The Infiltrator, produit par Good Films, est l'adaptation sur grand écran de l'autobiographie de Robert Mazur, ancien agent infiltré dans les cartels de Colombie à l'époque du règne de Pablo Escobar. Une fois sur place, il avait pour mission de démanteler le système corrompu des banques. Sous la couverture d'un blanchisseur d'argent nommé Bob Musella, il a permis l'arrestation de plus de 80 personnes après une infiltration méticuleuse se déroulant sur 2 années. Le titre de l'autobiographie : The Infiltrator : infiltré dans le monde des barons de la drogue et de l’argent sale.
Bryan Cranston, qu'on a pu voir récemment à l'affiche de Trumbo, biopic centré sur célèbre scénariste du même nom, a retrouvé pour The Infiltrator le réalisateur Brad Furman, qui l'avait dirigé dans La Défense Lincoln. Le film a été tourné au début de l'année 2015 à Londres, à Paris et en Floride. Le fameux Walter White de Breaking Bad sera également un autre personnage historique, le président des USA Lyndon B. Johnson, dans All The Way de Jay Roach.
Ironie du sort, dans un épisode de Breaking Bad, Walter et Walter Jr mentionnent un livre écrit par Robert Mazur, le personnage que campe Bryan Cranston dans The Infiltrator.
Le réalisateur d'Infiltrator, Brad Furman, a déjà dirigé Bryan Cranston en 2011 dans La Défense Lincoln. Le cinéaste a très vite pensé à lui pour prêter ses traits à Robert Mazur. Il venait de briller dans la peau de Lyndon B. Johnson à Broadway quant il a été contacté : "Brad est un réalisateur qui a la passion de son travail, et qui en plus est quelqu’un de très honnête. Je lui fais entièrement confiance. J’ai besoin de sentir qu’il ne passera pas à la scène suivante sans être absolument certain d’avoir obtenu de moi la meilleure prise possible. C’est crucial pour un acteur", confie le comédien.
Bryan Cranston a passé beaucoup de temps avec le vrai Robert Mazur afin de se préparer au rôle : "Vous pouvez vous faire une opinion assez rapide de Bob mais un homme qui a passé toutes ces années dans les eaux troubles de l’infiltration doit être très prudent. Il doit être réfléchi et méthodique avant de commencer à parler. Et Bob est comme ça : prudent. J’ai beaucoup appris en lisant son livre. Et plus encore, en passant du temps avec lui et en l’observant, voir ce dont est fait un homme qui est capable de vivre une quasi schizophrénie", explique le comédien.
Le comédien John Leguizamo travaille pour la seconde fois avec Brad Furman après le premier long-métrage de ce dernier, The Take, en 2007. Il y incarne Emir Abreu, co-équipier bavard de Robert Mazur : "Brad est comme moi et, d’une certaine manière, comme Bob Mazur et Emir Abreu : il a besoin d’adrénaline", indique l'acteur.
Joseph Gilgun a dû batailler ferme pour convaincre qu'il était fait pour interpréter le rôle de Dominic. Lors du casting, Brad Furman a posé une drôle de question au comédien : "Tu as faim ?", demande le réalisateur. "Je suis affamé. Donne-moi ce rôle !", s'exclame Gilgun, qui a fini par obtenir gain de cause.
La scénariste d'Infiltrator n'est autre que la propre mère du réalisateur Brad Furman, Ellen Brown Furman. Elle a travaillé aux côtés de son fils sur l'adaptation de l'autobiographie de Robert Mazur durant plusieurs années, portant le projet à bout de bras : "Ellen, ainsi que toutes les personnes impliquées dans le processus, ont été très respectueuses de l’esprit de toute cette histoire", précise Robert Mazur.
Les comédiens d'Infiltrator ne tarissent pas d'éloges sur la performance d'acteur de Robert Mazur, qui a dû jouer un personnage durant les deux ans de son infiltration sans aucun droit à l'erreur : "Je m’émerveille de ce que requiert le véritable jeu d’acteur… parce que, dans son cas, la conséquence d’avoir raté une prise c’est la mort", affirme Benjamin Bratt. "Si je suis mauvaise dans une scène, l’équipe dit : coupez ! Et on la refait. Mais si Bob est mauvais, il se fait descendre !", ajoute Amy Ryan.
Pour recréer les décors 80's du film, Brad Furman a fait appel au chef décorateur chevronné Crispian Sallis, qui a déjà officié sur Alien 2, Gladiator, L'armée des 12 singes ou Hannibal : "Pour ce qui est de recréer les années 80 grâce aux décors, nous voulions qu’ils soient glamour et d’un certain côté un peu voyants, mais aucun de nous ne voulait qu’ils soient irréels. Même si nous adorons tous Scarface, je crois que nous avions tous conscience que nos décors ne seraient pas aussi opulents, et le personnage de Bob Mazur nous a donné raison", indique le technicien.