyage initiatique, Hostiles emmène ses personnages au cœur de cette Amérique destructrice, à l'instar des Brasiers de la colère, cherchant les méandres humaines dans ce crépuscule funeste. Joseph Blocker est un capitaine confronté à ses propres démons, ainsi qu'à ceux des autres et à ceux de sa propre nation. A la fois désespéré et rédempteur, ce road-trip est cristallisé par son écriture certes simple mais aucunement facile. On pourra rapprocher l'oeuvre de certaines de John Ford, d'Howard Hawk ou même de Clint Eastwood, mais s'il embrasse totalement ses références, il apporte également une nouveauté dans le cinéma de western.

    Scott Cooper parvient à porter un regard intense sur ces hommes et sur son travail sur la violence, par le biais de l'écriture mais aussi avec sa caméra. La violence est montrée avec beaucoup de froideur, sans détourner ses yeux humanistes, rendant les scènes chocs ponctuant le film d'autant plus monstrueuses. Les mouvements de caméra du cinéaste américain sont parfaitement maîtrisés, au millimètre près, offrant une oeuvre contemplative et une esthétique grandiose grâce à une superbe photographie. La bestialité humaine se perd d'autant plus dans ces décors arides et imposants. Puissant, fort et tragique, Hostiles est une oeuvre sur la pardon qui fait voyager par sa beauté scénaristique et plastique parfaitement portée par la partition de Max Richter mais aussi par les acteurs.

    Christian Bale campe le personnage principal, homme taciturne et monolithique, américain torturé, parfait pour l'acteur. Si Christian Bale incarne souvent les mêmes protagonistes, il est ici merveilleux de justesse où l'émotion se porte essentiellement dans le regard et dans l'absence d'émotions fortes sur le visage. Rosamund Pike est toute aussi forte et est déchirante durant certaines scènes. Ben Foster, Jesse Plemons, Paul Anderson, Wes Studi et Stephen Lang sont également habités par leurs rôles. Soumis à une violence inévitable, ils montrent cependant que ces hommes hostiles sont avant tout des hommes, rongés par la mal-être de l'Amérique dilapidée.

    Scott Cooper démontre qu'il est un grand cinéaste en investissant un genre qui avait besoin d'un nouveau souffle. Hostiles est un film sincère, sur ce que les américains ont traversé et traversent toujours, un film tantôt de l'Âge d'or tantôt d'une modernité sidérante, car il est la synthèse d'un cinéma passionnant et brillant où la violence engendre la violence, une spirale infernale dont ces hommes essayent toujours de sortir des années après la fin de la guerre de Sécession. Au delà de se limiter à capter une Amérique, Scott Cooper tente avant tout d'atteindre une grâce cinématographique. Impactant les spectateurs et l'année 2018, Hostiles montre également les impacts brutaux sur le monde d'une humanité imparfaite. Beau, stupéfiant, authentique.
    tigourou2007
    tigourou2007

    7 abonnés 51 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 mars 2018
    Le genre western n'est pas toujours "très grand public", mais celui-ci embarque le spectateur dans un voyage au sens propre puisque les héros doivent rejoindre les terres d'un chef Cheyenne mourant et au sens figuré dans la découverte de soi-même par delà les préjugés jusqu'à la reconnaissance de l'autre.
    "Je suis une partie de toi et toi même tu es une partie de moi". Un film fort, intense, une belle claque et un charme envoûtant. Magnifique prestation de la superbe Rosamund Pike. S il est une image de pionnière à retenir, c'est celle de cette femme,chevelure blonde au vent, farouche amazone qui affronte son destin. Une histoire où l'amour prend tout son sens.
    poet75
    poet75

    272 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 mars 2018
    Les westerns ne sont plus légion sur les grands écrans et c’est fort dommage. On se consolera néanmoins de leur rareté en découvrant ce film superbe à tout point de vue, signé Scott Cooper. Certes, il ne s’agit pas d’une œuvre qui révolutionne le genre, mais qu’importe. Le film est admirable, terrible et beau à la fois.
    Son attrait, il le doit, entre autres, à ses paysages et à sa photographie, la quasi-totalité de l’œuvre étant tournée en extérieur. Mais ce qui séduit par-dessus tout, ce sont les personnages, car le film est excellemment écrit et dialogué. Dès le début, deux scènes successives nous mettent dans le bain de violence qui dévastait la colonisation de l’Amérique à la fin du XIXème siècle. Dans la guerre qui oppose les Indiens et les Blancs, on ne fait pas de quartier : d’un côté comme de l’autre, la cruauté est de rigueur et elle est si abominable qu’elle exacerbe des haines qui semblent ne plus pouvoir s’atténuer.
    Dans ce théâtre de barbarie, néanmoins, ce sont les Blancs, plus nombreux, mieux armés et mieux organisés, qui détiennent la supériorité. Pourtant, des voix s’élèvent, et peut-être quelques scrupules, réclamant un peu de commisération pour les Indiens. Le Président des USA lui-même intervient et donne l’ordre de libérer un groupe de Cheyennes dont le chef est malade afin de le ramener jusqu’aux terres de leurs ancêtres, la Vallée des Ours dans le Montana. Or, celui qui connaît bien les pistes et qui pourra le mieux guider le convoi est un soldat, un capitaine, du nom de Joseph Blocker (Christian Bale), un homme qui a déjà beaucoup combattu les Indiens et ne ressent que haine à leur encontre. Menacé d’être traduit en cour martiale s’il n’accepte pas cette mission, le voilà donc contraint d’obéir.
    Accompagné d’un petit groupe de soldats (parmi lesquels un Noir et un Français !), Blocker se met en chemin et, très bientôt, exige que, parmi les Peaux Rouges, les hommes soient enchaînés. Leur parcours les conduit à une ferme incendiée dans laquelle ne reste qu’une survivante, Rosalee Quaid (Rosamund Pike), tout le restant de sa famille ayant été massacré par un raid de Comanches. Il faut donc poursuivre l’itinéraire avec cette femme qui s’effraie de voir des Indiens (même enchaînés pour ce qui concerne les hommes) dans le convoi. Quant au petit groupe de Comanches rebelle, il risque à tout moment de surgir et d’attaquer.
    Avant de parvenir au terme du voyage, bien des périls surviennent, on s’en doute. Nul besoin de tout relater. Je veux surtout insister sur un des aspects du film, celui qui m’a le plus touché et même bouleversé et qui en fait une œuvre de toute beauté. En effet, malgré la violence qui peut survenir à tout instant, malgré les rencontres d’hommes peu scrupuleux et prêts à tout pour garder des terres mal acquises, malgré tous les périls, ou peut-être à cause d’eux, quelque chose change dans les rapports des personnages. Affrontés aux mêmes dangers, les membres du convoi ne peuvent survivre qu’au prix d’une évolution de leurs relations. S’ils veulent s’en sortir, il leur faut, pour le moins, non seulement surmonter leurs divisions mais faire preuve de solidarité.
    Or le film propose quelque chose d’encore plus admirable qu’une simple union (qui ne pourrait être que temporaire) face à l’adversité, il met en scène une véritable transformation des mentalités. Les regards changent : la haine, la peur et la rancœur laissent place à d’autres sentiments. spoiler: Lors d’une des scènes du film, alors que Joseph Blocker est en train de lire sa Bible, un dialogue s’engage : « Vous croyez en Dieu ? », lui demande Rosalee. « Oui, madame, répond-il, je crois. Mais Dieu a abandonné depuis longtemps ces contrées. » « J’espère que nos épreuves nous rapprocheront de Lui », rétorque la femme. Et, plus loin dans le film, alors que le groupe a subi bien des vicissitudes, Rosalee s’approche du capitaine songeur et lui dit : « Dieu nous conduit par des chemins tortueux ». Il me semble que ces répliques donnent une des clés de lecture du film, il n’est pas interdit de le penser en tout cas. Dieu est là, oui, on peut l’affirmer, lorsque, au lieu des actes de violence et de haine, des personnages osent les gestes du partage ou ceux de la miséricorde. Une femme indienne qui offre des vêtements à Rosalee et qui, lors d’une scène ultérieure, lui peigne les cheveux ; les mains d’un Indien se joignant à celles de Joseph Blocker : ces signes si simples expriment à eux seuls, sans besoin de paroles, les changements qui s’opèrent dans les cœurs. Même dans les westerns, ce n’est pas nécessairement la violence qui a le dernier mot.
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