Real Player one, c'est une oscillation permanente entre deux monde qui se découpent dans la seule filmographie de Steven Spielberg, le survival horror et son muséum de monstres (War of World, La list de Schindler, Duel, Les dents, Jurrasik park, Munich...) et le portrait de l'individu triomphant de la vieille morale conservatrice/dominante (AMistad, ET, The Panama Papers, The terminal, War Horse, Lincoln...). Ces deux rives n'offrent pas un pont très large aux passages d'idées neuves, alors Spielberg recycle les cartes qu'il a lui même distribué depuis si longtemps qu'on se pique devant l'épuisante litanie de refoulé que le réalisateur empile avec bien peu d'esprit. A force de mettre en scène des films magnifiquement écrits (ce n'est pas le cas de celui-ci), avec une pate d'Ours, on est en droit de comparer l'effort gigantesque et si apprent (qu'est ce qu'elle est spectaculaire Michael Bay ma poursuite en voiture!!) de ce Real Player One avec ces références. De WOrld Of Warcraft, à Final Fantasy en passant par Gon, DARRYL, ou Sword Art Online, que nous raconte ce curieux monsieur qui met en abîme un musée de la pop culture comme moteur de la psyché du vrai héro de son film, le geek blond qui fournissait des infos secrètes à Mulder dans X files (ou dans Indépendance Day) ? Et bien l'effet est triple. SPielberg pas fatigué de monumentaliser son Amérique et consorts (Panama Papers, Lincoln, Le Bon Gros ...) avait ce talent de faire surchaufffer le réel (les rapports familliaux de WoW, ET ou AI, mère hystérique je te hais, ou les scènes Dame du Vendredi d'Indianna Jones), se contente ici de le désactiver. Ici le réel ne représente rien, et là dès le début SPielberg rame pour croire à sa disotopie. Enjeux inexistants, rapports familiaux sacrifiés, et postiches d'adolescents révoltés jamais incarnés (ni peut être désirés). Prenez ET et l'identité très forte de ces jeunes héros et comparés les à ceux de celui-ci et on ne peut qu'être sidéré. Et à mesure que le réel est censé réapparaître, mollement, s'achemine les pires poncifs du cinéma de série B (sauver la princesse, se faire des potes révolutionnaires et benêts, punir le méchant et s'infilter chez lui, baiser la princesse (pas en groupe cette fois-ci), et regarder le Citizen Kane du film faire mystère de la réalité de sa disparition). Ainsi Naïvement deux héros se disputent le film sans jamais se contredire, puisqu'ils forment à peu près la même personne, il n'est pas fait mystère que ces deux être ne sont qu'un, et qu'il s'agit simplement de modifier le destin de l'un pour qu'il ne devienne pas l'autre, mais pourquoi ? Pour baiser la princesse voyons et gagner de la thune (mais pas trop) ! Les geeks, tonton Steven vous le dit de son imprenable Mur du Nord, le monde virtuel c'est cool mais James Bond riche c'est mieux qu'un Max Payne virtuel et maudit car à la fin tu tires ton coup. Cette morale formidable éclaire parfaitement les enjeux posés par l'infra monde qui est la (seule) pièce maîtresse du puzzle. Et là ça fait mal et c'est long, puisqu'on a le droit aux enigmes de Harry Potter, aux course poursuites d'Advent Children, à un remake caca pipi prout de Shining (cette oscillation entre déssaroi gêne -oulala Shining était donc un si grand film ???- et qu'est ce que fait mon voisin de salle en ce moment ? est pénible) et à des scènes de combats calqués sur FF12 ou Warcraft pimenté de guitare éléctrique. Pendant ce temps les gens réels qui incarnent ce combat d'avatars se battent dans la rue ou dans leur salle de bain ou en train de conduire, on pense aux nombres de mort que celà a du occasioner. L'articulation réel monde fantasmé est ici un gadget répétitif dont les enjeux ne sont ni claires ni cohérents (pourquoi les années 80/90 sont-elles si représentées, comme si le présent n'avait rien créer du passé que sa récupération, comme si l'imaginaire collectif était mort. Pourquoi sauver ce monde d'un entrepreneur pas très effrayant alors qu'il est déjà le monopole d'un steve job matiné de Mike Meyers plutôt effrayant ?), le récit pretexte recréer du ringard à la pelle, pire il permt à SPielberg d'en rajouter une couche (était-ce possible ?) dans le manièrisme mécanique, mal presque absolu d el'image de synthèsé qui imite le cinéma (et du cinéma qui imite le cinéma), devenu le mal du cinéma qui imite l'image de synthèse en la réintériorisant comme cinéma. Sacralisation de l'image dont le fond n'est qu'une autre image, elle même echo de l'image à laquelle elle est censée donnée sens, La subordination du monde physique par le monde numérique et les virtualités qu'elle concédent ne donnent lieu qu'à des scènes de vaudeville, ou chacun change de culotte et se cache dans celle du voisin. Désactivation, mais pas de réactivation. Real Player One aurait pu se terminer sur son pixel caché pour faire un peu le ménage et introduire son nouveau monde comme avènement du premier, où la vie ne se réinvente pas mais où elle se fait mystère. Il n'en est rien et au fond il n'en sera jamais ainsi, il faut eduquer les mauvaises ouailles à la bonne parole, et condamner ce monde à la loi et à la mémoire puisque l'éthique y est impossible. Le pragmatsime est un humanisme en somme. En Marche !!!