"Qui c'est les plus forts ?" de Charlotte de Turckheim, est une comédie inégale qui essaie de nous montrer que même dans la misère et la panade la plus totale, il y a toujours des solutions toutes trouvées pour relever la tête !
Ce message plutôt angélique fait toujours sourire, ou plutôt grincer des dents, quand on prend vraiment en compte la situation réelle de chaque personnage en place, mais ici on ne s'embarrasse de rien et comme tout est bon à être porté à l'écran, allons-y gaiement !
Au delà du débat sur la GPA, plus complexe qu'il n'y paraît, l'idée qu'une jeune femme plongée dans une galère sans fond, puisse signer un contrat avec un couple d'hommes, avocats d'affaire très riches, prêts à tout pour leur désir d'enfant, en s'engageant à ne plus revoir ce bébé qui est aussi le sien, issu de ses propres ovocytes, laisse perplexe !
En effet, l'achat ou la transaction d'un enfant contre une petite fortune en utilisant de plus la misère d'autrui, ce n'est pas si simple à avaler quand même !!!
Alors malgré le ton enjoué et léger de cette histoire, on ressort à la fois un peu inquiet et perturbé, cet angle d'approche étant plutôt discutable. ...
Pour revenir au film lui-même, après un départ où les femmes et les hommes plongés dans la précarité, sont montrés et dépeints comme des caricatures bien lourdes et schématisées car bourrées de stéréotypes, dont les paroles sont bien au ras des pâquerettes, le récit prend un peu d'épaisseur, d'intérêt et de tendresse par la complicité de Sam (Alice Pol) avec sa petite sœur, interprétée par Anna Lemarchand, toutes deux plutôt touchantes et justes dont certaines situations résonnent avec beaucoup de finesse.
Quant à Audrey Lamy, son jeu est un peu plus forcé, tout comme celui de Bruno Sanches dont le personnage Dylan en fait un peu trop dans le genre...
Charlotte de Turckheim aurait donc gagné à affiner davantage sa réalisation dont l'humour a un côté un peu gras et cliché, beaucoup trop vu, qui n'est pas le meilleur choix en soi.
De plus, la multiplicité des thèmes abordés est souvent une habitude au cinéma, et devient un fourre tout généralisé, surtout dans les comédies récentes.
Et donc le vécu et les difficultés comportementales de la petite Kim, aspect franchement intéressant et assez bien abordé méritait d'être davantage développé...
Alors plutôt bancal, mais pas désagréable sur le fond et l'esprit, on regrette toujours des erreurs un peu grossières dans la forme et le scénario qu'il semblerait à première vue, pourtant facile à éviter !
On passe donc un peu trop vite et trop simplement l'éponge sur des sujets d'actualité et de société, profonds et difficiles, réduits ici à un traitement et à un dénouement qui laissent toujours rêveur...