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    Le Secret de la chambre noire
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    Laurent C.
    Laurent C.

    255 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 mars 2017
    Le cinéma japonais excelle dans l'art des fantômes. Mais cette fois, Kurosawa nous transporte dans un Japon tout autant européanisé qu'hors champs. On reconnaît pourtant notre vieil RER filmé du toit, les rues escarpées et bordées de maisons bourgeoises dans la banlieue Ouest, puis soudain, une sorte de manoir immense, totalement déconnecté du monde, hors réalité et hors temps, où un photographe s'amuse à prendre des modèles avec des appareils de début de siècle. "Le secret de la chambre noir" est un conte étrange, envoutant, où les fantômes du passé côtoient ceux de l'amour, où les morts errent et surtout où les plantes rares se perdent au détour du ruissellement des pollutions de mercure. Kurosawa a fabriqué une sorte de film hybride où le genre fantastique habite le genre sentimental et psychologique, où la cause écologique se confronte à la question de la mémoire et de l'histoire. Bref, il s'agit du coup d'un objet assez hétéroclite, hélas trop long, parfois à la limite de l'endormissement. Le spectateur regarde les personnages évoluer sans grande conviction. Pourtant les acteurs sont irréprochables. Ils pleurent quand il le faut, ils crient, ils deviennent fous. Mais tout cela manque sans doute d'unité, de rythme en tous les cas. On est loin du magnifique "Tokyo Sonata" du même Kurosawa où cette fois, le réalisateur préfère le baroque à la profondeur de ses personnages.
    Sally Ecran et toile
    Sally Ecran et toile

    62 abonnés 304 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 mars 2017
    Tahar Rahim et Olivier Gourmet côte à cote dans un long-métrage franco-belgo-japonais ? Ca a de quoi intriguer, non ? D’ailleurs, c’est sans doute parce que nous apprécions véritablement le duo de comédiens qui nous attendions tant de ce film. A-t-il été à la hauteur de nos espoirs ? Pas totalement. Avec son atmosphère proche du film « Les Autres », « Le secret de la chambre noire » suggère les choses plus qu’il ne les montre, plante une atmosphère particulière où l’on se perd, dans un premier temps, avec délice. Sauf qu’au contraire du célèbre film d’Amenabar, la surprise n’a pas vraiment lieu tant on la voit venir… Son manque de suspense et son histoire convenue gâchent une bonne partie du plaisir cinématographique. Par contre, le savoir-faire du metteur en scène Kiyoshi Kurosawa et l’exploitation qu’il fait de la photographie nous laissent bouche bée. La lumière est très étudiée, le clair-obscur formidablement amené
    poet75
    poet75

    270 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 mars 2017
    Les histoires de fantômes, au cinéma, sont assez souvent décevantes, soit parce que, par souci de véracité, elles manquent de mystère, soit, au contraire, parce qu'elles en regorgent au point de paraître grotesques. D'une manière générale, ce genre sied davantage aux britanniques qu'aux français (réputés trop cartésiens comme chacun le sait) ! Il s'agit pourtant ici d'un film français, mais réalisé par un japonais qui, pour la première fois de sa carrière, est venu planter sa caméra chez nous.
    Kiyoshi Kurosawa a déjà prouvé maintes fois qu'il excelle dans le genre du film fantastique. Il sait parfaitement doser ses films en y mettant juste ce qu'il faut d'étrangeté, ni trop ni trop peu. Pour « Le secret de la chambre noire », il a choisi un cadre qui nous est des plus familiers, celui d'une cité de la banlieue parisienne, mais c'est pour le détourner aussitôt en y dénichant une vieille maison bourgeoise qu'on ne s'attend peut-être pas à trouver là. L'homme qui s'y présente se prénomme Jean (Tahar Rahim) et il est à la recherche d'un emploi. Stéphane (Olivier Gourmet), le maître de la maison, l'engage. C'est un photographe, mais dont les recherches et les idéaux échappent totalement à la banalité. Ce que découvre Jean, dans le cabinet de curiosités de l'artiste, c'est un appareil rescapé d'un autre siècle, l'ancêtre de l'appareil photographique, une machine à faire des daguerréotypes.
    Les portraits qu'on capture par ce moyen paraissent précisément fantomatiques, évanescents, comme s'ils avaient capturé non seulement l'image corporelle mais l'âme du modèle. Pour les obtenir, il n'y a pas d'autre moyen que rester totalement immobile face à l'objectif pendant de longues minutes, ce qui exige d'être fixé à une armature évoquant un chevalet de torture. Or c'est Marie (Constance Rousseau), la propre fille du photographe, qui doit se plier à cette terrible exigence. L'épreuve est telle qu'elle en ressort parfois comme morte.
    La maison tout entière donne d'ailleurs une impression d'irréalité, impression d'autant plus forte que la demeure est habitée non seulement par le souvenir mais par la présence errante de l'épouse défunte de Stéphane. Quelle est la limite entre la réalité et l'illusion ? Qu'est-ce qui est réel ? Ce sont les questions qui viennent aux lèvres de Marie dans une de ses discussions avec Jean ?
    Dommage que le réalisateur ait cru bon de rajouter au film une histoire de tractation immobilière qui ne lui apporte pas grand chose. Le meilleur de ce long-métrage, c'est Constance Rousseau qui le donne : elle est dotée d'une beauté et d'une apparente fragilité qui conviennent à merveille à son personnage et elle donne une âme à cette histoire, oui, bien plus qu'en étant un simple modèle de daguerréotypes. 7,5/10
    Ricco92
    Ricco92

    224 abonnés 2 149 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 31 mars 2017
    Pour son premier film français, Kiyoshi Kurosawa signe une œuvre assez envoutante mélangeant drame familial et cinéma fantastique. Il arrive à introduire à un film au style purement français un univers fantomatique propre à la culture japonaise sans que le tout perde de cohérence. Un film intrigant.
    Daniel C.
    Daniel C.

    145 abonnés 721 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 mars 2017
    Un suspense qui n'en est pas un, une intrigue où l'on oscille entre le fantomatique et l'hallucinatoire. La précarité psychique de l'un déteint-elle sur l'autre ? Quel est donc ce photographe de génie, qui manie encore le daguerréotype ? Olivier Gourmet est toujours aussi talentueux, Tahar Rahim également. Quant à Constance Rousseau, elle a une beauté troublante et s'incarne dans une présence/absence troublante. Ce que l'on voit est-il un relent du passé ? Une perception de la réalité ? Une vision hallucinatoire ? Où commence le délire ? Qui est délirant ? Kiyoshi Kurosawa nous tient en haleine jusqu'au bout, mais avec une sensation de devinement de la tournure que vont prendre les événements.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 8 février 2017
    "Ce n'est pas le Japon qui est foutu, c'est toi qui ne vaut rien" est une réplique d'un personnage du film de Moratoriamu Tamako cité en exemple par Kiyoshi Kurosawa.
    Elle illustre le propos de ce réalisateur japonais contemporain qui s'intéresse à l'évolution de nos sociétés.
    Plongé dans l'univers de la région parisienne, Kiyoshi oppose l'ancien urbanisme, grosse maison bourgeoise, au développement récent et bétonné de la banlieue parisienne.
    Le sociétal est aussi représenté par la disparition des métiers manuels, ici ceux liés à la photographie argentique au profit de l'émergence de la photographie numérique.
    Adepte du Daguerréotype, ancien procédé de photographie (1851), un photographe ayant perdu son épouse cherche à la retrouver en immortalisant sa fille dans des clichés au temps de pose particulièrement longs et éprouvants.Pourquoi faire à l'ancienne, en un temps infini, ce que l'on peut faire très rapidement aujourd'hui avec les progrès du numérique ? pourrait se demander Jean, son nouvel assistant. Ce dernier, demandeur d'emploi, accepte les contraintes de ce procédé ancestral sans rechigner.
    Tout le propos du film de Kurosawa est de démontrer la déshumanisation de nos sociétés avides de profits rapides, sans lendemain.Cadrages serrés, caméra fixe et atmosphère pesante sont au rendez-vous de ce film de fantômes chers au cinéaste.Le flou entre réalité et fantastique ne permet pas de distinguer les frontières et, on oscille d'un monde à l'autre en s'interrogeant sur la finalité de cette représentation. L'actrice Constance Rousseau personnifie agréablement la modernité et la femme d'un monde disparu (19éme siècle).Son personnage est au centre de l'histoire et indique clairement que le futur de l'homme est la femme, sans elle il n' y a pas d'espoir : l'artiste ne peut vivre sans sa muse.

    La réalisation est parfaitement maîtrisée, seul le dénouement, ,à se vouloir trop explicite, gâche cette narration devenue confuse du fait d'un relâchement du scénario dans sa partie finale.
    Les compositions photographiques sont particulièrement réussies : tonalité des couleurs, des objets, des personnages et ordonnancement méticuleux des plans.
    Belle réalisation qui nous permet de revisiter l'âge des pionniers de la photographie, et de comprendre qu'une nouvelle ère détruit la précédente.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 13 juillet 2018
    Même si certaines pièces du scénario ne s'encastrent pas bien (des invraisemblances par ci par là : spoiler: la scène où Marie passe un entretien au jardin des plantes, qui est peut-être le fruit de l'imagination de Jean après tout ?
    ), qu'il y a des longueurs (surtout au centre du film), que l'histoire se perd et nous perd, il faut reconnaître à Kiyoshi Kurosawa un sacré talent de cinéaste, certains plans sont splendides, l'image est ciselée, chaque détail pensé, le cadrage, les travellings, tout y est parfait... Certaines séquences restent en nous comme les impressionnants daguerréotypes de l'histoire... Brumeux mais intéressant...
    Gfa Cro
    Gfa Cro

    53 abonnés 573 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 mars 2017
    Vu 20170317 avis 20170318

    Bien fait, film noir avec de bonnes idées.

    J ai apprécié la première demi-heure, lorsqu'on ne sait pas trop où le film va. Description de la technique photographique avec la démesure du projet de Stéphane, la botanique laisse apercevoir quelques possibilités, le film erre dans cette propriété, ce travail, cette famille, ... Touché un peu à tout et à rien à la fois, caresse ce qu'il filme.

    Suite à la scène où Marie descend l escalier, le film prend un tournant pour devenir un film noir plus classique. Stéphane ne fait quasi plus de photo, Jean a un projet, un mensonge est mis en place, ... Et le film ne m a plus intéressé à partir de la, ou peu intéressé. Peut être qu il devient trop explicite et que l' étrange au milieu devient du coup trop étrange. J ai ressenti parfois de l ennui pourtant le film avançait, c est juste que je n avais probablement pas envie de voir un film noir avec ces personnages mais plus une romance.
    Philippe C
    Philippe C

    97 abonnés 1 050 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 octobre 2021
    Un film particulièrement réussi sur le plan visuel, cadrages et lumières parfaitement maîtrisée. L'histoire, elle, balade le spectateur dans un vieux manoir de la banlieue parisienne où un photographe misanthrope réalise des photos sur daguerréotype, essentiellement de sa fille, cherchant à retrouver en elle son épouse tragiquement disparue...où pas, puisqu'elle apparaît fugacement dans la maison.
    Un jeune assistant recruté récemment apporte ses services et tombe amoureux de la jeune fille...laquelle, férue de botanique décroche un travail à Toulouse...las, une chute dans les escaliers de celle-ci va entraîner des bouleversements....et on se demande jusqu'à la scène finale si le jeune homme va réussir où non à l'épouser ou si elle a rejoint sa mère au royaume des êtres fantomatiques ou imaginaires...
    Le film est globalement lent, les personnages peu bavards, mais ce n'est pas très gênant. La gêne vient plutôt de cette affaire de promoteur immobilier qui veut acheter le manoir et son terrain et manipule le jeune assistant à cette fin, ce qui n'apporte pas grand chose et pollue inutilement le scénario
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