Alors que "Days Of Futur Past" n'était même pas encore sorti en salle, Bryan Singer projetait déjà de donner un 3ème volet à la nouvelle saga X-Men débutée par Matthew Vaughn en 2011 avec "Le Commencement", un 3ème film dont la mise en chantier a été très vite décidée au vu des 747 millions de dollars amassés par "Days of Futur Past" en 2014 (le plus gros succès économique d'un film X-Men, aventures solo de Wolverine comprit), 12ème plus gros succès de Marvel au box office mondial, dépassant ses concurrents sortis la même année : "The Amazing Spider-Man: le destin d'un Héros" et
"Captain America: le Soldat de l'Hiver".
Tandis que 2016 marque le passage du MCU dans la Phase 3 d'une manière brutale en faisant s'affronter physiquement et idéologiquement les Avengers dans "Civil War" puis, de l'autre côté, DC, qui en revient à questionner les valeurs et la définition de la Justice chez le Super Héros avec son choc des Titans : Batman VS Superman, sans oublier Deadpool qui a enfin droit à son film solo, la saga X-Men se poursuit avec son 3ème et dernier volet de la seconde trilogie : "X-Men: Apocalypse".
Comme je l'avais déjà évoqué dans ma précédente critique sur "Days of Futur Past", les X-Men...j'en suis pas forcément un grand fan dans l'âme.
J'avais trouvé la première trilogie (2000-2006) bien mais pas plus éblouissant que ça, mais heureusement, la deuxième trilogie démarrait fort et, après le très très bon "Days of Futur Past", proche de l'excellence (et certainement un des meilleurs film de science fiction sur les voyages temporels !), j'étais évidemment fort impatient d'enchaîner avec le dernier film qui s'annonçait déjà comme étant une conclusion "apocalyptique" !
"X-Men: Apocalypse", 9ème film de la franchise X-Men, toujours réalisé par Bryan Singer, nous emmène dans la suite des événements du précédents opus, après que Wolverine et Mystique aient arrêtés Magneto et, sauvés le monde à la fois dans le Présent et dans le Passé.
L'histoire commence en Egypte Ancienne, à l'époque des premiers Mutans.
Il y a plus de 3000 ans avant notre ère, au coeur d'une pyramide, se déroulait un rituel entre mutants visant à la réincarnation d'un mutant nommé "En Sabah Nur", plus connu sous le nom d' "Apocalypse" dans une enveloppe corporelle plus puissante. Mais le rituel fut perturbé par une violente mutinerie suite à laquelle, la pyramide abritant le rituel fut détruite et le corps d'Apocalypse...perdu, ensevelit sous les sables.
Mais plusieurs millénaires après, en 1983, Apocalypse réapparu. Désireux de laver ce monde impure pour en reconstruire un ou les forts s'élèvent au dessus des faibles, commence alors, dans un contexte ou la discrimination des Hommes envers les Mutants peine à s'atténuée, à constituer une armée de mutants (dont Magneto), afin de régner en maître.
Charles et les X-Men devront s'unir s'ils veulent avoir une chance face à la plus grande menace qu'ils aient eu à affronter !
Mais a-t-on réellement une chance de l'emporter contre un Dieu ? Le Super Héros est-il l'égal d'un Dieu ? Un monde qui persécute les mutants mérite-t-il d'être sauvé ? Et si Apocalypse avait finalement raison ? N'est-il pas temps que les Mutants goûtent à la Liberté ??
Voilà pour le pitch global.
Verdict : Si "Days of Futur Past" avait été salué par la critique 2 ans plus tôt, ce n'est malheureusement pas le cas "d'Apocalypse", qui a reçu des critiques mitigées de la part de la presse (2,5/5 de moyenne sur Allociné).
Pourtant à mes yeux, "X-Men: Apocalypse" est une très bonne suite à la saga X-Men, très honorable et réussie !
Quand "Avengers" rencontre "Les Aventuriers de l'Arche Perdue" et "La Momie", ça donne "X-Men: Apocalypse !!
Le scénario de ce 3ème opus est très bien construit, astucieux et intéressant.
Dans la continuité des précédents, Bryan Singer, en bon architecte, continu de bâtir solidement sa pyramide brique par brique, dans l'empire du blockbuster de Super-Héros hollywoodien !
Le scénario de ce nouvel opus est vraiment d'une grande richesse car cette fois, Singer explore vraiment les origines des mutants avec un côté mythologique !
Si encore une fois, Singer saura nous régaler comme il faut en terme d'action et d'effets spéciaux, ce que j'ai trouvé vraiment excellent dans le scénario, c'est son sous texte et les références à la mythologie égyptienne vraiment intelligemment utilisé au service des codes du blockbuster super-héroïque de SF.
Dans "Apocalypse", il y a vraiment tout une transposition/actualisation de l'Exodus (évidemment, on pensera assez souvent au cours des 2h24 du film, au fameux "Exodus: Gods and Kings" de Ridley Scott).
Tout au long du film, Apocalypse se revendique comme étant le sauveur des mutants qu'il voit comme réduits en esclavage par la société du XXème siècle.
Singer rend son antagoniste plus complexe qu'il n'y paraît en lui attribuant un but noble et sensé, le Prophète/sauveteur des Mutants tel Moïse qui se bat pour libérer les esclaves sous le joug de Ramsès (pour plus de détails, je ne saurais que trop vous recommander d'aller visionner le dessin animé "Le Prince d'Egypte" de Dreamworks). Pourtant, le personnage agit comme un tyran voulant asservir les non mutants et régner seul par la force tel le pharaon.
Donc ouais, on a peut être affaire à un film de Super-Héros Marvel, mais le scénario est là et bien plus creusé qu'il n'y paraît (oui les films de S-H ont un scénario^^).
Les personnages, même en grand nombre, demeurent bien utilisés globalement, Apocalypse est vraiment charismatique, un pharaon aux airs lointain de l'Empereur Palpatine de Star Wars, qui n'a rien à envier à Ultron. A chacune de ses apparition à l'écran, on sent bien cette aura menaçante, l'immense pouvoir de ce personnage.
Encore une fois, Singer fait bien les ponts avec les premiers films de la franchise des années 2000 en introduisant
Cyclope et Jean Grey, la découverte de Wolverine dans le labo de William Stryker (faisant lien avec X-Men 2)
, et les personnages déjà présent depuis "Le Commencement", gagnent efficacement en développement, notamment
Magneto qui, après avoir échoué à détruire le monde dans DOFP, s'est réfugié en Pologne. Magnéto est plus profond que dans les autres X-Men car ici, le personnage est affecté par la perte de sa femme et sa fille avec qui il avait tenté de reconstruire sa vie. L'ex antagoniste tourmenté par la question de la famille. Quelle est sa famille ?
Que nous reste-t-il quand on a perdu tous les êtres qui nous sont chers ?
Niveau effets spéciaux, là il y a un peu plus à dire. Clairement avec ce volet et ne serait ce que par le titre, Singer aspire constamment à la démesure dans ses scènes d'action (des fois quitte à imiter Bay ou Snyder), à faire dans le monumentalisme, dans le "pharaonique" (restons dans le thème de l'Egypte tant qu'à faire ;) ). Le problème, c'est qu'il ne va pas au bout du spectaculaire promis.
Je conçois qu'il n'ai pas voulu en faire des caisses sur les effets spéciaux au risque de noyer son scénario, néanmoins, c'est dommage car justement, il pouvait se le permettre selon moi !
Ensuite, Apocalypse
est vaincu un peu trop facilement, parce qu'il était "seul" comme le lui dit Charles Xavier....un semi pétard mouillé sur ce coup là -_-
Au bout du compte, même si Singer ne nous offre pas THE battle apocalyptique, X-Men: Apocalypse n'en reste pas moins très très bon.
Un Blockbuster de Super-Héros Marvel proposant une modernisation de la mythologie Egyptienne et de "l'Exodus" avec toujours cette thématique centrale de la discrimination Humains/Mutants en fond, Bryan Sinder nous offre ici une très bonne conclusion à la seconde trilogie !
A voir maintenant ce que nous proposeront les prochains volet dont le premier, "X-Men: Dark Phoenix", sortira en novembre 2018.