Avis : Adolescentes - Page 3

Dans ce documentaire, le réalisateur fait le portrait croisé de deux adolescentes d'aujourd'hui en Corrèze durant les cinq dernières années. Cette sorte d'exercice de style est assez réussi. Il a suivi ces deux jeunes filles d'un milieu social et de caractères différents dans leur vie d'ados avec leur évolution respective dans leur domaine personnel, intime et familial. Il a aussi saisi leurs réactions par rapport aux événements extérieurs qu'elles ont traversés durant ces cinq années de leur jeunesse. L'ensemble du film, quoique par moment un peu long, est bien réalisé.

Bernard CORIC

Sébastien Lifshitz nous invite au cœur d’un voyage envoutant dont on ne voit pas passer le temps. Durant 2h, il nous convie dans le quotidien de deux jeunes filles, deux adolescentes qu’il a suivies durant 5 années, de leurs 13ans jusqu’à leur majorité.

Une immersion à travers laquelle on se laisse happer, tant ce qu’il nous dévoile face caméra s’y révèle drôle, captivant & sincère. Deux jeunes filles, deux milieux sociaux que tout oppose mais qui n'influent pas sur leur amitié. De leur insouciance à leur désinvolture, de leur immaturité à leur (étonnante) maturité lors de certaines séquences, de leur innocence à leur premiers émois amoureux.

La vie d’Anaïs et Emma, ces deux amies de Brive-la-Gaillarde n’a que peu de secret pour nous. Tout y est montré, de leurs fous-rire à leurs peines, de leurs échecs scolaires à leurs réussites, sans oublier les hilarantes brouilles familiales (mention spéciale à Emma et sa mère).

Sébastien Lifshitz s’est immiscé au cœur de leur vie, de leur adolescence et nous fait vivre à leurs côtés leurs tourments, leurs échecs, leurs réussites, leurs peines comme leurs joies.

5 années durant lesquelles elles auront eu le temps de faire le deuil de leur enfance pour entrer lentement mais surement dans celui du monde des adultes.

Se cherchant un avenir ou tout simplement une place dans ce monde qu’elle ne cesse de découvrir et qui les effraient (filmé entre 2013 & 2018, on découvre en même temps qu’elles les attentats de 2015 qui ont secoués la France).

Un très beau et émouvant documentaire, à l’image de son précédent (Les Invisibles - 2012), où Sébastien Lifshitz nous retranscrit une tranche de leur vie sans fard et ce, sans jamais verser dans le voyeurisme ou le jugement. Une chronique de la jeunesse tout simplement belle et juste.

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Alors que, jusqu’à "Plein Sud" en 2009, Sébastien Lifshitz alternait avec bonheur documentaires et films de fictions, il semble que sa carrière ait pris ensuite une direction plus affirmée, ses 5 derniers films étant des documentaires : les remarquables "Les invisibles", "Bambi" et "Les vies de Thérèse", sortis en 2012, 2013 et 2016, le prochain, "Petite fille", qui doit sortir en février 2021, et celui qui sort en ce mois de septembre," Adolescentes". "Adolescentes" a été présenté et primé à la Semaine de la Critique du Festival de Locarno 2019. Ce film était a priori un exercice difficile : un filmage étalé sur 5 années, la captation de scènes de la vie quotidienne sans que la présence de la caméra et d’une équipe technique ait une trop forte influence sur tout ce qui était filmé. Au final, l’état des lieux de la société française actuelle qu’il nous propose est très intéressant et on s’attache aux deux adolescentes qui ont grandi devant sa caméra, même si, parfois, on les trouve injustes, voire horripilantes.

Documentaire intéressant. Belle prestation du caméraman qui réussit à se faire oublier, et qui donne des scènes complétement naturelles. Deux jeunes copines qui ne viennent pas d'un même milieu, qui ont le même départ scolaire, mais pas la même arrivée. Même si on ne sait pas au final laquelle s'en sortira le mieux professionnellement parlant.

Une pure Merveille cinématographique ce jolie petit film on s'attache vraiment a chaque personnage on vois vraiment pas les 2h10 du film Passer je vous le recommande vraiment

Magnifique fresque sur l'adolescence doublée d'une photographie passionnante de la France de ces 10 dernières années.
Non seulement je n'ai pas vu passer les deux heures et quelques du film, on en redemande même !

Après quelques films de fictions, Sébastien Lifshitz ne nous propose plus depuis quelques années que des documentaires. Mais toujours très réussis, touchant et émouvant (Les Invisibles, Bambi...). Cet *Adolescentes* ne déroge pas à la règle. Sur cinq ans, il nous fait suivre l'évolution de deux jeunes filles, issues de milieux sociaux diamétralement opposés, que rien ne semble réunir, même leurs caractères, mais qui sont pourtant amies. On pense pas mal à Boyhood, mais c'était une fiction, même si tournée sur une dizaine d'année. On se demande tout de même ici si ce n'est pas un peu scénarisé. Certains dialogues ont l'air écrit, certaines protagonistes (notamment les parents) ont l'air de réciter un texte et sonnent faux. Mais au final, un film très attachant, prenant voir passionnant, une certaine radiographie de la jeunesse française d'aujourd'hui. 6 nominations aux César 2021 dont meilleur film, réalisateur, documentaire...

J'étais intrigué par cette idée de suivre sur plusieurs années ces adolescentes. Peut-être que j'attendais une période plus longue ou des personnages plus inoubliables. Même si les événements qui surviennent (surtout pour Anaïs) dans cette période sont assez conséquents, il s'avère que la plupart des scènes sont peu marquantes (éternelles disputes mère/fille). Du coup si je veux une histoire d'adolescentes j'irais plus vers la fiction de "Virgin Suicide" ou si je veux un documentaire "pris sur le vif" plutôt "Entre les murs". Là on est sur le modèle du 2e mais sans les moments de magie (sans être méchant une partie de ce qu'on voit se retrouve sur NRJ12).

Un documentaire touchant et effrayant à la fois. Une jeunesse qui se cherche, avec les réseaux sociaux à l'affût, mais qui n'est pas que concentré sur ses amours. L'une vient d'un milieu aisé et stable, l'autre d'un milieu plus populaire. Le film montre beaucoup le milieu scolaire (plutôt normal) et les deux copines entre elles.
Au niveau politique rien, sinon le côté réac habituel de l'adolescence. Peu de questionnement philosophique, elles ne sont pas encore adultes alors qu'on leur demande déjà de se choisir un métier. C'est dans leurs relations aux autres que ces adolescentes se révéleront, et là le documentaire touche juste.
Une merveille d'équilibre.

5 ans d’une plongée virtuose dans le monde de l’adolescente dans la France d’une ville moyenne, véritable témoignage des années 2010 avec ses affres et sa raison d’être. Présenté comme un documentaire mais soigné comme un vrai film narré. Assez fascinant par sa sobriété, sa subtilité et son âpreté du réel. 3 Césars 2021 amplement mérités.

Emma et Anaïs sont deux adolescentes inséparables. Sébastien Lifshitz va les suivre pendant cinq années. De leur 13 ans jusqu’à leur majorité, nous assisterons à leurs joies, leurs tristesses, leurs doutes, leurs prises de consciences et de maturité. 2h15 qui filent à toute allure entre échec et réussite scolaire, premiers stages professionnels, baccalauréats, tensions mère fille, premiers amours ou changement de mentalité et idées politiques suite à la tuerie contre “Charlie hebdo” et les attentats qui en feront suite. Est-ce une fiction ou un documentaire ? Le naturel y est si incroyable que la caméra semble absente. Initié avec “Boyhood” ou “Brothers”, cet exercice cinématographique est encore si rare qu’il est déconseillé de passer à côté. “Adolescentes” est une chronique légère, touchante et extrêmement sincère.
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" Adolescentes " plébiscite par la critique est un documentaire coup de cœur.En effet nous suivons le quotidien de deux amies inséparables de 13 à 18 ans dans leur quotidien et transformation jour à jour qui m'a rappelé de nombreux souvenirs d'adolescent qui peut parler à chacun d'entre nous et qui parfois se révèle être émouvant , ce documentaire c'est aussi l'occasion de revivre des événements qui ont marqué l'histoire de la France ses cinq dernières années . Une réussite .

La France est en perpétuelle mutation, non pas seulement pour ce que les conflits sociaux ou encore ses ambitions sur la scène internationale génèrent. C’est avant le portrait d’une nation, celle d’aujourd’hui et celle de demain, qui cultive un désir d’émancipation et de liberté. Trois ans après « Les Invisibles », sublime et bouleversante fable d’un amour de tous les âges, Sébastien Lifshitz cristallise l’adolescence de deux jeunes filles, dont la vitalité reflète tout le portrait d’une génération qui a dû grandir dans la colère de ceux qui les ont précédés. Sur ces cinq années de communion, entre la caméra du cinéaste et l’intimité de cette enfance révolue, impossible de ne pas y trouver l’écho de Richard Linklater, avec sa fiction « Boyhood » quelques années plus tôt. La mise en place d’un tel suivi permet donc le mûrissement des personnalités, jusqu’à en attraper des nuances qui nous parviennent au cœur ou en invoquant astucieusement cette madeleine de Proust qui nous rend si nostalgiques et mélancoliques. Le documentaire ne cache pas ses ambitions de toucher un public reconnaissant d’éveiller des souvenirs, tandis que la seconde partie laissera l’adolescent songeur, face à ses réflexions quotidiennes, face à un mal-être, son bien-être et cette douleur morale, qui ne demande qu’à trouver la paix et l’éclosion spirituelle.

Mais hors de question de s’arrêter à des généralités qui ne font foi qu’à travers le jugement ou autres croyances. Ce qui nous est donné, c’est un message concret, qui interpelle indirectement les hautes sphères d’une société qui finalement impacte peu sur cette période de transition, où chacun et chacune cherchent à se trouver une identité et des perspectives à défendre, quitte à ce que ce soit encore flou. Nous naviguons autour de cette idée, de nos jours, où l’aboutissement est une priorité parentale, mais également une bienveillance mal interprétée ou mal communiquée. Anaïs et Emma font ainsi appel à leur sensibilité et les mettent en avant dans un environnement d’émerveillement et pourtant hostile. Cette réalité tranche avec de nombreux témoignages directs, qui peuvent parfois manquer de pertinence si la narration ne suit pas. Ici, Lifshitz l’utilise justement afin de compléter son observation révélatrice. L’amitié de ces amies connaît un renouvellement permanent des enjeux et leur regard sur la société française les place comme des ambassadrices à ne pas sous-estimer.

Toutes les personnalités sont les bienvenus dans cette analyse qui accentue la distance entre Emma et Anaïs, que l’on finit par suivre presque séparément dans leur vie respective. S’engagent alors des interactions ludiques auprès de leurs parents, mais surtout auprès de leurs mères plus protectrices et possessives. Mais c’est d’abord le milieu social qui les différencie et l’immersion dans leur cellule familiale nous ramène à une relation de transmission complexe, en plus des parcours scolaires qui bifurquent. Il y a tellement de possibilités pour décrire ce que l’on imagine des archétypes. Ici, il n’y en a pas. Plus de frontières pour ces modèles qui ne sont pas conformes à la construction de ces vies, proches de la nature, proche de la confusion. Cependant, il restait de la place pour plus le hors champs, notamment dans la brutalité des images d’archives, dont la justesse fut trouvée quelques instants plus tard. Et même si l’on trouve les bonnes limites à l’exploration sexuelle, le développement de cette thématique dans la sphère publique et privée se greffent correctement aux caractères introverties et extraverties des jeunes femmes.

D’une certaine manière, l’éclat de Lifshitz est de rendre cet effet miroir plus convaincant et pertinent, au risque de perdre du dynamisme dans ce qu’il cherche à étaler dans le temps. Mais ce facteur justifie toute sa force à ce parcours initiatique et authentique de la jeunesse. Son documentaire redonne ainsi la parole aux mineurs, en âge d’apprendre et de comprendre dans quoi ils s’embarquent. On ne s’embourbe pas dans une fatalité où la construction de la maturité importe peu, car chaque vote compte et le film nous rappelle qu’un engagement politique fait partie de notre culture. « Adolescentes » invite chaque spectateur et donc chaque témoin de cette portion de vie, qui caractérise l’âme des jeunes adultes, à rester disponible dans l’accompagnement de ces demoiselles, dans leurs tourments, leurs premiers amours, leurs chutes, leurs crises et leurs délivrances. Il s’agit de trouver la bonne approche, la bonne distance et les bons gestes pour faire vivre son monde, comme celui de Brive et de son lac de Miel, qui resteront à jamais graver dans l’imaginaire d’une période solaire et décisive.

Ce documentaire à la limite de la fiction est vraiment une petite merveille. Suivre deux adolescentes durant 4 ans vers le passage adulte est touchant et émouvant. Nous sommes vraiment impressionnés sur la manière dont ces jeunes filles arrivent à garder leur naturel dans des situations familiales ou intimes qui demanderaient de la distance. Mais être témoin de l'évolution de ces "héroïnes" est vraiment marquant. Il est dommage que leur parcours s'éloignent l'une de l'autre très rapidement dans le déroulement du film. En dehors de ça, c'est une belle réussite.

« Adolescentes » s’apparente à un « Boyhood » à la française avec ces deux adolescentes filmées pendant cinq ans, sauf qu’ici, c’est un documentaire, pas une fiction, contrairement au métrage de Linklater ! Les jeunes filles rigolent, dansent, parlent de l’avenir, de leurs premières fois et se disputent avec leurs parents. Criant de vérité, ce film ne présente pas d’intrigue et ne donne pas de réponse, le réalisateur se contente juste de filmer ces femmes en devenir vivre leur vie et c’est tout ! Toutefois, il a l’intelligence de le faire tout en y incluant un peu de politique à travers la télévision regardée par les deux familles, sans porter de jugement. Ainsi, seront évoqués les attentats de 2015 et l’élection de Macron en 2017, tout en filmant les réactions des adolescentes, ainsi que celles de leurs parents, mais également celles de certains de leurs camarades. Autre point fort du métrage, le fait que le réalisateur ait choisi de filmer deux amies d’enfance que tout oppose a priori : l’une vient d’une famille aisée, l’autre est issue d’une classe sociale très moyenne, mais les deux gamines se disputeront avec leur génitrice avec autant d’énergie et d’incompréhension, c’est ça qui est génial ! Véritable portrait de son époque, ce long-métrage filme ainsi le quotidien de deux adolescentes qui deviennent des femmes indépendantes, sans pathos ni voyeurisme malsain. Un véritable tour de force et très beau témoignage des années 2010.