De l’autre côté du mur est adapté du roman de Julia Franck, "Lagerfeuer" (Feu de camp). Dans ce livre, l'auteure mêle son histoire familiale (très marquée par le nazisme, puis le fascisme en RDA) et la fiction, pour raconter le parcours d’Alice, dont le personnage est inspiré de sa grand-mère. Pour écrire ce roman, Julia a dû faire un grand travail de recherche, car son père est décédé avant de pouvoir lui raconter sa tragique histoire. Son roman répond à un questionnement sur l’identité pendant les guerres.
Il fallut trois ans à Heide Schwochow pour travailler le scénario du film. Elle fut aidée de Julia Franck au début de l’écriture, qui lui raconta beaucoup d’histoires. Les deux femmes ont entretenu un vrai lien autour de ce projet, et il était primordial pour Heide que Julia aime le film.
Le metteur en scène Christian Schwochow s'est retrouvé dans l’histoire de Julia, car il est issu de la même génération et du même pays. L’intérêt du projet, pour lui et sa mère (la scénariste), résidait dans l’alliance de l’histoire personnelle et collective : "C'est pourquoi ce roman et ce film sont une métaphore pour de nombreuses personnes. L’émigration est source de beaucoup d’espoir, mais ce nouveau départ s'avère être beaucoup plus difficile que prévu – et ce particulièrement sur le plan émotionnel. Ces personnes pénètrent dans cet espace transitoire. Certains y sont encore aujourd'hui", explique le réalisateur. Christian et Heide ont eux aussi changé de vie du jour au lendemain, en passant de l’Est à l’Ouest, et ont failli, comme Julia, vivre dans un camp de réfugiés.
Ce qui a intéressé les auteurs du film, Christian et Heide, dans le roman de Julia Franck, est aussi le côté inédit dans l’exploration d’un pan de l’Histoire. Le réalisateur raconte : "Ainsi, j'ai réalisé que cette partie de l'histoire allemande était encore complétement méconnue. Quasiment personne n’était au courant que les services secrets interrogeaient les gens dans ces camps". En effet, l'opinion publique ne prenait pas en considération les difficultés morales que pouvaient rencontrer ceux qui passaient de l'Est à l'Ouest. Il était question d'une chance qu'il ne fallait pas remettre en question. Christian et Heide étaient contents de pouvoir explorer ce sujet, et remettre en question certaines idées reçues.
Le film est présenté à la 25ème édition du Festival du Film d’Histoire de Pessac, l’année de sa sortie.