Michaël Cohen livre avec L'Invitation, qui est l'adaptation d'une bande dessinée, son second long métrage. C'est le producteur de son premier film, Ça commence par la fin, qui lui a donné à lire "L’Invitation" signé Jim et Dominique Mermoux. Il a adoré cette BD parce qu'elle traite de son thème favori, le couple, pas seulement dans le sens amoureux du terme mais aussi au niveau de l'amitié.
Après avoir écrit une première version du scénario dans laquelle il confie s'être un peu perdu, Michaël Cohen a rencontré Dan et Lena Coen, cousins germains des frères Coen ayant participé à l’écriture de No Country for Old Men.
"Ils m’ont incité à revenir à mon « fondamental », la BD. J’ai donc gardé beaucoup de choses de la BD, et notamment, son point de départ, que j’adore : ton meilleur pote t’appelle en pleine nuit en te demandant de venir le dépanner puisqu’il est en panne de bagnole, à une heure de chez toi. Tu finis par y aller, et quand tu arrives, il t’annonce, en se marrant, que c’est une blague, que c’était juste pour voir ! Tu fais quoi ? Tu lui mets ton poing dans la figure, ou tu rigoles avec lui ?", se rappelle le réalisateur
La BD est divisée en trois parties, mais pour le film Michaël Cohen en a ajouté une quatrième qui montre le quotidien du personnage principal (qu'il incarne) dans son travail et dans sa vie de famille. Le métrage est par ailleurs traversé par trois flashbacks n'existant pas dans le support papier d'origine et permettant de faire comprendre la durée et l’intensité de la relation entre deux copains.
Lorsque Michaël Cohen a proposé de jouer Léo à son ami de longue date Nicolas Bedos, ce dernier a accepté le rôle en demandant au réalisateur s'il pouvait retoucher certains éléments du scénario. Cohen se souvient : "J’ai évidemment dit oui. Quand la vie simplifie les choses comme ça, on prend ! Et il a eu la gentillesse de retoucher tous les rôles, pas seulement le sien, avec sa patte à lui. Un vrai cadeau qui a fait monter la qualité du script de plusieurs crans. Son intervention a débloqué les choses. Il y avait deux ans que j’essayais de monter le film. Six mois après son intervention, on tournait !"
Côté influence, Michaël Cohen cite beaucoup de cinéastes qui ont été (ou sont) acteurs, comme John Cassavetes avec des titres comme Minnie et Moskowitz (Ainsi va l'amour) (1971), Husbands (id.) ou encore Une femme sous influence (1974). "Ce sont souvent des films qui tournent autour de deux personnages principaux, avec autour, une bande de personnages secondaires. C’est telle- ment moderne, tellement libre, tellement bien écrit, tellement juste sur les rapports humains, où on s’aime, mais on ne sait pas s’aimer !", note Choen.