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traversay1
3 570 abonnés
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4,0
Publiée le 23 novembre 2016
Comment adapter un roman classique comme Une vie de Maupassant ? Et pourquoi, finalement ? Impossible de rendre toute la richesse du livre quand on n'a pas 10 heures. Stéphane Brizé a choisi de trancher, de suivre Jeanne son héroïne de loin en loin dans le temps, durant 30 ans, en adoptant un point de vue radical et personnel, narrativement parlant. C'est un film détaché du roman, ambitieux, sur la fin des illusions, comme le métrage précédent de Brizé, La loi du marché. Avec son écran carré, son refus de la chronologie, ses ajouts au livre, ses flashbacks, Une vie déconcerte au début par ses partis pris, au point de parler de formalisme, mais s'impose sur la longueur et rejoint finalement la vision de Maupassant. Judith Chemla, qui est aussi chanteuse, est proprement époustouflante dans le rôle de cette femme déçue, trompée, bafouée. Une étoile est née, sans l'ombre d'un doute.
Après ce film très personnel qu’était "La loi du marché", après ses trois films consécutifs réalisés avec Vincent Lindon en tête d’affiche, Stéphane Brizé a choisi d’adapter un monument de la littérature française, "Une vie", le premier des six romans écrits par Guy de Maupassant. Un choix risqué car l’adaptation d’un roman au cinéma n’est jamais chose facile et s’avère encore plus difficile lorsqu’il s’agit de transposer à l’écran l’écriture d’un auteur comme Maupassant. On laissera les puristes récriminer et on se contentera de regarder et d’apprécier, ou non, le film. Un film pour la réalisation duquel Stéphane Brizé a fait des choix plutôt radicaux : le format 1.33, communément appelé format carré, sans doute pour montrer le côté étriqué de la vie de Jeanne Le Perthuis des Vauds, l’héroïne du roman et du film ; le décalage fréquent entre une voix off, très littéraire, et l’image ; une façon très douce d’effleurer les personnages avec la caméra ; le choix de montrer très souvent Jeanne dans des tâches d’une grande banalité, en train de jardiner ou perdues dans ses pensées ; l’utilisation fréquente de flashbacks montrant la confusion de Jeanne entre le présent et le passé ; le choix de n’utiliser que très parcimonieusement la musique pour accompagner les images : à 6 ou 7 reprises, se succèdent pendant un temps très limité deux pièces du compositeur Jacques Duphly interprétées au pianoforte par Olivier Baumont, ainsi qu’un morceau composé par ce dernier. Tout cela donne un film magnifique, finalement très fidèle à l’esprit de Maupassant et dans lequel Judith Chemla campe de façon magistrale une Jeanne restée attachée à son enfance, ne connaissant rien des réalités du monde et encaissant sans vraiment réagir les aléas de son existence.
Une purge ! Du chef d'oeuvre de Maupassant, Brizé fait une oeuvre d'un ennui soporifique, faite de petits riens, d'ellipses et d'afféteries de mise en scène, comme ce format carré pour faire style Dolan... La nuque et le dos de cette pauvre Judith Chemla pendant deux heures, c'est une vraie épreuve. N'est pas Dardenne qui veut. En plus la comédienne n'émeut pas, faute à une réalisation qui nous tient à distance.
Il faut un peu de temps pour saisir et s'adapter au rythme du film. Au final, très beau film, belle photographie et montage judicieux qui rend la narration très touchante à travers le personnage de Jeanne interprétée merveilleusement par l'incroyable Judith Chemla.
La réalisation sans fioriture du nouveau film de Stéphane Brizé est surprenante. Tant par le choix de l'image, qui emprisonne le spectateur au cœur du récit, que par l'histoire qui s'étale sur plusieurs années. Concernant son adaptation le réalisateur a déclaré : "Le roman de Maupassant impose une telle structure, le style prend tellement de place, qu'il est compliqué de s'en débarrasser. Tout en gardant la trame narrative, il faut tordre le cou à la puissance littéraire pour s'approcher d'une narration de cinéma." Il rajoute pour définir son héroïne comme une femme qui "entre dans la vie dite "adulte" sans avoir fait le deuil du paradis de l'enfance, ce moment de la vie où tout semble parfait."Un casting remarquable à la tête duquel Judith Chemla est bouleversante et magnifique. Un grand coup de cœur pour ce film et la magistrale interprétation.
" Une vie " est une film remarquable, une réussite. Adapter d'un livre aussi puissant que celui de Maupassant, en faire son interprétation sans en changer l'essence du sujet, est en soi déjà un miracle et Stéphane Brizé y arrive avec talent. Prenant le parti-pris de ne jamais filmer les actes, mais de traiter leurs dommages collatéraux provoqués par ceux-ci, Stéphane Brizé laisse au spectateur, comme pendant une lecture, son imaginaire travailler, et ce système narratif en devient d'autant plus passionnant. Autre particularité du film pour marquer la pensée de l'époque, se sont les nombreuses images que se remémore Jeanne sur son passé, sur ses bons moments. Car oui, à une époque où la mémoire matériel des choses et des gens ne pouvait se concrétiser que par le dessin, et c'est bien par sa mémoire que ses événements du passé pouvaient continuer d'exister. Une image format carré pour souligner l'enfermement, un son mono et pourtant ô combien travaillé très puissant, des comédiens qui ne paraissent pas en être, oui " Une vie " marque un renouveau dans le film d'époque en lui injectant un grande modernité.
A l'école j'avais eu à lire dans les années 80 ce roman de Maupassant et j'avais beaucoup aimé. Ce film est à la fois beau et triste, délicat et dur, émouvant et éprouvant. L'actrice principale est parfaite pour ce rôle qui lui sied à ravir.
Après l’imbuvable La loi du marché l’an passé, revoilà déjà Stéphane Brizé. Il va s’en dire que je doutais fortement. Mais j’étais très curieux de voir ce qu’il avait fait de Maupassant. Et puis le casting est de choix. Cela part plutôt mal. Pendant les dix premières minutes les personnages m’agaçaient et les images, tournées caméra à l’épaule, me donnaient le tournis. Et puis sans que je m’en aperçoive le tout est rentré dans l’ordre et j’ai complètement adhéré. La mise en scène de Brizé est aussi sèche et minimaliste que dans ses autres films, mais elle colle encore plus parfaitement à l’histoire ici. Jamais elle n’a été aussi dépouillée. Le récit est éclaté entre présent passé et futur. On y ressent autant le mouvement des saisons que la vie apparemment pas toujours drôle de la petite noblesse à la campagne au XIXè siècle, mais surtout les états d’âmes de l'héroïne. Celle-ci est jouée avec force, conviction et talent par une étonnante Judith Chemla (Camille redouble, Ce sentiment de l’été). Elle tient là un vrai premier grand rôle et elle y est formidable. Jean-Pierre Darroussin et Yolande Moreau sont très biens en parents aimants, à l’inverse de Swann Arnaud ou Finnegan Oldfield peu convaincants. Au final, Une vie s’avère être une œuvre aussi austère que bouleversante et fascinante . Une excellente surprise donc et assurément l'un des meilleurs films français de l'année. Et un Stéphane Brizé qui remonte dans mon estime et nous fait peut être penser que La loi du marché n’était qu’un accident de parcours...
Maniériste, poseur, atone, mortifère... En somme, une authentique purge ! Et le tout en format carré, pour faire auteur "moderne", of course ! Pendant le film, j'écoutais un type ronfler tranquille au dernier rang, en me disant: petit chanceux va, pourquoi ai-je bu autant de cafés avant d'entrer dans la salle.. c'est cette pauvre J.Chemla qui en aurait bien besoin de cafés, des litres même, tellement elle semble morte tout le temps... C'est pas une vie ça, sans blague
Il était évident pour nous de partir à la découverte du nouveau Brizé. Après ces précieux Mademoiselle Chambon et autre Loi du Marché, le cinéaste se lance dans l’adaptation du premier roman de Guy de Maupassant, Une Vie. Dans une Normandie de 1819 et mis en image dans une image vieillotte en format quatre-tiers le film dresse le portrait de Jeanne Le Perthuis des Vauds, petite noble influençable qui apprend le jardinage ou les jeux de société avec ses parents à la sortie du couvent. La jeune adulte va se marier et ses rêves seront rapidement rattrapés par la réalité. L’histoire imposait effectivement une mise en scène classique, mais miséricorde, pourquoi autant de lenteur. Probablement car il ne se passe rien et le spectateur frustré de s’être déplacé, va devoir attendre que les choses se bousculent. Il faudra attendre une heure pour reconnaître une tentative de cadence. Mais non, l’actrice n’émeut pas. Même Jean-Pierre Darroussin et Yolande Moreau sont ici effacés par des rôles mal écrits. Nous sommes au moins certains que nous n’aimerions pas avoir cette vie d’inertie et sans saveur. Heureusement, il y a le jardinage. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Comment peut-on massacrer ainsi le beau roman de Maupassant ? On s'ennuie. Le format 1.37 et la photo passée font penser aux téléfilms d'autrefois. Il faut que Stéphane Brizé arrête de se prendre pour un cinéaste. Les excellents mais trop rares Judith Chemla, Swann Arlaud, Nina Meurisse et Clotilde Hesme font ce qu'ils peuvent pour sauver ce ratage.
Stéphane Brizé consacre le chef d'oeuvre littéraire de Maupassant en lui donnant un nouveau souffle grâce à une lecture contemporaine et osée. Avec un découpage refusant la facilité du conte linéaire, le réalisateur sème les souvenirs de Jeanne, tels des cocons lumineux confrontant la vie rêvée de cette jeune aristocrate trop protégée aux maux de la réalité. Cette disparition de l'innocence est mise en scène de manière intimiste et intelligente : la perception du passé et du présent, entremêlés tout au long du long-métrage, accompagne la vie de la protagoniste, magnifiquement interprétée par une Judith Chemla bouleversante. Le format minimaliste choisi par Brizé nous plonge avec plaisir dans le cocon et la psyché idéaliste de Jeanne, touchant à notre propre perception de la vie.
Une oeuvre majeure de Stéphane Brizé, une nouvelle fois suprenant d'inventivité et de prouesse.
c'est lent, très lent. on ne ressent pas de sentiments pour ce films. j'ai vu plusieurs adaptations télévisées qui étaient mieux jouées et plus vivantes. les prises de vue sont très belles et c'est tout ce qu'on retient de ce film
Reprendre un chef d'oeuvre littéraire qui a touché des générations de lecteurs, quoi de plus dangereux pour un cinéaste, d'autant plus pour succéder à la prouesse qu'a été "La loi du marché" ?
Et pourtant, en portant à l'écran la dure vie de Jeanne, jeune fille d'aristocrates normands du XIX siècle, Stéphane Brizé signe une oeuvre lumineuse et intimiste. Le film brille par son audace (film en 1,39 ; caméra à l'épaule; décor naturels ; plans serrés) et l'intelligence de la représentation du temps (incontournable lorsque l'on prétend montrer une vie). Tout en simplicité, Brizé et son équipe peignent une toile sombre mais parsemée d'éclaircies qui donne vie au roman de Maupassant. Magnifiquement interprétée par Judith Chemla, le personnage de Jeanne nous touche, nous parle à tous et nous donne envie de nous replonger dans le roman de notre enfance.