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    Réparer Les Vivants
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Réparer Les Vivants" et de son tournage !

    Au commencement

    Réparer les vivants est l'adaptation cinématographique du roman du même nom écrit par Maylis de Kerangal. C'est le co-producteur du film David Thion qui avait offert le livre à Katell Quillévéré. Cette dernière l'a dévoré en cinq heures et en a immédiatement saisi le potentiel cinématographique. La cinéaste, qui avait déjà lu deux autres romans de l'auteure, Corniche Kennedy et Naissance d’un pont, précise : "J’ai fait confiance à la puissance de mon désir, qui était au départ très instinctif, mais dont j’ai mieux compris les raisons profondes pendant l’écriture du scénario."

    "Un défi de cinéma"

    Deux raisons ont poussé Katell Quillévéré à réaliser ce film. Transformer son propre vécu de l’hôpital à l'écran et filmer le corps de manière à la fois anatomique, poétique et métaphysique. Un défi de cinéma entrant en adéquation avec sa fascination pour The Knick, la récente série de Steven Soderbergh qui raconte les débuts de la chirurgie dans le New York du début du 20ème siècle.

    Adaptation

    L'obtention des droits du roman a pris du temps compte tenu des nombreuses personnes intéressées pour en faire une adaptation. Une fois qu'elle a choisi Katell Quillévéré, l'auteure Maylis de Kerangal n'a pas participé à l'écriture du scénario mais avait un droit de regard sur l’écriture. La cinéaste explique : "Nous avons avancé très simplement dans l’écriture en nous posant des questions concrètes page après page : qu’est-ce qui est du cinéma ? Qu’est-ce qui ne peut pas en être ? Qu’est-ce qu’on garde, qu’est-ce qu’on enlève ou ajoute ?"

    Personnage plus développé

    Dans le roman, le personnage de la receveuse est moins développé que dans le film. On y sait juste que cette femme a deux fils et qu'il est question d’un ancien amant qui lui rend visite. Katell Quillévéré a fait le choix, dans le long métrage, d'être davantage du côté de la receveuse pour rendre cette histoire plus supportable. "Avec Gilles nous étions convaincus qu’il fallait qu’elle ait un trajet sentimental qui la renvoie à son envie de vivre, quasiment de renaître avec ce nouveau cœur. Et aussi à l’histoire d’amour naissante de Simon. Quelque chose se transmet aussi à cet endroit. C’est le cœur d’un amoureux qu’elle reçoit."

    Hôpital désaffecté

    Katell Quillévéré et son équipe ont tourné dans une aile d’hôpital désaffectée qui a été réaménagée pour les besoins du film. Le tournage s'est ainsi déroulé dans un endroit où des gens avaient été malades ou ont trouvé la mort. Un choix qui avait pour but d'imprégner le film d'une certaine authenticité.

    Authenticité

    Katell Quillévéré et le scénariste Gilles Taurand ont passé beaucoup de temps à l’hôpital et rencontré énormément de professionnels. Ils ont aussi assisté à une greffe du cœur en compagnie des acteurs qui allaient jouer un rôle en chirurgie et du directeur de la photographie Tom Harari"J’ai besoin de me nourrir du réel pour éventuellement ensuite m’en écarter. Les scènes de bloc opératoires sont extrêmement véridiques sur les gestes, la chronologie des opérations. C’était essentiel, sur un plan de pure véracité, que le film soit irréprochable sur le corps médical qu’il représente. La beauté et les défis de ces métiers sont fascinants et j’avais à cœur de les transmettre", avance Quillévéré.

    Photographie

    Pour la photographie, Katell Quillévéré, le chef opérateur Tom Harari et le chef décorateur Dan Bevan se sont inspirés des peintures de Caravage et de certains films de David Cronenberg, comme Faux semblants. L'objectif était d’atteindre la frontière entre trivial et sacré et raconter "qu’une greffe est à la fois quelque chose d’ultra matériel qui relève de la plomberie et de la couture et en même temps de la magie pure", selon la réalisatrice.

    Appartenir à un tout

    Avec ce film, Katell Quillévéré voulait aussi raconter l’ampleur des moyens mis en œuvre par toute une communauté pour sauver une seule vie. "L’idée qu’une communauté mette tout en œuvre pour qu’une vie se prolonge est très belle et je voulais montrer comment cela s’organise : affréter un avion, prévoir des taxis, des flics, des chirurgiens de pointe". La cinéaste a ainsi cherché à donner forme à un film humaniste qui redonne la sensation d'appartenir à un tout.

    Côté BO

    Le très prolifique compositeur Alexandre Desplat a créé trois thèmes pour Réparer les vivants. Katell Quillévéré explique à ce sujet : "Le premier lié à l’élan vital apparaît pour la première fois lors de la rencontre amoureuse sur le funiculaire. Il revient ensuite lors des retrouvailles amoureuses entre Claire et son amie, puis à la toute fin quand le cœur se remet à battre. Ce thème incarne la thématique du don au sens de l’amour. Le deuxième thème, plus sombre et souterrain est lié au deuil et à la perte. Il arrive peu de temps après que les parents aient appris que leur enfant est mort et il revient à la fin de la première partie à l’hôpital, quand ils sont tous les trois sur le lit. Ce thème est aussi là pour accompagner les moments de passage : du présent à un souvenir, de la première à la deuxième partie. Et puis il y a un thème plus tendu, lié au voyage du cœur à partir du moment où il est extrait du corps de Simon pour aller rejoindre celui de Claire."

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