Je vais lui reconnaître une chose à ce film, c’est qu’au moins, il est fait avec de bonnes intentions. J’irais même jusqu’à dire qu’il est cohérent avec lui-même et que, du coup, il saura satisfaire le public qui est sensible à ce genre de cinéma. Parce que oui, je trouve quand même que, l’un dans l’autre, il a des qualités de « Labyrinthe du silence ». Dans la lignée des grandes fresques historiques qui flirtent souvent avec les Oscars, on a là un film sobre, classique et maitrisé dans sa forme pour nous parler d’un sujet digne d’être mis en lumière : la vraie-fausse dénazification de l’Allemagne. Alors, après avoir dit ça, peut-être vous étonnerez-vous de ma note bien basse par rapport à une telle énonciation de qualificatifs. Seulement voilà, j’avoue noter avec mon cœur et moi, mon cœur, dans ce labyrinthe du silence, il s’est vite égaré dans les impasses de l’ennui. Parce que bon, l’air de rien, une fois le les vingt premières minutes passées, le film a quand même dit ce qu’il avait à dire et fait ce qu’il avait à faire. Après, c’est simplement de l’illustration sans que de nouvelles arcanes ne soient réellement explorées. Et pour tenir sur la durée, Giullio Ricciarelli ne compte que sur l’émotion. Ainsi les protagonistes enchaînent les mêmes situations à base de « Ah bon ? Il y a eu Auschwitz ? Oh c’est triste ! » ou bien encore de « Et dire que maintenant ce SS est devenu un monsieur tout-le-monde et que la société préfère fermer les yeux ! ». Or, chez moi, ce genre de démarche, ça finit généralement par produire l’effet inverse de celui qui était recherché. Personnellement je n’ai pas besoin qu’on me repasse sans cesse la même couche d’indignation pour que je m’indigne, pour que je m’émeuve, pour que je cherche à comprendre et à explorer l’âme humaine. Or, le problème de ce « Labyrinthe du silence » c’est qu’il se limite très rapidement qu'à ça : répéter ce schéma en boucle sans jamais oser se mouiller, sans jamais oser montrer, sans jamais chercher à creuser plus loin que cette simple indignation de surface. Et au final, ce film je finis par lui en vouloir. Je lui en veux d’avoir été aussi timoré dans le propos et d’avoir été aussi fainéant dans la forme. Un tel sujet, ça méritait plus qu’une heure et demie de bla-bla et de démonstrations de personnages tantôt tristes, tantôt indignés. Alors après, certains aimeront sûrement, et tant mieux pour eux. Maintenant voilà, pour ceux qui nourrissent certaines exigences en termes d’audace et de savoir-faire, ils risquent vite de se perdre dans ce labyrinthe de la tiédeur…