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    Emily Dickinson, A Quiet Passion
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    Yves G.
    Yves G.

    1 461 abonnés 3 488 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 7 mai 2017
    Emily Dickinson (1830-1886) est une des plus grandes poétesses américaines. Terence Davies (1945-), un des plus grands réalisateurs britanniques contemporains, raconte sa vie.

    Il y a deux façons de réaliser un biopics. La première, la plus classique, est de suivre son héros tout au long de sa vie en en narrant les rebondissements. La seconde, qu’on voit de plus en plus souvent, par réaction sans doute avec le classicisme de la première, est de se focaliser sur un de ses épisodes ("Django", "Jackie", "Neruda" pour ne citer que quelques exemples récemment sortis sur les écrans

    Terence Davies est un réalisateur trop classique pour ne pas choisir la première option. Le problème est que la vie d’Emily Dickinson fut dépourvue de tous rebondissements. Du berceau au tombeau, elle vécut entre les quatre murs douillets de la résidence familiale d’Amherst dans le Massachussets. Elle ne se maria jamais. Elle se consacra nuit et jour à son art. Quelques uns de ses poèmes furent publiés de son vivant ; mais elle n’atteint la gloire qu’après sa mort.

    La bande-annonce m’avait induit en erreur. Sur une musique exaltante, elle annonçait une histoire passionnante. En lieu et place, j’ai eu droit à une purge interminable de plus de deux heures. Métronomiquement, deux types de scènes se succèdent. Dans le premier, Emily Dickinson et son père/sa sœur / sa meilleure amie dialoguent avec esprit sur la douleur d’être femme et la difficulté d’être au monde (et vice versa). Dans le second, la caméra balaie avec une lenteur exaspérante, un intérieur bourgeois éclairé à la chandelle où l’on voit Emily et sa parentèle coudre / lire / ne rien faire tandis que d’une voix off pénétrée Cynthia Nixon déclame les vers mal traduits de la poétesse.

    Que celui ou celle qui n’aura pas réprimé un bâillement d’ennui me jette la première pierre.
    dominique P.
    dominique P.

    837 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 7 mai 2017
    J'apprécie en général beaucoup les films d'époque et les films qui parlent de personnalités connues.
    Donc ce film avait tout pour me plaire normalement.
    Mais là ce film est vraiment très pénible.
    On s'ennuie ferme pendant deux heures, c'est lent, long, désagréable.
    Que de longueurs, que de palabres, que de souffrance !
    Je suis très déçue.
    De surcroît l'histoire ne montre que des désagréments, de la souffrance, des décès.
    Laurent C.
    Laurent C.

    256 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 mai 2017
    On pourrait d'emblée reprocher à ce type de long-métrage la longueur (près de deux heures), la tessiture classique et les dialogues très écrits. Or, "Emily Dickinson A Quiet Passion" est tout le contraire. Car, rappelons-le, c'est le pari risqué de retracer la vie austère et confinée d'une écrivaine, une poétesse exactement, dans une Amérique puritaine et en crise. Tout le film est accompagné de la prose peu connue de cette femme, tout autant conservatrice à la façon d'un André Gide, que mélancolique, féministe, désespérée, sévère, frustrée, ambiguë que résiliente. La mise en scène prend le temps de regarder cette femme vieillir auprès des siens, dans une maison bourgeoise, protégée des évènements du monde. La caméra visite tous les visages possibles de cette écrivaine qui se bat pour sa poésie, certes, mais aussi contre sa colère. Le format même du film retrace l'expérience du travail d'écriture, où il est question de labeur, de souffrance, de réinvention de l'art et d'un besoin infini de reconnaissance. Il faut saluer le travail du chef opérateur : la lumière, absolument sublime, permet de rendre apparents les méandres de l'âme humaine. La guerre de sécession qui déchire les Etats-Unis est montrée avec une absolue maîtrise, grâce à des photos, comme si elle se déroulait à même la demeure où vivent Emily et sa famille, à l'abri du monde. Finalement, ce "Emily Dickinson, A Quiet Passion" c'est une page de Proust que le spectateur a le plaisir de déployer dans l'intimité sombre d'un cinéma.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 4 mai 2017
    Terence Davies et un esthète. Ses films sont extraordinairement élégants et léchés, avec des décors, des costumes, et surtout des éclairages qui forcent l’admiration tout comme le maniement de la caméra. Cela peut donner Chez les Heureux du Monde qui était une admirable réussite.
    Mais il faut quand même un scénario et des dialogues qui tiennent la route… Ce n’est pas vraiment le cas dans son dernier opus. Le personnage d’Emily Dickinson n’invite pas à l’empathie et n’intéresse pas vraiment, car Terence Davies ne la fait pas vraiment vivre. L’essentiel des 2 heures du film se passent à écouter E. Dickinson discourir à ne plus finir et énoncer ses convictions sentencieuses sur tout (et rien).
    Du coup le film devient d’une austérité lente et ennuyeuse car il ne s’y passe quasiment rien : le personnage est figé d’un bout à l’autre du film sans la moindre évolution notoire, y compris dans ses relations avec son père, sa sœur, son frère, et les quelques autres personnages secondaires.
    On a donc au bout du compte un très beau film, qui n’est malheureusement que beau. Cela ne suffit pas, surtout si l’on ajoute à cela le fait que le spectateur non anglophone ne profitera guère de la beauté des nombreux poèmes d’Emily Dickinson (en voie off) dont la beauté et l’originalité sont très difficiles à rendre en français.
    Le film d'Ariane
    Le film d'Ariane

    77 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 mai 2017
    Je ne sais pas si ce cinéaste anglais vous dit quelque chose tant son œuvre discrète échappe à l’attention des médias qu’elle mériterait pourtant largement. Ce film-là n’échappe pas à la règle mais c’est, une fois encore, une merveille de profondeur et de délicatesse, un ovni, un cinéma étrange, original dans le ton comme dans le style, un peu suranné mais d’une puissance émotionnelle rare. La caméra sensible du réalisateur fait des miracles sans en avoir l’air, Ce biopic bien moins classique que son sujet pourrait le laisser craindre, est donc le portrait de la poétesse américaine Emily Dickinson, une femme ultra sensible au tempérament bien trempé qui lutta toute sa vie contre la bienséance, la bigoterie et l’hypocrisie. Résolument athée à une époque où la question ne se posait même pas, elle refusa obstinément qu’on lui dicte ses choix et qu’on la cantonne aux rôles qu’on réservait aux femmes bourgeoises du XIXe siècle : épouse et potiche. La poésie était son oxygène, sa raison de vivre, son moteur. Exigeante autant avec les autres qu’avec elle-même, elle ne supportait pas les compromissions ni la négligence, n’acceptait pas la corruption des âmes ni la médiocrité des sentiments humains. Mais cette intransigeance, aussi louable soit-elle, est rarement un gage de bonheur… Pour interpréter cet être hors-du-commun, il fallait une actrice de tempérament, à la fois solide et frémissante. Nul doute que si Dickinson avait été française c’est Huppert qui l’aurait incarnée. Mais c’est à Cynthia Nixon (vue dans « Sex and the city ») que Davies eut l’idée de proposer le rôle et elle y absolument phénoménale. Le film, au fil du récit, se concentre sur le visage de plus en plus fermé, de plus en plus douloureux de cette femme qui ne connut la gloire et la postérité qu’à titre posthume. Cette injustice rend l’épilogue plus bouleversant encore. Rythmé par les sublimes poèmes d’Emily lus en voix off, A QUIET PASSION n’a rien d’une histoire tranquille, c’est un cri déchirant qui m’a chavirée.
    Charles R
    Charles R

    51 abonnés 424 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 mai 2017
    Voici un film qui ravira les amateurs de poésie tout autant que d'un cinéma profondément maîtrisé et réfléchi dont tous les plans sont calculés au centimètre près, où tous les acteurs donnent le meilleur d'eux-mêmes, où le souci de beauté est omniprésent. C'était sans doute un fameux pari que de réaliser un film sur l'une des vies d'écrivains les moins spectaculaires qui se puissent concevoir. On connaît à peu près le destin de cette femme qui s'opposa d'abord avec une fermeté inhabituelle à son époque au puritanisme ambiant ainsi qu'à l'éducation et aux pratiques religieuses qui l'accompagnaient. On sait aussi combien la vie d'Emily Dickinson fut traversée de traumatismes qui devaient la conduire à une réclusion volontaire jusqu'à la fin de ses jours. On sait enfin combien la poésie fut le seul exutoire pour cette femme hypersensible aux menus faits d'un quotidien souvent marqué par une infinie tristesse. Et pourtant la première partie du film nous présente une jeune femme radieuse et pleine d'esprit, volontiers insolente, qui sait tenir sa place dans une société où les apparences sont reines. Mais le film s'assombrit progressivement et la figure solaire d'Emma Bell est remplacée par l'admirable Cynthia Nixon qui va prendre en charge désormais toute la douleur de la poétesse incomprise. Film à costumes comme l'on dit ? Certes, on ne saurait y couper. Mais rien de tape-à-l’œil, rien qui puisse ressembler à une reconstitution hollywoodienne. Le film de Terence Davies privilégie la vie intérieure, celle d'Emily dont le quotidien se borne à un entourage familial et à quelques amis, tantôt profondément chéris, tantôt source de déceptions voire de traumatismes. Rien ne nous est épargné du calvaire que vit physiquement et psychologiquement la poétesse. Et les dernières minutes du film peuvent sans conteste être qualifiées d'éprouvantes tant la volonté du réalisateur de cerner la souffrance et le mystère de la mort se fait explicite. Or malgré ces scènes parfois difficiles à supporter, l'esthétisme est omniprésent : chaque image est travaillée avec une précision qui renvoie à des modèles picturaux dont celui de Whistler semble l'un des plus évidents; chaque plan fait l'objet d'une virtuosité qui n'est jamais gratuite, mais toujours en accord avec cette volonté d'aller à l'essentiel en montrant combien ce monde d'Emily est limité, étroit et de plus en plus irrespirable. Mais ce film est également sonore en ce sens que l'essentiel provient des poèmes lus en voix off qui justifient la grandeur de cette femme qui parvint à s'échapper mentalement de son monde grâce à ces quatrains curieusement ponctués où se lit une attention constante aux choses, mais aussi une interrogation permanente sur le mystère de la vie. Enfin il semble essentiel de souligner la qualité des musiques qui accompagnent jusqu'au générique final ce film d'exception : de Beethoven à Charles Ives en passant par Bellini et Schubert, l'oreille a de quoi se réjouir. C'est Terence Davies qui a choisi personnellement les différents morceaux qui constituent la bande originale et l'on ne peut qu'apprécier la parfaite adéquation qui en résulte avec un film d'exception.
    desiles ben
    desiles ben

    30 abonnés 204 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 mai 2017
    L'oxymore du titre résume bien le film. Une vie en apparence sans histoire et une âme tendue comme une corde qui menace à chaque instant de se rompre sous la tension poétique et psychique. L'ambiance fait penser aux "Trois soeurs" de Tchekhov et cette vie sacrifiée sur l'autel de la poésie à Kafka refusant de se marier pour ne pas trahir la Littérature. Les acteurs sont excellents, le souffle qui passe, délicieusement éloigné de l'air du temps.
    traversay1
    traversay1

    3 575 abonnés 4 862 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 mai 2017
    "Oh, Emily, comment peux-tu te comporter ainsi ?" Cette interrogation, on l'entend plusieurs fois dans A quiet Passion car, voyez-vous, Emily Dickinson était une personne assez difficile, notamment vers la fin de sa vie, et qui avait la fâcheuse propension à dire ce qu'elle pensait en face. Emily Dickinson est au demeurant un sujet un peu ingrat pour un biopic. Elle a beau être considérée aujourd'hui comme la plus grande poétesse américaine, sa gloire n'a hélas été que posthume. Jamais mariée, Emily Dickinson exprima ses sentiments principalement par correspondance et passa le plus clair de la seconde partie de sa vie en recluse. Rien de bien spectaculaire dans cette vie surtout marquée par une créativité qui s'exprimait en rédigeant de nuit et des liens familiaux très forts. Le mystère autour de cette personnalité insaisissable dont le caractère s'aigrira avec la vieillesse, ne pouvait qu'intéresser Terence Davies, ce grand portraitiste britannique habitué des films à costumes dont il fait autre chose que des oeuvres académiques et compassées. A quiet Passion sera sans doute considéré comme ennuyeux par beaucoup, faute d'action et d'enjeux clairement définis. Le film n'est pourtant pas du tout fastidieux grâce à une construction qui respecte la chronologie tout en procédant à de larges ellipses qui laissent à deviner plutôt que d'expliquer les évolutions du comportement de la poétesse. Le film suit d'ailleurs ce cheminement : il est drôle, brillant et cinglant, au temps de la jeunesse d'Emily Dickinson, il devient sombre et austère par la suite alors que celle-ci devient asociale. A quiet Passion donne t-il envie de lire Emily Dickinson ? Pas vraiment. Mais de dévorer une biographie étoffée de celle qu'on appelait La dame blanche, certainement !
    riverainpsy
    riverainpsy

    32 abonnés 409 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 avril 2019
    Une oeuvre riche et fournie qui décidément ne peut s résumer en quelques lignes : la forme est quasi parfaite, intelligente et fine et le fond est à l'image du sujet , soit une poétesse immense , encore trop méconnue en France . Et qui résiste étonnamment à la traduction , en perdant beaucoup, mais pas l'essentiel , ce qui est rare en poésie .
    SebLefr3nch
    SebLefr3nch

    187 abonnés 687 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 11 mai 2017
    Reconnue comme une poétesse américaine majeure, Emily Dickinson était une femme hors-norme pour son époque. Et ce que souhaite montrer le cinéaste à travers ce biopic. On découvre la vie de la poétesse auprès de ses parents, de son frère et de sa soeur qu'elle ne quitta jamais, tout comme la maison où elle se renferma petit-à-petit, puis jusqu'à sa chambre. Sa volonté d'être une femme affirmée, indépendante des hommes et de la religion, l'a conduite à l'isolement qui lui-même l'a conduit à l'incompréhension des personnes qui l'entourent, comme son frère et sa soeur. Pour cela, le film est vraiment intéressant. Mais malheureusement les longueurs et les scènes se répétant alourdissent le film, le rendant par moment totalement inintéressant. La réalisation est très classique à l'exception d'une séquence expliquant le temps qui passe avec un morphing très réussi sur les visages de personnages. L'utilisation des poèmes en voix-off pour expliquer l'état d'esprit d'Emily est assez bien faite. Les acteurs ne sont pas mauvais mais on ne remarque que Cynthia Nixon qui joue à la perfection. "A quiet passion" est tout à fait le genre de film dont on aime le propos mais dont les lourdeurs finissent par nous repousser.
    PaulGe G
    PaulGe G

    109 abonnés 607 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 août 2017
    poétesse méconnue femme forte au tempérament affirmé joué a la perfection dans un film réalisé avec un soin extreme, dans des décors luxueux . très difficile au 19 ème siècle d'affirmé ses choix religieux dans un monde d'hommes , Emily force les conventions et écrit des poèmes la nuit. ce film au rythme lent et truffé de bons mots est un régal, et écouter les comédiens avec une diction parfaite est un bonheur. du vrai grand cinéma classique .
    Ninideslaux
    Ninideslaux

    80 abonnés 245 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 mai 2017
    Qu'un nombre de salles assez considérable soit réservé à la sortie d'un film plutôt austère consacré à une poétesse américaine qui est, il faut bien le dire, assez totalement ignorée en France, voilà qui fait plaisir! Voilà qui honore les distributeurs français.

    Cela dit, j'aurais aimé pouvoir être plus élogieuse en ce qui concerne Emily Dickinson, a quiet passion; certes, le film de Terrence Davies est un beau film, un film d'esthète, qui magnifie ces intérieurs bourgeois, sombres, encombrés de babioles, où l'on brode à la lumière d'une lampe; la caméra fait parfois un travelling sur 360 degrés.... mais il apparaît un peu long, parfois ennuyeux et, s'il nous donne à voir quelque trente cinq ans de vie de la poétesse, il ne nous apprend pas beaucoup, en fait, sur ce qu'elle était réellement. Normalement, après un tel film, on devrait se précipiter dans la première librairie venue pour acheter un recueil de l'auteur, non? C'est le but, non?

    Emily naît dans une de ces familles très respectables, très respectées qui ont construit sur le plan politique et législatif, les Etats Unis. Le père est avocat (il finira sénateur). La famille est pieuse et unie. Il y a une magnifique peinture du père, Edwards, homme moral, homme religieux, homme à principes, mais en même temps, d'une grande humanité et capable d'une généreuse compréhension. Lorsque Emily veut quitter sa pension religieuse; lorsqu'elle décide de ne plus fréquenter régulièrement l'église, Edwards respectera toujours sa volonté. Bien qu'il réprouve qu'une femme s'exhibe, c'est lui qui servira d'intermédiaire avec le directeur d'une gazette pour que les poèmes de sa fille soient publiés. Et puis, en vrai chrétien, il est contre l'esclavage. Il estime que l'on se doit de parler toujours poliment aux domestiques......Notons que Keith Caraddine a toujours autant d'allure que lorsqu'il était Duellist.... Quel plaisir que de le retrouver!

    La mère, dépressive, maladive se tient plus à l'écart, mais on est quand même frappés par le côté fusionnel (excessivement fusionnel?) de cette famille. Les deux filles ne se marieront pas; le garçon, Austin, exercera son métier d'avocat en habitant avec son épouse dans la maison d'à côté... Quand les parents disparaîtront, la fratrie va encore se resserrer, même si la découverte de l'adultère d'Austin apparaît insupportable à la chaste Emily.

    Emily s'occupe de la maison et écrit, écrit sans cesse, rien que de la poésie, de la poésie souvent sans rimes et sans pieds bien définis, de la poésie très moderne en fait! des sortes de longs haïkus, souvent ésotériques, et typiquement théosophiques, que nous entendrons récités tout au long du film. A t-elle été éprise de quelqu'un? on lui voit un attachement vif pour une jeune amie; puis, elle entretient une relation étroite avec le pasteur, un homme lui même marié.... Il semble qu'elle n'ait eu de relations qu'avec des hommes plus âgés, lui servant en même temps de mentor, comme si à travers chaque homme elle ne cherchait qu'à retrouver son admirable père... Rien n'est clair, pas plus, d'ailleurs, que ses relations avec la religion. Elle est très croyante, mais semble refuser la pratique. Ses poèmes sont plus mystiques que religieux. Bref, on la voit de très près... mais quand même de loin, cette femme, qui garde tout son mystère

    Et puis, elle va se renfermer de plus en plus, refusant de rencontrer ses admirateurs, se cloîtrant dans sa chambre, ne se vêtant plus que de blanc.... avant de mourir à 55 ans, certainement dans des circonstances très douloureuses, d'insuffisance rénale.

    On peut estimer qu'il y a eu aussi une vraie erreur de casting. On passe via un morphing d'Emma Bell, (très bien), Emily jeune fille, à Cynthia Nixon. Il parait que cette dame était un des piliers de "Sex and the City" (je n'ai jamais vu) -c'est le grand écart. Mais faire interpréter un personnage de, en gros: trente à cinquante cinq ans par une actrice qui en a soixante, avec le cou de poulet, c'est un non sens! Cela donne à la jeune Emily un côté vieillot, prématurément vieille fille qui fausse, forcément, le personnage. Là où il aurait fallu une Adjani, lorsqu'elle interprétait une soeur Brontë.... Il est toujours possible de vieillir une jeune actrice, mais Sarah Bernhard en Aiglon, ça ne passerait pas au cinéma. D'ailleurs, à part notre cher Caraddine, l'ensemble du casting est assez médiocre. Les grimaces de Duncan Duff, qui joue Austin, sont insupportables.

    Bref, c'est intéressant, c'est une belle oeuvre, mais on en attendait un peu plus...
    Didier L
    Didier L

    35 abonnés 222 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 13 mai 2017
    Dans ses plus beaux films ("Distant voices, still lives", "The long days closes", "The deep blue sea"), Terence Davies m'a toujours fasciné par son utilisation esthète de l'espace et, en particulier, des fenêtres et des portes qui ouvraient sur un avenir que chacun croyait meilleur. Mais ici, l'héroïne se complaît volontairement dans l'encadrement de la porte de sa chambre qu'elle ne franchira quasi jamais condamnant, non seulement sa vie, mais aussi tout le film dans un immobilisme ennuyeux. Si la lumière, les décors, les costumes dégagent la délicatesse habituelle aux films de Davies, la voix off, des dialogues certes piquants mais trop écrits figent le film dans une posture trop monotone. Seule Cynthia Nixon surprend par la palette de son jeu pour rendre troublant un personnage relativement antipathique et sans concession.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 14 mai 2017
    Dès les premières scènes on est surpris par la modernité des propos, par l'éducation, libre et rigoureuse à la fois, reçue par les rejetons du patriarche (Mister E. Dickinson). On est immergé, petit à petit, dans l'atmosphère paisible de la Nouvelle Angleterre, dans un grand pays déchiré dans une guerre atroce. Mais on assiste, surtout, à la destinée réservée aux femmes de ces milieux : le mariage, être une bonne compagnie et une bonne épouse, suivre les prescriptions religieuses.

    C'est au sein de cet espace asphyxiant que Terence Davis accompagne quelques femmes rétives à cette forme de vie. Emily Dickinson est celle qui reste le plus fidèle à la rébellion vis-à-vis de sa condition. Elle compose avec sa vie comme elle compose ses poèmes, dans la minutie et l'intensité.

    Difficile pari de restituer l'esprit d'une personne dont l'oeuvre est essentiellement nourrie "de l'intérieur". Mais Terence Davis l'a fait. Les interprétations, les décors, et avant tout la musique et les dialogues se condensent pendant 2h, et Emily Disckinson retrouve sa "chambre à soi".
    FaRem
    FaRem

    8 657 abonnés 9 533 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 12 juillet 2017
    Après le soporifique "Sunset Song", j'ai voulu laisser sa chance à Terence Davies seulement, je n'aurais pas du... Son nouveau film n'est pas forcément mauvais, mais je suis totalement hermétique à son cinéma et j'ai de nouveau passé deux heures vraiment pénibles. Il s'intéresse à Emily Dickinson, une poétesse qui a vécu toute sa vie enfermée dans la demeure familiale et ce n'est qu'après sa mort que son travail fut réellement reconnu. Deux éléments qui ne prédisaient rien de bien palpitant puisque l'impact n'est pas immédiat et que l'on a affaire à un huis clos seulement le récit sur sa vie pouvait être intéressant ce qui n'est malheureusement pas le cas. Ce biopic littéraire qui est terriblement classique s'intéresse à des petits instants de vie qui pour la plupart n'ont rien en commun et ne se suivent pas. Le problème est que cette femme a eu une vie sans intérêt qu'elle a dédiée à son art. Elle a pourtant des envies, un besoin de s'affirmer et d'indépendance, mais cela ne va jamais plus loin que la simple idée ce qui fait que l'on assiste encore et toujours à la même chose. Le film est sur la forme élégant et les dialogues bien qu'interminables sont bien écrits, mais c'est un film vaniteux qui donne l'impression d'assister à quelque chose auquel l'on n'a pas été invité et que l'on est de trop. Bref, pour moi, c'est terriblement ennuyeux, poussif et sans intérêt.
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