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    Kursk
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Kursk" et de son tournage !

    L'affaire du Koursk

    Le 10 août 2000, le Koursk – sous-marin de deux fois la taille d’un Boeing 747 et d’une surface égale à celle d’un terrain de football, fleuron de la flotte du Nord russe présentée comme insubmersible – appareille pour prendre part à des manoeuvres en mer. Celles-ci, d’une ampleur sans précédent depuis dix ans, réunissent trente navires de surface et trois sous-marins. Le surlendemain, deux explosions internes, si puissantes qu’elles sont enregistrées par des sismographes jusqu’en Alaska, envoient le Koursk au fin fond des eaux arctiques de la mer de Barents. Au moins vingt-trois des cent dix-huit hommes d’équipage réchappent aux flammes. Durant les neuf jours qui suivent, le monde entier est en émoi tandis que les opérations de sauvetage échouent et que l’aide internationale est écartée.

    Une adaptation minutieuse

    Kursk s'appuie sur l'ouvrage du journaliste Robert Moore, A Time to Die: The Untold Story of the Kursk Tragedy, qui dissèque les différentes expertises scientifiques ainsi que les derniers instants des sous-mariniers condamnés. Robert Rodat, nommé aux Oscars pour Il faut sauver le soldat Ryan, a été en charge de l'adaptation. Il a sollicité les services du capitaine David Russell qui a conduit la mission de sauvetage du Koursk pour la Royal Navy et a également contribué aux recherches de Robert Moore. David Russell est ainsi devenu consultant sur le film, dont il est aussi l’un des personnages principaux sous les traits de Colin Firth.

    Un réalisateur désiré

    Thomas Vinterberg, plus connu en tant que cofondateur du Dogme 95, mouvement dont se revendique son film Festen, est généralement à l'origine de ses projets et signe lui-même ses scénarios. Dans le cas de Kursk, c'est Matthias Schoenaerts qui lui a soumis le script, après avoir travaillé ensemble sur Loin de la foule déchaînée.

    Dramatiser le récit

    Thomas Vinterberg a dû s'éloigner de la réalité sur certains points afin d'apporter un souffle dramatique à son film : "Le personnage principal, par exemple, n’avait en réalité pas d’enfants. Dans le film, il a un enfant et un second est en route. On a voulu dresser le portrait de chacun des marins du Koursk et des soixante et onze enfants qu’ils ont laissés derrière eux. On a donc combiné tout ça".

    Un film européen

    Un casting plutôt américain avait été initialement envisagé, bien que Colin Firth et Matthias Schoenaerts fussent déjà de la partie. Finalement, les producteurs et le réalisateur ont décidé d'en faire un projet européen et de proposer le rôle principal féminin à Léa Seydoux.

    Une production compliquée

    Kursk est un projet de longue date, qui fut mis en stand-by un temps. Une fois relancée, la production n'a pas été de tout repos pour le producteur Ariel Zeitoun : "C’était un film très compliqué à monter parce qu’il coûtait très cher. Trop cher. Donc il fallait parvenir à maintenir le pari artistique du film, ce qui était extrêmement important. Nous avions également le pari technique de devoir construire un sous-marin qui puisse être submergé d’eau, avec une équipe à l’intérieur. Donc c’était un pari technique à la fois difficile et très risqué".

    Quand la réalité inspire la fiction

    Thomas Vinterberg a eu l'idée de faire du personnage de Tanya une femme enceinte lorsqu'il a rencontré Léa Seydoux, dont la grossesse touchait à sa fin : "Quand il m’a vue marcher avec peine, il a pensé que ce serait une bonne idée que Tanya soit enceinte. J’ai trouvé que c’était une idée brillante. Tanya est une épouse et une mère, elle a une vie simple. Et soudain, c’est tout son monde qui s’écroule".

    Poutine absent

    Le personnage de Vladimir Poutine devait à l'origine apparaître dans cinq scènes mais le rôle ne fut finalement jamais casté. Selon The Hollywood ReporterLuc Besson souhaitait recentrer le script sur le naufrage et moins aborder la question politique. On peut aussi imaginer qu'EuropaCorp ait craint un piratage informatique comme celui qui avait frappé Sony au moment de la sortie du film L’Interview qui tue !, de Seth Rogen et Evan Goldberg qui parodiait la vie du dirigeant de la Corée du Nord Kim Jong-un. 

    Lors du naufrage du Koursk, Vladimir Poutine venait de prendre ses fonctions de président et se reposait dans sa demeure au bord de la Mer Noire. Son absence de réactivité avait alors suscité les plus vives critiques à travers le monde.

    Recommandation

    Le chef décorateur Thierry Flamand a rejoint l'aventure sur les conseils du réalisateur allemand Wim Wenders au directeur de la photographie Anthony Dod Mantle : "On a rencontré Thierry très tard dans la préparation, à un stade où il était compliqué pour un décorateur d’accepter un projet de cette envergure, avec des moyens que nous n’avions pas nécessairement". Wenders et Flamand ont travaillé ensemble sur Jusqu’au bout du mondePar-delà les nuages et Les Beaux jours d’Aranjuez.

    Changement de format

    Le film est tourné au format Scope quand le Koursk prend le large puis passe au format 1,66:1 quand tout est perdu : "On peut considérer que l’histoire est vue à travers les yeux d’un enfant. Le cadre s’élargit lorsque Misha regarde son père partir en mer. Je voulais embrasser cet instant et montrer l’immensité de cet océan dans lequel tout l’équipage est sur le point de disparaître. C’était aussi une manière de dire : «Voilà, c’est ici que ça commence vraiment.» C’est un peu comme une tête de chapitre. Et à la fin du film, quand le cadre se resserre, ça représente l’absence de tout recours et la fin du temps qui leur est imparti. Mais je laisse le soin au spectateur d’en faire lui-même l’expérience et de se faire sa propre idée", explique le réalisateur.

    Tournage

    La plus grande partie du film a été tournée en Belgique, en particulier dans les studios AED, à Anvers, et dans plusieurs décors naturels. Trois à quatre semaines du tournage se sont déroulées en France, principalement dans des bases militaires.

    Le Redoutable

    Plusieurs plans ont été tournés dans un vrai sous-marin, Le Redoutable, qui se trouve à la Cité de la Mer de Cherbourg. Celui-ci a surtout a été utilisé pour la longue marche de Mikhail à travers les différents compartiments du Koursk, quand l’équipage embarque pour les manoeuvres. Le chef décorateur ne voulait à l'origine pas y tourner car il est très français mais quelques aménagements ont permis de le rendre crédible en tant que vaisseau russe.

    Metallica

    La chanson Enter Sandman, enregistrée à l’occasion du concert mythique de Metallica à Monsters of Rock, à Moscou, en 1991, passe à la télé lorsque les marins embarquent sur le Koursk. Grand fan du groupe avec lequel il a travaillé, Thomas Vinterberg revient sur l'importance de ce moment : "Monsters of Rock était un des plus grands concerts de tous les temps. Il y avait là des centaines de milliers de personnes. J’avais été frappé par le fait que ce soit à Moscou et à un moment décisif de l’histoire russe. C’est là que tout a changé. C’est dans ce contexte qu’est née notre histoire. C’est le moment où la flotte russe a commencé à décliner et le pays à s’ouvrir".

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