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    L'Île aux chiens
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    Alice025
    Alice025

    1 532 abonnés 1 310 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 avril 2018
    Nouveau film de Wes Anderson, je me suis laissée tenter même si ce type de format n'est pas ma tasse de thé. Il est vrai que niveau réalisation du film, c'est du bon boulot. La technique de stop motion est précise et joue sur les détails, on sait le temps énorme que cela prend et je n'en reste pas moins impressionnée. L'histoire en elle-même est originale, une île où les pauvres chiens sont condamnés à y survivre suite à une épidémie canine. L'arrivée du petit pilote va donc forcément bouleverser le cours des choses et s'ensuit un grand périple. Message à la clef et dénonciation politique, le tout dans un univers Japonais où tout n'est pas traduit, ça casse un peu les codes du simple film, c'est certain. Ce n'est pas forcément mon type de film favori, mais j'ai été tout de même attendrie par tous ces toutous. Une jolie curiosité.

    cinephile-critique.over-blog.com
    christian c.
    christian c.

    7 abonnés 40 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 15 avril 2018
    On m'en avait dit tant de bien de ce Wes Anderson, eh bien, je me suis ennuyé... Oui, de belles images, un message facile, l'animation stop-motion qui donne ce côté un peu mécanique. Un brin de poésie et de décalé mais pas grand chose en définitive. Les discours entre chiens sont lassants à la longue. On nous traîne en laisse longue... La monotonie guette le spectateur, on est loin des œuvres de Miyasaki, de Tikahata, d'Ôtomo... Et encore plus loin, dans la profondeur, du chef-d’œuvre de Paul Grimault.
    Caine78
    Caine78

    6 094 abonnés 7 396 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 12 août 2018
    Sincèrement, je comprends TOUTES les critiques élogieuses concernant « L’Île aux chiens » et n'ai d'ailleurs nullement envie de les contredire : elles sont toutes justifiées, pertinentes, et que l'on puisse voir un dessin animé aussi différent des schémas habituels est une chance : je vous conseille à ce titre l'excellente critique de l'homme grenouille si vous voulez un avis positif de qualité (en plus, si cela peut aider les copains!). Maintenant, vous l'aurez compris : si vous écris tout ça, c'est que je ne l'ai pas tant aimé que ça, ce film... D'une certaine manière, je suis constant : j'avais déjà peu apprécié « Fantastic Mr. Fox » et espérais que cela serait différent cette fois : il n'en est rien. J'ai presque envie d'écrire que rien ne m'a vraiment plu ici : trop d' « andersoneries », de changement de ton, de rythme, de digressions, les personnages étant si nombreux que j'ai eu d'emblée beaucoup de mal à savoir qui était qui, les uns et les autres étant rarement assez caractéristiques pour que l'on fasse une vraie différence. Je décrochais parfois totalement alors que le point de départ est séduisant, le scénario réservant quand même de belle choses, le fait de ne jamais savoir ce qui va se dérouler par la suite ayant aussi des avantages. De plus, Wes Anderson reste un réalisateur doué : certains passages musicaux sont un régal, le travail sur le son également. Le film a ses moments, et sans y avoir été vraiment sensible, l'animation a du chien (qu'est-ce qu'on rigole!). D'ailleurs, dans la dernière partie je me suis plus senti concerné : un peu de suspense, d'intensité... Tout ce que je n'avais presque pas ressenti auparavant. Bref, voilà une œuvre bien difficile à critiquer, dont l'approche « radicale » en séduira certains comme elle rebutera les autres : je suis entre les deux, conscient des qualités mais peu réceptif à ce traitement déconcertant presque à tout point de vue. Mais qui sait, peut-être qu'un deuxième visionnage sera bénéfique à mon regard sur ce qui restera certainement l'OFNI de l'année.
    Claudine G
    Claudine G

    181 abonnés 485 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 11 avril 2018
    N'étant plus de prime jeunesse, je ne suis pas fan des dessins animés et ne vais jamais les visionner, mais la curiosité l'a emporté et ai fait fi de cela. Tout d'abord un scénario original mais macabre, la destruction massive des chiens, ex-meilleurs amis de l'homme, mis en quarantaine et expulsés dans un lieu 'l'Ile aux chiens", véritable poubelle où tous les détritus de la planète, sans parler des maladies diverses et variées, les attendent. Par contre, j'ai été impressionnée par la réalisation de W; Anderson qui utilise toute la technologie japonaise à son service (clones, robots, ordinateurs et machines scientifiques plus que performants) cette science qui à la fois me fascine et m'angoisse. Ce film où se mélange divers sentiments (des bons et des moins bons), des langages différents mais un véritable esprit d'équipe animent ceux qui veulent que les choses changent. Ces cinq chiens sont héroïques, sans oublier, ce jeune garçon de 12 ans, Atari, atterri sur l'Ile par accident et qui recherche son chien Spots. Un film qui requiert un certain succès (si je me fie aux notations des spectateurs) et c'est tant mieux.
    ffred
    ffred

    1 520 abonnés 3 972 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 avril 2018
    Revoilà Wes Anderson ! Après les deux petites déceptions que furent pour moi Moonrise Kingdom et The Grand Budapest Hotel, il retrouve toute sa splendeur et m’enchante à nouveau. Retour aussi à la stop-motion après le magnifique Fantastic Mr. Fox. Techniquement, L’île aux chiens est une splendeur. Rien à dire, tout est parfait de bout en bout, mise en scène, technique...Idem pour le scénario écrit avec les fidèles Roman Coppola et Jason Schwartzman. L’histoire, vraie critique sociale, tout autant que plaidoyer écologique, est prenante, belle, émouvante, touchante et d’une grande poésie. Et tout aussi drôle que dérangeante ou politiquement incorrecte et pleine d’humanité. Découpée en chapitres, on s’y laisse prendre immédiatement. L’univers, forcément très japonisant, est foisonnant et fascinant. Pensant voir la version originale je me suis retrouvé devant la version française. Cela ne m’a pas du tout gêné (moins important pour l’animation pour moi). Le casting français (Auteuil, Huppert, Duris, Amalric, Garrel, Seydoux, Attal…) passe très bien, et est presque aussi prestigieux que l’américain (Cranston, McDormand, Norton, Swinton, Johansson, Goldblum…Greta Gerwig se doublant elle-même en français). Une très belle surprise pour un chef d’oeuvre. Tout simplement une merveille ! J’en suis ressorti heureux et enchanté.
    Nyns
    Nyns

    191 abonnés 749 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 avril 2018
    Réalisé en stop motion et avec toute une batterie de grands noms pour le doublage (Bryan Cranston, Edward Norton, France McDormand...), la dernière réalisation du toujours si bien inspiré Wes Anderson célèbre l'amour pour nos amis canins dans un joli conte anti-despotique saveur japonisante. L'univers est tout de suite très attachant, visuellement impeccable et agrémenté d'un thème musical efficace et entraînant. Bien écrit et ficelé, l'histoire s'attaque directement à la corruption et à la manipulation du peuple par l'autorité. The Isle of dogs, comprennez I Love Dogs, est un plaisir de tout instants. On est d'autant plus emballé par cette histoire de rébellion canine que par ce Japon redéfini mais gardant ses codes qui le rende unique et attrayant (perso la scène de confection des sushis c'est tout simple mais j'ai a-do-ré). Alors après je peux aussi parler des dialogues qui sont au poil (ah ah), qui humanisent les chiens tout en conservant leur principales caractéristiques (qui font que oui entre autre, ils sont le meilleur ami de l'homme). Mais c'est avant tout et comme souvent avec lui, un bel emballage qui se suffit à lui-même. J'ai du mal à imaginer que l'on puisse y passer un mauvais moment. Une aventure purement Anderson qui surfe entre excentricité et réflexion, folie et poésie, humour et violence.
    blacktide
    blacktide

    41 abonnés 795 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 avril 2018
    Le Citizen Canin de l'animation.

    Et si le Cinéma de Wes Anderson n’était en fait qu’une psychanalyse silencieuse ? Ou plutôt, disons le autrement, une science des rêves en éveils ? Car, de sa cohérence dans le foisonnement et l’apparence de l’absurde, chacune de ses œuvres relève ainsi aussi bien de l’insaisissable que de l’universelle évocation. Des ballades en perspectives et en volume, visuelles comme musicales, où se réchauffent les cœurs et s’expriment les regards : là où s’érigent des émotions en géométrie variable, dans des cadres méthodiques, ne resterait finalement que le tracé d’une vie, comme mise en chanson, dans la douce folie du temps.

    Puisque de cette plastique où le seul plan suffit parfois à faire corps avec son cinéaste, l’essentiel serait dans son contraste : cette fragilité des sentiments dans un univers où les codes structurés viennent intensifier les désordres émotionnels de ses personnages. Des figures constamment emplies d’un manque, d’une mélancolie, guidées par l’accomplissement d’un désir dans un contenu qui ne cesse de le refouler. Comme le reflet d’un imaginaire face à l’Humain, de l’humain face au monde, dans ce qu’il a de plus cruel, de plus bienveillant et de plus naturel.

    Et de cet ordre si symptomatique de sa propre singularité, Wes Anderson s’évertue à en révéler les blessures, là où l’inconscient ne fait que les atténuer. Le propre du rêve donc, dans une fuite constante vers un ailleurs où s’harponnent les sentiments, et où s’érige le temps de l’illusion. Car qu’il s’agisse d’un renard en animation ou d’un bonnet rouge dans le cinéma de sa propre aventure, tout n’est qu’une question d’illusion. Une sorte de réel en dérivation pour retranscrire l’éclat ou l’obscurité d’une réalité, d’une actualité et d’une vérité. Isle Of Dogs fait plus que jamais parti de ce rêve lucide sur un monde en lignes de fuite : une terreur nocturne, où l’enfance et l’esprit canin constituent les seules lumières pour nous sortir de ce cauchemar fait de déchets et de rejets.

    Car Isle Of Dogs s’analyse avant tout comme une prise de risque pour Wes Anderson. Sous ce maniérisme unique et artisanal, l’ampleur de sa démarche n’a d’égale que la portée politique de son œuvre : il ne s’agit plus de capter les fractures d’une famille dysfonctionnelle, mais celles d’un monde dysfonctionnel. Un macrocosme où les teintes pastelles et les crabes berlingots s’assombrissent dans un nuage de pollution, aussi bien idéologique qu’environnementale. Puisque cette île, où l’on rejette la « vermine » sous prétexte d’une grippe canine, se veut faire l’écho des heures les plus sombres de l’Histoire : du plan Madagascar à sa solution finale, l’exil des canidés n’est que le miroir de tous ces opprimés à travers le monde ; et du traitement inhumain qu’une « élite » leur réserve.

    Et en cela, sa mise en scène au cordeau rend la notion d’ordre d’autant plus pertinente qu’elle s’inscrit dans une forme de totalitarisme : des cadres fixes et de nombreuses plongées/ contre-plongées pour en retranscrire les relations de domination et de soumission ; à la manière d’un Fantastic Mr. Fox, où se révélait l’animalité des hommes dans un monde semblable à une ferme aux animaux, lieu où s’exerçaient des relations d’ascendance et d’oppression. Au point que le récit s’en trouve rapidement remanié en dystopie, dans la mesure où l’aura fasciste de sa société érige un Big Brother en figure de maire et une sorte de Frankenstein tout droit sorti de l’univers Tim Burton en figure d’associé diabolique.

    Et dans ce climat totalitaire, un seul regard au patronyme du maire suffit à comprendre la pensée d’Anderson : Kobayashi, à défaut d’être le plus grand mangeur du monde (dont la nourriture serait ici le contrôle de son peuple), renvoie directement au cinéaste japonais rendu célèbre pour son illustre Hara-Kiri, œuvre dans laquelle la société japonaise traditionnelle était déjà mise à mal par sa remise en question. Une figure de chef empreinte d’ailleurs d’un écho saisissant au Citizen Kane d’Orson Welles : d’un culte de la personnalité par la grandeur de son faciès affiché à l’envie de contrôle étatique, la manipulation des foules passe par la démesure, mais surtout par le discours de sa figure. Des déclarations non sans rappeler la vision de certains politiques, là où le bavardage se bâtit sur des murs et la peur de l’étranger, tout en prônant un certain conservatisme.

    Le Cinéma de Wes Anderson n’a ainsi jamais été aussi sombre, et cette soudaine violence thématique en surprendra plus d’un. L’atmosphère pop n’est plus qu’une musique à tonalité rompue, entre tambours folkloriques et un planant et harmonieux « I Won’t Hurt You » du West Coast Pop Art Experimental Band. D’autant plus que le cadre de l’animation agit comme une sorte d’antithèse ou plutôt d’adoucisseur face à l’univers dépeint. Et pourtant, à cette déportation canine, s’animent des chiens dépouillés de leur humanité, victimes de la cruauté animale et des expérimentations scientifiques (non sans un certain écho à l’unité 731 et ses crimes contre l’humanité); sauvages, maigres, les yeux exorbités, au seuil de la folie, du cannibalisme et de la mort.

    Anderson semble d’ailleurs vouloir y injecter une légère critique du modernisme : de son intérêt pour le manuel, le matériel et le charme d’antan, il y oppose ces chiens de ferraille et sans poils. Comme un inversement dans le reflet de son Fantastic Mr Fox : contemplant la grandeur naturelle du Loup et sa liberté dans l’animalité, Chief en est réduit ici à fixer une forme de canidé qu’il ne peut renifler ; un chien mécanique, une force créée par la main de l’Homme, qui dans la même posture et cadre que le loup, s’impose à la domination naturelle. Tout comme cette idée d’un monde où la surconsommation a conduit à la création d’une île poubelle, une décharge où se rejettent les parias et le bon sens. Heureusement, le pessimisme de Wes Anderson ne dure qu’un temps.

    De la figure du chien, en ressort le désir inné de faire plaisir. Des chiens qui, malgré leur condition, se veulent porteurs d’idéaux unificateurs. Chercher à s’apprivoiser, à se connaître et à domestiquer son inconscient. Des Chiens qui deviendraient plus « humains » que les maîtres : des adultes comme tous les pères du Cinéma d’Anderson, figés dans leur propre blessure, et leur ignorance de l’enfance. Une enfance que l’on enterre d’ailleurs pour la lutte, et la révolution ; comme en témoigne la résistance emmenée par un groupe d’étudiants, la jeune américaine puis Atari. Un deuil de l’innocence pour la sauvegarde des derniers idéaux d’humanité : la jeunesse s’impose alors, par son envie de changer les choses, comme une graine démocratique dans une terre infestée par les pesticides du capitalisme. Néanmoins, de cette enfance à perte, restent le spleen de son aventure, et les thématiques caractéristiques aux œuvres de son réalisateur.

    Car, dans chacune des ses œuvres, Anderson n’a jamais cessé d’explorer la notion de famille : de l’impossibilité d’en créer une aux dysfonctionnelles relations entre ses membres, le développement de ses œuvres aboutissait toujours en une forme de réunion, qu’il s’agisse d’équipage ou de fraternité, d’amour ou d’amitié, du moment que le collectif triomphait des solitudes et des blessures individuelles. Isle of Dogs ne déroge pas à cette règle : un portrait de famille dans la mesure où le clan des chiens développe un lien particulier au fil du récit, entre protection, engagement pour le groupe, et bienveillance dans l’entraide. Une famille que l’on se choisit en somme. Des chiens à la recherche d’un maître, d’un père finalement. Et en soi, Chief qui se voudrait être le « père » / maître des chiens, se retrouve à devenir le chien de son maître, un fils sans père qui finit par le retrouver dans une quête canine, entre jeu du bâton et tendresse dans la liaison.

    Cependant, là où Wes Anderson excellait dans la caractérisation complexe de ses personnages, Isle Of Dogs manque peut-être de subtilité dans l’émotion, et notamment vis-à-vis de ses personnages humains. Entre la facile rédemption du maire ou le manque d’attachement à Atari, seuls les chiens arrivent à transmettre ce souffle de vie et de mélancolie. Peut-être que l’incompréhension liée au procédé de non-doublage des humains contribue à cette sous-expressivité ? Mais en même temps, cette prise de risque renforce le décalage entre animalité et humanité au point d’inverser les rapports et les points de vue. Quoiqu’il en soit, Isle Of Dogs est définitivement un film de voix : de la tendresse insoupçonnée dans le timbre vocal de Bryan Cranston à la douce fragilité d’une Scarlett Johansson (s’exprimant sur l’amour d’un chien pour un enfant), Anderson élève son incroyable casting de voix (Edward Norton, Jeff Goldblum, Liev Schreiber, Bill Murray ou encore Greta Gerwig) dans le cœur même de son animation.

    La finesse est dans chaque instant tout comme la poésie est dans chaque détail. L’animation nourrit ainsi l’obsession d’Anderson pour les détails dans la mesure où chaque plan se compose selon le bon vouloir de celui qui le crée : un contrôle total sur son visuel pour un résultat à la maniaque splendeur (le making-of fascine par ce don de vie à ces marionnettes en mouvement). Et malgré l’identité qu’il y déploie, Wes Anderson parvient à se réinventer à chaque film tout en y imposant une cohérence. En investissant l’harmonie de l’espace pour se détacher d’un réel désordonné, il insuffle à son décor un doux parfum d’orient et d’ailleurs.

    Les plus cinéphiles y verront probablement des références à Kurosawa (à la manière des Sept Samouraïs) ou à Ozu, à une culture japonaise traditionnelle où le raffinement est roi, là où la mise en scène d’Anderson s’allie aux estampes d’Okuzaï. Une iconographie unique, de textures et de mouvements, où s’invitent la poésie de Saint-Exupéry (et du petit aviateur du soleil levant) et l’absurde mystérieux de Jérôme Bosch. Jusqu’à ce que le haïku nous embrasse et nous murmure cette science des rêves, où les couleurs s’assombrissent pour mieux en dévoiler l’humanisme. Stop (é)motion, arrêt sur un mouvement qui se perd, celui d’un temps, d’une poésie passée, où les enfants n’étaient pas encore des adultes en devenir.

    Et même s’il ne réitère pas la magie et la magnificence de son Grand Budapest Hotel ou de sa Vie Aquatique, Wes Anderson n’en demeure pas moins un fabuleux conteur d’histoires, dont la pureté et la singularité résideraient dans ce style inimitable de perfection dans la composition : travellings latéraux et verticaux, humour en décalage, récit faussement embrouillé, découpage chapitré, quête paternelle, patine nostalgique, enfance à l’épreuve d’un temps, tous les motifs y sont répétés, mais dans un degré de renouvellement tel que chaque instant y trouve un nouvel écho. L’île aux Chiens apparaît alors comme une toile de maître, sur la difficile communication dans un monde où la tolérance est mise à mal et où le seul moyen de réveiller les consciences réside en l’approche de l’Autre. Et de son Cinéma Atlantide (une perle unique dans un océan de conformisme) à croquettes consommées, Wes Anderson poursuit son voyage vers un ailleurs où la gravité des questionnements contemporains et la dérision dans la douleur se mêleraient au rêve, à la récréation et à une poésie dans la déprime. Pour la justesse des sentiments et un temps à rattraper.

    Critique à lire également sur Le Blog Du Cinéma.
    Audrey L
    Audrey L

    562 abonnés 2 426 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 avril 2018
    Une animation magnifique, faite avec tant de passion que l'on a rapidement l'impression de voir un film "en chair et en os", doublé d'une intrigue intéressante et avec de bons rebondissements. Évidemment, voir un film de Wes Anderson, c'est accepter de partir dans un univers étrange, mature, voire parfois adulte (attention aux tout-petits, quelques scènes sont assez sombres) et au langage "sans concession". L'esthétique est clairement le point fort du film, les doublages ne sont pas en reste, même si on est un peu désarçonnés au début de ne pas avoir les traductions des paroles japonaises, on ne vous en donne que le strict nécessaire. On repart alors en enfance, avec cette délicieuse impression de ne rien comprendre de ce qui se dit à l'écran, et pourtant de comprendre l'histoire par les mimiques et l'action qui se joue sous nos yeux (un plaisir de gamin assumé), tout est fait pour nous replonger dans cette attitude de l'enfant qui capte l'histoire grâce aux indices et se fait son propre rythme de compréhension. Peut-être l'univers japonais n'aura pas autant résonné en moi que mon favori The Grand Budapest Hotel, mais le réalisateur le maîtrise et lui rend un bien bel hommage. Le dénouement est un peu rapide, comparé au début qui prend son temps pour nous exposer la quête du jeune homme, la critique des régimes autoritaires aurait pu être plus fine, mais on ne regrette pas d'avoir participé à ce joli conte. Une animation plus que maîtrisée, une intrigue à rebondissements dans un univers très particulier, une critique à peine voilée de l'autoritarisme, et un plaisir de gamin de comprendre ce qu'on peut.
    Laurent A.
    Laurent A.

    31 abonnés 351 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 19 avril 2018
    Un film avec un thème ambitieux, actuel et qui interpelle : celui de la surpopulation, de ses revers dans un monde où l'accumulation des déchets pose un vrai problème, celui de la surpopulation animale, des risques biologiques et du manque de justice entre les hommes, du manque de respect pour le monde animal aussi. Ceci étant posé, le traitement de l'intrigue est fait par un scénario qui ne manque pas d'humour mais il faut être réceptif à l'humanisation des animaux (qui est aussi présente dans les films de Disney et qui personnellement me laisse froid et m'agace aussi parfois), ça plaît aux enfant mais en tant qu'adulte j'ai trouvé ça vraiment gnan-gnan avec de nombreuses impressions de déjà-vu et revu et rerevus dans les dessins animés. Voilà, alors oui, les enfants accrochent et rient de bon coeur, les adultes aussi (surtout les mères de famille ou celles/ceux qui ont encore la candeur de leur âme d'enfant) sinon moi ce film ne m'a pas ni ému ni fait rire - malgré quelques bonnes trouvailles dans les répliques; de plus je l'ai trouvé bien longuet, un court (ou un moyen) métrage aurait franchement été aussi bien pour faire passer l'humour et le message de fond, enfin moi je dis ça...
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 19 avril 2018
    Bonjour à tous, je n'ai pas lu les autres critiques avant de faire la mienne mais j'ai pu voir que la moyenne dépassé les 4 étoiles... Incompréhensible pour ma part, pour preuve je suis sorti au bout d'une demi-heure de film il y avait une quinzaine de personnes dans la salle 2 autres personnes sont sortis au bout de 10 minutes... C'est vraiment très très spécial, peut-être faut-il adhérer à la culture nippone pour apprécier le film ? Je suis pourtant un fervent adepte du stop motion à travers LEGO le film ou Wallace et Gromit Chicken Run... Mais là je vous avoue que je ne valide ni le scénario ni la texture des personnages tout pour moi était repoussant. Ne croyez pas que j'essaye de faire le buzz en mettant une sale note méchamment habituellement je suis plutôt généreux... Mais là ça m'est complètement impossible, comme quoi les goûts et les couleurs...
    Marcel D
    Marcel D

    99 abonnés 212 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 avril 2018
    Riche et poétique, avec plein de clins d'oeil qui permettent plusieurs niveaux de lecture, ce qui saura plaire aux grands comme aux petits, ce Royal Canin du film d'animation est à voir absolument !
    Cinephille
    Cinephille

    137 abonnés 627 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 avril 2018
    Au début on est bluffé par la créativité et la précision de Wes Anderson, et puis....le temps passe, le scénario ne justifie aucunement la durée du film, la deuxième partie devient répétitive. On se félicite de ne pas avoir amené d'enfants qui auraient fini par dormir ou ronchonner. Bien évidemment on comprend toutes les allégories, mais des allégories n'ont jamais fait un film passionnant. Encore un film dont il aurait fallu couper au moins une demi-heure. Dommage.
    Fabien D
    Fabien D

    170 abonnés 1 106 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 avril 2018
    Le Cinéma de Wes Anderson ne m'a jamais réellement charmé, trop policé et sans relief, il ne s'apparente pour moi qu'à une jolie série de saynètes sans grand relief. Or la réussite de fantastic mr fox prouvait son aisance dans le domaine de l'animation. Réussite magistrale bourre d'inventivité et de poésie, ce film laissait présager le meilleur pout cette île aux chiens visuellement grandiose. La beauté du stop motion, l'intelligence du propos, le mélange d'humour et d'émotion en font une belle réussite même si les personnages auraient mérité un meilleur développement et que le scénario réserve au final peu de surprises. Néanmoins l'imaginaire foisonnant du cinéaste, son sens du dialogue et le caractère épique de certaines séquences forcent le respect. L'île aux chiens est doux et tonique, c'est un film qui plaira autant aux enfants qu'aux adultes, et même si c'est en dessous de fantastic mr fox, ca reste sans doute l'un des meilleurs films d'Anderson.
    Yves G.
    Yves G.

    1 310 abonnés 3 312 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 avril 2018
    Dans un Japon dystopique, situé dans les années 2040, le maire Kobayashi prend prétexte d'une épidémie de grippe canine pour bannir les chiens de la ville de Megasaki sur une île transformée en immense dépotoir. Malade, affamée, la population canine y survit misérablement.
    Jusqu'au jour où atterrit le jeune Akira, le propre neveu du maire Kobayashi, qui a décidé de retrouver son fidèle compagnon Spots. Il sera aidé dans sa quête par un bande de cinq chiens débrouillards.

    Wes Anderson est de retour. Youpi ! Voilà plus de quatre ans qu'on attendait le nouveau film du réalisateur de "Grand Hotel Budapest" qui avait laissé critiques et spectateurs friser l'orgasme cinématographique - sauf moi toujours peine-à-jouir. C'est peu dire que le réalisateur de "La Famille Tenenbaum", "La Vie aquatique", "À bord du Darjeeling Limited", "Fantastic Mr. Fox", "Moonrise Kingdom" a acquis de film en film une célébrité grandissante. Célébrité méritée devant la profonde originalité de son œuvre reconnaissable au premier coup d’œil : plans taillés au cordeau, couleurs pastels, esthétique rétro, refus de toute psychologie pour raconter à un rythme d'enfer des histoires de familles désunies, de génies incompris, d'enfants facétieux et d'adultes infantiles.

    Tout le cocktail est réuni dans "L'Île aux chiens", tourné en stop motion comme l'était huit ans plus tôt "Fantastic Mr. Fox". La technique colle comme un gant à l'esthétique du grand (1m85) Texan. Il la maîtrise avec une perfection indépassable. Car tout est parfait dans "L'Île aux chiens" : la richesse luxuriante du moindre des plans, le velouté des pelures, les grands yeux expressifs des toutous, l'humour gentiment absurde, la richesse rebondissante de l'intrigue...

    Tout est parfait... et rien ne me touche vraiment dans cette histoire trop proprette de petit-garçon-qui-a-perdu-son-gentil-toutou. Et ce n'est pas l'arrière fond vaguement politique (la dictature, le racisme, la détention arbitraire...), qui pour la première fois fait timidement son entrée dans l’œuvre jusqu'alors strictement parnassienne (ça tombe bien : Wes Anderson pose ses valises rue du Regard quand il vient à Paris) du maître texan, qui m'aura convaincu. J'ai beau admirer l'exceptionnel savoir-faire du cinéaste, je reste de marbre face à son cinéma.
    Jake S.
    Jake S.

    68 abonnés 231 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 avril 2019
    Une belle aventure, des chiens attachants et une maîtrise des dialogues. Cette « Île aux chiens » est particulièrement séduisante et apporte un renouveau aux films d’animation, un peu à la façon d’un « Ma vie de courgette » ou d’un « Kubo ». L’univers est bien choisi et peut rappeler un pays asiatique qui nous cache bien des choses avec un peuple embrigadé, replié sur lui-même sans le vouloir et qui doit obéir aux ordres d’un tyran. Les personnages sont interprétés par des voix qui portent bien, notamment Bryan Cranston, Bill Murray ou encore Edward Norton. On passe un bon moment !
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