Ce qui est efficace dans "The door", c'est que l'action se passe en Inde, soit dans un pays où nos repères et notre culture sont bien différents. Le rapport aux morts et le passage dans l'au-delà ont leur propre tradition et cela créé une zone inconnue pouvant facilement se prêter au mystère et à la peur. Produit par le grand maître de l'horreur à la française, Alexandre Aja, "The Door" témoigne d'une histoire forte en émotion où une mère de famille perd l'un de ses enfants lors d'un accident de voiture, ayant pu sauver un seul d'entre eux. Le deuil, le manque, l'incompréhension sont les premières émotions qui traversent le film. Sarah Wayne Callies, heureusement, se montre au niveau dès le départ car le genre horrifique met un petit moment avant de poindre le bout de son nez. Néanmoins, le mystère reste total car n'arrivant pas à remonter la pente, elle décide de suivre le conseil de son aide à domicile originaire du pays, c'est-à-dire s'enfermer dans un temple abandonné en pleine forêt à la tombée de la nuit après avoir répandue les cendres de son fils sur les marches de l'escalier afin de lui faire un dernier adieu. La seule règle étant de ne pas lui ouvrir la porte qui les sépare, au risque de perturber la barrière infime qui sépare le monde des vivants et celui des morts... Inutile de vous spoiler la suite, dans ce genre de film, on fonce toujours vers le danger de toute façon ! Bien évidemment, le réalisateur puise dans les effets classiques du genre : des champs/contre-champs qui nous font sursauter avec une musique stridente, un suspense continu, une envolée d'oiseaux surprise, les poltergeist d'objets, un chien qui aboit constamment dans le vide, les cauchemars avec des images affreuses, de la pluie et des scènes se passant la nuit bien sûr, un peu de possession pour couronner le tout et surtout il ne faut pas oublier le clou du spectacle : le monstre démoniaque qui préserve la barrière entre les deux mondes. Ce dernier est interprété par Javier Botet, acteur espagnol au physique atypique et facilement flippant. En effet, on a déjà pu le voir dans plusieurs film d'horreur, comme "Rec" ou "Mama" et c'est pas pour dire, même si son allure est flippante, je me lasse de le voir constamment faire la figure du gros méchant fantôme ! Vous l'avez compris, seul le côté exotique du film avec une horde d'indigènes peinturlurés et muets, venant envahir le quotidien de cette famille peut avoir son charme ainsi que l'investissement émotionnel de l'actrice principale. Malheureusement, je pense que le film ne fait pas sursauter si l'on est pas en salle et on le rangera banalement dans nos têtes comme étant un film de genre parmi tant d'autres... N'ayant pas assez de singularités pour nous rester en mémoire. L'histoire de "The Door" m'a beaucoup fait penser au roman de Stephen King "Simetierre" où les morts reviennent à la vie quand on les enterre dans un vieux cimetière indien. Le bouquin m'a donné plus de frissons et a réussi à m'emballer, contrairement à "The Door" qui se veut trop banal...