J’avais pas dans l’idée de mater ce film, Nicole Kidman et un thème qui commence à devenir trop fréquent : celui de la pauvreté en Inde, ne m’ayant pas convaincus. Mais bon, une soirée sans projet particulier, une envie de changement de mes standards habituels et on y passe 2h.
J’étais dubitatif au départ : une production Weinstein (comme quoi il savait bien choisir les films à soutenir), un thème rabâché depuis le succès de Slumdog Millionaire, une rasade de Dev Patel supplémentaire, qui commence à devenir l’étendard de Bollywood, et un saupoudrage d’apitoiement, ça alourdit pas mal un ensemble somme toute sommaire. En effet, c’est assez long pour pas grand-chose, si on enlève les atermoiements du héros on gagne 1h. Certes cela nuirait à la profondeur et au développement des sentiments d’empathie, mais on aurait moins l’impression de se perdre (but recherché du réalisateur je sais, c’est en cela que c’est un bon point également, on s’identifie à la quête ainsi mais ça reste succinct).
Bon après le thème de la quête d’identité est bien retranscrit, ça ne vient pas d’un coup et pas de coup de baguette magique pour le conclure. D’ailleurs la fin est vraiment bonne :
certes c’est un happy end, enfin plus ou moins avec la mort du frère ainé, mais insérer des images de la réalité et notamment la rencontre des 2 mamans c’est poignant et émouvant sans trop en faire.
Tout le monde joue juste, le petite est très mignon, un rythme lent donc mais qui se tient (et verse dans le contemplatif), la musique est lancinante comme il faut, les décors sont très typiques (on est transportés dans les 2 pays), ça dénonce le système d’adoption calamiteux et ça donne une leçon d’humanité, notamment avec la conception de la maternité des parents adoptifs. Toutefois je regrette que l’on n’en voit pas davantage sur l’enfance du héros en Australie, notamment l’évolution de Mantosh et sa relation avec son frère, mais c’est annexe.
Une bonne surprise en somme, pas forcément à revoir mais c’est touchant, et puis ça change des biopics habituels. Si ça s’étire pas mal et que ça tend à l’apitoiement, on se laisse porter quand même et l’effet recherché n’est pas de faire pleurer dans les chaumières. Sans être exceptionnel ça reste un thème trop rare au cinéma, où l’on pourrait innover et amener pas mal de réflexions, phénomène qui ne manquera pas d’être présent ici.