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    Nothingwood
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Nothingwood" et de son tournage !

    Une sorte d'"Ed Wood" afghan

    Au centre du film de Sonia Kronlund se trouve le cinéaste Salim Shaheen, sorte d'"Ed Wood" afghan qui a réalisé plus de cent films, tournés en général en quatre jours. Cet homme connu en Afghanistan est aussi producteur, acteur, et fait jouer les membres de sa famille ainsi que des tas d'autres personnes (qui ne sont pas des comédiens professionnels) dans ses films. Kronlund explique :

    "C’est un bonimenteur incroyable qui garde en lui quelque chose de profondément enfantin, ce rêve de faire des films avec ses copains. Lui et son équipe sont comme des gosses dans la cour de récréation qui jouent au cinéma. La magie du cinéma les sauve d’un quotidien peu réjouissant. Shaheen est un homme assez complexe mais sa part d’enfance me semblait universelle. Au début, c’est cette part d’enfance qui m’a attirée, cette naïveté et puis j’ai découvert bien d’autres aspects surprenants."

    Pourquoi Salim Shaheen selon Sonia Kronlund

    "J’aime l’idée que Shaheen tourne des films sans arrêt, comme un besoin vital, avec une énergie de forcené, et une croyance inébranlable dans ce qu’il fait. Au-delà de la qualité de ses films, les Afghans aiment son cinéma car il leur donne un visage et une voix qui n’existent nulle part ailleurs. Il les représente. Dans les films de Shaheen, les gens du peuple sont des héros. Les pauvres réussissent à vaincre les riches. Les faibles sortent vainqueurs. Les puissants sont punis. Ses histoires racontent les tracas des petites gens et vous trouverez parmi ses personnages des muletiers, des paysans, des petits commerçants. Shaheen fait aussi jouer des policiers et des soldats qui interprètent leur propre rôle et sont fiers d’être dans un film. Son cinéma donne une image et une existence à des gens qui n’en ont pas. C’est ce qui me touche chez lui."

    Tournage afghan

    La Française Sonia Kronlund connaît bien l'Afghanistan pour y avoir réalisé de nombreux documentaires pour la télévision et la radio. La première fois, c’était en 2000 pour France Culture et elle y est retournée depuis une quinzaine de fois. Pour Nothingwood, la réalisatrice a filmé dans le seul endroit du pays où la situation est à peu près stable, à Bamiyan. Elle poursuit :

    "Le tournage était sympathique, on passait notre temps à rire, à manger,… Il fallait, à un moment, réintroduire du réel, redonner de la crédibilité et du sens à cette image un peu trop déconnectée et faussée de l’Afghanistan, qui est en guerre depuis 40 ans et qui n’est pas vraiment dans une bonne passe."

    Une décision prise sur le moment

    A l'origine, Sonia Kronlund ne devait pas apparaître à l'image. C'est son directeur de la photographie Alexander Nanau qui a un jour pris l'initiative de la mettre dans le cadre, et tous les deux ont alors pensé qu'il s'agissait de la bonne solution. La réalisatrice développe au sujet de Nanau, qui est aussi le metteur en scène du documentaire Toto et ses soeurs : "Il était transparent, ne disait rien, filmait tout le temps, avec des caméras légères, c’était parfait. Ses images correspondent à ce que je voulais faire."

    Signification du titre

    Nothingwood évoque une formule inventée par Salim Shaheen : "Ici, ce n’est pas Hollywood, ce n’est pas Bollywood, c’est Nothingwood." Sonia Kronlund confie : "Le jeu de mot marche aussi en persan. Il le répète à qui veut l’entendre. On peut lui faire refaire dix fois la prise ! Et c’est vrai que cet homme réussit à fabriquer du rêve avec rien du tout."

    Absence des femmes

    Hormis la jeune actrice que l'on voit au début de Nothingwood, Sonia Kronlund est la seule femme qui apparaît à l'écran, faisant ainsi ressortir dans le film l'absence des femmes afghanes (la cinéaste a été acceptée sans aucune difficulté par les hommes sur place parce qu'elle est étrangère, non-musulmane et réalisatrice). Kronlund explique :

    "Shaheen a deux femmes, je les connais mais il n’était pas question que je les filme. Même s’il ne me l’a jamais dit directement, je le sais bien. Il n’a jamais dit non mais toujours trouvé une bonne raison pour que cela ne se fasse pas. Il n’a même pas voulu que je les enregistre. Shaheen vient d’un milieu très traditionnel, où la pression sociale est énorme vis-à-vis des femmes : on ne montre pas le visage de sa femme et même prononcer son prénom est déjà une familiarité trop grande ! Il est encore le chef de son quartier, de son clan. Ce serait une honte de montrer sa femme."

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