Ce film est présenté Hors Compétition au Festival de Cannes 2014.
Yves Jeuland axe son travail de réalisateur sur la politique et ses événements. En effet, avant Les gens du Monde, il a réalisé plusieurs documentaires dont Paris à tout prix (2000), Un village en campagne (2008) et Le Président (2010).
Lorsque Yves Jeuland s'est immiscé au sein de la rédaction politique du journal "Le Monde", l'accueil fut mitigé. Certains voulaient bien être filmés mais d'autres refusèrent. En revanche, lors de la campagne présidentielle de 2012, l'effervescence était telle que les rédacteurs ne prêtaient plus attention au réalisateur. Il explique : "Dans la rédaction, l’élection est un temps où les passions redoublent, où la fatigue gagne, où les rivalités et les tensions s’exacerbent. Un temps où l’on finit par oublier la caméra."
Yves Jeuland a filmé seul dans les coulisses du Journal pendant 68 jours sur une période de cinq mois. Les jours de tournage étaient imprévisibles et s'imposaient selon les nouvelles importantes qui arrivaient à la rédaction.
Yves Jeuland a choisi de filmer des journalistes en tandem, car le Journal est un open space où les rédacteurs travaillent seuls sur leur ordinateur. "D’où l’idée de trouver des binômes qui communiquent ensemble, échangent des idées, établissent une complicité autour d’une cravate à nouer ou d’un titre à trouver."
Yves Jeuland a puisé son inspiration musicale au sein de diverses références: "Nous avions comme référence une musique à la Jacques Tati. Et aussi la bande originale du film BRAZIL. (...) il fallait trouver la bonne distance, ne pas être trop dans le burlesque et nous avons fait intervenir une pianiste à la fin pour poser les choses, atténuer le côté cartoon", et fait de nouveau référence à Yves Montand avec sa chanson: "Sensationnel" :"Il y a toujours Yves Montand dans mes films ! Et puis je voulais terminer sur une chanson qui parle de la presse, en l’occurrence un crieur de journaux."
Yves Jeuland décida de ne pas conclure son film sur la victoire de François Hollande aux présidentielles, mais de poursuivre sur le travail des journalistes après les élections : "Si le film s’était arrêté aux résultats, on aurait eu l’impression que c’était sa conclusion et que Hollande en était le héros. D’où le choix de le prolonger au-delà, de montrer les journalistes qui continuent à travailler le lendemain, font le bilan de l’expérience newsroom."