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    Mean Streets
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Mean Streets" et de son tournage !

    Robert De Niro et la mafia

    Interprète d'Al Capone dans Les Incorruptibles, Robert De Niro poursuit son chemin au coeur du syndicat du crime. Il a ainsi incarné l'apprenti mafieux "Johnny Boy" Civello dans Mean streets (1973), le Parrain Vito Corleone dans sa jeunesse dans Le Parrain, 2e partie (1974), le gangster juif "Noodles" Aaronson dans Il etait une fois en Amerique (1984), l'inoubliable Jimmy Conway des Affranchis (1990), sans oublier le mafieux-rigolo et déprimé Paul Vitti, dans Mafia blues (1999) et Mafia blues 2 - la rechute (2002).

    Un projet difficile à monter

    Martin Scorsese a écrit la première version de Mean Streets en 1966 avec Mardik Martin avec qui il était à l'Université de New York. Les deux hommes ne trouvent alors personne pour financer le film. Cette première version du scénario tournait autour du conflit religieux. Martin Scorsese voulait "prendre pour personnage principal un saint qui vivrait dans un monde de gangsters." Le cinéaste ajoute : "il est intéressant de voir comment cet homme peut faire une bonne action dans un tel monde. Si quelqu'un te parle de travers, tu dois le tuer ou lui écraser le crâne. Les règles de ce monde sont aussi simples que ça. Le personnage nie cette réalité et fait la pire chose qu'il peut faire. Il essaie d'éviter toute confrontation, dispute ou le moindre problème jusqu'à ce que la situation explose."

    Après avoir fini le tournage de son premier film, Who's that knocking at my door ? avec Harvey Keitel, les deux hommes écrivent une deuxième version en essayant de corriger les erreurs de ce premier essai. Toujours personne ne veut financer le projet. Après le tournage de Bertha Boxcar produit par Roger Corman, John Cassavetes conseille à Martin Scorsese de revenir à un film plus personnel. Il reprend le scénario de Mean Streets et sur les conseils de Sandra Weintraub Roland accorde une plus grande importance au style de vie de ses personnages de Little Italy et intègre de nombreuses anecdotes inspirées de sa vie et de celle de ses amis.

    Content de Bertha Boxcar, Roger Corman propose à Martin Scorsese de produire le film. Seule condition, le cinéaste doit changer ses personnages d'origine italienne pour des afro-américains pour en faire un film de Blaxplotation, genre qui connaît quelques succès importants à l'époque. Soucieux de ne pas compromettre son projet, Martin Scorsese refuse l'offre. Roger Corman lui prêtera néanmoins l'équipe technique non-syndiquée avec qui il avait tourné Bertha Boxcar.

    Jonathan T. Taplin se montre alors intéréssé. Il produit le film mais avec un budget très limité. Mean Streets se révelera un important succès qui lance la carrière de Martin Scorsese d'un point de vue commercial et critique.

    Le style Scorsese

    On retrouve dans Mean Streets les premiers mouvements de caméras élaborés de Martin Scorsese et un style nerveux que l'on retrouvera dans ses films suivant notamment Taxi Driver. La grande majorité des scènes était storyboardée en avance. Le cinéaste voulait imprimer son énergie sur le film ena accord avec la musique et le style de vie de ses personnages. Une partie de ses choix de mise en scène est également venue de contraintes économiques. Pour tourner le plus vite possible, Martin Scorsese a choisi de tourner caméra à l'épaule. Le cinéaste n'avait pas non plus les moyens de faire des plans généraux établissant la situation géographique des personnages. Si ces derniers se déplacent, on les suit le plus souvent d'un intérieur à un autre.

    Apparitions

    Martin Scorsese fait une courte apparition dans Mean Streets. C'est lui qui tire sur la voiture où se trouve les personnages principaux sur le Brooklyn bridge. On retrouve également dans le film la mère du cinéaste, Catherine Scorsese, ainsi que David Carradine qui joue ici un alcoolique qui s'attire des problèmes dans un bar. Ce dernier était l'interprète principal de Bertha Boxcar, le film précédent de Martin Scorsese.

    Robert de Niro

    Robert De Niro a été présenté à Martin Scorsese par l'intermédiaire de Brian De Palma avec qui il avait tourné The Wedding Party, Greetings et Hi, Mom!. L'acteur était déjà un admirateur du premier long métrage du cinéaste, Who's that knocking at my door ?. Les deux hommes se sont très bien entendus tout de suite et ont collaboré par la suite à de très nombreux projets parmi lesquels Taxi Driver, New York, New York, La Valse des pantins ou Les Nerfs à vif.

    Gangsters

    Grand amateur de films de gangsters, Martin Scorsese a pensé Mean Streets comme un hommage aux films de la Warner Brothers des années trente. Le cinéaste reviendra au genre plusieurs fois par la suite avec Les Affranchis et Casino. A la différence de ses tentatives suivantes où les personnages principaux sont de vrais mafieux, Mean Streets comme, son premier long métrage Who's that knocking at my door ?, se concentre plutôt sur de jeunes délinquants de Little Italy.

    Un film autobiographique

    Martin Scorsese décrit Mean Streets comme un film autobiographique : "C'était une tentative de faire un film sur la manière dont moi et mes amis vivions à Little Italy. Il y a une dimension anthropologique ou sociologique au coeur même du projet. Charlie se sert des autres en pensant les aider. En croyant cela, il ruine tous ses efforts aussi bien envers les autres que lui-même. Quand il se bat avec Johnny dans la rue, il essaie de donner l'impression qu'il le fait pour les autres mais ce n'est qu'une question d'orgueil, le premier peché dans la bible. Ma voix est utilisée en alternance avec celle d'Harvey Keitel pendant tout le film. C'était un moyen pour moi de trouver une paix intérieur. Il est très facile de se discipliner pour aller à la messe tous les dimanches. Ca ne prouve rien. Pour moi, la rédemption ne peut venir que de la façon dont on vit et dont on se comporte avec les autres."

    Musique

    La musique tient une très grande place dans Mean Streets de l'avis même de Martin Scorsese : "J'ai utilisé la musique avec laquelle j'avais grandi. Elle faisait naître toutes ces images. Il fallait gérer le problème des droits. Certains artistes se sont manifestés des années plus tard et Warner Bros a dû les payer. Nous essayions au maximum de les contacter en amont du projet mais pas toujours avec succès. Pour moi, Mean Streets a la meilleur bande son possible parce que ce sont tous des morceaux que j'ai aimé et qui représentait notre manière de vivre. Nous n'héstions pas à garder les morceaux sur plusieurs minutes dans le film. Pour moi, Mean Streets, c'est "Jumping Jack Flash" et Be my baby"."

    Le rêve américain

    Martin Scorsese évoque un des thèmes de Mean Streets, la corruption du rêve américain : "Mean streets parle du rêve américain selon lequel tout le monde peut croire qu'il va devenir riche un jour. Si on ne peut y arriver par des moyens légaux, on trouvera d'autres moyens. Ce problème concernant les valeurs mêmes de notre société est toujours présent aujourd'hui. C'est un des thèmes que j'ai encore envie de traiter à l'avenir." Martin Scorsese aborde le même sujet en 1990 avec Les Affranchis.

    Initials "MS"

    Mean Streets a les mêmes initiales que son réalisateur, Martin Scorsese.

    Effets immédiats

    La sortie de Mean Streets eut deux effets immédiats. Après avoir vu le film, Francis Ford Coppola décida d'engager Robert De Niro pour tourner Le Parrain, 2ème partie. Ellen Burstyn et ses producteurs contactèrent Martin Scorsese pour mettre en scène Alice n'habite plus ici.

    Direction d'acteur

    Martin Scorsese décida de tourner la scène où Robert De Niro sort un pistolet à Richard Romanus à la fin du tournage. Les deux acteurs ne s'entendaient pas du tout et le réalisateur essaya de jouer sur cette animosité. Il multiplie le nombre de prises afin d'accroître la nervosité des deux interprètes pendant la scène.

    Improvisations

    Les comédiens ont d'abord pu improviser de nombreuses scènes pendant les dix jours de répétitions. Ce processus créatif s'est poursuivi dans une moindre mesure par la suite. Les scènes où Harvey Keitel et Robert De Niro se battent avec des poubelles ou discutent à l'arrière du bar ont été totalement improvisées par les acteurs pendant les 27 jours de tournage.

    New York

    Pour tourner Mean Streets, Martin Scorsese a cherché à engager des acteurs originaires de New York. Robert De Niro a grandi dans le même quartier que le cinéaste. Si les deux hommes ne se fréquentaient pas, ils se connaissaient de vue bien avant de faire du cinéma. Harvey Keitel est originaire du Bronx. David Proval, Richard Romanus et une grande partie du reste du casting sont également New Yorkais.

    Los Angeles

    Bien que l'histoire de Mean Streets se déroule à New York, seuls quelques extérieurs ont effectivment été tournés sur place. La grande majorité du travail s'est fait à Los Angeles pour des raisons économiques. C'est notamment le cas de tous les intérieurs et de quelques extérieurs comme la scène finale en voiture.

    Pistes de casting

    Deux grands acteurs américains ont été contactés pour jouer dans Mean Streets. Martin Scorsese a envoyé le script à Al Pacino. Celui n'a jamais répondu. Les producteurs du film de leur côté ont demandé à Jon Voight d'incarner Charlie à l'écran mais il refusa leur offre.

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