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    Tolkien
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Tolkien" et de son tournage !

    Dome Karukoski à la baguette

    Le réalisateur de Tolkien, Dome Karukoski, souhaite que le public voie ce film comme une escapade à l’intérieur de l’esprit inventif du jeune Tolkien. Il explique : "Je suis fan de Tolkien depuis l’âge de 12 ans. Le plus important pour moi était d’apporter à ce film toutes les émotions que j’ai ressenties en lisant ses livres. Tolkien est une merveilleuse histoire d’amour et d’amitié. C’est l’histoire d’un orphelin qui fait de ses amis une véritable famille, qui part à la guerre et tombe amoureux d’une femme qu’il aimera pour l’éternité. En même temps, le film traite de la façon dont Tolkien, dans son génie créatif, est parvenu à intégrer ces choses bien réelles que sont l’amitié, la guerre ou l’amour à des univers fantastiques incroyablement vivants."

    Tolkien défie le destin

    JRR Tolkien a vécu de nombreux drames qui ont forgé l'homme et l'écrivain qu'il est devenu. L'auteur perd son père alors qu’il n’est encore qu’un enfant. Il est ensuite arraché à son Afrique du Sud natale pour se retrouver dans une Angleterre qu’il n’a jamais connue, aux côtés de sa mère malade - celle-ci succombera du diabète à 36 ans, à une époque où l’insuline n’existe pas. À l’âge de 12 ans, John et son frère Hilary se retrouvent donc orphelins et sans un sou. Mais Tolkien parviendra toujours à défier le destin. Il devient rapidement évident qu’il est doté de dons exceptionnels, dont un rare génie pour inventer des langues, créer une mythologie et imaginer, par des mots ou des dessins, toutes sortes de créatures fantastiques. Ses compétences lui permettent d’intégrer la prestigieuse King Edward’s School de Birmingham, où sa créativité florissante s’épanouit grâce au meilleur des encouragements : un cercle d’amis fidèles sur lesquels il peut compter et qui ne cesseront jamais de le mettre au défi d’aller toujours plus loin.

    Origine du projet

    L'histoire de la jeunesse de Tolkien a tellement charmé le scénariste David Gleeson qu’il a soumis à Chernin Entertainment l’idée que quelqu’un réalise un film sur l'auteur, arguant qu’il y avait un réel potentiel. Cette proposition a sonné le début d’une extraordinaire odyssée de recherche personnelle au cours de laquelle David Gleeson s’est plongé dans l’histoire de Tolkien, au point de devenir incollable sur une période clé de la vie de l’écrivain : de son arrivée à la King Edward’s School à sa participation à la bataille de la Somme durant la Première Guerre mondiale, qui demeure l’un des conflits les plus meurtriers de l’histoire militaire britannique, jusqu’au début de sa vie avec Edith Bratt, qui allait devenir sa muse si ardemment recherchée. David Gleeson aimait particulièrement le fait que Tolkien ait d’abord appris à aiguiser sa plume au sein d’une société secrète composée d’adolescents en marge.

    Un quatuor inséparable

    En 1911, Tolkien s’associe à Robert Gilson, Christopher Wiseman et Geoffrey Smith pour créer un club secret surnommé le Tea Club and Barrovian Society (TCBS), pour débattre, échanger des idées, refaire le monde, libérer leur talent poétique et se soutenir mutuellement dans leur volonté de mener une vie pleine de sens, de courage et de créativité. Le scénariste David Gleeson déclare : "J’ai trouvé très révélateur de découvrir que Tolkien faisait partie de ce quatuor d’amis, un petit groupe qui ressemblait vraiment à une fraternité. Ils se sont tous engagés ensemble dans l’armée pour participer à la Grande Guerre. Ils étaient donc vraiment liés les uns aux autres face à d’immenses dangers, et le thème de l’alliance est devenu extrêmement cher à Tolkien au fil du temps. Passé un certain âge, Tolkien parlait très peu de sa vie personnelle et veillait absolument à la séparer de son oeuvre, mais il est impossible de ne pas faire le lien entre les deux."

    Trouver le bon réalisateur

    Une fois le projet lancé, il fallait trouver un réalisateur à l’imagination visuelle assez unique pour relever le défi. Les producteurs ont accordé leur confiance au réalisateur finlandais Dome Karukoski, dont les films précédents, Tom Of FinlandThe Home of Dark Butterflies et Lapland Odyssey ont été largement acclamés par la critique et primés à plusieurs reprises, les deux premiers ayant été officiellement proposés pour représenter la Finlande pour l’Oscar du meilleur film étranger.

    Proche de Tolkien

    Dome Karukoski se sentait très proche de Tolkien, car lui aussi a grandi sans père. Né à Chypre d’une mère finlandaise, le réalisateur n’a pas rencontré son père, américain, avant l’âge de 14 ans, il a donc pu instinctivement puiser dans la solitude de Tolkien et comprendre la puissance de la communion et de la solidarité trouvée chez ses amis du TCBS et chez Edith. Dome Karukoski explique : "Bien que je ne sois pas orphelin comme Tolkien, j’ai moi aussi grandi sans père. Voir Tolkien comme un orphelin perdu essayant de trouver son chemin a vraiment résonné en moi. Sa recherche d’amis, d’amour et de sa propre identité avait une puissance émotionnelle à laquelle je n’ai pas pu résister."

    Tolkien et la Finlande

    Étant finlandais, Dome Karukoski se sentait particulièrement lié à Tolkien, car il avait lu que l’écrivain avait appris tout seul cette langue lorsqu’il était étudiant et tenait la culture de ce pays en haute estime. Le réalisateur déclare : "Pour nous, Tolkien est presque une icône personnelle. Il était apparemment fasciné par notre langue, le finnois, et par notre mythologie, le Kalevala ; il a même écrit sa version personnelle de L’Histoire de Kullervo, qui appartient au Kalevala, la grande épopée finlandaise. Il est évident pour moi que Tolkien a emprunté des éléments à notre langue et au Kalevala pour les inclure dans ses propres légendes." Sonder les plus mystérieuses des capacités humaines présentait également un attrait irrésistible : comprendre comment l’on peut construire des mondes entiers à partir du tissu éthéré et immatériel de la mémoire, de l’émotion et de l’illusion.

    Incarner Tolkien

    Pour sortir Tolkien des pages de l’Histoire et lui donner vie de façon moderne et tangible, Dome Karukoski avait besoin de deux acteurs différents mais partageant un point commun : ils devaient être capables de permettre au public de voir les rouages de l’imagination de Tolkien. Le réalisateur raconte : "La première chose qui m’a marqué chez Nicholas Hoult, c’est son intelligence. Il faut être très intelligent pour jouer un génie comme Tolkien. La deuxième chose, c’est qu’il est très joyeux, ce qui est aussi l’une des qualités de Tolkien, qui était connu pour se déguiser en chevalier et aller faire peur aux gens à Oxford ! Nick a parfaitement réussi à incarner tout ça. Il a passé des mois à se préparer et à s’entraîner pour ressembler à Tolkien, et ce même lorsqu’il se trouvait sur le tournage du X-Men. Nick est aussi un acteur qui aime faire plusieurs prises pour une même scène, en allant toujours vers quelque chose de différent."

    Incarner Tolkien version ado

    Si Nicholas Hoult incarne le Tolkien adulte, c’est Harry Gilby, un nouveau venu au cinéma, qui incarne l’auteur durant l’adolescence. Dome Karukoski dit du jeune acteur : "Quand j’ai vu Harry pour la première fois, j’ai été frappé par le fait qu’il est presque aussi grand que Nick et qu’il lui ressemble énormément, même dans sa façon de marcher. Il a aussi cette sorte d’innocence qui, à mon sens, représente une part de ce qu’était Tolkien lorsqu’il était jeune. Je sentais qu’il faisait ressortir cette qualité ludique et enfantine que Tolkien a toujours gardée en lui." Nicholas Hoult ajoute : "Harry est un jeune acteur brillant. C’était génial de travailler avec lui et nous avons passé beaucoup de temps ensemble à apprendre à reproduire les mouvements et les manières l’un de l’autre."

    Les mentors

    Tolkien met également en vedette deux acteurs accomplis qui jouent les tuteurs et mentors de l'auteur : Colm Meaney, qui incarne le père Francis Morgan, le prêtre devenu son tuteur après la mort de sa mère, et Sir Derek Jacobi, qui joue le professeur Joseph Wright, le brillant philologue d’Oxford qui prend Tolkien sous son aile dans son exploration du monde du langage. La vie du vrai père Morgan a intrigué Colm Meaney, qui raconte : "C’était une personne fascinante qui est devenue l’ami de Mabel Tolkien, puis son mentor quand elle s’est convertie au catholicisme. C’est pourquoi il est ensuite intervenu pour veiller sur ses deux fils. À bien des égards, le père Morgan a eu une influence extrêmement positive sur Tolkien. Plus important encore, il a encouragé son instruction, conscient qu’il était extrêmement important d’aller à l’université pour un garçon sans ressources ou une famille prête à le soutenir."

    Edith, muse de Tolkien

    Si Tolkien trouve de la compagnie, de la solidarité et de l’aventure avec le TCBS, le jeune homme se découvre aussi un lien inattendu avec une résidente de la pension de Mme Faulkner, Edith Ann Bratt, une jeune étudiante talentueuse qui rêve de devenir pianiste. Au début, cette jeune femme âgée de trois ans de plus que Tolkien n’est qu’une colocataire intrigante. En 1909, les deux adolescents tombent pourtant amoureux, et cette relation sera le début de l’une des plus grandes quêtes de Tolkien. Lorsque le tuteur du jeune homme, le père Francis Morgan, juge Edith responsable de la chute de ses notes, il leur interdit de se revoir. Pourtant, même lorsqu’il apprend qu’Edith est fiancée à un autre, Tolkien continue à rêver de leurs retrouvailles. Lily Collins, qui incarne ce personnage clé, déclare : "Tolkien et Edith éprouvaient un amour, un lien si profond qu’il ne pouvait pas être brisé. Ils étaient à la fois l’échappatoire et la réalité l’un de l’autre."

    Le monde de Tolkien

    La façon dont le monde matériel qui nous entoure - d’un arbre ancien et noueux à une ferme en pleine campagne en passant par le visage d’un ami ou d’un amant – peut enflammer les imaginations les plus sauvages et les plus évocatrices se trouve au coeur de Tolkien. Souhaitant explorer comment cet enchantement fonctionne, Dome Karukoski savait qu’il devait d’abord créer une réalité très détaillée autour de Tolkien. Ce n’est qu’ensuite qu’il pourrait superposer les ombres lancinantes et les visions ravissantes qui deviendraient plus tard les fondations de la Terre du Milieu.

    3 atmosphères

    Dès le début, Dome Karukoski a vu la nature, les souvenirs d’enfance, les horreurs de la guerre et le bonheur d’une vie de famille paisible - en somme, les plus grandes influences de Tolkien - comme la base des éléments visuels du film. Il a également voulu doter le film de trois atmosphères bien distinctes : la scolarité de Tolkien est pleine de couleur et d’innocence ; la guerre apporte ensuite avec elle une obscurité tourbillonnante ; puis Tolkien émerge enfin dans la sérénité et la douce lumière de sa vie de famille.

    La caméra suit Tolkien

    Le directeur de la photographie Lasse Frank voulait que la caméra ne quitte jamais Tolkien. Le réalisateur Dome Karukoski explique : "La caméra suit toujours Tolkien et ses émotions. S’il est calmement assis, la caméra s’arrête elle aussi. S’il se déplace ou qu’il est sujet à une grande agitation, elle accompagne et amplifie ce sentiment par le mouvement. Tous les lieux ne l’ont pas permis, mais cela nous a offert cependant une expérience au plus près de nos acteurs et de notre personnage principal."

    Les décors

    Les décors devaient être dotés de ce sentiment vivant de réalité où s’immisce le rêve, de cette vision de la vie qu’aurait un écrivain en train de s’épanouir – une tâche qui incombait au chef décorateur Grant Montgomery. Ce dernier déclare : "J’ai abordé le film comme une lettre d’amour à Tolkien et à tout ce qui comptait pour lui." Bien que le film commence sur un champ de bataille, il passe rapidement à la maison d’enfance de Tolkien à Sarehole, une maison qui se révèle être la clé de voûte du ton donné à l’enfance de l’auteur. Dome Karukoski déclare : "Sarehole fut plus tard son inspiration pour la Comté, c’était donc un lieu vraiment important. Tolkien a toujours adoré les arbres qui s’y trouvaient. Nous voulions vraiment faire ressortir l’idée que ces arbres ont une vie propre dans son esprit."

    La King Edward’s School

    Le décor de la King Edward’s School, recréé dans le style victorien de l’hôtel de ville de Rochdale, dans la banlieue de Manchester, était riche de merveilles gothiques. Pour tourner les scènes à Oxford, Dome Karukoski a estimé que seuls les décors réels feraient l’affaire. Le réalisateur déclare : "Oxford n’était pas seulement le centre de la vie intellectuelle de Tolkien, c’est aussi le lieu où Edith et lui ont fondé leur famille. Nous ressentions tous quelque chose de magique à nous trouver là."

    Les costumes

    Les costumes devaient respecter ce fin mélange entre précision historique et vitalité. Dome Karukoski raconte : "Ces jeunes gens étaient tellement pleins de vie que je ne voulais pas de costumes d’époque qui auraient pu les en priver. Je voulais que les costumes aient une fluidité moderne, et Colleen a trouvé de merveilleuses façons d’y parvenir. Je suis aussi tombé amoureux de l’idée de Colleen de colorer les robes et les costumes avec la même palette de couleurs que celle utilisée par Tolkien lui-même pour ses dessins originaux." En lisant le scénario, la costumière Colleen Kelsall savait qu’elle aurait un grand défi à relever. Elle explique : "C’est une histoire divisée en quatre périodes distinctes, avec des éléments qui vont de l’univers de la guerre à celui du fantastique et de l’imaginaire. Nous avons donc commencé par faire beaucoup de recherches et avons ensuite essayé de mettre tout ce que nous avions appris dans les personnalités de ces merveilleux personnages."

    La musique

    C’est le compositeur Thomas Newman, 14 fois nommé aux Oscars pour les partitions de films tels que Le Pont des espions, SkyfallWall-E et American Beauty, qui s’est chargé de la musique originale de Tolkien. À propos de sa collaboration avec le compositeur, Dome Karukoski déclare : "Depuis l’âge de 12 ans, j’ai entendu le monde de Tolkien et la Terre du Milieu dans ma tête d’une manière très spécifique. C’était un paysage sonore éthéré et mythologique que Thomas Newman a parfaitement réussi à cerner. Nous avons travaillé sur la musique pendant près d’un an et regarder ce maître créer des mélodies avec des instruments que je n’avais jamais vus de ma vie a été une expérience inoubliable. C’était de la magie pure."

    Tolkien et la guerre

    Même dans le paysage infernal des tranchées, l’imagination de Tolkien était à l’oeuvre, alors qu’il commençait à écrire à la chandelle à propos de certains des personnages qui allaient devenir la moelle de ses récits légendaires. Si Tolkien a toujours été clair sur le fait que les événements de la saga du Seigneur des Anneaux, tels qu’ils sont écrits, ne sont pas destinés à établir une corrélation avec des événements spécifiques de l’une ou l’autre guerre mondiale, il est évident que son expérience de la guerre et la perte de ses amis proches l’ont profondément marqué. Pour découvrir les liens profonds entre la guerre et l’oeuvre de Tolkien, Dome Karukoski a cherché à donner aux scènes de guerre une qualité surnaturelle, lorsque le fameux No Man’s Land de la Somme se mêle aux fantasmes et hallucinations de Tolkien pour créer une vision quasi mystique. "Tolkien était si proche de la mort à cette époque… Dans ces moments-là, l’imagination prend souvent le dessus et vous sombrez dans les confins les plus sombres de l’esprit humain. Tolkien a dû le sentir, car il a connu la terreur et les ténèbres. Je crois que c’est exactement ce qu’il a tiré de la guerre ; une vision de lui-même face au mal et aux ténèbres. Et je voulais parler de cela dans cette histoire."

    Recréer la guerre

    Pendant 10 semaines, la production a creusé un labyrinthe de tranchées sur 6 hectares dans la campagne du Cheshire, juste au sud de Manchester, puis a parsemé le paysage d’arbres en polycarbonate de près de 10 mètres de haut conçus pour paraître brûlés et déchiquetés par les obus, dont les branches croulaient sous le poids des rats qui tentaient d’échapper au gaz mortel à la surface du sol. Au début du tournage, la nature a ajouté un élément d’authenticité avec l’apparition de pluies exceptionnellement fortes. Le chef-décorateur Grant Montgomery déclare : "La pluie a rendu le travail plus difficile que prévu, mais elle a aussi permis de refléter au mieux la situation des soldats dans les tranchées, qui se retrouvaient avec de la boue jusqu’aux chevilles." Dome Karukoski se souvient : "Au début du tournage dans les tranchées, tout le monde était très excité, mais dès la deuxième semaine, tout le monde voulait que ça s’arrête ! Les acteurs et les figurants étaient épuisés parce que les conditions climatiques rendaient l’expérience extrêmement réaliste."

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