Housebound est un film audacieux et curieux, que je n’ai pas craint, mais qui reste souvent maladroit.
Ce qui retient l’attention, c’est bien sûr le mélange des genres, les hésitations entre le fantastique, le thriller, le polar peut-être même, la comédie, le drame social (si, si !), un mélange qui peut faire peur sur le papier, mais qui n’est pas mauvais au final. En tout cas les différents éléments s’harmonisent honorablement entre eux, avec des petites touches de chaque, notamment la comédie qui s’insinue toujours de façon parcimonieuse et bien vus. Le film sait être accrocheur aussi, même si dans le genre il est difficile de faire franchement original. En revanche, il y a des incohérences, des invraisemblances aussi, et des ellipses à la crédibilité discutable. Je peux difficilement les exposer sans révéler des moments importants du film, mais je dirai que la plupart concernent le personnage de Graeme, et dans une moindre mesure celui d’Amos. Même si le film se prend souvent au second degré, ça m’a gêné malgré tout. Et je ne parle pas de certaines ficelles scénaristiques, sans doute erreur d’un débutant.
Le casting est composé d’acteurs peu connus, mais globalement pertinents. Morgana O’Reilly trouve le ton juste, même si les évolutions de son personnage sont un peu brusques. Pour autant elle est solide et son rôle intéressant dans le genre. Elle est entourée de bons interprètes, notamment un Cameron Rhodes très remonté, et Rima Te Wiata séduit par son jeu sobre et percutant à la fois. J’ai beaucoup aimé l’interprétation dans l’ensemble, avec des personnages pour certains très classiques du genre (le voisin), mais écrits avec suffisamment de solidité, et avec des interprètes suffisamment pertinents pour n’en rien laisser paraître !
Formellement Housebound est un métrage qui recourt à l’esthétique du cinéma d’horreur, là c’est évident. Décors gothiques, photographie sombre mais avec un côté un peu trop lisse et passe-partout, musique d’ambiance assez neutre, Housebound semble prendre peu de risques, ce qui est le cas en fait. Néanmoins la mise en scène est convaincante, c’est propre, c’est un premier film qui recycle des formules un peu usées, mais qui le fait avec suffisamment d’application pour ne pas décevoir, c’est déjà cela. Il y a tout de même de vraies bonnes idées de réalisation par moment, ce qui dénote un talent en émergence ! Niveau horreur il n’y a en réalité que deux scènes qui sont vraiment sanglantes, donc il ne faut pas trop attendre niveau graphique.
Housebound n’est donc pas un grand film d’horreur, mais c’est un premier film propret, suffisamment bien fait et bien interprété pour combler une soirée d’un public pas trop initié au genre. Même si j’ai été quelque peu agacé des trous scénaristiques, je reconnais qu’il y a une franche volonté de bien faire, et surtout d’innover par le mélange des genres, ce qui comble partiellement l’impression de déjà-vu. 3.