Irène, âgée de quarante ans, a en apparence une vie de rêve : elle est « invitée-mystère » dans les grands hôtels, surtout des palaces à cinq étoiles. Cela consiste à y séjourner aux frais de son patron et à faire un rapport sur la qualité du service. Lorsqu’elle a terminé, elle ne part pas en catimini, elle demande à être reçue par le directeur de l’hôtel et lui communique son rapport. Parfois, cela ne se passe pas très bien ; ainsi, pour cet hôtel italien où un serveur s’était montré condescendant avec un couple de jeunes mariés qui, visiblement peu familiers des palaces, avaient demandé avec quoi on faisait la sauce hollandaise !
Sont ainsi visités par elle (et par le spectateur), entre autres, l’Hôtel Adlon de Berlin (sinistre, déprimant), la Mamounia de Marrakech (vulgaire, luxe tapageur), et le Crillon de Paris (parfait). On regrette que l’Excelsior de Rome n’ait pas été sur la liste.
Cela dit, Irène vit seule, et lorsqu’elle rentre chez elle, c’est de surgelés qu’elle doit se contenter pour ses repas. Et puis, elle n’a de temps pour rien, alors que sa sœur, mariée avec un musicien d’orchestre et mère de deux filles, a du temps pour tout le monde, et ne manque pas de le lui faire remarquer. Il y a aussi son ancien amant, qui va être père sans l’avoir voulu, avec une fille qui ne veut pas l’épouser – mais on devine qu’ils vont néanmoins se mettre ensemble. Et c’est le décès subit d’une anthropologue rencontrée à Berlin qui lui fait prendre conscience du vide de sa vie : et si elle venait à mourir, elle aussi, loin de tout ?
Le film est agréable à voir, et il est court. Je dois pourtant signaler une grossière erreur sur le site d’Internet Movie Database, reprise bêtement par Allociné : au Maroc, c’est à Marrakech que se trouve son hôtel (sans doute la Mamounia, et l’on reconnaît la Koutoubia), et non pas à Casablanca !