Avis sur Fantasia

Le film n'est pas dénué de poésie mais manque cruellement d'action. Au bout d'une heure, l'action n'a pratiquement progressé si ce n'est que le mélodrame est devenu encore plus larmoyant. A la leucémie du père vient s'ajouter la déchéance de la fille qui se prostitue, tombe enceinte et avorte... Je me suis ennuyé. Heureusement, la salle était climatisée...

un petit film chinois, (un petit bijou même) qui en toute discrétion, pourrait être le meilleur en terme de sensibilité vu depuis 10 ans, depuis le fameux SHOWER même......La photographie est d'une qualité extrême, et le dépaysement chinois total.....Je crois que le film se passe à Wuhan, mégapole au cœur de la chine, et le scénario ultra simple (un père atteint de leucémie est soutenu financièrement par sa famille, fils, femme, fille qui trouvent des activités).....c'est émouvant sans sensiblerie, simple , et attachant......peu de personnages, mais chacun vit une histoire différente avec de la part du metteur en scène, un souci esthétique évident où le classicisme trouve ses lettres de noblesse ( on retrouve le fameux passage à la trompette de O SOLE MIO, déjà entendu dans SHOWER et qui visiblement impressionne les chinois, face au fleuve jaune et malgré la maladie sous jacente au film , il y a quelque chose d'harmonieux dans la mise en scène.....on ne peut que conseiller de se précipiter, tant le film risque de ne pas rester à l'affiche plus d'une semaine.....

Morne ville chinoise laide et pourtant fascinante. Fantasia est à la fois poétique, en suivant un adolescent perdant son temps dans cette ville brumeuse, et très terre-à-terre, en montrant l'utilité des sécurités sociales à l'européenne. Une belle immersion.

Loin d'une Chine en pleine expansion économique, Wang Chao filme les "petites gens" victimes d'un système qui ne favorise visiblement pas tout le monde. (...) Malgré - et à cause - une mise en scène très dépouillée, le film touche par son attention à de petits détails mais finit par ne pas avoir les épaules pour supporter un sujet aussi grave, même traité avec une mélancolique poésie.

LA SUITE :

La grande ville chinoise, portuaire et industrielle, montrée dans Fantasia, est la vedette du dernier film de Wang Chao, cinéaste moins incisif que son compatriote Jia Zhangke mais pas dénué d'intérêt pour autant. Fantasia s'attache à décrire les laissés pour compte du miracle chinois, une famille unie terrassée par la terrible maladie du père. Le récit laisse cependant à désirer, trop éclaté, bourré d'ellipses, il ne parvient pas à nous attacher à ses personnages. Sans doute n'est-ce pas dû uniquement au scénario, bancal et pessimiste de bout en bout, mais aussi au manque de dynamisme d'une mise en scène qui semble aussi désabusée et défaitiste que son histoire.

Parti très fort avec le remarquable "Orphelin d'Anyang", présenté à la Quinzaine des Réalisateurs en 2001 et sorti en 2002, on a l'impression que le réalisateur chinois Wang Chao fait, depuis, des progrès à reculons ! Je n'ai jamais vu "Jour et nuit", sorti en 2005, mais "Voiture de luxe", Prix Un Certain Regard 2006, marquait déjà un très léger recul et "Memory of Love", sorti en 2009, un très, très gros recul. Le suivant, "Tian guó", n'a jamais atteint nos salles. Le dernier film de Wang Chao, "Fantasia", était de nouveau à Cannes, dans la sélection Un Certain Regard 2014. Dans ce film, après "Memory of Love" et son passage dans les milieux aisés d'une grand ville chinoise, Wang Chao revient vers le peuple chinois, ce qui est a priori alléchant. Il nous raconte l'histoire d'une famille : la mère, ancienne danseuse dans une troupe de danses traditionnelles, remariée avec un ouvrier d'une usine ayant des difficultés économiques et souffrant d'une leucémie. D'un premier mariage, elle a eu une fille et, de ce second mariage, un fils, Xiao Lin. Le traitement que doit subir son mari est très cher et la société qui l'emploie ne veut plus en payer que la moitié. Pour subvenir au besoin de la famille, cette mère de famille est obligée de cumuler 2 boulots, dont celui de vendeuse de journaux. Parfait, tout ça, se dit-on : on va apprendre plein de choses sur la Chine, sur le système de santé, etc. C'est vrai, la partie documentaire du film n'est pas inintéressante. Il règne aussi un parfum de nostalgie lorsqu'on voit 4 jeunes filles se trémousser sur une scène aux rythmes d'une musique pop occidentale : manifestement, le réalisateur regrette que les troupes de danses traditionnelles disparaissent pour laisser la place à des spectacles aussi minables. Mais question cinéma, c'est un peu le désert : le sujet est traité de façon maladroite et il y a beaucoup trop de remplissage pour pouvoir arriver à passionner le spectateur.

Des publicités titrent sur le film "une vie de chine". Voilà résumé cette chronique sociale de la classe pauvre/moyenne. Le film est extrêmement mal vu. Ce n'est pas crédible du tout, tant c'est froid et désincarné. Aucune identification possible avec aucun des acteurs. Si vous aimez les paysages de port sous la brume de la pollution, allez voir le film. Cette image nous est répétée 100 fois et procure au film un ennui abyssal. Il faut dire que les scènes durent. Je suis resté en permanence en marge du film, attendant tout le temps un rebondissement qui ne viendra jamais.

Nous étions donc deux à l'Espace Saint Michel pour commenter à haute voix ce petit film chinois en mal de spectateurs.
Sans doute le sujet est-il plombant. Une famille chinoise est confrontée à la maladie du père leucémique. La mère fait la tournée des anciens amis égoïstes, la fille se prostitue, le fils s'acoquine avec des petits mafieux.
Et la mise en scène de Wang Chao n'est pas particulièrement guillerette qui plante sa caméra à Chongqing l'immense métropole sichuanaise sur les bords du Fleuve bleu.
On peut donc, sans frais, railler ce film esthetisant. Mais on peut aussi y voir un portrait triste d'une Chine en mal de repère, à cheval entre communisme et capitalisme. Pas de quoi attirer les foules ? Peut être. Mais suffisamment pour donner à réfléchir.

Ce film est presque un documentaire qui ne devrait pas laisser indifférent . C'est l'arrière boutique du néo-capitalisme en marche , l'envers du décor de la chine moderne, l'arrière salle comble des laisser pour comptes .Et puis la nostalgie maoiste encore présente. c'est l'opposition d'une peinture terne de la classe ouvrière qui trime pour survivre avec la vitrine flamboyante des exploitants. le tout est filmé avec une bonne dose de fatalisme , non résigné mais réaliste. 2 mondes contradictoires: l'argent d'un coté, la misere de l'autre et la mort au bout. Le film ne dénonce pas forcément un systême marche ou crève que tout le monde connait plus ou moins mais le montre sans ambiguité avec tout le mauvais coté de la nature humaine (indifférence, cruauté, jalousie, corruption, débauche) mais aussi le bon (solidarité, compassion) . Force est de reconnaitre que le premier pèse bien plus que le second.

Un film rempli d'émotions. La pureté des sentiments liée à l'humilité du peuple. Très poignant sans tomber dans le mélodrame . Une scène de vie entre rêve et réalité pour survivre malgré la douleur, sans jugements nicritiques, un oeil objectif et une bonne analyse. Dommage que le public ne comprenne pas forcément les gestes symboliques et pourtant qui parlent plus que les mots.... Bravo Mr Wang !!! J'ai énormément aimé et retrouvé la vie chinoise telle qu'elle peut être encore...