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    De sas en sas
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "De sas en sas" et de son tournage !

    Un film né d'une expérience

    De sas en sas est né du désir de Rachida Brakni de raconter une histoire à partir de ce qu'elle a vu lorsqu'elle a rendu visite à un proche dans la célèbre prison de Fleury-Mérogis. La cinéaste raconte avoir été frappée par l’absence d’hommes parmi les visiteurs. Elle a aussi découvert que la prison est un des derniers lieux emblématiques de la République puisque la mixité sociale et culturelle qu'on y trouve est sans équivalent.

    La peine indirecte

    Lorsqu'elle se rendait au parloir, Rachida Brakni a également remarqué à quel point les personnes ayant un proche en prison sont également punies. Elle explique : "Une mère dont le fils est emprisonné se sent coupable d’avoir échoué dans l’éducation de son enfant. Une femme dont le mari a été condamné se remet en cause d’être en couple avec un homme qui a commis un crime. D’une manière ou d’une autre, le visiteur de prison a le sentiment d’être incarcéré à son tour lorsqu’il pénètre dans la prison."

    Les surveillants

    Dans De sas en sas, les surveillants de prison ne sont pas dépeints comme les matons sadiques qu'on a l'habitude de voir au cinéma. Si Rachida Brakni était, lors de ses premières visites, comme le personnage de Nora (pensant que "les gardiens sont tous des cons"), elle a rapidement compris qu'ils sont eux aussi des personnes enfermées en proie à la même violence que celle qui touche les prisonniers. "Les gardiens gagnent très mal leur vie. L’alcoolisme, l’absentéisme, le taux de suicide sont très importants. Et leur espérance de vie est beaucoup plus faible que la moyenne", confie la réalisatrice.

    Canicule

    L'intrigue de De sas en sas se déroule lors d’une journée d’été caniculaire et Rachida Brakni s'est inspirée de la canicule de 2003 où il y avait eu un début de mutinerie à Fleury-Mérogis à cause de la chaleur insupportable. La cinéaste se souvient :

    "Les détenus avaient cassé un grand nombre de vitres pour respirer, avoir de l'air. Certains avaient même mis le feu à des matelas... Il s’agissait donc de rendre compte de ce climat tendu sans jamais l’expliquer, ni voir les prisonniers. Le pari était de montrer comment les femmes sont affectées par cette dimension irréelle, inquiétante, presque fantastique du lieu, comment elles sont insensiblement modifiées par cet état d’enfermement jusqu’à ce qu’elles-mêmes éclatent et se retrouvent dans un état grégaire. On a tourné avec deux camé ras, c’était le seul moyen pour s’autoriser à improviser et laisser de l’espace aux acteurs."

    Tournage en hôpital psychiatrique

    Comme il est impossible de tourner dans une prison, Rachida Brakni a posé ses caméras dans un hôpital psychiatrique désaffecté pour femmes à Maison Blanche (Neuilly-sur-Marne). Il s'agit d'un vaste enclos dans lequel la circulation est labyrinthique et où les couloirs sont très étroits. Elle développe : "Le lieu est configuré de telle sorte que dans chaque pièce, on sent la présence d’un regard, l’intimité n’existe pas, comme dans un panoptique. Les vitres sont opaques : on perçoit les silhouettes qui passent. Lorsqu’on est au sous-sol, on aperçoit les pieds des personnes qui marchent au-dessus de notre tête. C’est ce même sentiment d’être observé qu’on ressent dans les sas en prison."

    Parenté avec le western

    De par ses personnages écrasés par la chaleur, les rivalités, la prison du shérif ou encore le rapport entre les hommes et les femmes, De sas en sas possède un lien évident avec le western. Rachida Brakni note : "Par ailleurs, comme la sensation d’étouffement est un moteur du récit, je ne voulais pas qu’on sente d’air autour des personnages, d’où un cadrage qui enserre et écrase les personnages."

    Références visuelles

    Les références visuelles de Rachida Brakni pour De sas en sas ont été principalement photographiques. Parmi elles, le travail de Jane Evelyn Atwood sur les femmes en prison et les maisons closes l'a beaucoup marqué. Le plan-séquence de la fin où la mère et la fille sont assises sur le banc devant l’entrée des parloirs vient quant à lui d'une photo de Grégoire Korganow. La cinéaste a aussi pensé à l’univers carcéral représenté par Raymond Depardon dans certains de ses films, accordant beaucoup d'importance aux gardes, grilles, portes, etc.

    Fabienne Babe s'y connaît !

    Fabienne Babe, qui campe Marlène dans De sas en sas, s'y connaît en matière de parloirs puisqu'elle jouait la compagne du détenu Pascal Greggory dans ZonZon. Dans ce film de prison réalisé par Laurent Bouhnik, le personnage de la comédienne avoue à celui de Greggory qu'elle le trompe avec son ami Rico (également incarcéré mais bénéficiant de permissions).

    Le casting

    Les casting est composé de comédiennes professionnelles et non-professionnelles. Rachida Brakni développe : "Il n’y avait pas de hiérarchie sur le plateau. On a fonctionné comme une troupe de théâtre. J’ai rencontré Souad Flissi (Houria) dans le bar qu’elle tient. Mbaye Samb, je l’ai trouvé au fast-food de Château-Rouge, il vit dans un foyer du XVIII ème. Zita Hanrot (Nora) et Simon Bourgade (jeune surveillant), je les ai découverts au Conservatoire. Samira Brahmia (Fatma), je l’ai vue pour la première fois dans The Voice où elle venait chanter en arabe avec sa guitare. Même s’il y a un peu de moi dans chacun des personnages féminins, je les ai toutes choisies pour ce qu’elles étaient. À l’écran, vous les voyez telles qu’elles sont, elles ont été ma matière brute pour faire évoluer les personnages."

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