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Yves G.
1 498 abonnés
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2,0
Publiée le 2 juillet 2019
Avant d'écrire la trilogie de l'Anneau en 1954-1955 et de devenir le père de la "fantasy" moderne, John Ronald Reuel (Nicholas Hoult) fut orphelin, élevé à la dure dans les collèges victoriens, tombé très jeune follement amoureux d'une orpheline comme lui, passionné de philologie et envoyé comme tous ceux de sa génération combattre dans les tranchées de la Somme durant la Première guerre mondiale. Il s'est inspiré de son expérience pour inventer l'Empire du milieu et toute la mythologie du "Seigneur des anneaux".
Le succès mondial du "Seigneur des anneaux", décliné en format plus ou moins étiré pendant plus d'une décennie, devait fatalement inspirer chez un producteur cupide l'idée de mettre en scène la vie de son concepteur, l'écrivain britannique J.R.R. Tolkien, pariant sur le ralliement pavlovien d'une partie de ses fans inconditionnels. Ils seront sans doute décontenancés et fatalement déçus par ce biopic bien lisse qui n'a rien à voir avec le lyrisme baroque de la trilogie des anneaux.
J.R.R. Tolkien parle moins de dragons que d'éducation : "Le Cercle des poètes disparus" dans les décors de "Downton Abbey" sous la caméra d'un réalisateur finlandais, que son premier film remarqué ("Tom of Finland", le biopic d'un dessinateur homo-érotique aux prises avec la censure dans les années cinquante) aura permis d'acheter son visa pour Hollywood.
Si on en croit "Tolkien", la généalogie du "Seigneur des anneaux" doit beaucoup à la "communauté" ("fellowship") que le jeune étudiant et trois de ses amis ont formé à Oxford avant la Première guerre mondiale. C'est sans doute vrai. Mais l'inspiration de Tolkien - qui écrivit le Hobbit vingt cinq ans plus tard et la trilogie quinze ans encore après - plonge à plusieurs sources dont le film ne rend pas compte. Son goût pour la philologie, le vieil anglais et les sagas norroises est à peine évoquée. Plus grave, rien n'est dit de sa foi catholique (sinon que sa mère s'y convertit avant sa mort précoce et confia ses deux enfants à la garde d'un prêtre) qui irrigue toute son œuvre : lutte du Bien contre le Mal, libre arbitre, éloge des humbles, peur de la mort et désir d'immortalité...
Reste du coup un film en costumes d'une jolie facture ponctuée de quelques scènes marquantes : la mère de Tolkien lisant à ses enfants devant l'âtre un conte fantastique, l'idylle de Ronald et Edith dans les coulisses de l'opéra qui joue "L'Or du Rhin" de Wagner (quand bien même Tolkien a toujours nié la moindre filiation entre sa trilogie et le cycle des Nibelungen), les fantasmes enfiévrés du sous-lieutenant Tolkien dans les tranchées de la Somme où il croit voir un dragon dans le feu des lance-flammes allemands et où il doit la vie sauve à son estafette (prénommée Sam !), le lyrisme élégiaque de son professeur de vieil anglais qui lui expose l'étymologie du mot oak...
C'est sans doute suffisant pour convaincre la spectatrice fleur bleue ; mais le compte n'y est pas pour rallier les fans de la Trilogie.
Mieux vaut avoir quelques éléments en mains avant de pousser la porte de la salle pour voir ce qu'on peut qualifier de pré-biographie, une fiction a priori très libre vis-à-vis des faits réels qui se clôt au moment où le héros entame son émancipation d'auteur. Par cet aspect, il rappelle le récent Colette, choisissant là aussi de se pencher sur une courte période au lieu d'un biopic de nature classique, relatant une mise en train plutôt qu'une consécration. Or certains fans du Hobbitt ou du Seigneur des anneaux seront susceptibles de s'en tenir là, de juger inintéressant tout le développement autour du traumatisme de la première guerre mondiale ou de la fondation de ce club très sélect avec trois amis étudiants de bonne famille. Le voir sous le prisme des éléments manquants et non de ce qui s'y trouve. Une fois régulé ce niveau d'attente, on peut se plonger avec délectation dans ce récit sobre et raffiné de la naissance d'une passion, de l'amour pour la langue littéraire et l'exhortation à la créativité. Il y a une familiarité certaine avec un film culte comme Le cercle des poètes disparus, tout juste nuancée par un cadre moins universel. Les références aux futures œuvres de l'auteur sont bien présentes, mais loin d'être limpides. Ainsi l'équilibre est précaire entre le fil rouge scolaire et les flashforwards nous envoyant sur les champs de bataille de la Grande Guerre. Un problème de structure manifeste puisque nous sommes ballotés parfois de l'un à l'autre sans justification précise. Les séquences sur le front s'avèrent particulièrement énigmatiques, laissent tout juste échapper quelques indices pour permettre aux spectateurs de se raccrocher aux branches. C'est en fin de compte le verset sentimental de l'histoire qui produit les meilleures scènes (le « scandale » au restaurant) et soulève les meilleurs thèmes (la nécessaire marginalité, la langue comme vecteur de sens), la partition d'une Lily Collins solaire en future Mme Tolkien y est aussi pour quelque chose. Si ce n'est pas exactement le film qu'on était en droit d'espérer en termes de fantaisie, d'originalité, d'imagination (un comble), on tient néanmoins une narration efficace qui donne de la chair à tous les personnages secondaires, les rend infiniment sympathiques en dépit de leurs origines sociales aisées (à l'exception de JJR lui-même), pas une sinécure dans un long-métrage. L'approche intimiste permet d'associer le spectateur à chaque action, de littéralement participer aux mêmes jeux que les acteurs, de se projeter dans cette bourgade anglaise au début du XXe siècle. De quoi profiter d'un bon film sans ressasser l'idée du film immense qu'il aurait pu être sous la direction d'un créatif de la trempe d'un Tim Burton, Michel Gondy ou Wes Anderson (liste non exhaustive). La simplicité de la forme a le mérite d'éviter la sortie de route par excès d'ambitions.
Si le film retrace la vie de J.R.R. Tolkien, auteur du succès planétaire "Le Seigneur des Anneaux", c'est d'abord et avant tout par le biais de son oeuvre ou plutôt en tentant de retranscrire comment et en quoi sa propre vie a influencé son oeuvre. La ligne directrice est basé sur la guerre 14-18 durant laquelle Tolkien a combattu, l'horreur des tranchées s'impose alors comme le socle qui va façonner l'imaginaire de l'auteur. Si l'idée de matérialiser les inspirations est plutôt savoureuse malheureusement jamais le réalisateur finlandais ne tente autre chose que de filmer mécaniquement le scénario fourni. Aucun souffle dans ce film, sans oublier qu'il omet complètement le processus créatif de l'auteur, dommage pour ce qui aurait dû être une odyssée littéraire. Site : Selenie
John Ronald Reuel Tolkien est un écrivain principalement connu pour ses romans “Le Hobbit” paru en 1937 et les trois tomes du “Seigneur des anneaux” paru en 1954 et 1955. Le film “Tolkien” revient sur la jeunesse du célèbre auteur de la Terre du Milieu et de son langage inventé. Raconté dans une mise en scène bien trop classique, le film décrit l’esprit rêveur de ce jeune homme qui dû vivre la Première Guerre Mondiale. Alors que le comédien Nicolas Hoult est convaincant, la narration est tellement dans la retenue que nous ne relevons aucune âme à la fiction. Pire encore, les descendants de l’écrivain et des spécialistes d’études tolkieniennes n’ont pas soutenu ce film apparemment mal documenté. Quoi qu’il en soit, “Tolkien” s’oubliera très vite. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Un biopic qui peut être intéressant pour comprendre les inspirations du Seigneur des anneaux, les multiples références à l’œuvre (explicites comme subtiles) sont appréciables. C'est également un bel hommage à la langue et à la littérature dans son ensemble qu'on ne peut que saluer. Le film souffre néanmoins de son choix de montage illogique, entremêlant guerre et flashbacks sans liens, étirant ainsi inutilement l'intrigue de la guerre tout en amoindrissant son impact (un comble !) malgré la présence de l'imagerie fantasy. Le film dure 2h mais ne semble que constemment survoler son sujet et ses personnages qui passent trop vite à l'écran pour avoir le temps d'être appréciés, détestés ou nous laisser exprimer de l'émotion envers eux, ce qui fait que l'on est spectateur d'un récit accéléré dont on ne ressent rien et c'est dommage. La partie sur la romance est davantage réussie et aurait gagnée à être plus importante dans la dernière partie au lieu d'être drastiquement mise en retrait. En résumé, un film qui aurait davantage eu sa place à la télévision en téléfilm ou série et qui doit surtout être vu comme une introduction à l'univers de Tolkien et une invitation à se documenter sur l'auteur pour connaître la suite du récit de sa vie après la création de la Terre du Milieu.
La vie de l’auteur du Seigneur des Anneaux semble moins intéressante que son récit… En tout cas c’est ce que laisse entendre ce biopic et c’est bien dommage.
Extrêmement classique, on a déjà vu ce qu’il y a dans ce film plein de fois : enfance, amitiés, amour contrarié et université dans la bonne société britannique, saupoudré de quelques scènes de guerre. On s’ennuie beaucoup malgré quelques bonnes idées, je pense aux scènes de 1ère guerre mondiale où viennent se mêler les visions de l’univers de Tolkien avec des elfes qui semblent charger aux cotés des soldats britanniques.
C’est pas catastrophique mais juste classique au possible, peu intéressant et assez ennuyeux. Même si les acteurs ne sont pas mauvais. Bref une déception, passez votre chemin.
Très déçu en tant que fan de Tolkien. On parle plus de sa vie d'écolier que de son inspiration. On retrouve néanmoins des minis références à son univers, malgré le fait qu'il y en ait très peu.
Pour fans des hobbits, indeed ! Il est intéressant de savoir comment est "née" la Communauté de l'anneau. Les scènes de guerre pendant la bataille de la Somme, très sombres, où pleuvaient des obus explosant de toutes parts, contrastes de rouge et de noir, rappellent très fortement de nombreuses scènes de la trilogie.
Les biopics sont un genre particulièrement à la mode en ce moment et le succès planétaire de « Bohemian Rhapsody » ne va certainement pas ralentir la cadence des sorties de ce type de projets. Et en voilà encore un nouvel avatar que l’on n’attendait pas forcément, c’est celui sur l’auteur du « Seigneur des anneaux ». Pour qu’un tel projet soit un minimum intéressant, il faudrait donc que la vie de la personne visée soit palpitante, intéressante et pleine d’événements au potentiel évident sur grand écran. En gros, tout le contraire de ce « Tolkien ». De deux choses l’une : soit les producteurs se sont fourvoyés en pensant que le seul nom du créateur de l’une des sagas littéraires les plus mythiques allait attirer le spectateur, soit les scénaristes n’ont pas su retirer l’intérêt substantiel qu’il y avait dans la vie de l’écrivain. Car le résultat est d’un trivial à toute épreuve et nous ennuie profondément.
Le film suit à la lettre tous les codes d’une biographie portée à l’écran sans jamais s’en détourner d’un iota, et donc tenter de nous surprendre un tant soit peu. Pour essayer de casser la monotonie évidente du script, le montage fait des aller et retours entre la jeunesse de Tolkien et son expérience dans les tranchées lors de la Première Guerre Mondiale. Mais ce n’est que de la poudre aux yeux. On légitime ici ces séquences de guerre comme l’inspiration première de l’auteur pour ces romans mais ces passages sont maladroits et trop répétitifs. Quant à sa jeunesse entre la campagne anglaise et ses études à Oxford, elle est exposée ici d’une manière si linéaire et sans aucune once d’originalité qu’il est difficile de se passionner pour la vie de ce monsieur. Et tout est tellement plat et sans surprise qu’on finit par vite décrocher de ce qui se passe à l’écran. La manière dont lui est venue l’idée de son chef-d’œuvre littéraire reste floue et sa passion pour les langues est traitée de façon trop superficielle. Dommage les quelques scènes avec Derek Jacobi en professeur de langues sont peut-être les plus pertinentes.
On doit reconnaître à Dome Karukoski une réalisation léchée et plutôt agréable mais cet emballage s’avère au service d’un contenu si vain que l’ennui pointe très vite. Nicholas Hoult ne semble pas à la hauteur du rôle et se révèle un peu fade tout comme Lily Collins, pas plus mémorable dans son rôle et tout aussi transparente. Les deux acteurs livrent une prestation fade qui n’arrange pas la perception que l’on a de leur histoire d’amour bien peu palpitante. A un moment, il faut se rendre à l’évidence, « Tolkien » relève de la fausse bonne idée. En effet le matériau de base est bien trop léger pour en faire un film ou alors l’angle choisi et son traitement sont mauvais. Las et en dépit de deux ou trois bonnes scènes, tout cela est bien trop aseptisé, gentillet et lancinant pour nous captiver. Un film anodin et complètement dispensable.
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Je ne me suis jamais intéressée à ce qu'à écrit ce monsieur et je ne suis jamais allée voir non plus les "Seigneur des anneaux". Ce n'est pas ma came. Cependant, j'ai tenu à voir ce film qui raconte sa jeunesse. Le film est bien réalisé et interprété sans aucun doute, c'est un film de qualité. Mais alors quelle lenteur et quel manque de rythme, du coup j'ai été plongée dans un torpeur assez pénible.
Pour son nouveau film, Dome Karukoski revient sur la jeunesse et les premières années avant la consécration d'un monstre de la littérature fantastique. Les rencontres de jeunesse, les inspirations, les souvenirs d'enfance, le réalisateur s'intéresse à tous ces moments importants de la vie de l'écrivain, mais sans s'attarder sur le processus de création lui-même. Des moments qui sont racontés en parallèle de son expérience de la guerre qui a semble-t-il façonné son imaginaire avec les monstres qui commencent à sortir de son imagination alors qu'il est confronté aux horreurs de la guerre. C'est intéressant de faire ce parallèle par contre, le montage rend le récit un peu brouillon. Il n'y a pas vraiment de valeur ajoutée à ça. D'une manière générale, la narration est trop dans la retenue et le style est trop académie. À vouloir trop bien faire et faire quelque chose de trop «propre», le réalisateur a enlevé l'âme de son oeuvre. C'est un film élégant, mais fade. Après cela vient peut-être de moi, car je peux apprécier des œuvres sans vouer un culte ou une admiration à la personne derrière le projet que ce soit dans le monde de la littérature ou du cinéma. Et pour le coup, la vie de Tolkien ne m'intéressait pas plus que ça. Finalement, c'est peut-être un film à réserver aux fans de l'auteur. Pour ma part, j'ai trouvé ça plutôt ennuyeux.
"Tolkien" revient sur les jeunes années de l'auteur éponyme, et raconte comment sa vie l'a influencé pour écrire ses futurs classiques. Le film souffre d'un mal récurrent dans les biopics : l'académisme ! Bien mis en boîte, globalement bien interprété, disposant d'une reconstitution convaincante, "Tolkien" manque pour autant de souffle. Le film part pourtant avec un avantage : les œuvres de l'auteur étant très connues, il peut s'appuyer dessus pour créer une connivence avec le spectateur et développer plus en profondeur le personnage. Le problème est qu'il limite ses connivences à des clins d’œil scénaristiques ou visuels qui influencent le futur auteur ça et là, en plus de ses histoires d'amour et d'amitié un peu convenues. Restent les séquence de Première Guerre Mondiale graphiquement assez travaillées, mais très courtes (rappelons que le budget du film est relativement modeste !). Bref, "Tolkien" n'est pas un mauvais film, mais ne laisse pas un souvenir marquant, ce qui explique sans doute son échec commercial.
Le monde de Tolkien est héroïque autant que fantastique, fabuleux et utopique. Ses livres sont des livres de divertissement, mais à arcature savante, stimulant l'imagination et parlant création aussi bien qu'aventure. Ses écrits forment une geste, ce sont des romans d'apprentissage. Montrer les jeunes années du futur écrivain, donc l'homme avant l'oeuvre,spoiler: le double orphelin pauvre devenu universitaire de premier plan (philologue), l'ami fidèle, traversant l'épreuve de 14/18 dans les tranchées de la Somme, l'homme d'un seul amour, rencontré tôt, la romantique Edith... était une bonne idée. On se dit qu'on tient là (au moins en partie) la genèse de "L'Empire du Milieu" et autres "heroic fantasies" médiévistes, par le (devenu) cultissime JRR Tolkien... Mais ce "biopic" (qui prend d'ailleurs quelques libertés avec la vie réelle de l'écrivain - spoiler: ainsi, il a déjà épousé Edith, quand il part pour le Front en France, en 1916 - où il sera blessé) , manque singulièrement de caractère "épique". Le film du Finlandais (né à Chypre, d'un père américain et poète !) Karukoski est trop lisse, trop descriptif, trop sage.... On s'y ennuie même passablement. Reste la performance des acteurs, plutôt correcte - celle de Nicholas Hoult, dans le rôle-titre, en particulier.
John Ronald Reuel (J.R.R.) Tolkien était un écrivain britannique de talent, essentiellement connu de nos jours pour avoir écrit "Le Hobbit" en 1937 et "Le Seigneur des anneaux" en 1954. Ce biopic nous propose de mieux connaître la jeunesse de ce philologue de génie, entre ses 12 et 25 ans environ. C'est l'occasion pour nous de découvrir la genèse de son style Fantasy si prisé aujourd'hui. Intéressant, oui... Captivant, non... C'est le bilan que je pourrais faire de ce film inégal, possédant quelques atouts manifestes dans son jeu, mais plongeant également le spectateur dans certaines scènes ennuyeuses évitables. Je reste donc mitigé et moyennement emballé par ce "Tolkien" qui aura au moins le mérite d'être enrichissant culturellement. Site www.cinemadourg.free.fr