La Paz : les secrets du tournage

Le réalisateur argentin Santiago Loza explique qu'il voulait faire de La Paz un "film limpide, doté d’un certain humour et de douceur, dans lequel les personnages affrontent leur vie comme ils le peuvent. Ils sont tous fragiles, chacun à leur façon."

La Paz fut présenté à la 23ème édition du Festival Biarritz Amérique latine où il y gagna le prix du Meilleur Acteur. Il fut également sélectionné en 2013 au Forum du 63ème Festival International de Berlin.

Par la suite, le long métrage remporta plusieurs prix, dont celui du Prix spécial du Jury et une mention spéciale de la Fipresci au 17ème Festival de Lima (Pérou). Sans oublier celui du Meilleur Film au BAFICI 2013 et du Meilleur Film Cronistas Argentinos.

Santiago Loza réalisa dix ans auparavant Extraño, dans lequel le personnage principal se renferme. Le réalisateur voulait retravailler sur ce genre de phase que peut traverser l'être humain. Santiago s'est inspiré d'un fait majeur en Argentine : la classe moyenne qui emploie et loge des femmes de chambre. C'est dans cette optique qu'il s'est intéressé à la relation entre un domestique et son employeur.

Santiago Loza a fait appel à de vieilles connaissances pour son film. En effet, Lisandro Rodriguez et lui-même étaient associés dans une petite salle de théâtre à Buenos Aires quelques années auparavant. Concernant les autres comédiens comme Andrea Strenitz, qui joue le rôle de la mère, il eut l'occasion de la diriger au théâtre, et il se trouve qu'elle est la véritable grand-mère du comédien. En revanche pour Fidelia Batallanos Michel, qui interprète Sonia, l'employée de maison, ce fut une rencontre hasardeuse dans un quartier de la capitale argentine. "Elle travaillait chez un marchand de légumes et n'avait jamais joué auparavant. Mais nous avions à peine commencé à tourner qu'elle jouait avec tellement de conviction et de naturel que nous en sommes restés stupéfaits", se souvient le réalisateur.

En 1991, le metteur en scène de La Paz avait déjà fait une immersion dans le milieu psychiatrique pour y développer un projet documentaire. "Je connais la folie. Il y a plusieurs années,(...) j’ai été proche de ce que, socialement, on appelle "folie", tant d’un point de vue personnel, que dans le travail et dans sa thématique. J’ai toujours été intéressé par le moment où quelqu’un sort de la réalité et doit emprunter un processus lent mais nécessaire pour y revenir", commente Santiago Loza.