Après des études de commerce et une reconversion dans le cinéma qui l’a amené à devenir l’assistant de René Féret, puis à réaliser 6 court métrages tous adaptés de nouvelles écrites par l’écrivain américain Stephen Dixon, Frédéric Pelle a réalisé en 2010 son premier long métrage, "La tête ailleurs". Six ans plus tard, il présente son 2ème long métrage, un film dont il a écrit le scénario avec sa compagne Orlanda Laforêt et qui est dédié à René Féret, lequel avait apporté sa pierre à l’écriture des dialogues peu de temps avant de décéder, en avril 2015. Dans le monde de la littérature, un roman racontant les tourments d’une jeune femme naïve séduite par un bel homme au bagou bien affirmé aurait toutes les chances d’entrer de plain-pied dans un genre ne jouissant pas d’une grande estime, le roman de gare. "Le chant du merle" serait-il un « film de gare » ? Pas vraiment ! Ne serait-ce que par le côté presque documentaire de ce film, dont le scénario s’inspire de la véritable histoire d’une serveuse d’un hôtel restaurant de la France profonde qui existe dans la vraie vie et dans lequel "Le chant du merle" a été tourné. De même, ce n’est pas un caprice de scénariste qui fait d’Aurélie un membre assidu d’un club d’ornithologie : la Ligue de Protection des Oiseaux est bien présente à Aubazine et l’ornithologue Jean-Michel Teulière, qu’on voit animer un atelier d’observation des oiseaux, jouit d’une grande réputation dans tout le Limousin. D’une durée réduite (80 minutes), "Le chant du merle" est un « petit » film très attachant, ce genre de film plus riche qu’il n’y parait et qui, longtemps après qu’on l’ait vu, reste bien présent dans la mémoire. Son réalisateur a particulièrement bien réussi à intégrer les comédiens professionnels dans la vraie vie du cadre très « France profonde » dans lequel le film a été tourné : un petit village de Corrèze et son hôtel restaurant, qui accueille aussi bien touristes de passage que représentants de commerce.