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Christoblog
816 abonnés
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4,0
Publiée le 17 novembre 2020
Profitant du partenariat Netflix / MK2, me voici parti pour explorer la filmographie de Charlie Chaplin avec un oeil neuf.
Je commence donc par le commencement, et ce premier long-métrage de 1921.
Le Kid comprend de façon compressée tout l'art de Chaplin. Il y apparaît clairement que la plupart des techniques qui feront le cinéma du siècle à venir existent déjà chez Chaplin (à l'exception des mouvements de caméra) : la variété d'échelle des plans, les divers angles de prise de vue, les trucages, les différents types d'enchaînement de séquences, l'art du montage.
Ce qui frappe également, c'est l'extrême concision et précision de chaque scène. Alors que les cinéastes modernes allongent parfois inutilement certains plans, Chaplin semble vouloir tout placer dans un minimum de temps. Cela entraîne un jeu d'une intensité incroyable de la part des acteurs qui doivent exprimer un maximum de sentiments en un minimum de temps. Chaplin s'avère être lui-même un performer hors du commun sur ce plan, évidemment : c'est une chose de le savoir, une autre de voir son visage transmettre en un éclair à notre cerveau trois ou quatre messages différents !
Le Kid parvient, grâce à son script très malin et son beau casting, à dépasser son statut initial de slapstick pour explorer les champs du mélodrame et de la critique sociale. C'est sans conteste un premier coup de force pour Chaplin.
Premier long-métrage de Charlie Chaplin, "The Kid" est un véritable chef-d'oeuvre de la comédie dramatique. Le film est à la fois très drôle et propose également des moments de très grande émotion, à l'image bien évidemment de la fameuse scène où l'enfant est embarqué par l'assistance publique. L'interprétation est magistrale, la réalisation magnifique et la musique composé par Charlie Chaplin lui-même est sublime. Une oeuvre immense que mérite d'être visionner sans modération.
Charlie Chaplin a l'image d'un humoriste de l'absurde. Dans Le Kid, c'est un drame social qui se joue, certes non dénué d'humour. Un bébé est abandonné et se retrouve pris en charge par Charlot, qui s'y attache et l'élève comme son propre fils, avec la moralité qui lui est propre. Retrouvé par sa mère, l'enfant ne veut évidemment pas être séparé du père de substitution qu'il a toujours connu. Résolument émouvant, Le Kid bénéficie d'une direction d'acteurs impeccable et d'un rythme qui n'a pas vieilli. Seule l'absence de paroles peut étonner un spectateur qui découvre ce film 100 ans plus tard, mais elle est largement compensée par l'art du cinamé muet de Chaplin. Un chef d'oeuvre.
Même si certains effets mélodramatiques se révèlent peu efficaces, datés et trop appuyés, ce moyen-métrage conserve toute sa saveur grâce à sa partie burlesque, toujours plaisante et riante, ainsi qu'à l'interprétation sans faille de Charlot évidemment mais aussi de Jackie Coogan ainsi que des seconds rôles. Chaplin traite à nouveau, avec tendresse mais justesse, de cette incertaine roue de la fortune ainsi que des rapports humains, notamment de la nécessité de vivre la solitude à deux pour lui conférer plus de légèreté et de poésie. Une nouvelle preuve de la volonté du réalisateur d'insuffler de l'espoir dans des situations a priori miséreuses et douloureuses. Un exemple supplémentaire du génie de cet artiste.
Le kid est sûrement le premier grand film de Charlie Chaplin dont Une vie de chien, un peu sur le même registre, avait annoncé celui-ci. Le kid aborde le thème de l'abandon, de l'humanisme, du manque de tolérance dans une société où la pauvreté domine et de une prise de responsabilité plus fort que son propre confort. Le film est à la fois drôle, intelligent dans son approche de la société de l'époque et très émouvant, voir à certains moments bouleversant. Accompagné par une musique sensible et recherchée, l'histoire de l'affection entre un homme pauvre et simple et un gamin abandonné est sublime. Le kid a servi d'inspirations à bien des films dont certains peu inspirés (La vie est belle de Roberto Begnini), voir à bien des oeuvres du néoréalisme italien (ceux de Vittorio de Sica). Les scènes de gag sont parfaitement travaillées (voir le berceau de l'enfant suspendu au lit de Charlot ou la scène de bagarre qui mime un combat de boxe). Brutalement, après l'humour, très vite, l'émotion rejaillit (la maladie de l'enfant). Le kid bénéficie de la belle interprétation de Jackie Coogan, très mature pour ses six ans et de Charlie Chaplin au corps toujours élastique. Le film se termine brutalement (trop ?) mais il ne pouvait verser dans une fin conformisme et niaiseuse. Un quasi chef d'oeuvre du cinéma muet qui se joue de l'imbécilité des hommes et de leur égoïsme.
Nouveaux petit-enfants, de bientot 7 et 8 ans, et rebelote pour l'initiation à Charlot. Ca marche, même s'il faut calmer quelques craintes lors de la bagarre avec le costaud, et commenter quelques "intentions" des protagonistes pour éviter des contresens liés au muet. Inoxydable DVD6 -décembre 2023
Question à l'un de mes petits-enfants, 8 ans: tu veux revoir un Charlie Chaplin? Oui. Le quel? Le kid sans hésiter (on ne l'a pas vu depuis 4 mois…). Et c'est parti pour 50 mn de pur plaisir, une durée suffisante et adaptée aux enfants pour pleurer, compatir, rire, rêver et sourire. Indémodable et authentique. La brusque conclusion, un peu bâclée, est peut-être le seul tout petit maillon faible. Et largement compensé par la musique expressive de Chaplin himself! DVD4 - août 2018 -
Près d'un siècle et pas une ride dans ce moyen-métrage. Un plaisir de le voir avec un petit-fils de 8 ans. De francs éclats de rire lors des courses poursuites et des bagarres mais aussi des larmes, de l'émotion, un peu mais pas trop. La scène de rêve avec tous les habitants habillés en anges dénote très légèrement mais dans l'ensemble Charlot réussit déjà là un film complet, avec une palette d'émotions variées. L'expression passer du rires aux larmes ne s'est jamais si mieux appliquée. DVD 3 - avril 2018
Charlie Chaplin met Charlot au service d'une cause touchante, celle des enfants abandonnés. Dans ce film la tendresse de Charlot l'emporte su rl'humour, même si les nombreux gags , pour la plupart réussis ne sont là que pour adoucir des scènes brutales : celle de la bagarre de l'enfant, ou encore du édecin et des services sociaux. Un petit regret, celui de la scène du rêve avec les anges qui dansent que j'ai trouvée inutile et bien trop kitch
Pour son premier long-métrage, Charlie Chaplin nous offre un très joli récit à la Charles Dickens. Les bons sentiments sont omniprésents mais l'humour désamorce le pathos et on s'attache très vite à cet orphelin et à son père adoptif.
Attribuer un qualificatif au "Kid", c'est mission impossible. Ce film est tout à la fois. En une petite cinquantaine de minutes, il nous fait passer par tous les états. Le rire, la tristesse, la colère et j'en passe. Et il y réussit avec une fluidité remarquable. Rien n'est forcé. Jamais. C'est une histoire simple, comme il s'en passe tous les jours, mais elle est racontée merveilleusement. Je peux affirmer qu'il s'agit là du plus beau film que j'ai jamais vu. Et je crois que ce ne serait pas un scandale que de dire que c'est probablement le plus beau film que l'on ait vu sur un écran de cinéma.
Charles Chaplin a eu une enfance marquée par la misère et sa séparation avec une mère incapable de l’élever et enfermée dans un asile psychiatrique. C’est cette jeunesse douloureuse qui est au centre de son premier très grand film : Le Kid. Si celui-ci n’est pas encore techniquement un long métrage (il ne fait qu’une cinquantaine de minutes), il réunit ce qui sera désormais sa marque de fabrique, à savoir l’union de l’humour slapstick de ses débuts et de l’émotion (renforcée par la musique qu’il composera pour le film plusieurs décennies plus tard). En effet, s’il réussit toujours brillamment à faire rire, il arrive aussi à susciter l’émotion au fur et à mesure que le film avancespoiler: : il est difficile de ne pas être ému lors de la scène d’enlèvement de l’enfant à Charlot (celle-ci a dû être écrite en référence au moment où il a été enlevé à sa mère) . La sincérité du cinéaste est évidente et on peut aisément penser qu’il signe ici son œuvre la plus personnelle. La mise en scène privilégiant l’art de la pantomime est toujours d’une perfection absolue et d’une efficacité redoutable. Ainsi, le rythme découlant de sa faible durée et l’universalité de son propos rend ce chef-d’œuvre toujours aussi appréciable de nos jours par un public peu adepte du cinéma muet. Cent ans après, Le Kid reste un chef-d’œuvre intemporel qui prouve à qui en doutait encore à l’époque qu’il n’est pas juste le roi de l’humour burlesque populaire mais bel et bien un des plus grands artistes qui ait été donné par le cinéma.
Chaplin prouve encore sa grande humanité dans ce film qui, malgré sa date de création, fait encore l'effet d'un conte merveilleux pour son spectateur, bref, qui n'a pas vieilli. Un grand film, beau, sensible, universel. L'un des meilleurs Charlot.
Un des plus beaux Chaplin. Son premier essai de long métrage réussi du coup qui passe sans accroche de la comédie au drame. Des scènes déchirantes qui bouleversent encore 100 ans plus tard. CHAPLIN était un génie c'est sur !
Avoir su manier, dès son premier long métrage, les codes propres aux comédies dites slapstick pour mettre au point l’un des films les plus bouleversants de l’histoire du cinéma est une excellente preuve du génie artistique de Charlie Chaplin. Le mélodrame liant ce clochard excentrique et ce petit orphelin qu’il a recueilli est effectivement ponctué de gags très amusants et mis à l’image avec une maestria révélatrice du talent de chorégraphe de l’humour burlesque que pouvait avoir son réalisateur. Aussi drôle que déchirant, ce chef d’œuvre du cinéma muet profite également, dans la scène onirique, de petits effets spéciaux bien fichus pour l’époque. Chaplin n’a pas peur une seconde de se faire voler la vedette par le tout jeune Jackie Coogan, inoubliable dans ce rôle qui rend d’autant plus probant le message social de cette magnifique histoire.