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Yves G.
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3,0
Publiée le 9 février 2015
"Le prix à payer" est un documentaire québécois comme on en a déjà tant vu sur le capitalisme et ses dérives. Pas plus mauvais ni meilleur que ses prédécesseurs : "Inside Job", "The Corporation", "Let's make money", "La stratégie du chaos" ... Harold Crooks mène la charge contre les multinationales (Apple, Facebook, Google ...) qui délocalisent leur siège social vers des paradis fiscaux. Ces pratiques pas toujours illégales, mais à coup sûr immorales, saperaient la démocratie en privant l'Etat-providence de ressources et feraient le lit du fascisme. Elles pourraient être combattues par une coopération internationale accrue et une harmonisation fiscale. L'OCDE, où travaille mon vieux camarade Pascal Saint Amans, s'y emploie. Les belles âmes applaudissent à la fin du film. Je m'abstiens, gêné. Parce qu'il y a dans cette popularité de la lutte contre l'évasion fiscale de la part de cette salle, remplie de bobos parisiens qui se plaignent de matraquage fiscal et seraient ravis de payer moins d'impôts, une forme de jalousie de classes qui me dérange. Bon, c'est pas avec ce genre de commentaire personnel que je vais avoir beaucoup de Like aujourd'hui !
Ce documentaire nous concerne tous, qu'on le veuille ou non. Il n'y a pas de complot, tout est très clair: une élite fait d'énormes bénéfices en toute impunité, et la misère est programmée. La finance n'est pas au service de l'économie, elle s'autoalimente et ne profite qu'à une poignée de privilégiés habiles à contourner les lois. Si l'on ne change pas les règles du "jeu", les inégalités vont se creuser de plus en plus avec ces incessants algorythmes qui nous dépassent, certains siroteront leur cocktails dans leurs ghettos pour riches pendant que la majorité sera l'esclave de ce déséquilibre, et on court tout droit à la catastrophe globale. Ce constat ne nous incite cependant pas à la résignation. La solution n'est pas dans le repli nationaliste, mais dans la coopération européenne et internationale, et dans la prise de conscience citoyenne. Une société plus juste est possible, mais il faut que les volontés politiques s'accordent à celles des peuples. Ce film permet un déclic salutaire.
Si l'intention est louable et le document fort utile pour mettre en avant le principal problème de notre société (celui dont quasiment tous les autres découlent) à savoir les dérives du monde de la finance, il souffre en revanche d'une réalisation ratée. Il peine en effet à utiliser la mise en scene pour mettre en avant les idées importantes, trop austère, trop académique. Et c'est dommage que la forme ne soit pas plus mis en avant vu la qualité du fond. De plus le film peine parfois à vulgariser efficacement les choses et on se sent perdu. Bref, un film utile, voire indispensable, qui devrait être diffusé massivement dans tous les lycées pour sensibiliser le jeune public à une chose importante : on sait d'où viennent nos problèmes, pire, on sait comment apporter un début de réponse à ces problèmes (en taxant les transactions boursières, de façon minime, pour redistribuer un peu les richesses, et en supprimant les paradis fiscaux pour que les entreprises payent leurs impôts au même titre que les particuliers - ce qui est loin d'être le cas), mais les politiques ne font rien ! Il parait que la situation était la même avant la révolution française (1% de la population qui détenait les richesses et ne payait pas d’impôts pendant que les 99% restant, pauvres, trimaient pour les payer)... et on sait comment tout cela a fini !
Le règne de la finance et de son support privilégié, l'économie virtuelle, numérique, a ramené la pauvreté dans les pays développés à son niveau du début 20e....."Le prix à payer", pour toujours plus d'un côté (les multinationales et leurs riches actionnaires), et toujours moins de l'autre (les petites entreprises et la masse du peuple).... Un documentaire canadien (anglophone pour l'essentiel) qui n'apprend rien, mais résume la triste situation, d'interviews d'"experts" en interviews de responsables politiques, émaillées d'extraits d'audiences de commissions parlementaires qui s'indignent, mais ne font jamais rien de concret (les réformes, comme l'harmonisation fiscale internationale, restant à jamais au niveau du voeu pieux, voire de de la simple déclaration démagogique). C'est heureusement assez court, car fort monotone dans le traitement (même si quelques efforts, y compris humoristiques, comme le "Double Irlandais", ou un ou deux aperçus "citoyens", comme avec le pompier de Chicago). Tout est légal ("l'évitement" fiscal), mais tout est immoral.... Vous avez dit "démocratie" ?....
Outre cette farandole de blockbusters et autres nominés aux Oscars, se trouvent de plus petites productions, méconnues voire indépendantes. Exemple parmi d'autres, Le Prix à Payer, de Harold Crooks, est un documentaire s'intéressant à l'évasion fiscale. A l'aide d'interviews d'économistes réputés et d'anciens dirigeants de filiales et autres organisations financières, se dresse petit à petit le portrait de cette pratique jugée non pas "illégale mais toujours immorale". Qu'il s'agisse d'Amazon, de Google ou encore d'Apple, tout en passant par la City londonienne ou les Iles Caïman, le sujet est abordé très objectivement et se veut très abordable. Nul besoin d'un dictionnaire de poche ou de courtiser quelques courtiers, Le Prix à Payer ne va jamais trop loin dans l'abondance d'information, tout en gardant son impartialité.
Court, efficace, pédagogique, un excellent documentaire pour les gens qui ignorent tout de l'optimisation fiscale des grands groupes, qui exploitent autant qu'ils peuvent les vides et incertitudes juridiques, au détriment de l'État social et de l'ensemble citoyens. En revanche, si vous avez déjà quelques connaissances sur le sujet, ne vous attendez pas à apprendre grand chose. Le film aborde de nombreux exemples sans jamais rentrer dans les détails techniques concrets, ce qui peut s'avérer frustrant. Les auditions des représentants des grands groupes par les commissions parlementaires manquent de contextualisation : comment les États se sont-ils rendus compte de ces énormes manques à gagner, pourquoi semble-t-on découvrir cela seulement maintenant, a-t-on voté des lois ? Le documentaire manque aussi parfois de chiffres percutants. La fin laisse un goût un peu amer : quelques solutions sont présentées (harmonisation fiscale, taxe sur les transactions financières), sans dire pourquoi ça bloque et à quel échelon. Il manque donc peut-être une partie sur le lobbyisme. En bref, Le Prix à payer se veut une introduction au sujet, objectif réussi ; mais cette approche a le défaut d'un certain manque d'approfondissement.
La forme est très académique, mais le fond est fort. Le constat est dramatique: avec la déconnexion croissante entre lieux où se font les profits et lieux où ils sont imposés, entre économie réelle et finance. Mais le film souligne également que ces problèmes remettent en cause le concept même de démocratie. Quand tout le monde n’est pas égal devant l’impôt, les menaces sur les démocraties deviennent directes. Face à cette globalisation financière, la seule réponse possible passe par une globalisation fiscale, une entente sur les taxes au niveau européen et mondial. On en est évidemment très loin. Bref, on n'est pas sorti de l'auberge. (la suite sur le blog!)
Dans un monde en crise, et en encore plus depuis 2008, Harold Crooks s'est appuyé sur le travail de l'économiste fiscaliste québécoise Brigitte Alepin (La crise fiscale qui vient, 2010) pour réaliser un documentaire limpide expliquant les mécanismes qui poussent les entreprises à "optimiser leurs impôts", comme disent leurs dirigeants, et sur les moyens légaux qui leur permettent d'économiser des milliards de dollars sur le dos des contribuables. (...) Le film de Harold Crooks est une sonnette d'alarme qui pousse les citoyens à comprendre et obliger (mais est-ce possible ?) leurs dirigeants à s'entendre sur une harmonisation fiscale.
le prix à payer est un documentaire intéressant dénoncant l'évasion fiscale de grands groupes mondiaux. c'est dommage que parfois le document s'égare dans des explications trop technique ce qui m'a fait parfois perdre le fil du documentaire.
Documentaire alarmant et édifiant du canadien Harold Crooks sur ce qui pourrait être l’enjeu majeur des années à venir, que vont devenir nos démocraties face aux enrichissements gigantesques de ces multinationales qui pratiquent l’évitement fiscal…qu’en sera-t-il de nos sociétés de plus en plus égalitaires où les écarts de revenus entre les plus riches et les plus pauvres retrouvent le niveau d’avant la première guerre mondiale…ces états qui tout en augmentant les impôts de leurs salariés, rivalisent de cadeaux fiscaux pour attirer les emplois…qui s’envoleront dès lors qu’un autre pays offrira mieux…on y apprend que la City dés la conquête normande a acquis des privilèges qui n’ont fait que prospérer pour créer cette industrie financière qui s’est étendue aux paradis fiscaux , actuelles ou anciennes colonies du Royaume-Uni….le sursaut possible…une meilleure coopération fiscale entre les pays…une généralisation de la taxe sur les transactions financières...dont ne veut pas entendre parler le Royaume-Uni !!!Le documentaire est quand même un peu convenu dans sa réalisation, des interviewes successifs d’intervenants de haut niveau, pas toujours connus et qui mériteraient d'être replacés dans le contexte de leurs responsabilités, les intervalles étant comblés par des images d’orages et de cyclones, au mieux de mer émeraude…plus une conférence télévisée qu’un vrai film, une amorce d’un débat que l'on aimerait avoir après cette projection …pas réellement de révélations mais un regroupement de tous ces maux dont on nous parle quotidiennement...
« Le prix à payer » offre une traversée du monde unique au bord d’une embarcation quatre étoiles, délivrant un message convaincant et puissant sur les magouilles liées à l’économie mondiale. Plus que réellement dénonciateur que dérangeant, le réalisateur s’immisce dans la vie politique et sociale de l’économie du secteur primaire. S’accompagnant pour cela de professionnels confirmés du territoire, il nous permet de mieux nous rendre compte de la dimension révoltante mais surtout illégale de l’atmosphère des paradis fiscaux. Et c’est pour ainsi dire le but de toute frugalité qui règne sur un monde en crise : dégager du profit et en même temps approfondir l’universelle haine animale liée au pouvoir du gain. Harold Crooks subtilise avec grand talent histoires douteuses et « idéologies » foireuses (entrepreneurs accompagnés de réponses plus que stupides alors qu’ils sont présents dans un tribunal, n’ayant l’air de ne même pas se rendre compte de la gravité de la situation). Ça fait rire et son contraire, assume toujours sur sa même lancée pour ne jamais tromper le spectateur et n’exagère pas ses propos, alors que le sujet pourrait nous y prêter. Ce documentaire est comme un homme alcoolique circulant sur une grande route la nuit, celui-ci croise un bar-restaurant mais ne commande qu’un verre d’eau… Ou un verre d’eau avec une minuscule goutte de calva en son sein, pour réveiller une sorte de… sauvagerie? Le concept de faire exprimer plusieurs professionnels du secteur privé (qui ont donc déjà vécus une expérience) qui délient leurs langues pour le pire est un véritable plaisir pour le spectateur sidéré.
Inspiré d'un livre écrit par Brigitte Alepin, ce documentaire réalisé par Harold Crooks pointe du doigt le phénomène d'évitement fiscal et ses répercussions sur la vie citoyenne. L'argumentation présentée par Le prix à payer se construit à travers divers témoignages de la part d'acteurs à la fois économique, politique ou tout simplement citoyen. Des interventions dans l'ensemble plutôt compréhensibles pour le spectateur lambda et qui nous éclairent sur les enjeux économiques qui se déroulent actuellement. Sujet captivant qui nous laissera encore un peu plus perplexe sur le monde dans lequel on vit !
Un film ou plutôt un documentaire assez confus, qui aborde trop de sujets, sans véritable trame, et qui convaincra d'abord des "militants" qui souhaitent avoir la confirmation de ce qu'ils savent probablement déjà... mais qui ne peuvent cependant que recommander aux personnes qui manqueraient d'informations sur le "système" dans lequel nous vivons d'aller voir ce film pour rejoindre ensuite celles et ceux qui travaillent dans les ONG à développer des contre-pouvoirs et des alternatives.
Une enquête approfondie sur le thème des multinationales et de l'évasion fiscale. C'est un thème souvent abordé dans des reportages télévison et le film n'amène pas grand chose de neuf. Une mise en scène dynamique mais un fonds parfois un peu didactique.
Comme le soulignent beaucoup de critiques, Le Prix À Payer est un documentaire « édifiant ». Les différents intervenants interrogés, la plupart des anciens membres du système fiscal, tiennent des propos, dans leur globalité, tout à fait accessibles et passionnants. Certaines explications sont brillantes et très instructives. Je pense notamment au parallèle fait entre notre société actuelle et celle qui était en place avant la Révolution française. Le peuple à l’époque s’était révolté contre la grande bourgeoisie et leurs privilèges. La noblesse ne payait pas d’impôt à cette époque et le peuple quant à lui se trouvait asphyxié par le poids des nombreuses taxes. Voilà une nouvelle dimension tout à fait pertinente : considérer les Google et autres Amazone comme la nouvelle noblesse du 21e siècle. Des multinationales qui se retrouvent propulsées par un modèle financier et politique que la Révolution française semblait avoir éradiqué ou alors, seulement repoussé...? Comme le démontre parfaitement Harold Crooks, il est question d’un système qui met en péril la démocratie. Vous voulez en savoir plus, vous savez ce qu’il vous reste à faire!