Oulà, et ben on peut dire que Bernard Rose est très très loin du niveau qu’il proposait dans Candyman ou Paperhouse. Le voilà réduit à devoir filmer des séries B sans intérêt. C’est triste.
Sx Tape avait un concept sympathique, mais c’est la loose à presque tous les étages. Pour moi le seul bon point vient des acteurs. Caker Folley surtout livre une prestation très solide, incarnant avec une réelle maitrise la dérive progressive de son personnage vers la folie totale. C’est franchement très efficace, et à vrai dire c’est peut-être la seule chose, à condition d’adhérer au personnage en question qui est assez rebutant, qui vaille le coup dans Sx Tape.
Le reste en effet n’est pas du tout à la hauteur. Coté scénario il n’y a rien, c’est du vent. J’ai calculé, sur un film de 80 minutes environ, il y a 50 minutes d’exposition, c’est-à-dire pendant lesquelles on découvre un couple qui pense qu’à faire l’amour et à faire c*** les gens, et pendant lesquelles on les découvre se baladant dans une vieille clinique. On aura même droit à une deuxième balade avec des potes cette fois. Reste les trente dernières minutes me direz-vous. Et bien outre l’hystérie du personnage de Folley, il y a un peu plus d’action et un peu plus de sexe. Cela n’enlève rien au ridicule et à l’incohérence de cette dernière partie, qui vire franchement au n’importe quoi. C’était quoi alors cette scène au début ? La toute dernière scène est aussi débile que gratuite, elle arrive tellement n’importe comment qu’elle laisse complétement pantois. Bref, aucun rythme, un scénario sans queue ni tête, une fin qui ne ressemble à rien, sans parler des dialogues bêta, Sx Tape ne convainc pas.
Visuellement Rose se met au found-footage pour le pire. Si on échappe aux soubresauts courant de la caméra dans ce type de procédé qui rend vite les scènes illisibles, malheureusement Rose se limite franchement avec cette orientation, qui le pénalise vite pour installer une ambiance franchement oppressante car il n’exploite simplement pas les décors. La caméra est presque constamment figée sur le personnage de Folley, on a l’impression de suivre une quasi-interview pour l’essentiel du métrage, et ça devient vite redondant, ça évidemment impossible de créer des plans surprenants ou audacieux. La caméra est rivée à l’épaule, et puis c’est tout. Quant aux décors et à la photographie c’est très mauvais. La clinique en question ressemble à une espèce d’hangar ou d’entrepôt des plus bêtes, les lieux n’ont aucune personnalité, et c’est très dommage. Il y a un hôpital désaffecté près de chez moi, et je peux vous dire qu’il aurait eu dix fois plus d’allure que cet endroit finalement peu convaincant, se limitant à des couloirs et des pièces avec deux ou trois accessoires glauques. Il n’y a même pas une toile d’araignée ! Sinon la photographie est toute grise, bien moche, comme trop souvent dans le found-footage. Enfin, pas de scènes horrifiques, rien de rien, sauf sur la fin, avec deux scènes plus violentes, dont la scène finale qui comme dit plus haut tombe comme un cheveu sur la soupe. Là pour le coup si vous regardez le film avec un gamin il vaudra mieux couper. Sinon côté musique il n’y a absolument rien.
En clair Sx Tape est un métrage franchement raté qui mérite sa mauvaise critique. Pas digeste pour un sou, il n’a que le mérite de bénéficier de bons acteurs et surtout d’une Caker Folley surprenante. Pour le reste Bernard Rose se vautre bien dans la mouise, et j’espère pour lui qu’il saura rebondir sinon il va bien finir sur Syfy comme sa copine Mary Lambert. 1.