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Maxence!
14 abonnés
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4,0
Publiée le 11 juin 2016
Une mythomane virevoltante nous emporte dans un tourbillon logomachique, à la recherche d'instants de bonheur. Folle et joyeuse, attachante, extrême, agaçant la société trop sérieuse tout en débridant sa morosité. La bipolarité offre ce mélange unique de sincérité émouvante et de mauvaise foi exaspérante. Valeria Bruni virtuose dans ce registre!
Une ouvre incroyable de ce réalisateur que je ne connaissais pas encore. Si Almodovar sait mettre en valeur des portraits de femmes, il n'est définitivement pas le seul. Ces deux personnages nous enportent dans un tourbillon de folie,qui nous amène à réfléchir sur notre perception de la folie humaine.
Deux femmes. La première d'une curiosité maladive, et toujours pourvue d'une joyeuse extravagance, est issue d'un milieu favorisé, dont il semblerait que la fortune initiale ait été mise à mal par ses excès. La deuxième, mère d'un petit garçon, victime de la lâcheté d'un homme méprisable, est sombrée dans la marginalité et une profonde dépression. Paolo Virzì, s'appuie essentiellement sur ce duo pour réaliser avec une belle efficacité ce nouveau long-métrage. Entre discordes et hurlements, rires ou pleurs, conflits quasi permanents et divergences en tout, sa réalisation, à la fois simple et maîtrisée, fonctionne parfaitement. Les dialogues trouvent, dans la version originale, une résonnance toute particulière. Une magnifique bâtisse en plein cœur de la Toscane, se veut être le lieu pour remettre sur les rails ces femmes qui, au milieu de quantité d'autres, feront tout pour recouvrer une certaine forme de liberté. Le rôle tenu par Valeria Bruni Tedeschi lui offre toutes les possibilités. Agacer au plus au haut point par son incroyable débit vocal, faire rêver au travers de ce que fut sa vie dans des endroits magiques, émouvoir quand elle se tourne vers ce qui reste d'elle au plus profond. Elle est remarquable de bout en bout. Micaela Ramazzotti, méconnaissable est tout aussi parfaite dans des beaux moments d'émotion pure, d'hystérie complète ou de désarroi profond. Deux grandes actrices dans ces rôles opposés et un seul point commun, beaucoup de souffrances psychologiques derrière un semblant de vie et des fous rires pour oublier.
Très belle histoire au sujet difficile, remarquablement traité. Valeria est au sommet de son art et de sa beauté. C'est drôle, touchant, émouvant. De le comédienitalienne comme on les aime.
Quiconque souffre de schizophrénie, délire paranoïaque ou autre trouble de l’esprit sain devrait sur le champ emplir sa valise de son Valium favori et partir se faire interner en Toscane. Surtout en n’ayant aucune crainte … On n’y trouvera pas un glacial hospice avec gardes fielleux du genre nid de coucous : en Italie, la langue est allègre, les murs crépis de soleil, et les soignants ont l’humanité badine. L’asile a la chaleur avenante d’un plat fumant de macaronis. Néanmoins les deux folles Valeria et Micaela veulent s’en échapper. Valeria, c’est un volcan en éruption de paroles. Elle bouillonne de désirs de tout, et d’abord de liberté. Micaela la lunaire, l’écorchée, déprime de son enfant perdu. De la bipolarité à deux, l’une toujours en phase haute, l’autre constamment en bas. Vont-elles se rejoindre et s’aimer ? C’est toute la tension dramatique du film. En tous cas, elles se tirent de leur asile, joyeusement, et on se retrouve alors dans une pétillante comédie à l’italienne. Dans leur fuite à la Thelma et Louise, les deux timbrées vont nous éclater de leurs 400 coups délirants. La comédie est parfois grinçante, schizophrénie exige. Hilarante souvent, truffée de gags jubilatoires. C’est que le monde normal qui les accueille, le nôtre avec son argent roi, est plutôt moins joyeux et généreux, plus terne que le bel asile dont elles se sauvent. Ainsi tout le facétieux et l’intérêt des scènes vient du contraste entre ce monde trop bien rangé, indifférent, et leur folle soif d’amour et de vie. Finalement, l’asile en Toscane, c’est pas si mal… Les deux actrices ont-elles un petit grain pour porter leur rôle avec autant de génie ? Peu importe, le spectateur les remercie des moments de chaud délire et de belle humanité passés avec les deux toquées.
"folles de joies" présenté lors de la quinzaine des réalisateurs est un film solaire et déchirant sur un thème difficile ( la maladie mentale). J'ai beaucoup ri mais aussi touché par ce formidable duo (Valérie bruni et Micaela ramazotti).
J'ai adoré ce film. C'est sensible, émouvant, pertinent, bien rythmé. On ne s'ennuie pas et on s'attache aux deux héroïnes. Lors de leur cavalcade, on est amenés à apprendre et comprendre leurs caractères, leurs défauts, leurs qualités, leurs passés, leurs névroses, leurs problèmes et les raisons qui ont fait qu'elle se sont retrouvées "enfermées" provisoirement. C'est sincèrement un film très touchant.
Très beau film en forme de road-movie et belle histoire pleine de drôlerie mais aussi de profondeur sur la folie, l’internement, la société coercitive et jamais à même de comprendre les faibles et les malheureux. Un duo d’actrices époustouflantes mène la course avec génie. Elles font rire, elles serrent la gorge, elles émeuvent avec profondeur mais légèreté. Rires, larmes, tonus, mélancolie, tout s’enchaîne avec un remarquable naturel. Un grand film à l’italienne, digne des grands maestros d’antan.
La comédie à l'italienne est un genre qui, comme chacun sait, a connu ses heures de gloire voilà déjà de nombreuses années et dont beaucoup conservent la nostalgie. On sait aussi que ce type de film se caractérise par une critique sociale ou politique et qu'elle ne se limite jamais à la seule ambition de faire rire. "Folles de joie" - traduction imparfaite du titre original, "La pazza gioia" - est un film dont l'atmosphère survoltée et souvent enjouée est indéniablement celle des chefs-d’œuvre des années 50 et 60 : même flot verbal, même énervement tous azimuts, même caractérisation des personnages tendant à la caricature, même dessein satirique. De ce point de vue, les amateurs du genre se régaleront. Oui, mais la comédie a dans le cas présent un goût amer et adopte des couleurs franchement sombres dans la deuxième moitié du film. Car si celui-ci est d'abord centré sur le personnage, volubile à souhait, de Beatrice, incarné à la perfection par Valeria Bruni-Tedeschi, grande bourgeoise mythomane qui prétend fréquenter tous les grands de la terre, il s'oriente dans la deuxième partie vers celui de Donatella, une démunie qui cache un lourd secret et dont la présence beaucoup plus discrète, assumée par Micaela Ramazzotti, confère un caractère profondément sombre au film de Paolo Virzi. Certes ces deux femmes ont en commun le désordre mental : elles sont condamnées à vivre dans le même établissement psychiatrique même s'il arbore l'extérieur d'une somptueuse villa de Toscane. Et pourtant elles vont s'enfuir et c'est leur virée qui nous est contée durant la plus grande partie du film. On pense inévitablement à "Thelma et Louise" et l'affiche comme la bande-annonce nous incitent à ce rapprochement. Pourtant le road-movie de Ridley Scott contait une évasion désespérée et sans véritable but, alors qu'ici l'évasion a pour objectif de permettre aux deux femmes égarées de renouer avec leur passé, avec leurs mondes originels, avec leur histoire. Et la sympathie que Beatrice témoigne à l'égard de Donatella dans sa quête de vérité a quelque chose de touchant qui nous rapproche bien plus du mélodrame - le plus digne, c'est-à-dire le moins larmoyant - que de la comédie stricto sensu. On comprend que l'institution psychiatrique est au cœur de la dénonciation opérée par Paolo Virzi. Mais c'est aussi la société italienne qui est mise en scène avec ses contradictions, ses égoïsmes, son hypocrisie, ses profondes inégalités sociales, mais aussi ses élans de générosité qui peuvent redonner l'espoir à ceux et à celles qui avaient oublié jusqu'à l'existence de ce mot. Film solaire malgré tout, "La Pazza gioia" profite d'un chaud soleil d'été pour donner à l'ensemble une lumière qui manque au cœur de ces deux femmes marquées par la maladie la plus sournoise qui soit, celle des âmes.
Il faut surement aimer l'actrice principale pour apprécier ce film qui a les atours d'une petite perle cachée... Un vent de fraicheur, une énergie, des couleurs donc, pour une bonne part apportée par Valéria Bruni-Tesdeschi solaire, attachante et imprévisible (dans un rôle proche de celui qui l'avait révélé, le génial Gens Normaux N'ont Rien d'Exceptionnels). Sa compagne de route plus fragile apporte la touche d'émotion dans ce film plus maitrisé qu'il ne parait, sur deux êtres fissurés, dont on découvre peu à peu les blessures et qui sont pourtant portées par une volonté de vivre leurs vies. Accompagné des paysages Toscans, cette ballade vaut le détour et apporte bonne humeur.
« Folles de Joie » est une rencontre explosive, des personnages délicieusement loufoques et une Valeria Bruni Tedeschi qui crève l’écran, lumineuse, directive, riche, tendre et folle à lier, elle nous fait rire et pleurer. Elle est merveilleuse en italien.
Le décor est un lieu de vie plein de lumière et d’Italie, ça chante , ça crie ça vit tout court. Ici on soigne les âmes en béquilles , les âmes perdues que l’on écarte de la société bien pensante.
Beatrice Morandini Valdirana est bipolaire, insupportable. Elle dirige la poignée de patients, elle délire et ils sont ses manants, ses employées, ses ennemis ou ses amis selon… Donatella Morelli (Micaela Ramazzotti) débarque de l’asile carcérale, elle est dévastée, suicidaire et au bord du lâcher prise (belle performance).
Béatrice décide de la prendre en main et l’alchimie des deux personnalités est détonante. Le duo fonctionne bon gré mal gré. On va suivre leurs péripéties, ça ressemble un road movie mais à l’italienne avec des tragédies du rien, de l’émotion, de l’amitié et le l’espoir.
Un petit bijou qui fait du bien au coeur et aux oreilles et Paolo Virzì a un coeur gros comme ça ! Il partage avec nous mille couleurs de la vie. Mélancoliques, folles, joyeuses, ses actrices lui donnent tout et la magie de cinéma italien nous revient.
Deux jeunes femmes internées, au tempérament bien différent, vont se lier d’amitié et prendre la clef des champs pour la plus grande de leur folie : la liberté. Dans une telle institution – qui n’a rien de l’asile psychiatrique d’autrefois- Paolo Virzi filme des scènes pas drôles qui font rire ou l’inverse. Il le fait toujours avec une intention débordante de montrer la face du monde telle qu’elle est aujourd’hui, l’Italie en point de mire, mais le reste est à l’avenant… On pourra toujours évoquer « Thelma et Louise » dans le reflet de Béatrice et Donatella, ou bien Mona et Marilyn de « Just like a woman » mais Virzi veille à ne pas mélanger les genres. Il le fait très bien en compagnie de deux comédiennes formidables qui se réfugient comme elles peuvent dans des plans incroyables : Micaela Ramazzotti et Valeria Bruni-Tedeschi. Pour en savoir plus
C'est un film superbe! Même s'il raconte une histoire assez difficile et un peu sensible, on a néanmoins bien traité . En effet, elles sont pas si folles, juste parce que les autres ne leur comprenaient pas ...