L'état du Gujarat se situe à l'ouest de l'Inde, il est limitrophe avec le Pakistan, le Rajasthan, le Madhya Pradesh et le Maharashtra. 90 % de sa population est hindouiste et ce fut le premier état de l'Inde à interdire la vente et la consommation d'alcool. Des détails qui ont leur importance lorsqu'on constate que, dans ce film, les hommes dessoulent rarement, ce qui n'arrange pas beaucoup les affaires de leurs mères et de leurs épouses, méprisées, trompées, battues, etc. En fait, seuls 3 hommes sont montrés de façon positive dans "La saison des femmes" : un jeune entrepreneur qui donne du travail aux femmes sans chercher à les exploiter, ni financièrement, ni sexuellement ; un jeune homme sincèrement amoureux de la jeune fille de 15 ans qu'on a marié de force à un autre parce les moyens financiers de sa famille étaient insuffisants ; un homme qui connait sur le bout des doigts l'art des caresses et qui, à ce titre, arrive, lui, à donner du plaisir aux femmes. Ses seuls concurrents : les téléphones portables dont les vibrations peuvent avoir un effet qu'on ne soupçonnait pas ! Leena Yadav se focalise surtout sur 4 femmes : Bijli, une danseuse / prostituée qui n'hésite jamais à ruer dans les brancards ; Rani, une jeune femme qui fut mariée et mère à 15 ans, qui fut trompée et battue par son mari et qui, ayant arrangé un mariage, pour son fils de 17 ans, digne fils de son père, commence par vouloir transformer sa belle-fille de 15 ans en bonne à tout faire, exactement comme l'avait fait sa belle-mère avec elle ; Janaki, la belle-fille de 15 ans ; Lajjo, une jeune femme au mari très violent et qui, n'ayant jamais réussi à être enceinte, se croit stérile. Petit à petit, l'une entrainant l'autre, ces 4 femmes vont finir par comprendre qu'elles peuvent vivre sans les hommes, tout du moins certains d'entre eux. Dans ce film particulièrement attachant, à la fois social et politique, la réalisatrice a glissé quelques scènes qui doivent quelque chose au cinéma de Bollywood, des scènes qui, finalement, passent très bien car elles ne sont pas du tout appuyées. Des scènes qui permettent aussi d'entendre quelques ghazals et de la musique qawwali, ce dont on ne se plaindra pas ! Parmi les interprètes, une seule tête que je connaissais déjà : Tannishtha Chatterjee qui interprète le rôle de Rani et qui avait, entre autres, un rôle important dans "Siddharth". On notera enfin que ce film, censé se passer dans l'état du Gujarat, a été tourné au Rajasthan.