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Jean-Claude L
46 abonnés
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3,0
Publiée le 2 mars 2017
Un bon film ou l'on peut voir combien dans les années 1900 il était difficile pour une jeune femme de vouloir faire accepter ses choix de vie et surtout reconnaître ses talents de peintre à voir
Paula Modersohn-Becker a été la première femme artiste-peintre à se voir consacrer un musée du côté de Brême. spoiler: Morte prématurément, comme elle l'avait anticipé , sa vie fut un combat constant contre les quolibets et les moqueries dans l'Allemagne du début du XXe siècle. Le portrait de fiction que lui consacre Christian Schwochow fait tout pour s'éloigner du biopic traditionnel. L'artiste y est peinte comme un rebelle résolue, gaie malgré les épreuves, amoureuse d'un mari qui ne la satisfait pas. Il manque à Paula un soupçon de fluidité pour être le grand film que l'on espérait. Le film avance par touches impressionnistes mais l'on reste un peu à distance de cette femme insaisissable, en dépit du joli jeu d'actrice de Carla Juri.
Voilà un film dont le sujet est très intéressant mais dont la réalisation l'empêche d'atteindre des sommets : un peu trop académique et, surtout, trop "mollasonne", ce qui étonne de la part du réalisateur de l'excellent "De l'autre côté du mur". Cela étant, les personnages de "Paula" sont tels que l'on peut faire fi de ces réserves. Il y a d'abord la peintre Paula Modersohn-Becker, née en 1876, remarquablement interprétée par l'actrice suisse Carla Juri et dont Marie Darrieussecq a écrit la biographie il y a 2 ans : "Etre ici est une splendeur". Une femme vive et drôle, qui, dans le milieu très macho de la peinture, s'efforce de trouver sa voie en s'écartant de l'académisme qu'on lui enseigne. Concernant son attirance pour Paris et la vie artistique de la capitale française, le film a pris quelque licence par rapport à la vérité historique. En effet, ce n'est pas un séjour qu'elle y fit, abandonnant son mari à l'occasion, ce sont 3 séjours que Paula effectua à Paris, 3 séjours beaucoup plus courts que ce que laisse voir le film : le premier au début de 1901, le deuxième en 1903, après son mariage avec Otto Modersohn, le troisième en 1905, . Un personnage intéressant que cet Otto Modersohn : peintre également, il arrive à se montrer moins macho que ses collègues de Worpswede, la figure la plus caricaturale en la matière étant (dans le film, peut-être pas dans la réalité) Fritz Mackensen. le professeur de Paula lors de ses débuts dans la peinture. En permanence attiré par le destin des femmes de caractère et ayant envisagé dans sa jeunesse de faire de la peinture son métier, Christian Schwochow ne pouvait pas passer à côté de sa compatriote Paula Modershn-Becker, une femme qui vendit très peu de tableaux de son vivant mais qui, aujourd'hui, est la seule peintre à avoir, à Brême, un musée qui lui est entièrement consacré.
C’est un beau portrait un peu romancé cela dit. L’épanouissement de son art passe avant tout par la libération de sa personne: chercher à être elle-même. Le film insiste beaucoup sur sa féminité. Peut-être influencé par les nombreux nus féminins qu’elle peignait. Triste fin précoce pour cette artiste modeste dans son être. Joli film.
Avec Paula, le réalisateur allemand Christian Schwochow réussit un petit exploit : signer un film hyper-académique sur un personnage qui a fait souffler un vent de modernité effrontée sur son époque.
Le film est photographié comme une publicité pour des yaourts bio (paysages enneigés, feuilles mortes et Paris de carton-pâte) et la mise en scène est d'une platitude abyssale, si je puis dire.
Le film ne tire donc son intérêt que du charmant portrait qu'il dessine de la fabuleuse artiste peintre Paula Modersohn-Becker, décidément très à la mode en ce moment (cf le livre de Marie Darrieussecq, Etre ici est une splendeur, et l'exposition au Musée d'Art Moderne en 2016). La pétillante actrice Carla Juri prête ses traits avantageux à la jeune Paula.
Le film a une autre qualité : il montre, fait assez rare, la véritable peinture de Paula se faire à l'écran, et d'une façon assez réaliste et convaincante. Le talent, la vocation, cet irrésistible élan qui pousse à peindre et à peindre encore est assez subtilement montré.
Entre ses qualités attachantes et quelques défauts (les décors sonnent parfois faux, certains personnages secondaires sont ridiculement traités), je ne sais pas trop si je dois vous conseiller Paula. Pour ma part, c'est l'intérêt pour les personnages qui a attisé mon plaisir : le film propose notamment un portrait édifiant de Rilke.
Proche d’une certaine forme d’académisme, le film de Christian Schwochow cherche systématiquement la belle image pour retranscrire l’époque du début du 20ème siècle. C’est sans doute dommage car cela ne traduit pas vraiment l’aspect totalement révolutionnaire de cette femme qui a osé rompre les habitudes conventionnelles de son époque, aussi bien sur le plan personnel que sur le plan pictural. Heureusement, les acteurs sont formidables et permettent de passer outre l’aspect très classique de l’ensemble. Pour nous, spectateurs français qui ignoraient jusqu’alors l’existence de cette artiste allemande peu connue chez nous, le métrage permet de mieux appréhender le personnage, ainsi que son œuvre qui est largement montrée. On peut ainsi rapprocher le film de Séraphine, même si le métrage de Martin Provost était plus original dans sa forme. Le réalisateur allemand parvient tout de même à créer une certaine émotion et le final, assez dramatique, emporte vraiment l’adhésion. Bref, si le film ne constitue pas un biopic exceptionnel, il a au moins le mérite de nous faire découvrir une artiste en avance sur son temps, ainsi qu’une femme de caractère.
Touchant de voir une artiste en avance sur son temps, et sa difficulté de perçer dans le milieu de l'art. On voyage en Allemagne et dans le Paris de l'époque, avec des personnages en costume. Intéressant.