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traversay1
3 654 abonnés
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3,0
Publiée le 16 mars 2018
Dès la scène inaugurale, le décor est planté, celui d'un western pur et dur, et celui de sa tonalité : il ne sera fait aucun prisonnier. Difficile d'ailleurs d'imaginer autrement le genre que livré à la sauvagerie et au combat impitoyable pour survivre. Le scénario est à priori idéal avec cette longue chevauchée entre le Nouveau-Mexique et le Montana où un capitaine de cavalerie, massacreur d'amérindiens, est chargé de conduire un vieux chef moribond. Une cohabitation forcée qui forcera les deux féroces ennemis à peut-être nouer des rapports différents. C'est de bonne guerre, ce cheminement classique, mais c'est là aussi où le bât blesse. Dans l'évolution psychologique du capitaine principalement, difficilement concevable dans le sens où il est présenté comme un criminel de guerre patenté, qui hait profondément les amérindiens. Qu'il soit à l'orée de la retraite est une explication trop facile alors qu'il a passé toute sa vie à faire du petit bois avec les apaches, les sioux ou les cheyennes. Et la posture constamment martiale, les mâchoires serrées de Christian Bale, bien marmoréen, n'aident pas à comprendre ce changement d'attitude qui correspond davantage à une lecture moderne de l'affrontement entre blancs et "peaux rouges". Une évidence de "politiquement correct" qui se retrouve dans l'évocation des cruautés et des injustices subies par le peuple primo-occupant des terres d'Amérique du Nord. Une vision juste de cette cheyenne de vie qu'on ne peut qu'approuver après des années de déni dans le cinéma américain mais qui contribue à s'interroger sur la crédibilité de l'évolution des personnages du film. Pêle-mêle, on pourra reprocher aussi à Hostiles une certaine tendance à l'emphase, déjà perceptible dans les films précédents de Scott Cooper et la permanence d'une protagoniste féminine (Rosamund Pike, légèrement anachronique) dont la logique aurait voulu qu'elle disparaisse à la première halte dans une ville. En contrepartie, les scènes d'action sont intenses et attendues, véritables points d'orgue d'un film relativement taiseux, et c'est plutôt tant mieux étant donné le peu de profondeur des dialogues. Mais ceci, il faut le bien le dire, est assez commun dans le cinéma américain d'aujourd'hui.
Le western est un genre dont on voit que très rarement sur le grand écran, seul Quentin Tarantino le relance dans certains de ses films. C'est dorénavant Scott Cooper, qui applique ce registre ! Trois ans après le pertinent biopic qu'était Black Mass, il revient derrière la caméra afin de nous présenter Hostiles. Tout se passe en 1892 où le capitaine Joseph J. Blocker, une légende de l'armée américaine, est chargé d'une mission qu'il accepte à contrecœur. Avec ses hommes, spoiler: il doit escorter Yellow Hawk - un chef de guerre cheyenne mourant - ainsi que sa famille, pour retourner sur leurs terres tribales. Durant le voyage entre le Nouveau-Mexique et le Montana, les militaires et les Cheyennes vont devoir faire preuve de solidarité et d'entraide, pour survivre au périple, aux Comanches et aux trappeurs hostiles qu'ils vont croiser. Ils vont aussi croiser la route d'une veuve... Dès le début, Cooper nous plonge dans un western aussi noir que violent dont des massacres seront le bienvenu spoiler: - la scène avec Rosamund Pike - s'avère tellement prenante ! Une action peu présente (pour une durée de 2h15 !!) qui intervient malgré tout, sans prévenir ! On ressent une ambiance bien pesante qui chamboule nos esprits, peut être pas digne d'un impressionnant The Revenant d'Inarritu mais proche d'un classique de Tarantino à savoir Django Unchained. La réalisation de Scott Cooper se veut respectable dans son ensemble avec une photographie soignée et des visuels agréables. Il prend un schéma très classique et certains moments sont attendus comme spoiler: sa conclusion, cela est parfois répétitif - surtout dans sa seconde partie. Mais l'émotion est là et le portrait de ses personnages se révèle tous bouleversants. Christian Bale domine sur tous les plans et s'avère incroyable ! Réellement habité dans son rôle, le Batman (des Nolan) ne nous déçoit pas ! A contre emploi du brillant Gone Girl, Rosamund Pike est très émouvante dans la peau de cette veuve fragile. Wes Studi a son heure de gloire ! Et le trop rare Ben Foster n'est pas totalement dans son élément, dont lequel Hostiles lui rappelle le Comancheria de David Mackenzie, dans une bien meilleure partition. Somme toute, Hostiles est un western satisfaisant, quelque peu longuet mais bien interprété. Cooper réussit à bouger le genre de manière intelligente mais n'atteint pas l'excellence qu'on aurait pu croire... A voir tout de même !
La filmographie de Scott Cooper est composée d'hommes taciturnes et violents, comme si le cinéaste s'évertuait à percer le secret de la nature humaine dans ce qu'elle a de plus sauvage. "Hostiles", 4ème film du metteur en scène des "Brasiers de la Colère" répond de manière assez évidente à cette problématique. Le film a pour toile de fond la fin du XIXème siècle dans l'Ouest américain, une période où la société américaine a commencé à ouvrir les yeux sur les horreurs perpétrées à l'encontre des indiens, habitants originaux de terres envahis depuis plusieurs siècles par les Européens puis par les Américains. C'est donc un moment charnière de la mentalité outre-atlantique qu'a décidé de porter aux foules Scott Cooper et il le fait avec un certain talent à travers les yeux du capitaine Joseph Blocker superbement interprété par Christian Bale. Ce dernier est en effet un officier de la cavalerie passé maître dans la traque des peaux-rouges et dont la violence ne fait que rivaliser avec celle de l'ennemi à travers un conflit dont les causes échappent aux deux camps présents. Sorte de "Danse avec les loups" en beaucoup plus sobre, "Hostiles" est sans doute le meilleur film traitant du rapport entre les natifs d'Amérique et leurs envahisseurs blancs depuis le film de Costner. Avançant pas à pas dans l'évolution de ses personnages, l'oeuvre ne cède jamais aux cordes du sentimentalisme. C'est plutôt la lente instauration d'une sorte de fier et silencieux respect mutuel entre Blocker (qui effectue une sorte de voyage expiatoire face à ses anciens crimes, métamorphosés tout du long en rencontres violentes) et la famille indienne qu'il doit escorter jusqu'à leur territoire sacré, qui est ici développée. Les personnages, très secrets, sont bien ciselés et portent les cicatrices d'un sanglant passé à l'instar de ce soldat, second du capitaine, perdu du début à la fin dans cette succession d'atrocités auquel il participe sans pouvoir à nouveau ressentir la moindre chose. "Hostiles" est un film sur la rencontre de deux peuples qui ont cru se connaître mais qui n'ont jamais laissé le temps aux rapports humains de prendre le dessus sur leur peur, préférant suivre les commandements d'obscurs hommes cachés en haut de leur tour d'ivoire. Le film souffre tout de même de cette mise en scène ultra-classique qui aurait mérité un choix clair entre contemplation et action mais l'essentiel est là, servi par des performances d'acteurs habités par leur sujet, le western de Cooper tape dans le mille et expose avec brio l'histoire de la seconde chance saisie par un homme convaincu de sa nature démoniaque.
Le film se déroule en Amérique à l'époque où il y a encore une forte présence des population natives (indiennes).On suit le convoi d'une famille indienne dans sa reserve, mené par un soldat américain qui déteste et a déjà participé au génocide des populations indiennes. J'ai bien aimé le film : il fait réflechir, j'ai aussi aimé l'évolution des personnages tout au long du film. Dès les premières minutes nous sommes plongé dans l'ambiance ...
Bien qu’au rythme un peu lent, ce western raconte une histoire vraie qui, même si très belle ici, fait réagir quant à la naissance des US et aux tueries des Indiens d’Amérique. Un film avec une morale et qui finit sur une note très émouvante.
C'est beau, c'est bien réalisé, c'est bien joué, mais en y regardant bien le scénario est d'une ennuyante banalité, d'un moralisme américain fatiguant, et la fin nous laisse penser que 2h15 pour ça, c'est gâché.
Le capitaine Joseph Blocker (Christian Bale) est sur le point de quitter l'armée. Vainqueur des Indiens, il a appris à les connaître et à les détester. Une dernière mission lui est confiée à laquelle il répugne : escorter le chef cheyenne Yellow Hawk, vieillissant et malade, depuis le Nouveau-Mexique où il est retenu prisonnier jusque dans ses terres ancestrales dans le Montana où il est autorisé à mourir en paix. Commence pour le capitaine Blcoker et pour les hommes qui l'accompagnent un long périple. Ils trouvent bientôt sur leur route Rosalee Quaid (Rosamund Pike) dont le mari et les trois enfants viennent d'être sauvagement tués par un raid comanche.
Le western n'est pas mort et c'est une bonne nouvelle. On avait dit le genre condamné dans les années soixante-dix par les outrances du western spaghetti. Il est rené dans les années quatre vingt-dix en en transcendant les thèmes fondateurs. Longtemps exaltation de l'individualisme et du courage, le western est devenu plus ambigu. Ses héros sont fatigués ; la nature y joue un plus grand rôle ; les Indiens n'y sont pas réduits à de simples caricatures. "The Revenant" en est l'exemple le plus abouti ; mais on peut penser à des œuvres moins connues telles que "La dernière piste" ou "The Homesman".
"Hostiles" est caractéristique de cette triple tendance. Comme Kevin Costner dans "Danse avec les loups", Christian Bale campe un officier saturé de violence. Tourné dans les paysages grandioses du Nouveau-Mexique et du Colorado, "Hostiles" souligne la petitesse de l'homme face à la majesté de la nature. Surtout, c'est sa façon de traiter la question indienne qui est intéressante. Blocker est un héros des guerres indiennes, qui participa au massacre de Wounded Knee et y manifesta une sauvagerie sans égal. Au début du film, sa haine contre les Indiens est tenace. Mais ses sentiments évolueront au contact de Yellow Hawk et de sa famille.
Le propos pourrait paraître simpliste. Pourtant il ne l'est pas. Le mérite en revient en grande partie aux acteurs et à la subtilité de leur jeu. Christian Bale est une star immense. Son interprétation dans "The Machinist" est une des plus incroyables performances que j'aie jamais vue. Rosamund Pike, elle aussi, a tout d'une grande. Elle était sidérante dans "Gone Girl". L'un comme l'autre méritent haut la main l'Oscar du meilleur acteur acteur ou de la meilleure actrice qui consacrerait leur talent.
Le film prend son temps pour expliquer les origines des Etats Unis, la façon dont les indiens ont été dépossédés de leurs territoires, et toute la violence qui s’ensuit ...
Des meurtres qui, dans les deux camps, n’ont pas forcément de sens.
Les "représentants de l'ordre nouveau"
se reflètent
"dans le miroir des vaincus, indiens et blancs".
Les émotions sont contenues, par des personnages durs, qui peuvent exploser à tout moment et sont imprévisibles.
Bon, et souvent beau, western du type grands espaces sauvages, avec la rudesse des moeurs d'une conquête de l'Ouest pleine de violence. Le bon jeu des acteurs est quelque peu contrarié par un scénario qui vient nous parler de psychologie intime et de morale béate sur le pardon et la rédemption... Le résultat final est quand même globalement positif et les amateurs du genre seront aux anges.
Après s’être attaqué à la fresque criminelle (Strictly Criminal) avec moyennement de réussite, Scott Cooper s’élance dans le Grand Ouest avec Hostiles. Le western a encore des choses à dire...
"Hostiles" de Scott Cooper est un film sur le pardon, dans le cadre d'un western où règne l'animosité entre les descendants des colons et les indiens. Le film commence d'ailleurs directement par une scène de violence où des indiens massacrent une ferme et la famille qui l'occupe. La suite sera, à l'opposé, beaucoup plus tranquille, proposant un rythme délibérément lent. Le personnage incarné par un bon Christian Bale, ancien héros de guerre ayant lutté contre les indiens, est chargé d'accompagner un chef de guerre Cheyenne mourant sur ses anciennes terres tribales. Au cours du trajet, les deux personnages vont se rapprocher à travers quelques péripéties, malheureusement trop peu nombreuses à mon goût pour justifier un tel pardon. C'est d'autant plus flagrant pour le personnage de Rosamund Pike, dont l'évolution au cours du récit est assez inexpliquée. C'est d'autant plus dommage pour un film comme celui-ci, qui prend le temps de s'intéresser à ses personnages avec des dialogues vraiment bien écrits. Par ailleurs, les images du Montana sont absolument superbes, la chevauché n'en est que plus belle. "Hostiles" est un film bien réalisé, un western plutôt réussi, mais qui tient plus par son discours que par son récit, qui est à mon avis un peu trop faible pour pouvoir justifier ce chemin de la rédemption.
Hostiles est un western dramatique avec de beaux paysages mais qui comporte des longueurs et qui manque de punch pour un vrai western même si des péripéties surviennent elles ne correspondent pas toujours à celles que l'on s'attend quand on regarde ce genre de film. . L'histoire est un peu différente d'autres western entre Indiens et les Autres . Bale ,Anderson ,.... font beaucoup. Un bon western oui ,le meilleur depuis Impitoyable non.
Le caractère pataud d'Hostiles ne se fait pas attendre, importunant dès l'ouverture où père, enfants et bébé se font descendre un par un après une trop courte présentation en guise d'avertissement à son public comme quoi le voyage sera déroutant et chagrineux. Des effets similaires se reproduiront plus tard comme lorsque Rosamund Pike videra son chargeur sur un Comanche déjà abattu et continuera à appuyer sur la gâchette. Si la réalisation assez classique fait plaisir, Scott Cooper y va avec des gros sabots, manquant de finesse dans tout ce qu'il entreprend et restant trop démonstratif. Inutile de se rabattre sur l'écriture, garnie de dialogues péniblement pompeux à base de lamentations assommantes et de monologues à n'en plus finir. Hostiles, malgré ce qu'il essaie de faire croire, n'a pas plus à raconter que n'importe quel autre film traitant des oppositions entre les peaux-rouges et les tuniques bleues, s'achevant sur une leçon lourdement prévisible et paraissant timide par rapport à ses promesses de périple enragé. Demeurent de bons points dont les très bonnes prestations de Bale et Pike et un travail convaincant sur l'image mais Hostiles ne creuse pas suffisamment son sujet pour l'étendre sur 2h15.
Une belle photo et reconstitution de l'époque. C.Bale et R. Pike jouent parfaitement leur rôle et le message sur le cycle infernal de la vengeance apporte un angle intéressant. Pourtant, les incohérences successives du scénario gâchent au final ce bon constat de départ.
Grands décors pour ce western où la guerre avec des personnages taiseux qui régissent leurs vies sou de grands principes qu'ils contournent pour se justifier. PLV : avec Christian Bale