Malgré sa condamnation en 2010, qui lui interdit de réaliser des films durant vingt ans (et de quitter le pays), Jafar Panahi réalise avec Taxi Téhéran, son troisième film après son procès.
Taxi Téhéran a reçu l'Ours d'or au Festival de Berlin 2015. Malgré son interdiction de faire des films, Jafar Panahi était une fois de plus nommé en compétition officielle à la Berlinale.
Afin de protéger l'identité de ses passagers, Jafar Panahi n'a pas mis de générique de fin à son film.
Afin de tourner sans se faire remarquer, l’équipe a placé trois caméras dissimulées dans le taxi. N’ayant pas de place pour d’autres membres de l’équipe technique, Jafar Panahi a dû, tout seul, gérer le cadre, le son, le jeu des acteurs et son propre jeu, tout en conduisant son taxi.
C’est alors qu’il rentrait un soir en taxi que Jafar Panahi remarqua que les gens parlaient plus librement dans le véhicule. Après plusieurs trajets, le réalisateur décida de tourner son prochain film entièrement dans un taxi.
Ne pouvait pas aménager d’éclairage dans le taxi, l’équipe technique du film a construit un grand toit ouvrant pour apporter plus ou moins de lumière à la scène.
Etant interdit de tournage dans le pays, Jafar Panahi a dû faire très attention à l'intérieur et hors de son taxi. Il précise : "Je montais les images chaque soir à la maison. Ainsi, à la fin du tournage j’avais déjà un premier montage. Je faisais un back up à la fin de chaque jour de tournage et je le mettais en sécurité dans des endroits différents".
Le film a couté environ 32 000 euros, grâce à l’équipe technique et aux acteurs qui acceptèrent de travailler pour une rémunération faible. Certains comédiens travaillèrent même gratuitement.
C'est après avoir reçu une remarque d’un passager que Jafar Panahi filmait avec son téléphone sur les risques encourus par une telle pratique que le réalisateur décida de créer un docu-fiction avec des acteurs amateurs, pour ne mettre en danger aucune personne anonyme. Il explique : "Les acteurs sont tous des non-professionnels, des connaissances ou les connaissances de connaissances. La petite Hana, l’avocate Nasrin Sotoudeh et le vendeur de DVD Omid jouent leur propre rôle dans la vie. L’étudiant cinéphile est mon neveu. L’institutrice, la femme d’un ami. Le voleur, l’ami d’un ami. Le blessé vient lui de province".