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velocio
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3,5
Publiée le 4 juin 2016
A 52 ans, 12 long métrages au compteur, le réalisateur italien Paolo Virzi ne jouit pas d’une très grande notoriété dans notre pays. Dans sa production passée, on compte pourtant un certain nombre de films qui prouvaient qu’on pouvait toujours compter sur le cinéma italien : "Catarina va en ville", "Chaque jour que Dieu fait", "Les opportunistes". Dans "Les opportunistes", Valeria Bruni Tedeschi interprétait déjà le rôle principal et c’est lors du tournage de ce film que l’idée est venue à Paolo Virzi de réunir Micaela Ramazzotti, son épouse, et Valeria dans un film se déroulant dans l’univers psychiatrique. "Folles de joie" a permis à Paolo Verzi de faire ses premiers pas au Festival de Cannes, ce film faisant partie cette année de la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs. Dans ce film, c’est à la vision d’un combat livré par deux femmes quelque peu « fêlées » pour se fondre dans le monde des gens « normaux » que nous invite Paolo Virzi. Un sujet délicat à traiter dont le réalisateur italien se sort avec les honneurs, entre drame et comédie, entre rires et larmes, grâce, en particulier, à deux comédiennes parfaitement à l’aise dans leurs rôles de femmes pas très bien dans leurs têtes, amochées par la vie et les médicaments.
Elle ne manque pas d'air, cette Béatrice. Enfermée dans une institution expérimentale pour personnes malades mentales, elle fait la connaissance d'une dépressive chronique, comme elle se plait à le penser, Donatella, et toutes deux tentent de s'enfuir de leur asile. On pense à un film en 1992 qui avait révélé Valéria Bruni-Tedeschi, "Les gens normaux n'ont rien d'exceptionnel", où l'héroïne se retrouvait dans une clinique psychiatrique et tentait de démontrer aux soignants que les plus fous ne sont pas toujours ceux que l'on croit. Le rythme est enjoué, en écho au caractère survolté et excessif de cette menteuse pathologique. Il ne faut pas attendre beaucoup de vraisemblance dans ce récit. Le réalisateur s'amuse à brouiller les cartes et les repères dans cette histoire où tout va vite. On sourit à la critique non dissimulée de la corruption italienne, et des manigances gouvernementales. "Folles de joie" est un film vivant, dynamique, souvent drôle qui pêche parfois par manque d'émotion et confusion narrative. La folie est partout, autant dans ce couple de femmes déjantées et malheureuses, que la troupe de professionnels soignants qui tiennent cette drôle d'institution psychiatrique. Néanmoins, la rapidité des séquences, l'hystérie des personnages, laissent un petit goût amer au film, comme si, au bout du compte, le projet du réalisateur de se rire du réel, nous faisait perdre pied avec cette histoire survoltée.
Folles de joie, c'est l'histoire de deux dingues échappées d'un centre psychiatrique. Une sorte de Thelma et Louise en Italie, l'une sûre d'elle, embrouilleuse de compétition, l'autre fragile, emplie de doutes, deux âmes fêlées qui se complètent pour une une escapade pleine de vie et d'humanité qui fleure bon le soleil, la dolce vita comme un remède à la gravité de leur existence. C'est joliment interprété, brillamment dialogué, et si le débit de parole de Valeria Bruni-Tedeschi peut rapidement agacer, le charme de l'ensemble et la langue italienne viennent l'excuser. Une bonne bouffée de soleil dans ce mois de juin tout gris.
J'aurais noté très bien, si le début du film, la première heure n'avait pas été aussi "hystérique" et un peu confuse au niveau du scénario, sans qu'on sache vraiment pesé le mal qui dévore de l'intérieur les deux actrices principales supposées psychotiques..... Il faut le dire crument cela n'a rien à voir avec un road movie comme Thelma et Louise (affiche un peu trop trompeuse, je trouve), et l'on est dans le registre italien à des années lumière d'un visionnaire comme Fellini..... Après c'est vrai que le film est plutôt émouvant dans sa seconde moitié où les sentiments prennent place en même temps que l'histoire (il était temps) et où les couleurs crépusculaires parlent tout autant à l'âme du spectateur que la musique assez extraordinaire.....Voilà un film qui parle au propre comme au figuré et qui ne peut laissé indifférent.....J'ai plutot aimé
Promu comme une nouvelle comédie italienne et un Thelma et Louise transalpin, Folles de joie surprend en étant absolument ni l'un ni l'autre. Le film de Paolo Virzi est plus proche du mélodrame, avec deux femmes fêlées comme des vases en guise d'héroïnes, l'une solaire (Valeria Bruni Tedeschi, ébouriffante), l'autre lunaire (Micaela Ramazzoti, subtile). Le film n'est pas aussi simple qu'une lecture rapide de son synopsis laisserait accroire. Les scènes de l'institution psychiatriques versent parfois dans l'excès verbeux et hystérique, tendance combattue par l'alchimie étrange qui se dégage de cette amitié entre deux femmes que tout oppose hormis une sorte de bipolarité qui les maintient dans une zone mal définie entre dépression et folie. La dernière partie de Folles de joie est la plus convaincante, une fois les fils de son intrigue démêlés, et il n'est pas interdit de ressentir une vraie émotion (certains appellent cela du sentimentalisme, tant pis) sur la fin. La conclusion de ce film qui est tout sauf joyeux s'avère honnête, intelligente et belle à la fois.
Folles de joies et haut les coeurs ! La tchatche italienne avec deux hystériques de compétition. Le film est drôle, très drôle. Un lâché prise total de Valéria Bruni-Tedeschi, en ex femme de et fille de, qui a décidé de mener sa vie en vrille totale. Elle est très vite attachante; clownesque, curieuse et bavarde à en crever.Face à elle, Madame Virzi joue le trouble et l'amertume, le noir. Dans une vie en forme de cauchemar vivant, elle s'unit avec son acolyte d'hôpital psy, pour se lancer dans un road trip de souvenirs. Ces derniers sont fait d'abus, toujours excessifs, de deux femmes qu'on a pas su protéger suffisamment. Un scénario impeccable, un mise en scène brouillon mais qui nous emporte. La dolce vita.
Deux très beaux portraits de femme mis en scène dans ce film. Ces deux personnages sont extrêmement intéressantes et attachantes, et l'escapade qu'elles vont vivre va être, pour le spectateur, une opportunité de découvrir leurs vies passées vraiment complexes et dures. Leur relation, ainsi que leur histoire personnelle, sont très touchantes. Aucune des deux n'est mise en avant plus que l'autre. La photographie du film est également très belle, avec ces couleurs chaudes de cet Italie estival, et le magnifique bleu azur de la mer. Dommage que l'on puisse y ressentir quelques moments de flottement au début, mais lorsque le film atteint son intensité maximale, il devient saisissant. Le réalisateur réussit l'énorme prouesse, par un dialogue et des séquences fortes, de nous mettre dans la peau d'une femme qui commet l'impardonnable, sans que l'on soit capable de la juger. Un film irrégulier, mais très fort.
Le personnage de Beatrice (Valeria BT) n'est pas mythomane mais maniaco-dépressive tendance délirante; extravertie, prolixe, d'extraction bourge finie, elle incarne le soleil, la folle flamboyance. Le personnage de Donatella idem, tendance borderline; introvertie, taciturne, galérienne, elle incarne la lune, la mélancolie sombre. Et les deux trouvent rendez-vous... Une profusion de dialogues et de scènes croustillantes (la scène du resto, mdr) offre à VBT une occasion de s'éclater (presque à l'excès) et ça lui convient tout à fait. On est vite dans l'exagération, à la limite de la clownerie, même avec la religion, Italie oblige. Mais la petite communauté de la villa Biondi ne fait pas toc. LA PAZZA GIOIA étonne, fait assurément rire mais aussi émeut (la recherche du petit garçon de Donatella est le déclencheur du road-movie)... Voilà un divertissement sensible et assez déjanté en compagnie de tarées pas si folles que ça, avec clins d'oeil à Thelma et Louise voire à Vol au-dessus d'un nids de coucous. Paolo Virzi signe un bon cru, magnifié par ses couleurs chatoyantes, sa lumière et ses contrastes.
Un road movie italien , original puisque les deux voyageuses sont parties d'une maison spychiatrique. Valeria bruni Tedesci est époustouflante dans son rôle de mytho..soulante à souhait....pourtant çe film semble long....et une demi heure en moins airait été une bonne chose....
C'est l'histoire de deux femmes au destin brisé qui vivent à la villa Biondi, une institution recueillant des êtres souffrant de troubles mentaux. Deux personnages désaxés et cabossés par la vie : Beatrice (Valeria Bruni Tedeschi, dans un grand numéro d'hystérique débraillée, n'a jamais été aussi bien), une mythomane sans gène et bavarde, au-delà du supportable et Donatella (Micaela Ramazzotti, sorte d'Hillary Swank italienne), fragile, tatouée et rongée par l'obsession de revoir son fils, dont elle a perdu la garde. Elles s'enfuient ensemble à la recherche de moments de bonheur et de liberté, semant le chaos à tous les virages… C'est à la fois très drôle et très émouvant. Ces femmes sans filtre, affranchies des conventions, perdues et délirantes, sont absolument elles-mêmes, spontanées comme des enfants. Beatrice et Donatella n'ont plus les codes et n'ont plus rien à perdre. Les voir batailler pour continuer d'exister, faire preuve d'extravagances et d'irrévérence est assez jubilatoire à observer. Mais tout cela résulte évidemment de chagrins immenses, de blessures toujours à vif, du sort qui s'acharne parfois plus souvent qu'à son tour. L'émotion affleure alors au gré des péripéties qui se succèdent. Le réalisateur pourtant ne tombe jamais dans les travers du mélo, son ton est résolument joyeux et optimiste, malgré les obstacles en travers de la route. La lumière belle et chaude qui illumine son film donne une furieuse envie de passer ses vacances en Italie.
Nommé à la Quinzaine des Réalisateurs 2016, ce Folles de Joie met en scène, pour la seconde fois cette année, une Valeria Bruni Tedeschi déchaînée et au plus haut de sa forme. Il faut dire que le thème s’y prête. L’actrice joue en compagnie de Micaela Ramazzotti, deux femmes qui s’enfuient d’un institut psychiatrique. Mais les deux femmes sont de véritables oxymores. La première est menteuse, compulsive et extrêmement bavarde tandis que la seconde est introvertie et pleine de mystère. Pourtant elles vont vaguer ensemble à la quête d’un bonheur qui se trouvera finalement au cœur de leur amitié inavouable. Alors que le film traite un sujet douloureux dans son fond, le cinéaste parvient à y instaurer un optimisme énergétique. On s’attache avec entrain à ce duo plein d’humour même si le scénario rencontre quelques failles. En effet, si le personnage de Valeria Bruni Tedeschi prend volontairement toute la place dans l’histoire, c’est bien sur celui de sa collègue que l’intrigue avance. Entre tous ces blablas hilarants, où est la véritable vie de Beatrice ? Folles de joie résonnerait presque comme un road trip de dérangées mais c’est bien une amitié déguisée que nous avons devant les yeux. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Deux pensionnaires d'un établissement psychiatrique se connaissant depuis peu s'en échappent au cours d'une sortie. Profitant d'abord de leur escapade assez superficiellement, elles vont chacune s'orienter vers des démarches plus personnelles. Ce film est plutôt bien construit, donnant un aperçu des institutions psychiatriques en Italie. La personnalité et le passé des deux protagonistes se dévoilent intelligemment, ce qui leur donne de la profondeur, de réels enjeux et les rend finalement plutôt attachantes.
Comme la vie normale, Folles de Joie apporte tout un tas d'émotions, de la plus pure allégresse à la plus profonde tristesse. Mais contrairement à la vie normale, tout est multiplié par mille, on atteint les extrêmes, et les deux héroïnes ont du mal à gérer tout cela. Il est tout de même très plaisant de les suivre durant presque deux heures, sentir la chaleur de l'Italie et être témoin de leurs rencontres hasardeuses ou forcées, toujours pleines d'émoi.
"Thelma et Louise" chez les zinzins n'est pas qu'un raccourci mais illustre bien l'histoire de ces deux femmes, chacune étant là le négatif absolu de l'autre... Si l'on s'en tient à l'histoire de cette fugue qui se déroule sur quelques jours seulement on peut parler d'une réussite totale: la mise en scène épouse au millimètre près la fureur "hystérique" des situations où les rares moments d'accalmie précédent la fureur violente des réactions... L'interprétation est remarquable à tous les niveaux, même dans les petits rôles, mais Valéria Bruni-Tedeschi confirme, s'il en était besoin, l'étendue de son jeu talentueux dans ce rôle de grande bourgeoise mythomane et complètement allumée. C'est une vraie performance car on "croit" vraiment à son personnage de bout en bout, elle n'exagère rien ! Juste un petit bémol pour ceux qui ont déjà mis les pieds dans une structure psychiatrique, un jour, pour y visiter proches ou amis. On ne peut se défaire d'un nœud à l'estomac tant l'atmosphère du lieu - aussi agréable le cadre soit-il... - nous rappelle des souvenirs souvent pénibles, voire douloureux. "Folles de joie" est à voir. Cette belle réalisation fait partie du cru 2016 de la Quinzaine des Réalisateurs
Un film à classer dans la catégorie des bonnes surprises. Au départ on y va parce qu'on a deux places à écouler, et au final on en sort ravis. Très grosse prestation de Valéria Bruni Tedeschi, on ne l'imagine pas quand on la voit toute calme sur un plateau, comme quoi c'est vraiment une bonne actrice. Le film vu en VO italienne sous titré, un peu compliqué quand on ne parle pas italien car il y a beaucoup de sous-titre à lire. L'histoire un peu déjantée fini en apothéose de calme et de tendresse, et de rédemption finale.